Le Coaching est friand du changement de paradigme, pour élargir son  cadre de référence, et sortir du problème en apercevant des solutions nouvelles. Un paradigme est une croyance que l’on prend pour la vérité, au point qu’elle surdétermine notre façon de penser. Changer de paradigme est souvent une nécessité quand on se trouve confronté à un obstacle apparemment insurmontable…

Qu’est-ce qu’un paradigme ?

Le terme paradigme existe depuis 1561. Il est dérivé du grec paradeigma qui veut dire : exemple, montrer. Il était très utilisé dans la mythologie où la vie des héros était une démonstration dont s’inspirer ou un contre exemple à éviter.

Changer de paradigme ?

En coaching, les propositions de changement de paradigme ne visent pas à remplacer une croyance par son opposée (voir : processus de pivot), mais à l’enrichir en y intégrant son complémentaire (également vrai), de façon aussi à réduire l’emprise sur nous de ces croyances relatives que nous prenons pour des vérités absolues. Par exemple : Vous êtes probablement persuadé comme moi, que votre Présent est déterminé en grande partie par votre passé. Voilà l’exemple d’une interrogation qui peut vous faire changer de point de vue et déclencher en vous un changement de paradigme, une nouvelle façon de voir les choses, qui transforme votre présent : Comment votre présent pourrait-il aussi être déterminé par votre futur ? (je vous laisse y réfléchir à ce qui paraît être un non sens à première vue, tant que l’on reste enfermé dans une logique linéaire où l’on considère le temps comme une ligne… 🙂   Prenons un autre exemple de changement de paradigme : Vous faites face à un collaborateur qui n’aime pas ce qu’il fait et souhaite faire autre chose. Et , le problème, c’est que vous pensez qu’il n’a pas encore le niveau pour faire ce qu’il aimerait, mais pourra justement l’acquérir là où il est s’il parvient à y faire ses preuves…

Changement de paradigme : « Faire ce qu’on aime » ou « Aimer ce qu’on fait » ?

Une première approche, linéaire (à rapprocher d’un changement de type I), pourrait consister à accompagner sa recherche d’un « autre chose », « ailleurs » et « plus tard », qui serait sensé mieux correspondre à ses souhaits. Mais, partageons deux remarques :

Vous serez donc souvent tentés par une seconde approche, plus systémique, consistant à prendre votre collègue à contre-pied de sa demande, en lui proposant de travailler d’abord sur ce qui lui plaît dans son activité actuelle, au lieu de s’épancher en critiques de ce qui lui déplaît, puis à imaginer ce qu’il aimerait trouver dans un idéal peut-être inaccessible.

Vous lui proposerez ainsi (parfois) de regarder d’abord comment aimer ce qu’il fait actuellement, avant d’envisager de faire ce qu’il aimerait ! Cela risque de ne pas lui plaire au premier abord, mais c’est pourtant là que se tient toute la différence entre un Coaching incrémental qui maintient le client dans son cadre de référence et renforce les processus qui le déterminent, et un Coaching systémique, qui modifie la structure même des croyances du client, pour l’enrichir sur le fond et lui permettre de trouver pour lui-même des sortes « d’ultra-solutions » (qui étaient parfois sous yeux, mais qu’il n’aurait pas pris en compte sans le miroir impertinent du Coach). Bien entendu, pour proposer ces contre-pieds, sans qu’ils soient vécus comme des porte-à-faux, il faut une bonne alliance de travail et une position basse de votre part, qui favorise l’ouverture et la remise en question.

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Changer de paradigme et de point de vue

  • « Comment changer votre point de vue et bénéficier d’un renversement de paradigme ?
  • « Merci de cette question. Réponse : En sollicitant le miroir d’un coach… 🙂

Plus sérieusement : vous changerez votre point de vue, en changeant d’abord votre regard, c’est-à-dire les pensées que vous nourrissez à propos de la situation que vous aimeriez améliorer.

C’est une chose que l’on peut faire tout seul. D’ailleurs, vous le faites souvent. Mais si vous lisez cet article, c’est qu’il y a peut-être une situation bien précise, à laquelle vous pensez, et qui ne change pas suffisamment vite ou de façon suffisante, malgré tous vos efforts. Vous savez pourquoi ? Parce que vous n’avez pas réussi encore à changer votre regard sur elle, vous n’avez pas changé d’attitude, et vos comportement sont quasiment toujours les mêmes, malgré des petits changements de détail insuffisants. Si vous voulez vraiment changez les choses : changez-vous, vous-même, d’abord ! (voir notre article : « changer le monde ? »)

Dépasser les points aveugles

Parce que c’est en dehors de votre « cadre de référence », parce que c’est dans les angles morts de votre vision, parce que c’est caché derrière vos points aveugles ! Voila pourquoi cette situation-là est si difficile pour vous  à changer. Mais rassurez-vous, quand on vous aura un peu challenge sur vos croyances que vous pensiez définitives, vous apercevrez d’autres solutions, qui elles, fonctionneront ! On a tous des points aveugles et nos angles morts :

Et nos proches ont beau nous dire certaines choses : … on ne parvient pas à les entendre et les intégrer ! Pour parvenir à cela il faut parfois changer de paradigme, ouvrir votre cadre de références et vous remettre en question.

