Avant de parler de l‘état de Présence en coaching, il faudrait déjà savoir ce qu’est la « présence ». La présence en coaching est une forme de réponse possible à la question : Qui êtes-vous ? 

Posons-nous cette question ensemble : Qui êtes-vous vraiment ?

Etes-vous :

A l’évidence, vous n’êtes ni votre corps, ni votre mental, ni votre personnalité. Cela, on peut s’en apercevoir très vite (avec le mental lui-même d’ailleurs !). Mais le réaliser à chaque instant pour l’incarner pleinement au quotidien peut prendre « un peu » plus de temps… Voir est instantané. Mais, intégrer un déconditionnement, procède d’un certain entraînement, d’un exercice constant de discrimination.

Pas de dogme

Nous proposons ici des réflexions, pas des vérités, juste un miroir pour vous aider à réfléchir sur vous-même et mieux vous connaître, mieux vous trouver dans la profondeur de l’être, afin d’améliorer significativement votre coaching. Ce n’est qu’un point de vue, avec lequel vous pouvez ne pas être d’accord. Dans nos formations, il y a évidemment des pratiques qui ont fait leurs preuves, auxquelles vous vous entraînez.

Mais il y aussi des apports originaux, un peu décalés, qui  vous tendent le miroir pour vous accompagner sur le chemin de vous-même, sans prétention d’aucune sorte, et surtout pas celle de vous imposer un point de vue ou de vous endoctriner d’une quelconque manière. Ce serait plutôt l’inverse : le coaching vise à libérer le client, donc une formation au coaching vise aussi à libérer l’élève coach des pensées toutes faites…

Donc, il ne s’agit pas de remplacer vos pensées par d’autres qui seraient soi-disant « meilleures », parce qu’avec ça, nous n’aurions rien fait de neuf. Nous visons à vous ouvrir le choix d’aller au-delà de la pensée pour coacher depuis la profondeur de ce que vous êtes et non pas depuis un agglomérat de pensées pour lesquelles on se prend généralement…

La « Présence en coaching », derrière le masque

Vous n’êtes pas votre personnalité, qui n’est qu’un agrégat disparate et incohérent de pièces rapportées ça et là des interprétations que vous vous êtes fait inconsciemment de l’image que les autres vous ont renvoyée de vous-même…

Votre avatar, a une certaine antériorité dans cette vie, un caractère lié à sa trajectoire, des possessions, des personnes « qui lui appartiennent » (ses parents, ses enfants, ses amis…), mais tout cela est très flou, très peu consistant. Une simple pichenette dans le système et tout s’effondre comme un château de cartes !

Vous n’êtes pas ce personnage, cette personnalité qui ne tient qu’avec de grosses ficelles, pourtant précaires… Le mot personnalité vient du grec ancien « Per-sona » qui désignait les masques grecs par lesquels passait le son pour être amplifié.

Cela donne une image de la fausseté de la personnalité, c’est un masque social. Il en faut un probablement, mais le problème c’est qu’on s’identifie à lui au point de croire que nous sommes notre masque ! (Voir à ce sujet notre article : « Démasquer l’imposture de la personnalité« )

Vous n’êtes pas votre corps

Vous n’êtes pas vos pensées

Vous n’êtes pas non plus le contenu de vos pensées ou de vos émotions. A chaque instant des pensées vont et viennent en désordre, comme des petits singes agités sautent de branches en branches.

Il y a quelques instants, une pensée est passée dans votre tête et maintenant elle s’est dissipée pour laisser place à une autre, mais vous, vous êtes toujours là.

Quand vous écoutez les pensées et les espaces sans pensée qu’il y a entre deux d’entre elles, vous êtes toujours là, non affecté par la présence des pensées ou leur absence : vous voyez bien que vous n’êtes pas vos pensées !

Cela semble évident. Et pourtant, on ne cesse de partir avec les pensées, comme si on croyait à leurs contenus (même parfois, quand de toute évidence, elles sont fausses et absurdes). C’est comme si on se prenait pour le personnage d’un film passant à l’écran mental, comme si on s’identifiait à nos pensées.

Un cerveau malade

Un cerveau malade capte et nourrit des pensées sans cesse renouvelées. Je connaissais un lama tibétain qui disait qu’il est aussi normal qu’il y ait des pensées dans l’esprit, que des vagues sur l’océan. Il est donc inutile d’essayer de « faire le vide » avec des techniques de méditation sophistiquées. Mais observez juste que les pensées ne cessent d’aller et venir, par le jeu des associations. Elles sont presque sans objet, comme le mouvement réflexe d’un muscle agité de compulsions. C’est tout.

