Une jeune fille témoigne de son ardeur à se libérer des conditionnements de l’école. Cela me plaît. A l’instar de l’esprit impertinent et provocateur du coaching, les idées proposées dans son texte ci-dessous sont subversives : enfin des lycéens s’éveillent au changement et envisagent de se mobiliser pour changer le système qui les accable. Zoé Barbé est une lycéenne qui exprime ci-après à la fois son immense frustration sur l’éducation telle qu’elle lui est imposée aujourd’hui, mais aussi son rêve magnifique d’améliorer le système éducatif dont elle souffre. Vous trouverez l’intégralité de son propos sur le site The Conversation France. Je vous en livre ici quelques extraits, en regard desquels vous trouverez mes commentaires.

Se libérer des conditionnements

« Depuis l’âge de 13 ans, l’école a perdu tout sens à mes yeux. Je l’ai toujours vue comme une boîte sombre. Une boîte dans laquelle vous devez rentrer, peu importe les conséquences, même si vous devez renoncer à tout ce que vous aimez.

(…)

Quel est le but de l’école si elle ne nous permet pas d’explorer, d’exprimer notre créativité et d’élargir notre esprit et notre cœur ?

Je suis en train de mourir intellectuellement à l’école. Ce qui peut sembler assez ironique quand vous voyez mes moyennes et mes premiers résultats au Bac de Français (20/20 à l’écrit et 18/20 à l’oral) et de Sciences (20/20). Pour ce système, mes notes montrent mon « intelligence ». Mais ces chiffres sont tout simplement une façon de montrer ma capacité à ingurgiter des chapitres entiers de cours et de le recopier sur une copie. Cela ne signifie pas que ce cours m’ait appris quelque chose. Cela signifie simplement que je suis capable d’agir comme un perroquet sans poser de questions. »

Je suis de tout coeur avec l’analyse du vécu de cette jeune fille (que j’ai ressenti comme elle à son âge). Pour avoir de bonnes notes en classe, il faut trois conditions, qui n’ont que très peu à voir avec l’intelligence et l’appétit d’apprendre :

Comme le dit Albert Jacquart (voir notre article sur l’anti-conformisme) : Le système des grandes écoles ne fait que sélectionner les plus conformes : or on a besoin d’un monde qui va se renouveler… Et plus on est conformiste, plus on est dangereux ! »

Prendre contact avec votre prochain superviseur

Il paraît que c'est toujours "maintenant" le meilleur moment pour se mettre en chemin vers l'excellence ! Prenez donc contact par téléphone. En une demi-heure, nous verrons ensemble quelle valeur devrait créer pour vous un dispositif de supervision, pour vous aider à progresser dans votre art du coaching. Faire décoller votre business, créer votre prochain client, optimiser vos séances, la supervision va vous faire cranter en avant d'une manière significative.

Notre premier échange en mode supervision ?

Changer le monde

« Nous sommes ceux qui vont changer le monde si vous ne nous tuez avant. Nous sommes des rêveurs, des voyageurs et les bâtisseurs de l’avenir.

Je vais consacrer ma vie à changer l’éducation, peu importe les obstacles. Cet objectif ne pourra être atteint qu’à l’aide d’un magnifique réseau de rêveurs déterminés et prêts à être les artisans du changement. Et rien ne me rendrait plus heureuse que de partager ce rêve avec des personnes ayant la même mentalité.

(…)

Nous voulons créer une connaissance globale et prendre conscience des problèmes, des solutions et des défis posés par l’éducation dans le monde. Élargir notre compréhension des sociétés afin de créer de meilleures solutions (…)

Nous avons besoin de rassembler une multitude de voix différentes, d’entendre les diverses revendications et besoins. Nous devons comprendre les cultures, les langues, les approches et la façon dont la connaissance est considérée et transmise.

Et quelle meilleure façon d’atteindre cet objectif que de chercher l’aide d’adolescents et les jeunes ?

Pourquoi ne pas leur donner l’occasion d’en apprendre plus sur eux-mêmes et la diversité des sujets que nous pouvons étudier ? Plus important encore, pourquoi ne pas leur donner la possibilité de tenir la clé de leur avenir ? Amusons-nous !

