A quoi sert le cadre du coaching ? Coup sur coup, cette semaine, deux clients m’ont sollicité pour sortir du cadre. Il m’a fallu m’en rendre compte, et faire ce que j’ai cru bon de faire pour y revenir. Cela n’a pas été facile. Il se peut d’ailleurs que les deux relations de coaching s’interrompent, l’une de mon fait, et l’autre du fait du client qui risque de ne pas comprendre. D’où l’inspiration de ce partage à travers cet article… Nous allons y évoquer plusieurs aspects du cadre en coaching :

Qu’est-ce qu’un cadre ?

Pour le comprendre, prenons deux exemples :

Le cadre donne le support, l’armature, la structure. Et le cadre met en valeur et exhausse le contenu. Le cadre permet aussi de canaliser, car il délimite l’intérieur et l’extérieur…

Le cadre du coaching

Le problème en coaching, c’est que les personnes qui en ont le plus besoin sont justement celles qui le supportent le moins bien. Les personnes qui ont du mal à se situer dans l’espace, à s’incarner dans leur vie, ont un cadre flou et flottant, et ne comprennent pas pourquoi il faudrait un cadre en coaching, pourtant sensé les aider à retrouver leur voie, à se remettre les pieds dans leurs chaussures.

C’est un grand classique :

Dans ce cas, un coaching un peu rude se met en place tout de suite, avec des confrontations et aussi des insights potentiels, qui commencent très tôt dans le cycle du coaching, dès la tentative de proposer un cadre… C’est souvent délicat et ingrat, et parfois difficile. Le client peut se sentir incompris, enfermé dans une rigidité, voire repoussé par l’invitation à entrer dans le cadre, qu’il peut confondre avec une injonction ou un rejet…

Dans tous les cas, le cadre en coaching est nécessaire, mais il n’est finalement un problème que lorsque justement le client en a le plus besoin. A moins que ce soit le coach qui en ait besoin, et qui ait du mal à le proposer. Cela arrive aussi.

En supervision de coach, il arrive donc souvent  qu’on travaille sur des cas de coachs qui ont du mal à  :

Dans ces cas là, la supervision de coaching les aide non seulement à poser le cadre du coaching, mais aussi à se cadrer eux-mêmes dans leur vie en général. La supervision gagnera évidemment à proposer un cadre particulièrement clair (voir à ce propos notre article sur le processus parallèle en supervision)

En quoi le cadre du coaching est-il nécessaire ?

Le cadre du coaching est important pour :

Le cadre du coaching permet de protéger à la fois le client et le coach, en leur permettant de trouver leurs places respectives, au sein d’une relation qui n’aurait pas lieu d’être en dehors du coaching.

C’est là que les clients les plus gentils diraient peut-être : « mais de quoi voulez-vous qu’on se protège, on ne se veut que du bien… » Et c’est là que j’aimerais leur répondre : « Si vous êtes si épanoui et performant dans votre manière de ne pas poser de cadre, pourquoi souhaitez-vous un coaching ? Et si, justement ce cadre était d’autant plus nécessaire pour vous que vous aimeriez qu’il n’y en ait pas ? Quelles que soient vos attentes superposées, le cadre vous aidera à les démêler, à y voir clair et à trouver votre centre. La vie et ses contraintes, servent peut-être justement à ça : vous donner des limites au sein desquelles vous ferez l’expérience de la non-limite, depuis votre propre centre… »

Mais parfois, des personnes préfèrent « voyager », vivre en pointillés, en mode survol. Il y a des causes à cela, bien entendu. Mais il y aussi des remèdes. Et le premier d’entre eux, c’est probablement : le cadre ! Pour mieux s’incarner, il faut avoir les pieds sur terre… C’est seulement à ce moment-là qu’on ressent de la sécurité, que le calme s’installe, qu’on accède à la lucidité, et qu’on peut se sentir libre (y compris de voyager, sans bouger de chez soi).

La tête claire et le coeur stable, ça commence avec les pieds sur terre !

Expliquons-nous : Dans le fond, amis et collègues coachs, pourquoi faîtes-vous du coaching ? C’est pour vous une vocation, souhaitons-le, mais pour autant : le coaching est peut-être « généreux », mais il n’est pas gratuit. Cela ne se peut pas. Si le coaching vise à développer l’autonomie, le client doit en acquitter le prix par lui-même, même un prix faible.