Un coaching pour changer de paradigme

Il faut parfois que cela vienne de quelqu’un d’extérieur à votre système, par quelqu’un en qui vous aurez placé votre confiance et qui vous offrira un feed-back bien ajusté qui tape dans le mille, ou une question puissante qui vous ouvre de nouveaux horizons et favorise le changement de paradigme. Voici des exemples de questions qui aident au changement de paradigme :

Vous avez compris, toutes ces questions vous détournent du problème et orientent votre attention vers les solutions. Elles créent une aspiration positive vers l’action, au lieu de vous maintenir enfermé dans une analyse sans fin de ce qui est si frustrant pour vous… Ce sont des cadeaux précieux, qui vous permettent de voir ce qu’il y a derrière le point aveugle (peut-être même comprendre ce qu’il y a dessous…).

Votre coach, va vous fournir du feed-back, mais il va aussi vous inviter à envisager d’autres points de vue que le vôtre. Ainsi vous verrez la situation, avec d’autres yeux que les vôtres et cela vous aidera grandement à changer votre façon de voir. Par exemple :

Là vous verrez avec une autre perspective, vous repenserez le problème autrement, et vous apercevrez qu’en formulant autrement votre objectif, de nombreuses actions efficaces apparaîtront possibles pour vous. On ne peut pas se changer soi-même, mais on peut changer des comportements appris, des habitudes mises en place il y a longtemps mais qui deviennent contre productives dans un nouvel environnement. (voir : Gérer les rythmes de travail) De plus, on ne peut pas vraiment changer tout seul, de l’intérieur. Pas plus qu’on peut se remettre tout seul en place une vertèbre au milieu du dos. En revanche, à deux, on balaye mieux les angles morts et on peut travailler efficacement sur ce qui nous retient de changer nos habitudes. On peut identifier ce qui bloque et voir comment le retirer pour déclencher le changement en soi. Pour travailler sur vous-même, en profondeur, en n’y passant pas plus de temps qu’il n’en faut (voir : l’intérêt d’un coaching court), pour avancer en sécurité,  en assurant vos premiers pas vers vos nouveaux objectifs, envisagez sérieusement un coaching individuel. Vous gagnerez beaucoup de temps, parfois plusieurs années, et mobiliserez vos énergies pour atteindre des résultats en rupture…

Exemples de changement de paradigme

1er exemple de changement de paradigme : La plupart des managers ont été entraînés à créer de la valeur en détectant des erreurs, en corrigeant des écarts, en résolvant des problèmes. Ces derniers deviennent alors un peu leur fonds de commerce. Dès lors, s’ils passent leur temps à chercher des erreurs et des problèmes… ils en trouvent donc toujours, et ce processus est sans fin ! Un bon changement de paradigme serait de changer de définition du management : être un bon manager c’est d’abord offrir un regard positif sur les collaborateurs et les situations ! 2ème exemple de changement de paradigme : Il existe une croyance très répandue, selon laquelle pour trouver de bonnes solutions, il faut déjà bien comprendre le problème, repérer ses causes afin de les traiter en profondeur. Cela est certainement vrai, notamment pour régler des problèmes techniques. Mais en management, les problèmes sont également d’un autre ordre : relationnels et subjectifs. Or, parler régulièrement en équipe des problèmes « psychologiques » (tels que : les tensions, les conflits, le stress, la frustration, etc…) leur confère plus d’importance et les fait exister davantage. Il serait donc intéressant de ne pas trop évoquer les problèmes, et de privilégier, si possible, l‘orientation solutions… 3ème exemple de changement de paradigme : En Coaching, il arrive souvent qu’un client cherche à maîtriser ses émotions. Et évidemment, tant qu’il cherche à les contenir, à s’empêcher de les ressentir, il se laisse régulièrement déborder par elles et perd tout contrôle de temps en temps. Un bon exemple de changement de paradigme c’est de considérer qu’il n’y a rien à « maîtriser », et qu’il suffit juste de ressentir les émotions, sans chercher à les manipuler, les contraindre ou les contenir. en fait, l’émotion n’est pas quelque chose dont on devrait se défier, qu’il faudrait empêcher ou réduire au silence, qu’il serait nécessaire de juguler au profit d’une façade lisse, sereine et parfaite. 4ème exemple de changement de paradigme : ON croit toujours que lorsque quelque chose ne nous plaît pas, il faut le refuser pour faire changer les choses. Tant que ça marche pour vous, continuez ! Mais il arrive parfois que cette stratégie ne fonctionne pas. En coaching, nous envisageons alors une autre approche, celle qui consiste à accepter plutôt que refuser. D’abord, acceptez la situation telle qu’elle est, au moins provisoirement, ne serait-ce que pour pouvoir la travailler de l’intérieur ! (voir notre article : « accepter la réalité telle qu’elle est » et « Accepter de ne pas « Comprendre« ). En acceptant, vous changerez d’orientation mentale, vous redeviendrez positif, et c’est comme ça que vous aurez les meilleures chances de changer les choses qui ne vous conviennent pas !   Autres articles sur le changement de paradigme :

Changer des habitudes ?

