Avant de parler de l‘état de Présence en coaching, il faudrait déjà savoir ce qu’est la « présence ». La présence en coaching est une forme de réponse possible à la question : Qui êtes-vous ? Qui suis-je ? Possons-nous cette question ensemble : Qui êtes-vous vraiment ? Etes-vous :
- votre personnage social ?
- votre corps ?
- le contenu de ce que vous pensez ?
- le contenu de vos émotions ?
A l’évidence, vous n’êtes ni votre corps, ni votre mental, ni votre personnalité. Cela, on peut s’en apercevoir très vite (avec le mental lui-même d’ailleurs !). Mais le réaliser à chaque instant pour l’incarner pleinement au quotidien peut prendre « un peu » plus de temps… Voir est instantané. Mais, intégrer un déconditionnement, procède d’un certain entraînement, d’un exercice constant de discrimination.
Pas de dogme
Nous proposons ici des réflexions, pas des vérités, juste un miroir pour vous aider à réfléchir sur vous-même et mieux vous connaître, mieux vous trouver dans la profondeur de l’être, afin d’améliorer significativement votre coaching. Ce n’est qu’un point de vue, avec lequel vous pouvez ne pas être d’accord. Dans nos formations, il y a évidemment des pratiques qui ont fait leurs preuves, auxquelles vous vous entraînez. Mais il y aussi des apports originaux, un peu décalés, qui vous tendent le miroir pour vous accompagner sur le chemin de vous-même, sans prétention d’aucune sorte, et surtout pas celle de vous imposer un point de vue ou de vous endoctriner d’une quelconque manière. Ce serait plutôt l’inverse : le coaching vise à libérer le client, donc une formation au coaching vise aussi à libérer l’élève coach des pensées toutes faites…Donc, il ne s’agit pas de remplacer vos pensées par d’autres qui seraient soi-disant « meilleures », parce qu’avec ça, nous n’aurions rien fait de neuf. Nous visons à vous ouvrir le choix d’aller au-delà de la pensée pour coacher depuis la profondeur de ce que vous êtes et non pas depuis un agglomérat de pensées pour lesquelles on se prend généralement…
La « Présence en coaching », derrière le masque
- Vous n’êtes pas votre personnalité, qui n’est qu’un agrégat disparate et incohérent de pièces rapportées ça et là des interprétations que vous vous êtes fait inconsciemment de l’image que les autres vous ont renvoyée de vous-même… Votre avatar, a une certaine antériorité dans cette vie, un caractère lié à sa trajectoire, des possessions, des personnes « qui lui appartiennent » (ses parents, ses enfants, ses amis…), mais tout cela est très flou, très peu consistant. Une simple pichenette dans le système et tout s’effondre comme un château de cartes ! Vous n’êtes pas ce personnage, cette personnalité qui ne tient qu’avec de grosses ficelles, pourtant précaires… Le mot personnalité vient du grec ancien « Per-sona » qui désignait les masques grecs par lesquels passait le son pour être amplifié. Cela donne une image de la fausseté de la personnalité, c’est un masque social. Il en faut un probablement, mais le problème c’est qu’on s’identifie à lui au point de croire que nous sommes notre masque ! (Voir à ce sujet notre article : « Démasquer l’imposture de la personnalité« )
Vous n’êtes pas votre corps
- Vous n’êtes pas votre corps. Il avait la forme d’un bébé quand vous êtes né (e). Et il a maintenant une forme adulte (probablement). Et il aura bientôt une forme de vieillard, puis de macabé. Vous n’étiez pas davantage ce corps quand vous étiez jeune et beau (belle) que vous ne le serez plus tard quand vous serez fatigué (e).
- (« Mignonne allons voir si la rose… », vous vous souvenez de ce poème de Ronsard, qui suggérait de cueillir la Rose tant qu’elle est encore fraîche ? C’est un des chefs d’oeuvre de la littérature Française, qui fait bien ressentir que vous n’êtes pas ce corps passager).