Sinon il ne progresse pas vers son autonomie mais devient « assisté ». Mais revenons à vous, coach. Vous ne faîtes pas du coaching que par bonté d’âme. Même si vous aimez les autres, vous ne coachez pas pour faire plaisir aux gens ou parce que vous seriez philanthrope (pas davantage que le boulanger ne fait du pain pour les seuls beaux yeux de ses clients).

Vous faîtes du coaching parce que c’est votre métier, parce que c’est ainsi que vous gagnez votre vie tout en créant de la valeur dans la société. Comme tout le monde, vous avez un loyer à payer, une famille à nourrir, divers frais fixes, des tas de charges et des impôts à payer…

Comme dans toutes les transactions humaines, le cadre, ou le contrat permet de clarifier les droits et devoirs de chacun des protagonistes de la transaction. Toi tu me payes « X euros », et moi, en échange je te rends tel ou tel service (je tonds ta pelouse, je répare ta voiture, je coupe tes cheveux, j’éduque tes enfants, etc…).

Voilà, c’est clair, c’est simple, chacun sait où il en est, et tout le monde peut être heureux (s’il le veut bien…). C’est la base même des relations sociales, enrichissantes, paisibles, respectueuses.

Vous savez, si les psys sont précautionneux (parfois trop) avec le cadre de la thérapie, et refusent de prendre des patients trop proches, et refusent d’entretenir des relations en dehors des séances, ils n’ont pas forcément tort… Si vous en doutez, attendez donc un peu qu’un client en coaching ait un problème grave et qu’on fasse une enquête sur vos pratiques de coach, en vous soupçonnant d’emprise, de malveillance ou de manque de professionnalisme.

Ce jour-là, vous serez bien content d’avoir posé, respecté, et fait respecter un cadre propre et protecteur pour les deux parties… Si vous ne coachez que 50 personnes dans toute votre vie, ce serait bien le diable qu’il y en ait justement un avec qui il y ait un problème qui tourne mal. Mais si vous êtes amené à pratiquer en professionnel et que vous en coachez entre 500 et 1000, par la simple loi des grands nombres, vous tomberez forcément sur différents cas de figure, des « cas », potentiellement très sensibles et problématiques.

C’est surtout vrai avec les particuliers, parce que l’entreprise représente déjà un filtre qui n’intègre pas les personnes dont le moi est insuffisamment fort, et puis elle offre par elle-même un cadre protecteur, avec un entretien tripartite, du management, des règles de vie au travail, un contrat juridique et commercial, etc…

Les difficultés les plus grandes, on les a plutôt avec les particuliers, dont les demandes sont souvent plus intimes et plus vastes, parfois plus floues et confuses…

Le cadre du coaching précise que c’est bien de coaching dont il s’agit !

Certains clients sollicitent parfois les coachs avec des attentes et des demandes, pourtant irrecevables en coaching :

« comprenez-moi, aidez-moi, soutenez-moi, prenez-moi un peu en charge, enseignez-moi, aimez-moi, faîtes moi plaisir, ayez pitié de moi, soyez mon ami, mon amant, ma maman, mon papa, parlez-moi de vous, laissez-moi vous consoler, etc… ».

Tout cela est bien mignon mais n’a rien à voir avec le coaching (pourtant ce sont des attentes/demandes très respectables).

Il arrive que certains clients se trompent et confondent votre gentillesse avec ce qu’ils sont venus faire avec vous. Ils sont venus travailler en coaching, par eux-mêmes et pour eux-mêmes, pas pour vous connaître ou vous faire plaisir.

Le coaching est un accompagnement (généralement payant, comme le pain dans les boulangeries) qui permet au client qui en est demandeur, de trouver des solutions alignées avec les objectifs qu’il se fixe, en toute autonomie, tandis que le coach propose diverses interventions de facilitation dans la conversation de coaching.

Mais c’est du business et pas autre chose. Bien sûr, on peut faire du business avec humanité, avec tact, avec douceur, avec tout ce que vous voudrez, mais cela restera du business. Pas du business sans âme, pas du business mercantile uniquement pour gagner de l’argent, mais du business pour la passion de l’art du coaching, pour la joie de travailler dans cette forme de service et dans cette forme de relation très spécifique au coaching.

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Sortir du cadre ?