Vous n’êtes pas plus cette paupière qui cligne à cause d’un TOC ou d’un manque de magnésium, que vous n’êtes vos pensés qui gigotent sans cesse. Mais nous nous laissons embarquer, et nous nous identifions avec tout ce qui passe sur l’écran mental. Un peu comme un spectateur au cinéma qui croirait vivre lui-même toutes les scènes du film…

Evidemment dans ce cas, tout ce qui se passe à l’écran semble très grave ! Ainsi, on est prompt à se raconter que cette personne qui vient de nous bousculer dans le métro sans le faire exprès nous a «manqué de respect !», ou ce N-1 qui est allé se plaindre à votre chef de je ne sais quoi : « c’est de la haute trahison ! »…

C’est comme si la survie était en jeu à chaque instant, tant qu’on reste collé, identifié à tout ce qui passe sur l’écran. La fausse croyance que nous sommes ce personnage à l’avant-plan d cela conscience (l’ego), est le résultat et la cause d’un singulier manque de recul sur les situations rencontrées.

S’agiter pour : RIEN !

On se prend pour toutes ces agitations… et de ce fait on n’est : RIEN ! C’est d’autant plus contrariant, que le but inconscient de ces agitations mentales était justement de s’accrocher à l’illusion d’être quelque chose.

Mais, plus on fait ça, plus on est faux, plus on est vide et à côté de la plaque ! En effet, en s’agitant, on n’est rien, rien de bien cohérent, rien de bien stable. Et cela consomme énormément d’énergie de faire tenir en l’air toute cette élucubration, comme un château de cartes dont il faudrait prendre le plus grand soin pour ne pas qu’il s’effondre au moindre frisson… Il en faut de l’énergie pour donner une apparence de cohérence à notre personnalité et au contenu de nos pensées et émotions, alors que par nature, ils n’ont aucune consistance !

…C’est pour cela que j’ai dit parfois qu’il n’y a rien à comprendre dans le problème posé par le client, parce qu’il ne s’agit pas de comprendre un contenu (lequel n’est qu’un agrégat de pensées creuses) mais de vivre un processus de présence avec le client. C’est ce processus qui ramène le client à son propre centre, là où les problèmes s’estompent et où les ressources sont disponibles. Nous en reparlerons à la fin de cet article.

Qui êtes-vous vraiment ?

Comment qualifier ce qui est au centre de la roue, sans consistance, et qui ne bouge pas, même quand la roue tourne ?

Il est possible que l’on ne puisse pas répondre à cette question… Pas avec le mental en tous cas, parce que l’Etre que nous sommes n’est pas préhensible par le mental. Il dépasse du cadre de référence relatif que ce dernier utilise pour appréhender le Réel et construire sa représentation de la réalité, qu’il plaque par-dessus pour se donner l’illusion de contrôler quelque chose…

De façon précaire, disons simplement que vous êtes davantage la conscience qui est consciente de vos pensées, de vos émotions et de votre corps, plutôt que vos pensées, vos émotions et votre corps eux-mêmes. Si vous n’êtes pas votre histoire personnelle, vous êtes celui qui se pose la question « qui suis-je ? », vous êtes cette présence en vous qui précède votre regard. De cette conscience, à part dire qu’elle n’est pas une construction du cerveau, on ne peut pas dire grand chose…

D’où d’ailleurs, la porte ouverte aux confusions, et la brèche ouverte pour les sectes qui s’engouffrent avec leurs nouvelles croyances toutes faites. Ici, nous vous proposons de rester objectif et de ne suivre aucune école, pour privilégier une expérience directe et individuelle, que vous n’irez pas faire en amazonie ou dans un quelconque monastère exotique, mais avec nous simplement en pratiquant tout simplement votre métier : le coaching. Rien d’extraordinaire, tout de simple et d’ordinaire. L’extraordinaire de la vie ordinaire : voila le quotidien du coaching !

Présence en coaching

En coaching, nous croyons qu’il est préférable d’accepter la réalité, et de lâcher prise plutôt que de chercher à contrôler. Il ne faut pas chercher à faire du bon coaching, mais simplement être soi, être là, avec le coeur, très attentif à l’autre. Détendu et concentré tout à la fois, pour offrir le meilleur miroir au client, sans rien faire de particulier. Offrir sa présence en coaching, sa disponibilité, son accompagnement, sans intention.