- D’ailleurs saviez-vous que l’ensemble des cellules de votre corps se renouvelle entièrement en seulement trois mois ? Autrement dit, il ne demeure jamais rien de constant dans votre corps. Tout bouge, naît vit et meurt à chaque instant, tandis que vous êtes là, à lire ces lignes et moi à les écrire… Je ne suis pas ce brave corps et vous n’êtes pas non plus le vôtre ! Cependant qu’ils méritent notre admiration pour leur sagesse et leur résilience ancestrale. Ainsi que toute notre attention affectueuse et nos meilleurs soins au quotidien… (voir : Les effets bénéfiques du Qi Gong »).
Vous n’êtes pas vos pensées
- Vous n’êtes pas non plus le contenu de vos pensées ou de vos émotions. A chaque instant des pensées vont et viennent en désordre, comme des petits singes agités sautent de branches en branches.
Il y a quelques instants, une pensée est passée dans votre tête et maintenant elle s’est dissipée pour laisser place à une autre, mais vous, vous êtes toujours là. Quand vous écoutez les pensées et les espaces sans pensée qu’il y a entre deux d’entre elles, vous êtes toujours là, non affecté par la présence des pensées ou leur absence : vous voyez bien que vous n’êtes pas vos pensées ! Cela semble évident. Et pourtant, on ne cesse de partir avec les pensées, comme si on croyait à leurs contenus (même parfois, quand de toute évidence, elles sont fausses et absurdes). C’est comme si on se prenait pour le contenu de l’écran mental, comme si on s’identifiait à nos pensées.
Un cerveau malade
Un cerveau malade capte et nourrit des pensées sans cesse renouvelées. Je connaissais un tibétain qui disait qu’il est aussi normal qu’il y ait des pensées dans l’esprit, que des vagues sur l’océan. Il est donc inutile d’essayer de « faire le vide » avec des techniques de méditation sophistiquées. Mais observez juste que les pensées ne cessent d’aller et venir, par le jeu des associations. Elles sont presque sans objet, comme le mouvement réflexe d’un muscle agité de compulsions. C’est tout. Vous n’êtes pas plus cette paupière qui cligne à cause d’un TOC ou d’un manque de magnésium, que vous n’êtes vos pensés qui gigotent sans cesse. Mais nous nous laissons embarquer, et nous nous identifions avec tout ce qui passe sur l’écran mental. Un peu comme un spectateur au cinéma qui croirait vivre lui-même toutes les scènes du film… Evidemment dans ce cas, tout ce qui se passe à l’écran semble très grave ! Ainsi, on est prompt à se raconter que cette personne qui vient de nous bousculer dans le métro sans le faire exprès nous a «manqué de respect !», ou ce N-1 qui est allé se plaindre à votre chef de je ne sais quoi : « c’est de la haute trahison ! »… C’est comme si la survie était en jeu à chaque instant, tant qu’on reste collé, identifié à tout ce qui passe sur l’écran.
S’agiter pour : RIEN !
On se prend pour toutes ces agitations… et de ce fait on n’est : RIEN ! C’est d’autant plus contrariant, que le but inconscient de ces agitations mentales était justement de s’accrocher à l’illusion d’être quelque chose. Mais, plus on fait ça, plus on est faux, plus on est vide et à côté de la plaque ! En effet, en s’agitant, on n’est rien, rien de bien cohérent, rien de bien stable. Et cela consomme énormément d’énergie de faire tenir en l’air toute cette élucubration, comme un château de cartes dont il faudrait prendre le plus grand soin pour ne pas qu’il s’effondre au moindre frisson… Il en faut de l’énergie pour donner une apparence de cohérence à notre personnalité et au contenu de nos pensées et émotions, alors que par nature, ils n’ont aucune consistance ! …C’est pour cela que j’ai dit parfois qu’il n’y a rien à comprendre dans le problème posé par le client, parce qu’il ne s’agit pas de comprendre un contenu (lequel n’est qu’un agrégat de pensées creuses) mais de vivre un processus de présence avec le client. C’est ce processus qui ramène le client à son propre centre, là où les problèmes s’estompent et où les ressources sont disponibles. Nous en reparlerons à la fin de cet article.