Une personne qui cherchait sa voie, et qui n’avait pas d’objectif pour la séance qu’elle avait pourtant demandée la veille, me demandait récemment si je pouvais lui expliquer pourquoi j’avais choisi d’être coach et ce que j’y trouvais, afin de voir à travers mon témoignage si le coaching pouvait être une voie pour elle… Il n’y a rien de mal à cette question, à laquelle je ne peux pourtant pas répondre, tandis qu’elle m’écouterait et ferait son marché dans « mes » motivations… Si je répondais, je ne ferais plus du coaching, mais des confidences sur ma vie. Le client n’est pas là pour ça, et moi non plus.

Le coaching est le cadre que nous avons tous deux choisi, et qu’il faut respecter, sinon autant choisir un autre cadre, un autre contrat :

Tout ces cadres là sont parfaits, mais aucun ne correspond au cadre du coaching ! Je prenais la métaphore suivante pour me faire comprendre de ce client :

« je suis un peu comme quelqu’un qui fait tourner des chevaux dans un manège. Si vous voulez y faire du cheval, venez et montez dessus. Je veux bien vous accompagner tandis que vous faîtes de l’équitation, mais vous devrez porter l’équipement de sécurité qui correspond à cette discipline et à ce cadre-là. Mais si c’est du vélo que vous avez envie de faire, allez plutôt sur un vélodrome, il y aura un autre cadre, avec d’autres règles… Si vous cherchez votre vocation, votre place, il faut justement choisir le bon cadre (votre espace de travail en quelque sorte, votre champ d’action). Eh bien en coaching, c’est la même chose. Donc si c’est cela que vous voulez, réfléchissez vous-même, avec moi, à votre vocation pendant cette séance, mais ne me demandez pas à moi de vous parler de la mienne. Ou alors, on va boire un café pour se faire la conversation, mais il ne s’agira pas d’une séance de coaching. Et de toutes façons, ça ce n’est pas dans notre contrat, et cela nous ferait sortir du cadre du coaching… »

Dans le cas présent, j’ai tout de même choisi de répondre, en précisant qu’il ne s’agissait pas de coaching, et de ne pas faire payer la séance. C’était une option (probablement pas la meilleure).

A la fin de cet échange libre, dont je me suis justement servi pour reposer le cadre, j’ai invité mon client à revenir une prochaine fois, s’il le souhaitait, avec un objectif de coaching, dans le cadre indiqué sur mon site et reformulé oralement à l’instant. Mais cette personne m’a dit s’être sentie rejetée… J’en suis désolé pour elle. Mais ma compétence s’arrête aux frontières du cadre de ma profession.

Après, on ne fait plus du cheval, mais du vélo (pour reprendre la métaphore précédente). Le vélo, c’est peut-être encore mieux… mais il se trouve que ce n’est pas mon choix.

Et il existe des belles personnes au monde qui répondront volontiers à sa demande d’autre chose que de coaching.

Un cadre souple mais ferme

Il ne s’agit pas d’être rigide, il s’agit d’être ferme et de savoir ce qu’on veut. Que le client ne sache pas, et confonde éventuellement un peu tout, c’est bien son droit, mais le coach est un professionnel qui ne peut pas se permettre d’être flou sur le cadre qu’il propose. Une autre personne, très gentille aussi, espérait qu’on dîne ensemble à l’occasion. J’ai dit non.

« Oui mais au-delà de ce coaching qui se termine, j’aimerais bien rester en contact… ».

Oui, je comprends et je respecte, mais moi : je n’en ai pas envie. Ce n’est pas ma vie que de nouer des relations extra professionnelles avec mes clients. Je les aime, depuis ce cadre, qui permet cela sans fusion, sans effusions, et donc : sans confusion ! Je les vois pour des relations strictement professionnelles, et dans le cadre des heures de travail… « Ah ben d’accord, ça a le mérite d’être clair » m’a-t-elle répondu.

Et je suis bien content justement de sa réponse.

En revanche, j’aurais préféré ne jamais avoir à répondre cela évidemment. J’aurais bien préféré que la personne le comprenne par elle-même, car j’avais déjà été clair à plusieurs reprises sur ce point.

Mais bon, comme on dit « quand faut y aller… », il faut expliciter et mettre les points sur les « i », c’est peut-être moins élégant mais ça calme une bonne fois, et on peut éventuellement reprendre le cours normal de l’échange… Quoi que dans ce cas-là, l’échange a pris fin à ma demande et sur mon initiative, à cause de tout un contexte qui m’a fait opter pour cette décision.

