Le rapport d’étonnement positif est un précieux outil de management, pour faire une première bonne impression à votre équipe. Nous avons déjà souvent développé les vertus pédagogiques du regard positif, ainsi que l’importance des images mentales positives qui permettent d’orienter l’énergie vers la réussite. Nous aimerions maintenant souligner les deux fondements du rapport d’étonnement positif :
Pourquoi un rapport d’étonnement positif ?
Le rapport d’étonnement positif va montrer aux gens leurs points d’appui, et leurs leviers d’excellence.
- Il est plus facile de reproduire et d’améliorer ce que l’on fait déjà bien, que d’apprendre de nouvelles compétences. Il ne faut donc jamais se priver de cette source d’énergie disponible et accessible, que beaucoup d’entre nous ne voient pas ou ne voient plus.
- Les gens apprécient le Fee-back positif précis, qui leur montre concrètement qu’on s’intéresse à eux et qu’on sait apprécier leur singularité. Nous ne parlons pas ici d’être “sympa” (au sens affectif du terme, ce que vous pouvez toujours faire par ailleurs, si tel est votre souhait), mais juste d’être professionnel dans la qualité des retours que l’on effectue aux autres, en sachant tout particulièrement valoriser leurs points forts.
Le rapport d’étonnement positif : un outil de valorisation
Le rapport d’étonnement positif permet de :
- valoriser le travail fait par les autres, indépendamment de ce que vous apporterez vous-même dans quelques semaines,
- les inciter à s’appuyer sans réserve sur ces points forts (que vous savez leur rendre visibles), avec plus de confiance, plus de force et donc encore plus d’efficacité. Le tout pour toujours plus de plaisir …
- les rassurer, par là-même, et les mettre dans les meilleures dispositions possibles pour découvrir avec envie de nouvelles options (voir à ce sujet notre article sur le feedforward),
- leur permettre de prendre appui sur ces fondations solides, pour s’élancer vers des objectifs plus difficiles ou plus ambitieux, afin de se dépasser plus sûrement.
Bien entendu, vous devez utiliser le rapport d’étonnement positif de manière juste et responsable. La frontière avec la manipulation peut être fine et, pour éviter ce risque (dont les effets peuvent être dévastateurs), vous vous devrez d’être précis, factuels et authentiques. D’autre part, il s’agit bien de parler du présent, de ce qui existe et non de ce qui a existé. Inutile d’ouvrir la boîte à regrets. Bien utilisé, le rapport d’étonnement positif vous donnera de plus l’occasion d’être fin et pertinent, montrant ainsi à vos interlocuteurs comment vous avez bien su saisir ce qui est leur « marque de fabrique » (les spécificités de leur style, leurs tours de mains singuliers), et comment vous allez prendre appui sur ces forces pour aller de l’avant avec eux.
Quand est-ce utile ?
Puisque l’on parle ici d’étonnement, il est facile d’imaginer que tout contexte incluant la nouveauté est propice à se livrer à ce genre d’exercice. Voilà quelques unes des situations dans lesquelles nous pensons utile et astucieux d’utiliser ce petit outil :
- vous prenez un nouveau poste ou une nouvelle équipe (voir : réussir sa prise de poste)
- vous récupérez une nouvelle mission ou un nouveau projet,
- vous donnez la parole à un collaborateur nouvellement arrivé au sein de votre équipe,
- vous allez pour la première fois chez un prospect ou chez un nouveau client,
- vous répondez à un appel d’offres et analysez le cahier des charges qui vous a été remis …
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En bref, ayez recours au rapport d’étonnement positif :
- Chaque fois que vous estimez utile de faciliter votre intégration ou celle d’une autre entité dans une structure existante.
- Chaque fois que vous souhaitez retourner une image positive et dynamique de quelque chose, ne serait-ce que pour mieux prendre appui et proposer vos propres contributions et innovations
Par exemple, il peut être très payant de s’étonner positivement de ce que fait votre concurrent. S’inscrivant ainsi en rupture avec le style de beaucoup d’autres, vous surprendrez et paraitrez encore plus fort lorsque vous parlerez de ce que vous savez faire et de vos différences. Rien de plus exaspérant, par exemple, que le regard d’un artisan qui débarque chez vous pour une réparation, en vous posant irrémédiablement la même question désobligeante : « qui a bien pu vous faire un truc pareil ? », vous donnant instantanément l’impression d’être l’imbécile de service qui ne sait pas choisir ses artisans. Et vous voilà rapidement en train de défendre le travail d’un autre …
Comment faire pour positiver ?
Nous venons de parler de l’importance du positif ainsi que de l’intérêt de s’étonner positivement, il nous reste à parler de la manière de bâtir votre rapport d’étonnement positif, ou plutôt de l’attitude qui vous permettra de le concevoir en mode Coaching.
- Pour cela, il faut se placer dans une posture d’observateur.
- Restez ouvert, curieux, enthousiaste, posez des questions puissantes.