De ce fait, nous ne voulons pas que les élèves aient une expérience « normale » du lycée. Nous ne voulons pas que cette école d’été soit une réplique exacte du système que nous voulons changer. Au lieu d’être assis sur une chaise toute la journée à écouter des leçons interminables, amusons-nous !

S’amuser, c’est prendre la vie avec légèreté. Mais il ne faut pas confondre cette « légèreté » pour un manque de sérieux, de puissance ou de consistance ! On n’ a pas affaire ici avec les propos naïfs d’une gamine qui préfèrerait s’amuser plutôt que de travailler ! Il s’agit au contraire d’une personne responsable qui voudrait apprendre et travailler, mais intelligemment et sans se compromettre. Elle réalise qu’il lui faut d’abord se libérer des conditionnement que voudraient lui imposer ses professeurs. Mais tout le monde doit en passer par là, même dans un monde parfait (et le nôtre ne l’est évidemment pas). Il faut toujours se libérer des conditionnements de l’instant d’avant, qui que l’on soit, à chaque instant. C’est aussi simple que ça… Mais si vous êtes coach, et que vous accompagnez vos contemporains depuis déjà quelques temps, vous avez déjà fait un certain parcours sur vous-même. Donc vous savez bien que tout cela s’inscrit dans le temps. Il y a des prises de consciences abruptes, qui font voir clair soudainement, et puis il y a des périodes longues de distillation goutte à goutte, de digestion lente… Se libérer des conditionnements est un travail à la fois instantané pour voir et long pour intégrer la vision et s’émanciper du poids des habitudes. Et il faudra donc certainement un peu de temps pour secouer l’éducation nationale et se libérer des conditionnements qu’elle inflige à nos enfants. Mais apparemment, cela bouge de plus en plus, c’est bon signe.

Inventer ses propres solutions

« Les étudiants pourront assister à de nouveaux cours tels que la psychologie, la géopolitique, la sociologie, la communication, l’astronomie, le codage, la criminologie, l’architecture, la santé, le journalisme, le droit et beaucoup plus.

Là encore, nous ne voulons pas qu’ils apprennent d’une manière traditionnelle. Ainsi, pourquoi ne pas mettre la connaissance au service de la résolution de problèmes ? Au lieu d’apprendre les solutions d’hier sans expliquer leur contexte, nous allons engager les élèves à résoudre les problèmes d’aujourd’hui à leur manière. Ils pourraient, par exemple, choisir un défi à aborder et à résoudre.

Ces défis pourraient être locaux (les lumières de rues ne fonctionnent pas), nationaux (la marginalisation des banlieues) ou internationaux (pollution de l’air en Chine). Ils auront alors plusieurs options de cours qu’ils pourront suivre pour proposer une solution à ces défis. Nous pouvons également leur permettre de concevoir leur propre défi, après l’approbation des responsables du camp. Le choix leur appartient… »

Le coaching est très aligné avec cette vision de ce « choix qui appartient au client ». En coaching, nous avons bien que c’est au client de concevoir ses propres « défis » (pour reprendre les termes de Zoé), de choisir parmi les options qui s’offrent à lui, et d’inventer des solutions nouvelles au lieu de reproduire le passé, sans cesse ! La vie est changement et nouveauté totale, à chaque instant. Rien n’est semblable à rien. Tout est toujours complètement nouveau, en fait. Et dans ce sens, je trouve que l’esprit du coaching est vraiment à la pointe de la vague de la nouveauté dont a besoin le monde pour se renouveler et se libérer des conditionnements. Non pas que tout le monde devienne coach (il ne resterait plus de clients :-), ni que tout le monde se fasse coacher, mais que chacun se réveille et se prenne en mains, individuellement, au sein d’un système qui favorise cette responsabilisation individuelle. En ce sens le coaching procède d’un esprit à la fois très solidaire, très social, fraternel même, et en même temps ultra libéral… Quel jeu de contrastes ! Ne trouvez-vous pas que sous les décombres d’une société qui s’effondre, nous vivons une époque de renouveau formidable ?

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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