Mettre sa blouse de coach

Quand on coache, c’est comme si on mettait une blouse blanche, on rentre dans un rôle pour exercer une fonction : celle de tenir le miroir avec toute son authenticité. On se donne entièrement à cet art, comme un artiste, comme « une geisha avec qui on ne couche pas » ! Vous m’excuserez mes comparaisons parfois un peu gaillardes, mais des fois ça aide certains à mieux comprendre. C’est comme un/une kiné qui vous masse une cheville foulée, ce ne sont pas des caresses, c’est un soin ! Pour être honnête, j’aime bien mes clients et il nous arrive dans certains contextes spécifiques, de faire certaines séances au restaurant, ou de boire un café avant, pendant ou après une séance.

Parfois, on va se promener et on travaille en marchant. Ce n’est absolument pas gênant. Bien au contraire.

En revanche, si on creuse avec une certaine intensité certains sujets au sein d’une séance, j’évite tout risque de promiscuité ou de familiarité, justement pour pouvoir faire le travail qu’on me demande. J’ai besoin d’être proche au sein de la séance pour que le client fasse par lui-même et sur lui-même un travail très intime et subtil… et pour réussir cela je préfère ne pas être familier en dehors de la séance.

C’est tout ce qu’il y a de plus normal et compréhensible : en général, les dames ne fréquentent pas leur gynécologue en dehors des consultations ! C’est quand même une évidence. Le reste ce sont des fantasmes…

Se tenir à la bonne distance

Quand on se déshabille (surtout si c’est émotionnellement), il y a une intimité, qui ne souffre pas la confusion des genres. De même qu’on n’est pas amis avec tous les gens qu’on estime ou qu’on admire, on n’a pas besoin d’être amis et de se voir en dehors du coaching… On se verrait pour faire quoi, pour se dire quoi, pour créer quel type de relation ?

Et après, quand on aurait fait ça, comment continuerait-on le coaching, sachant qu’on aurait entre temps changé de postures, et perdu la distance juste (voir cet article : coaching et distance juste), en étant trop proches ou bien plus suffisamment. Le coaching demande une très grande intimité pour accompagner le client dans les méandres de ses processus de pensée. C’est une chirurgie très particulière, qui requiert des conditions de réussite spécifiques.

Après 20 ans de pratique, voici où j’en suis. A vous de voir si vous estimez que c’est une rigidité imbécile ou une fermeté nécessaire ?

Le cadre du coaching n’interdit pas la créativité

Personnellement, je ne suis pas très scolaire, ni très protocolaire. Au contraire, je suis plutôt créatif, et peu enclin au conformisme (voir coaching et anti-conformisme). Je ne m’en vante pas, mais c’est ainsi. En revanche je suis attentif au cadre en coaching, parce qu’après avoir parfois commis l’erreur d’en être sorti parfois, je me rends compte qu’il est préférable pour tout le monde de s’y maintenir. C’est normal que le client soit moins sensible que vous à ces questions. On ne peut pas lui en tenir rigueur. Dans le monde des humains, il y a énormément de détresse et toute main secourante est aussitôt susceptible d’être agrippée de façon désespérée… Mais ce n’est pas en vous laissant dévorer que vous serez secourable. Il faut bien préserver son intégrité, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à offrir sa main aux autres.

Ne pas se laisser « bouffer »

C’est aux coachs de savoir se défendre et d’offrir un échange encore plus clair, qui ne les vide pas. Il faut qu’ils apprennent à ne pas donner d’eux-mêmes leurs propres énergies, en faisant une affaire personnelle de chaque coaching, mais à relier le client à la source d’énergie qui est en lui-même ! (voir à ce sujet : les 4 accords toltèques en coaching). C’est justement parce que le coaching est très intime, qu’il faut coacher de manière impersonnelle, sans y mettre votre ego et votre histoire, sans vous laisser embarquer par vos pensées (voir à ce sujet : arrêter de penser). Ainsi vous n’offrirez pas d’aspérité. Le client pourra toujours faire des projections, mais elles glisseront et ne s’accrocheront pas. Donc ni lui ni vous n’en serez gênés.