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En savoir plusQui êtes-vous vraiment ?
Comment qualifier ce qui est au centre de la roue, sans consistance, et qui ne bouge pas, même quand la roue tourne ?
Il est possible que l’on ne puisse pas répondre à cette question… Pas avec le mental en tous cas, parce que l’Etre que nous sommes n’est pas préhensible par le mental. Il dépasse du cadre de référence relatif que ce dernier utilise pour appréhender le Réel et construire sa représentation de la réalité, qu’il plaque par-dessus pour se donner l’illusion de contrôler quelque chose… De façon précaire, disons simplement que vous êtes davantage la conscience qui est consciente de vos pensées, de vos émotions et de votre corps, plutôt que vos pensées, vos émotions et votre corps eux-mêmes. Si vous n’êtes pas votre histoire personnelle, vous êtes celui qui se pose la question « qui suis-je ? », vous êtes cette présence en vous qui précède votre regard. De cette conscience, à part dire qu’elle n’est pas une construction du cerveau, on ne peut pas dire grand chose… D’où d’ailleurs, la porte ouverte aux confusions, et la brèche ouverte pour les sectes qui s’engouffrent avec leurs nouvelles croyances toutes faites. Ici, nous vous proposons de rester objectif et de ne suivre aucune école, pour privilégier une expérience directe et individuelle, que vous n’irez pas faire en amazonie ou dans un quelconque monastère exotique, mais avec nous simplement en pratiquant tout simplement votre métier : le coaching. Rien d’extraordinaire, tout de simple et d’ordinaire. L’extraordinaire de la vie ordinaire : voila le quotidien du coaching !
Présence en coaching
En coaching, nous croyons qu’il est préférable d’accepter la réalité, et de lâcher prise plutôt que de chercher à contrôler. Il ne faut pas chercher à faire du bon coaching, mais simplement être soi, être là, avec le coeur, très attentif à l’autre. Détendu et concentré tout à la fois, pour offrir le meilleur miroir au client, sans rien faire de particulier. Offrir sa présence en coaching, sa disponibilité, son accompagnement, sans intention. Sans projet pour le client, et sans objectif pour le client. Même les questions du coach ne sont que « proposées », et non pas « posées » dans l’attente d’une réponse.` Paradoxalement, les questions de coach ne visent pas toujours à clarifier une situation. Elles visent même parfois à induire une sorte de confusion, qui permet d’introduire des changements dans les paramètres de l’équation du problème posée par le client. (voir notre article : « situation complexe : simplifiez l’équation !« ).
- Si cette dernière est trop simple, le coach peut être inspiré d’y introduire de la complexité,
- tandis que si elle est trop complexe, il suggère des raccourcis et des simplifications
Dans les deux cas, la question vise à créer une brèche dans le réseau des certitudes du client pour ouvrir de nouveaux espaces dans sa pensée.
Pas toujours spectaculaire
Cette confusion et cette ouverture ne sont pas toujours spectaculaires et encore moins miraculeuses. Elles ne résolvent pas un problème de façon magique. Mais elles entr’ouvrent le cadre de référence du client. Juste de quoi laisser filtrer de nouvelles options. Parfois, le client ne change que des petites nuances. Mais du moment qu’elles introduisent une différence, elles déclenchent la possibilité du changement, et permettent la mise en mouvement. Et c’est le mouvement, plus que le Coaching lui-même, qui crée les conditions de réussite pour les solutions envisagées… Ceci est l’art de l’insight. Qui provoque l’insight ? Le coach ? Quelle prétention ! Alors qui ? … nous parlions de présence en coaching, c’est peut-être une façon de pointer vers la réponse ?