Le poids des habitudes est difficile à changer. Dans la très grande majorité des cas, notre capacité à innover dans un secteur d’activité est inversement proportionnelle au savoir-faire que nous y avons développé à travers le temps. Si vous désirez profondément changer une mauvaise habitude, voici les deux éléments essentiels qui vont vous aider à y parvenir :

1 – Listez les habitudes que vous voulez changer. Repassez mentalement une de vos journées types ou une de vos semaines types et notez toutes les choses que vous faites régulièrement et machinalement, sans y prêter attention. 2 – Déterminez précisément en quoi ces habitudes vous desservent. 3 – Déterminez pour chacune de ces mauvaises habitudes ce que vous voudriez vivre à la place 4 – Choisissez des actions simples et faciles à mettre en ouvre pour éliminer les mauvaises habitudes et les remplacer par des bonnes. Pour chaque mauvaise habitude, déterminez un objectif de diminution ou de remplacement, et une échéance pour l’atteindre. Choisissez d’abord les habitudes qui vous semblent les plus faciles à changer, cela vous donnera confiance pour attaquer les mauvaises habitudes plus coriaces. 5 – Mesurez vos progrès, chaque semaine et chaque mois. « On devient ce que l’on mesure » en notant vos progrès (pas vos défaites) vous focaliserez votre attention sur vos objectifs et vous féliciterez des progrès, même s’ils sont infimes. Et ne vous découragez pas. C’est en échouant qu’on apprend à réussir. Il y a des tas de choses que vous réussissez déjà, mais cette fois-ci vous vous attaquez à du lourd (vous mauvaises habitudes) ! Soyez donc un peu indulgent envers vous-même et patients, vous ne pouvez que réussir si vous persévérez.

Préparation mentale et changement de paradigme

Une étude sur des pianistes a montré qu’à la suite de quelques séances spécifiques de préparation mentale (qui consistaient seulement à se visualiser en train de jouer au piano), un IRM permet de constater un agrandissement de l’aire cérébrale dédiée à la motricité de doigts ! La préparation mentale par la visualisation impacte donc le cerveau. Dans le même ordre d’idées, lors d’une étude conduite à l’université de Chicago, une équipe de Basket Ball a été divisée en 3 groupes afin de tester l’ habilité des joueurs au lancer franc :

  • Le premier groupe pratiqua des lancers francs durant une heure chaque jour.
  • Le second groupe se contenta de se visualiser en train de réaliser des lancers francs.
  • Le troisième groupe, enfin, n’eut rien à faire.

Après 30 jours de ce traitement, les groupes furent de nouveau soumis au test des lancers francs. Le troisième groupe ne s’améliora évidemment pas. Le premier groupe s’améliora de 24 %. Enfin le second groupe, lui, progressa de 23 % par la seule visualisation. Etonnant, non ?

Face à l’incertitude d’une situation (match, négociation, conflit, etc.) notre cerveau analyse l’environnement, le contexte et recherche dans sa base de données les expériences passées qui se rapprochent le plus de celle-ci. Un peu à la manière d’un juke-box il sélectionne le disque de réponses qu’il a l’habitude d’utiliser dans ce contexte, ceci afin de se simplifier le nombre d’informations qu’il a à gérer. Ce disque, qui contient des émotions et des comportements, va jouer une certaine musique de manière quasi automatique. L’idée de la préparation mentale est justement de provoquer un changement de paradigme, un changement d’habitudes mentales, en visualisant les situations de façon différente (plus positive). Le pouvoir de la visualisation est d’autant plus important vis-à-vis des situations plus marquées émotionnellement (un certain contexte vous met en colère, un autre vous stresse, un autre vous trouble, la surprise vous fait perdre vos moyens, etc…), parce que les émotions perturbent l’action réfléchie et notre capacité de traitement de l’information, au profit d’une action réflexe et automatique. Grâce à la plasticité cérébrale, la visualisation créatrice va permettre de conditionner une émotion particulière (en amont des comportements) pour répondre de façon appropriée à un contexte spécifique. Une bonne visualisation créatrice inclura donc, dans un contexte spécifique à vos objectifs, le comportement souhaité et un état d’esprit positif, qui vous aideront à sortir de l’automatisme antérieur pour en créer un autre, plus adapté et plus performant.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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