- Attachez vous à voir ce qui est plus que ce qui manque, ce qu’ils font plus que ce que vous pourriez apporter… Insistons sur ce point, car souvent évidemment on cherche ce qu’il faudrait améliorer ou changer, et dès lors le regard est orienté sur ce qui ne va pas, ce qui est l’inverse d’un regard appréciatif et valorisant !
- A ce stade d’observation positive, ne mélangez pas les genres et abstenez vous, dans la mesure du possible, de donner des conseils ou des directives.
- Lors de vos visites, sachez sortir de votre cadre de référence, de votre prisme habituel.
- Lors d’un entretien, surprenez votre interlocuteur en lui posant des questions orientées délibérément vers l’aspect positif (un peu comme dans notre modèle de reporting hebdomadaire positif) :
- Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton job ?
- Qu’est-ce que tu fais le mieux ?
- Qu’est-ce qui fait que l’on t’a choisi pour occuper cette fonction ?
- En quoi es-tu une bonne personne ?
- Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans le fonctionnement actuel de l’équipe (ou de l’entreprise) ?
- Qu’est-ce qui est important pour toi dans le travail (valeurs)
- Quelles compétences et qualités professionnelles aimerais-tu développer encore ?
Votre premier étonnement sera sans doute de réaliser à quel point vos interlocuteurs seront eux-mêmes surpris de vos questions et encore plus surpris de découvrir qu’ils ont parfois du mal à répondre à ces questions pourtant fondamentales. Prenez des notes à la volée, puis prenez un peu de recul pour faire votre synthèse.
Rédiger le rapport d’étonnement
Pour être utile ce rapport d’étonnement positif doit être le plus précis possible, factuel, avec des exemples concrets, avec des citations. Construisez votre rapport d’étonnement sur plusieurs axes en vous inspirant éventuellement des titres suivants :
- des qualités humaines très précieuses
- les points forts de la dynamique de l’équipe
- les progrès techniques qui permettent de belles avancées
- des compétences en cours de développement
- des initiatives intéressantes
- des premiers résultats encourageants
- des ferments du changement à favoriser
- etc…
Au sein de chaque chapitre (n’écrivez pas un livre !), vous indiquerez 3 à 5 points d’étonnement par lesquels vous choisirez de valoriser tout ce que vous souhaitez renforcer ou faire germer. Votre rapport d’étonnement positif peut ne pas être complet, mais il ne doit pas comporter de critiques, sinon ce n’est plus un rapport d’étonnement POSITIF. Vous aurez bien le temps après d’exprimer une critique… En revanche, vous pouvez proposer quelques jours plus tard, ou dans une seconde partie du rapport d’étonnement positif, des potentiels à développer, des axes d’amélioration à investir ensemble. Mais veillez à ce que ce deuxième volet du rapport d’étonnement positif ne gâche pas l’effet du premier, en étant finalement une sorte de liste de points négatifs venant compenser et diminuer les points positifs. Vous comprenez bien pourquoi… Voici d’autres fiches techniques, qui pourraient vous être utiles :
- Témoignage d’une expérience vécue : le rapport d’étonnement positif
- Le bilan de fonctionnement – un outil simple et très performant !
- Le projet fédérateur d’équipe
- Les entretiens Méta trimestriels
Le rapport d’étonnement est également utilisé dans d’autres contextes que le management, et dans une autre perspective que uniquement positive. Dans ce cas, un candide, vient jouer un rôle de consultant, et s’étonne de dysfonctionnements… C’est assez intéressant aussi, mais étant tourné vers les erreurs, les difficultés et les dysfonctionnements, il a beaucoup moins de chances d’être apprécié et sera donc peu utilisé. Il risque même de se retourner contre son auteur, à qui on reprochera ses étonnements qui seront vécues comme autant de critiques déguisées. Autant vous dire que cette approche est à bannir quand vous voulez vous faire des amis 🙂
Les vertus de l’approche positive
- Si vous vous laissez aller à entretenir des pensées qui vous contrarient (des regrets par rapport au passé, des déceptions, des tensions relationnelles, des inquiétudes par rapport à l’avenir, etc…) vous abaisserez votre tonus mental et par voie de conséquence votre niveau d’énergie vitale. Vous abaisserez bientôt aussi votre niveau d’immunité, vous attraperez donc plus de maladies dont vous guérirez moins vite et plus difficilement. Etant plus fatigué, vous serez moins attentif, et moins concentré pour réussir ce que vous entreprenez Vous aurez moins d’idées inspirantes, vous repèrerez moins bien les opportunités, et vous connaîtrez moins de réussites. Toute cette chaîne de cause à effets parce que vous serez branchés sur ce que vous n’aimez pas, qui vous plombe le moral, au lieu de vous brancher sur ce qui vous stimule et vous donne du dynamisme et de la joie de vivre.
- Il est donc très sain de cultiver pour vous-même un regard positif sur votre environnement et de faire profiter tout votre entourage de ce que vous appréciez. Avoir un regard positif sur les situations et sur les autres est une qualité essentielle du leadership positif.