Le problème est toujours dans la tête
Les problèmes viennent toujours des pensées. Prenez n’importe quel évènement, il ne représente un problème que si vous le refusez, que si vous pensez qu’il ne devrait pas être. Dans ce cas, vous êtes dans votre tête. Alors vous cherchez des solutions (qui, aussitôt semblent vous échapper au fur et à mesure que vous avez l’impression de vous en approcher…). Et plus vous cherchez avec vos pensées, plus vous vous entortillez dans le problème crée par vos pensées, exactement comme un insecte pris dans une toile d’araignée. C’est ainsi que nous sommes pris dans un réseau plus ou moins dense de pensées et de souffrances (voir notre article : « les deux sortes de souffrance« »), qui constituent notre fameuse personnalité. C’est comme une coque, qui nous enferme dans notre personnage, lequel est constitué de ses croyances dans les histoires psychologiques qu’il se raconte, et qui sont par elles-mêmes plus douloureuses encore que les évènements qu’elles commentent. On s’y accroche, on préfère cela plutôt que de disparaître, parce qu’on a peur de n’être rien, si on lâche cette identification aux pensées ! Donc plus on refuse, plus ça fait mal, plus on s’accroche à nos pensées et plus ça fait mal et plus on a peur, etc… C’est un cercle vicieux, sans fin.
Expliquons-nous
C’est un peu comme quelqu’un qui jouerait à un jeu vidéo et n’oserait plus lâcher la manette, parce qu’il croirait être son avatar à l’écran, alors qu’il est en fait installé dans son salon, et que le personnage à l’écran n’est qu’une projection (voir notre article sur « le mythe de la caverne de Platon« ). Puisque nous ne sommes pas localisés dans nos pensées, et que nous ne sommes pas cette restriction que représente notre personnage, pourquoi nous projeter ainsi et nous agiter sur le canapé du salon, comme si nous étions le personnage à l’écran ? Il y a sans doute plusieurs niveaux de réponse à cette bonne question. Mais l’une d’entre elles est que : c’est fascinant ! Mais heureusement, comme toutes les fascinations, un jour elles nous lassent et nous fatiguent. Alors, on aspire finalement à la tranquillité. D’ailleurs, on se rend compte que les agitations visaient à nous permettre de trouver la tranquillité, mais en prenant un mauvais chemin. Nous nous agitions à cause de croyances erronées : « je serai tranquille quand je serai devenu ceci ou cela, quand j’aurais accompli ceci ou cela, quand j’aurais accompli ceci ou cela, etc… ».
Un jour, cela semble s’estomper
Un jour, on se rend compte que la tranquillité acquise ainsi n’est qu’éphémère, et que d’autres pensées nous assaillent aussitôt pour nous agiter encore et encore… Du coup, voyant petit à petit tout ce processus vain, les pensées perdent peu à peu de leur emprise, et c’est une sorte d’éveil spirituel progressif (au sens d’éveil de l’esprit que nous sommes, au-delà des pensées que l’on croit être), un désengagement de la ronde infernale des pensées. « Qu’elles continuent de tourner, mais ce sera sans moi ! » Cela devient un peu comme un film qui jouerait à la télé, mais auquel vous ne prêteriez plus attention… (Pour aller plus loin, voir cet article complémentaire : « l’origine des problèmes« )
La solution est toujours au centre
Il n’y a rien à faire, à proprement parler, pour résoudre un problème causé par la pensée, si ce n’est de cesser de croire en son importance. Cesser de s’y « localiser ». Cesser de se prendre pour un personnage aux prises avec des problèmes. Voir qu’il s’agit d’une erreur et d’une restriction, une contraction de soi-même, qui fait souffrir pour rien. Imaginez un géant qui souffrirait de se prendre pour un nain : ne souffrirait-il pas pour rien ? (voir à ce sujet cet article : « faux problèmes« ) En fait, il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des évènements :
- Des évènements extérieurs (des situations, des actes, des faits)
- et des évènements intérieurs (des pensées, des émotions, des sensations).