Sans projet pour le client, et sans objectif pour le client. Même les questions du coach ne sont que « proposées », et non pas « posées » dans l’attente d’une réponse. Paradoxalement, les questions de coach ne visent pas toujours à clarifier une situation. Elles visent même parfois à induire une sorte de confusion, qui permet d’introduire des changements dans les paramètres de l’équation du problème posée par le client. (voir notre article : « situation complexe : simplifiez l’équation !« ).

Dans les deux cas, la question vise à créer une brèche dans le réseau des certitudes du client pour ouvrir de nouveaux espaces dans sa pensée.

Pas toujours spectaculaire

Cette confusion et cette ouverture ne sont pas toujours spectaculaires et encore moins miraculeuses. Elles ne résolvent pas un problème de façon magique. Mais elles entr’ouvrent le cadre de référence du client. Juste de quoi laisser filtrer de nouvelles options.

Parfois, le client ne change que des petites nuances. Mais du moment qu’elles introduisent une différence, elles déclenchent la possibilité du changement, et permettent la mise en mouvement. Et c’est le mouvement, plus que le Coaching lui-même, qui crée les conditions de réussite pour les solutions envisagées…

Ceci est l’art de l’insight. Qui provoque l’insight ? Le coach ? Quelle prétention ! Alors qui ? … nous parlions de présence en coaching, c’est peut-être une façon de pointer vers la réponse ?

Le problème est toujours dans la tête

Les problèmes viennent toujours des pensées. Prenez n’importe quel évènement, il ne représente un problème que si vous le refusez, que si vous pensez qu’il ne devrait pas être. Dans ce cas, vous êtes dans votre tête. Alors vous cherchez des solutions (qui, aussitôt semblent vous échapper au fur et à mesure que vous avez l’impression de vous en approcher…).

Et plus vous cherchez avec vos pensées, plus vous vous entortillez dans le problème crée par vos pensées, exactement comme un insecte pris dans une toile d’araignée. C’est ainsi que nous sommes pris dans un réseau plus ou moins dense de pensées et de souffrances (voir notre article : « les deux sortes de souffrance«  »), qui constituent notre fameuse personnalité.

C’est comme une coque, qui nous enferme dans notre personnage, lequel est constitué de ses croyances dans les histoires psychologiques qu’il se raconte, et qui sont par elles-mêmes plus douloureuses encore que les évènements qu’elles commentent. On s’y accroche, on préfère cela plutôt que de disparaître, parce qu’on a peur de n’être rien, si on lâche cette identification aux pensées !

Donc plus on refuse, plus ça fait mal, plus on s’accroche à nos pensées et plus ça fait mal et plus on a peur, etc… C’est un cercle vicieux, sans fin.

Expliquons-nous

C’est un peu comme quelqu’un qui jouerait à un jeu vidéo et n’oserait plus lâcher la manette, parce qu’il croirait être son avatar à l’écran, alors qu’il est en fait installé dans son salon, et que le personnage à l’écran n’est qu’une projection (voir notre article sur « le mythe de la caverne de Platon« ).

Puisque nous ne sommes pas localisés dans nos pensées, et que nous ne sommes pas cette restriction que représente notre personnage, pourquoi nous projeter ainsi et nous agiter sur le canapé du salon, comme si nous étions le personnage à l’écran ?

Il y a sans doute plusieurs niveaux de réponse à cette bonne question. Mais l’une d’entre elles est que : c’est fascinant !

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Cultiver la tranquillité intérieure

Mais heureusement, comme toutes les fascinations, un jour elles nous lassent et nous fatiguent. Alors, on aspire finalement à la tranquillité, et cela nous motive encore plus à nous libérer de nos conditionnements.

D’ailleurs, on se rend compte que même les agitations visaient à nous permettre de trouver la tranquillité. Mais en prenant un mauvais chemin. Nous nous agitions à cause de croyances erronées : « je serai tranquille quand je serai devenu ceci ou cela, quand j’aurais accompli ceci ou cela, quand j’aurais accompli ceci ou cela, etc… ».

De cette façon-la, on n’est évidemment pas tranquille « maintenant », puisqu’on croit devoir s’agiter pour parvenir au calme plus tard. Et quand vient enfin le plus tard tant attendu, hélas, souvent on est pris par l’habitude de s’agiter sans cesse, et on ne parvient toujours pas à la simple tranquillité de l’instant présent, pourtant accessible depuis le début.

Un jour, cela semble s’estomper

Un jour, on se rend compte que la tranquillité acquise ainsi n’est qu’éphémère, et que d’autres pensées nous assaillent aussitôt pour nous agiter encore et encore… Du coup, voyant petit à petit tout ce processus vain, les pensées perdent peu à peu de leur emprise, et c’est une sorte d’éveil spirituel progressif (au sens d’éveil de l’esprit que nous sommes, au-delà des pensées que l’on croit être), un désengagement de la ronde infernale des pensées.