- Si vous cultivez une pensée délibérément positive, c’est-à-dire que vous vous appliquez à penser positif, à penser à ce qui vous plaît, à voir le bon côté des choses, à focaliser votre attention sur des choses agréables et stimulantes, eh bien : vous serez stimulés, vous serez encouragés par ce climat intérieur que vous cultivez, et vous serez naturellement, plus inspiré et plus inspirant, à la fois plus ouvert, plus détendu et plus fort.
- Le rapport d’étonnement positif est un outil qui se rapproche de la technique des affirmations positives, qui consiste à répéter mentalement des phrases positives, sur lesquelles vous choisissez de concentrer votre attention, parce qu’elles évoquent un aspect de votre réalité dont vous souhaitez encourager la manifestation dans votre quotidien (voir à ce sujet notre article sur « la loi d’attraction expliquée simplement« )
De nombreuses expériences scientifiques ont montré que l’énergie va là où va votre attention. Ainsi, si vous pensez à votre main gauche : des électrodes placées sur celles-ci prouveraient qu’il y a plus de courant électrique dans cette main que dans l’autre. Si vous pensez maintenant à votre main droite, l’énergie suivra votre attention jusque dans la main droite.
- Si vous regardez des images agréables, vous vous sentirez bien, parce que votre métabolisme secrètera des substances chimiques associées au bien-être, et qui provoquent une sensation de plaisir. Votre corps sera stimulé et vos perceptions amplifiées. Vos ressources seront naturellement mobilisées et vous serez préparés à agir.
- En revanche, si vous prêtez attention à des photos d’accident ou de souffrance, votre corps réagira en produisant des hormones de défense, qui vous inciteront à vous replier sur vous-même, ou à vous écarter de ce spectacle.
On n’y peut rien, c’est comme ça. Le plaisir provoque du bien-être, qui induit une bonne immunité et l’éveil de toutes nos facultés, contrairement au déplaisir qui provoque l’inverse. C’est d’ailleurs évident : vous centrer sur les aspects positifs de votre existence, induit en vous des sentiments et des sensations plus positives que si vous vous laissiez balloter au gré des situations, en ruminant vos contrariétés, inquiétudes et déceptions courantes !
Le cas d’une nouvelle équipe
Le rapport d’étonnement positif est particulièrement bien adapté quand vous prenez en main une nouvelle équipe. Dans ce cas, l’un des objectifs est de contracter une alliance de travail avec vos nouveaux collaborateurs, tout en les encourageant à faire davantage de ce qu’ils font naturellement bien. Rappelez-vous que vos nouveaux collaborateurs pourraient bien vous percevoir, a priori, comme un « envahisseur », qui va demander encore plus, faire table rase du passé et par là-même des résultats obtenus et des efforts consentis (« Il va encore falloir s’adapter …! »). Prévenez votre équipe que vous allez recevoir en ce sens chacun d’entre eux et que vous participerez en observateur dans un premier temps à leurs prochaines réunions d’équipe. Prenez aussi des contacts à l’extérieur de l’équipe, avec les personnes influentes (clients, fournisseurs, partenaires, …). Impliquez-les dans vos interrogations, faites leur part de votre enthousiasme, de votre état d’esprit, demandez-leur des éclairages, posez-leur des questions, repérez leurs attentes, etc… Quand vous prenez des notes, veillez à ce que cela ne soit pas un écran entre vous et l’équipe. Idéalement, ne notez que des mots clés, du verbatim (mot pour mot ce que vos interlocuteurs disent), des idées qui vous viennent, un mot qui caractérise ce que vous ressentez. Donnez-vous quelques semaines pour finaliser votre rapport. Prenez deux heures en fin de chaque semaine, pour synthétiser ce que vous avez appris, pour prendre du recul, pour fixer vos priorités d’observation de la semaine suivante. Viendra alors le moment des restitutions. Orales ou écrites ? Individuelles ou collectives ? L’idéal sera sans doute de le faire oralement, notamment en individuel, puis de le confirmer par écrit. La présentation d’une synthèse à l’équipe est de toute façon impérative si l’on veut entraîner une dynamique de groupe. Dans ce cas, votre rapport d’étonnement positif peut être adossé à quelques planches de diaporama, indiquant trois points positifs du “fonctionnement collectif”, eux-mêmes illustrés par 2 ou 3 exemples très concrets que vous raconterez oralement, prenant bien le temps de souligner dans chaque exemple ce qui vous paraît être exemplaire de l’efficacité collective. Vous aurez tout le temps un peu plus tard de fournir des feedbacks critiques, de recadrer des dérapages, de dire non, de sanctionner des erreurs… Pour l’instant, ce retour valorisant aux équipes est justement ce qui leur donnera envie de s’engager à vos côtés, dans un travail collectif de quelques semaines pour préparer leur projet fédérateur, lequel comportera des axes d’amélioration et des actions correctives.