Les problèmes ne viennent pas des évènements, ils viennent de la pensée qui en fait des problèmes. La solution aux souffrances causées par la pensée, consiste donc à voir qu’il s’agit d’un artifice, à voir que nous ne sommes pas ces pensées, et à cesser de les entretenir. Pour cela, il faut quitter la tête et redescendre dans le corps, dans les sensations corporelles. C’est cela qu’il faut faire pour accompagner nos clients à faire la même chose. C’est ce processus qu’ils ont besoin de vivre, comme vous et moi, et il n’y a qu’eux-mêmes qui puissent le faire, en eux-mêmes et pour eux-mêmes. On ne peut que les « accompagner » et pas les conseiller ou les guider. Comment faire cela, à travers un coaching, qui n’est pas une séance de méditation ou un entretien sur la non-dualité, mais une réflexion partagée sur l’objectif opérationnel du client ? Soyez aligné et exemplaire en lâchant vous-même votre tête et descendez dans votre corps de coach !
Prendre appui dans le corps pour lâcher la tête
D’abord, dans l’état de présence en coaching, vous percevez une zone en particulier de vote corps. Celle qui vient en premier. Ensuite vous descendez plus bas, pour prendre un deuxième appui. Et entre ces deux appuis de votre attention, vous laissez les sensations se diffuser, changer de forme, s’évaporer en quelque sorte. D’autres sensations prennent la place des précédentes, et des pensées émergent. Voyez-les, mais restez bien en appui avec les sensations corporelles. Respirez, ou plutôt : observez la respiration. Accueillez grâce à elle une sensation corporelle globale, comme un champ d’attention ouvert qui part du corps et s’élargit à l’espace des perceptions tout entier. Sans se localiser dans le pied ou dans le bras. Dans cet état d’attention globale au corps qui respire, sans votre intervention volontaire, vous êtes centré. Et là, l’énergie vitale afflue, parce qu’elle cesse d’être bloquée par les pensées qui vous tiennent en exil de la source d’énergie, que vous êtes en arrière plan de votre conscience localisée.
La présence en coaching et les 2 niveaux de conscience
La présence en coaching s’appuie sur deux niveaux de conscience en coaching :
Etant vous-même, bien centré, dans votre corps adoptant une posture de vigilance détendue, et accueillant intérieurement une attitude d’attention non dirigée, vous allez ressentir une « ouverture » et une disponibilité, comme la sensation d’une Présence qui écoute et qui vous inspire des réponses non personnelles (qui n’impliquent pas votre ego). Cette Présence n’est pas celle de quelqu’un d’autre, c’est tout simplement vous-même, mais un vous-même « élargi », qui n’est pas limité à votre personnage ordinaire.
Aussi paradoxal que cela puisse vous paraître si vous n’avez pas encore fait cette expérience : vous êtes totalement impliqué dans la situation, mais absolument pas d’une manière personnelle. Vous êtes là, présent, sans intention autre que celle d’accompagner, sans effort spécifique, sinon celui de rester attentif à cet état de disponibilité. Vous êtes en quelque sorte : à l’écoute de l’écoute elle-même ! Veillant simplement à ne pas vous laisser entraîner par des agitations intérieures, vous voyez des pensées se présenter, vous les observez tranquillement de façon détachée, sans partir avec. Dans ces niveaux de conscience, vous accueillez le client autrement que lorsque vous l’écoutez uniquement avec votre mental.
Alors, vous serez peut-être surpris de constater une sorte de coaching spontané, comme si « cela » se mettait à coacher à travers vous, sans que vous ne fassiez d’effort. Je précise, que décrit ainsi, on pourrait imaginer un coach en transe, les yeux dans le vide, grand expert de la méditation, versé dans les arts internes… Il n’en est rien, c’est heureusement beaucoup plus accessible que ça : vous oscillez simplement entre les deux niveaux de conscience, vous êtes à la fois mentalement présent, et en même temps attentif d’une manière plus vaste et radiante, qu’avec la simple activité du mental ordinaire.