« Qu’elles continuent donc de tourner, mais ce sera sans moi ! »

Cela devient un peu comme un film qui jouerait à la télé, mais auquel vous ne prêteriez plus attention… (Pour aller plus loin, voir cet article complémentaire : « l’origine des problèmes« )

La solution est toujours au centre

Il n’y a rien à faire, à proprement parler, pour résoudre un problème causé par la pensée, si ce n’est de cesser de croire en son importance. Cesser de s’y « localiser ».

Cesser de se prendre pour un personnage aux prises avec des problèmes. Voir qu’il s’agit d’une erreur et d’une restriction, une contraction de soi-même, qui fait souffrir pour rien. Imaginez un géant qui souffrirait de se prendre pour un nain : ne souffrirait-il pas pour rien ? (voir à ce sujet cet article : « faux problèmes« ) En fait, il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des évènements :

Les problèmes ne viennent pas des évènements, ils viennent de la pensée qui en fait des problèmes.

La solution aux souffrances causées par la pensée, consiste donc à voir qu’il s’agit d’un artifice, à voir que nous ne sommes pas ces pensées, et à cesser de les entretenir. Pour cela, il faut quitter la tête et redescendre dans le corps, dans les sensations corporelles. C’est cela qu’il faut faire pour accompagner nos clients à faire la même chose.

C’est ce processus qu’ils ont besoin de vivre, comme vous et moi, et il n’y a qu’eux-mêmes qui puissent le faire, en eux-mêmes et pour eux-mêmes. On ne peut que les « accompagner » et pas les conseiller ou les guider.

Comment faire cela, à travers un coaching, qui n’est pas une séance de méditation ou un entretien sur la non-dualité, mais une réflexion partagée sur l’objectif opérationnel du client ? Soyons aligné et exemplaire en lâchant la tête et en descendant dans notre corps de coach !

Prendre appui dans le corps pour lâcher la tête

D’abord, dans l’état de présence en coaching, vous percevez une zone en particulier de vote corps. Celle qui vient en premier. Ensuite vous descendez plus bas, pour prendre un deuxième appui. Et entre ces deux appuis de votre attention, vous laissez les sensations se diffuser, changer de forme, s’évaporer en quelque sorte. D’autres sensations prennent la place des précédentes, et des pensées émergent. Voyez-les, mais restez bien en appui avec les sensations corporelles.

Observer la respiration

Grâce à l’écoute de la respiration, accueillez une sensation corporelle globale, comme un champ d’attention ouvert qui part du corps et s’élargit à l’espace des perceptions tout entier. Sans se localiser dans le pied ou dans le bras. Dans cet état d’attention globale au corps qui respire, sans votre intervention volontaire, vous êtes centré.

Et là, l’énergie vitale afflue, parce qu’elle cesse d’être bloquée par les pensées qui vous tiennent en exil de la source d’énergie. Cette source, est l’essence même de ce que nous sommes, en arrière plan de la conscience localisée, superficiellement individualisée.

La présence en coaching et les 2 niveaux de conscience

La présence en coaching s’appuie sur deux niveaux de conscience en coaching :

Centration et ouverture

Etant vous-même, bien centré, dans votre corps adoptant une posture de vigilance détendue, et accueillant intérieurement une attitude d’attention non dirigée, vous allez ressentir une « ouverture » et une disponibilité, comme la sensation d’une Présence qui écoute et qui vous inspire des réponses non personnelles (qui n’impliquent pas votre ego). Cette Présence n’est pas celle de quelqu’un d’autre, c’est tout simplement vous-même, mais un vous-même « élargi », qui n’est pas limité à votre personnage ordinaire.

Aussi paradoxal que cela puisse vous paraître si vous n’avez pas encore fait cette expérience : vous êtes totalement impliqué dans la situation, mais absolument pas d’une manière personnelle.

Présence impersonnelle

Vous êtes là, présent, sans intention autre que celle d’accompagner, sans effort spécifique, sinon celui de rester attentif à cet état de disponibilité. Vous êtes en quelque sorte : à l’écoute de l’écoute elle-même ! Veillant simplement à ne pas vous laisser entraîner par des agitations intérieures, vous voyez des pensées se présenter, vous les observez tranquillement de façon détachée, sans partir avec. Dans ces niveaux de conscience, vous accueillez le client autrement que lorsque vous l’écoutez uniquement avec votre mental.