Se protéger mutuellement

Le cadre du coaching est justement là pour protéger les clients de leurs propres projections, et pour vous protéger des vôtres en retour. En effet, les clients sont très émouvants, très touchants. Lequel, laquelle d’entre vous, coachs, n’a jamais ressenti un élan de tendresse pour ses clients (parfois-souvent-presque à chaque coup ?) ! L’inverse serait manquer de coeur et de sensibilité. La tendresse est un sous-produit de la compassion et de l’empathie, qui fait partie de l’être humain (et du métier de coach en particulier). Et alors, on fait quoi avec ça ? RIEN !

C’est là, ça appartient à l’instant présent de la séance, et cela n’en sort pas. C’est gratuit justement, c’est très beau, c’est très pur, c’est absolument généreux et désintéressé, et il n’y a rien à en faire. C’est juste à vivre, avec réserve, tact et discrétion. D’ailleurs, en sortant, vous retirez votre uniforme de coach, et vous remettez votre personnalité ordinaire, comme on remet un costume civil, comme tout le monde.

Et même si, avec le temps, vous incarnez peut-être de mieux en mieux cette fonction dans votre vie et votre être profond, vous ne vous confondez pas avec elle. Elle n’est pas vous, elle est en vous, c’est pas pareil… (c’est comme l’histoire de ma soupe de pomme de terre de tout à l’heure 🙂

Le cadre du coaching pour amplifier les effets de la séance

L’uniforme de coach n’est pas un déguisement, ou un travestissement, c’est une manière de mettre en scène pour l’autre la prestation que vous offrez. A force, cela devient de plus en plus naturel, mais ce n’est qu’un rôle, que vous interprétez en vibrant sincèrement. Mais pour autant, comme nous venons de le dire : comme tout le monde, vous n’êtes pas le personnage que vous donnez à voir sur la scène sociale. En revanche, et c’est ça qui est super avec le coaching, c’est que c’est justement grâce à ce « masque de coach », depuis ce cadre protecteur, que vous pouvez coacher en profondeur, depuis votre être profond.

C’est justement parce qu’il y a en quelque sorte ce jeu de rôles un peu artificiel, que vous pouvez être complètement authentique et accéder à votre profondeur en toute sécurité, encore mieux même qu’avec des intimes, avec lesquels se joueraient aussitôt des attentes, des projections diverses, des craintes ou des jugements… Je suppose que les acteurs sincères peuvent comprendre ce que je partage là : le costume de scène sert à éclipser sa personnalité, pour mieux faire rayonner la profondeur de l’être à travers l’interprétation du personnage d’emprunt.

C’est l’inverse d’une démarche narcissique, qui consisterait à tenter de montrer une personnalité magnifiée par le costume (ce qui revient en fait à se cacher à soi-même !). Voir à ce sujet : « l’éveil spirituel ordinaire »

C’est comme la poésie, il ne faut pas la traduire, « elle se mange crue ! ». Pourquoi le poète écrit-il d’une façon si bizarre, avec des images et des tournures étranges ? Ce n’est pas pour se cacher, derrière des arabesques, et qu’on n’y comprenne rien ! C’est pour montrer et partager davantage au contraire. Mais demandez donc à votre poète préféré de vous faire sa poésie avec powerpoint, il n’y aura plus rien à voir ! Il faut donc accepter qu’un coach ne fasse que du coaching quand c’est ce qu’il fait de mieux.

Sinon, on le consomme en dehors de son cadre et il redevient fade, comme ces petits vins locaux qui sont si bons sur place et finalement décevants quand on en boit de retour à la maison 🙂 Les Samouraïs japonais disaient que la lune n’est jamais plus belle que lorsqu’elle est un peu masquée par quelques branches d’arbre ou qu’on la devine derrière quelques nuages qui ne l’éclipsent pas tout-à-fait. J’adore ces mecs…

Le coaching est un engagement puissant. C’est pour cela qu’il provoque des effets puissants. C’est à vous de savoir expliquer cela au client, de proposer un cadre du coaching qui ouvre, et non pas un cadre qui enferme. Le cadre en coaching n’est pas là pour rejeter le client et le mettre à distance, mais pour l’accueillir et qu’il puisse s’y sentir proche… de lui-même !. Parfois il lui faut un peu de temps pour comprendre le véritable sens de cette proposition… C’est son choix et c’est sa vie, et c’est là que je m’arrête.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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