Deux positions de coaching
Il y a plusieurs positions et qualités de présence en coaching. Je vous propose d’y jeter un coup d’oeil en cous-même, et de regarder si cela vous inspire pour votre pratique du coaching. A mon avis, la seconde position est la grande clé pour être coach et cesser en quelque sorte de « faire » du coaching. Depuis cette qualité de présence en coaching, le coaching se fait à travers vous, presque malgré vos maladresses. C’est important si on veut maîtriser un art, de savoir comment orienter son attention, où prendre appui en soi, pendant qu’on pratique, et quels mécanismes sont en jeu dans l’effet coaching. Vous ne trouvez pas ?
Deux position de présence en coaching
- Une position en avant de soi-même, concentré dans le front et focalisé sur un point précis en face de soi : une question, un mot, un détail. Cette manière de focaliser votre attention en avant de vous-même est très utile pour recueillir des informations, que vous ramenez ensuite à l’intérieur de vous-même pour y examiner leur impact.
- Une position en arrière de soi (ce n’est qu’une sensation, en fait : il n’y a pas un avant et un arrière de soi), comme si vous vous appuyiez sur votre dossier de chaise (mais cela n’a rien à voir avec la position du corps. Je ne prends cette image que pour vous mettre sur la piste d’une sensation intérieure, d’un mouvement psychique), à partir de laquelle vous embrassez la situation. Dans cette seconde position, on voit à la fois son propre point de vue, celui de l’autre, et l’ensemble de la situation. c’est ce que certains appellent parfois : la position méta. Mais je la décris ici en termes de sensations issues de l’expérience, et pas simplement comme un concept. Tout semble être à l’intérieur de vous.
Dans notre formation au coaching d’équipe, nous vous entrainons à percevoir les situations de groupe depuis cette deuxième position. Voir notre article : « Comment être attentif, présent et disponible ? »
Présence en coaching entre le centre et le pourtour
En coaching, on fait sans cesse des allers et retours entre la périphérie et le centre de soi-même.
- A l’avant de soi-même, pour capter des informations en provenance du client, pour entendre son cadre de référence : comment il s’enferme à l’intérieur de l’espace problèmes, à quelles pensées il s’accroche pour créer le problème qu’il veut résoudre (et dont il souffre à cause de cela !)
- A l’arrière de soi-même, dans votre centre, pour laisser émerger les « réponses » destinées au client, formulées souvent sous forme de questions.
A propos des « réponses »
J’emploie le mot « réponses », évidemment pas pour dire que le coach donnerait des réponses aux questions du client, mais pour faire la différence avec le mot « réaction ». Je m’explique :
- Depuis la périphérie, on réagit émotionnellement, on est pris par l’histoire des personnages, avec leurs souffrances et leurs pensées. On se débat soi-même, comme on peut. On est en réaction permanente aux stimulis, on est pris dans la tourmente, à l’avant plan, avec le client. Le truc c’est de rester dans cet avant plan un peu, mais sans « réagir »…
- Au centre de soi-même, en revanche, il n’y a pas d’enjeu d’ego. Du coup, le miroir que vous offrez (par un silence, une question, etc…) est une réponse et pas une réaction psychologique et émotionnelle. Là, le coaching se fait à travers vous, sans l’intervention active de votre personnage de coach (sans votre ego, si vous préférez ce mot). A la limite vous sentez un Coaching spontané se mettre en place, auquel vous assistez, un peu étonné, et comme « détaché » du résultat… Pour autant, vous n’êtes pas à côté de vos pompes, dans un état de conscience modifié trop accentué. C’est plutôt une sorte de semi-extériorisation naturelle de vous-même (sans prendre de champignons et sans jouer du tambour). Vous avez un pied ici et un pied à l’intérieur, dans l’espace vaste que vous êtes vraiment. Et par ce jeu d’allers et retours en vous-même entre le fond et la surface, comme si vous placiez le poids de votre corps d’un pied sur l’autre, vous êtes à la fois en contact avec le client et avec les ressources issues du centre, que vous remontez sans cesse… Cette démarche est communicative. Elle invite le client à éprouver cette plongée à l’intérieur de lui-même, pour y puiser lui-même ses propres ressources depuis le centre. Elle se fait de façon plus ou moins consciente selon le degré de sensibilité et de maturité de ce client.