Coaching spontané

Alors, vous serez peut-être surpris de constater une sorte de coaching spontané, comme si « cela » se mettait à coacher à travers vous, sans que vous ne fassiez d’effort. Je précise, que décrit ainsi, on pourrait imaginer un coach en transe, les yeux dans le vide, grand expert de la méditation, versé dans les arts internes…  Il n’en est rien, c’est heureusement beaucoup plus accessible que ça : vous oscillez simplement entre les deux niveaux de conscience, vous êtes à la fois mentalement présent, et en même temps attentif d’une manière plus vaste et radiante, qu’avec la simple activité du mental ordinaire.

Deux positions de coaching

Il y a plusieurs positions et qualités de présence en coaching. Je vous propose d’y jeter un coup d’oeil en cous-même, et de regarder si cela vous inspire pour votre pratique du coaching. A mon avis, la seconde position est la grande clé pour être coach et cesser en quelque sorte de « faire » du coaching.

Depuis cette qualité de présence en coaching, le coaching se fait à travers vous, presque malgré vos maladresses. C’est important si on veut maîtriser un art, de savoir comment orienter son attention, où prendre appui en soi, pendant qu’on pratique, et quels mécanismes sont en jeu dans l’effet coaching. Vous ne trouvez pas ?

Deux positions de présence en coaching

Ainsi, tout semble être à l’intérieur de soi, aussi bien l’avant plan que l’arrière plan. Nous nous apparaissons à nous-même comme le contenu et le contenant de la conscience. Nous cessons de nous identifier exclusivement à notre ego, nous réalisons progressivement que nous sommes cette expérience de « je suis », que l’on peut qualifier comme « état de présence ».

Dans notre formation au coaching d’équipe, nous vous entrainons à percevoir les situations de groupe depuis cette deuxième position. Voir notre article : « Comment être attentif, présent et disponible ? »

Qualité de présence et tripolarité

Qualité de présence en coaching entre le centre et le pourtour

En coaching, on fait sans cesse des allers et retours entre la périphérie et le centre de soi-même.

« Réponses » et non pas « réactions »…

J’emploie le mot « réponses », évidemment pas pour dire que le coach donnerait des réponses aux questions du client, mais pour faire la différence avec le mot « réaction ».

Je m’explique :

Etat de présence systémique et communicatif

Pour autant, vous n’êtes pas à côté de vos pompes, dans un état de conscience modifié trop accentué. C’est plutôt une sorte de semi-extériorisation naturelle de vous-même (sans prendre de champignons et sans jouer du tambour chamanique). Vous avez un pied ici et un pied à l’intérieur, dans l’espace vaste que vous êtes vraiment.

Et par ce jeu d’allers et retours en vous-même entre le fond et la surface, comme si vous placiez le poids de votre corps d’un pied sur l’autre, vous êtes à la fois en contact avec le client et avec les ressources issues du centre, qui remontent spontanément au service de la situation, sans effort de votre part…

Cette démarche est communicative. Elle invite le client à éprouver cette plongée à l’intérieur de lui-même, pour y puiser lui-même ses propres ressources depuis le centre. Elle se fait de façon plus ou moins consciente selon le degré de sensibilité et de maturité de ce client.

L’état de présence est simple

Pas besoin de devenir moine bouddhiste, lama tibétain ou maître de yoga pour être simplement là, présent « maintenant » auprès de votre client, sans intention et sans projet, dans une posture d’accompagnement, proche et chaleureuse. Dans cet instant vous n’êtes pas un homme ou une femme, un coach ou un client, une personne en forme ou une personne fatiguée, toutes ces étiquettes mentales sont des considérations extérieures, qui n’ont rien à voir avec l’expérience immédiate d’être là, juste là, sans aucun commentaire intérieur…

Entrer dans cet état de Présence est assez difficile. Non pas parce que c’est « compliqué », mais au contraire parce que c’est trop simple pour pouvoir en faire une préoccupation mentale.

C’est un état qui est déjà là, tout le temps, sous le niveau ordinaire des préoccupations diverses du quotidien.  On peut laisser émerger cet état de présence quand on cesse de le parasiter avec des agitations (nombreuses et variées).

Il n’y a pas besoin de se contrôler pour empêcher les agitations, il suffit de « voir » ces agitations pour ce qu’elles sont (des mouvements à la surface de la conscience, comme des vagues à la surface de la mer), ne pas les manipuler, ne pas les commenter, juste les voir et ne pas s’y identifier.

C’est une façon de les accueillir et de les contenir en soi, en étant plus vaste qu’elles.

Quelle est votre propre expérience de la présence ?

Dans cet article, j’écris : « vous êtes ceci ou vous n’êtes pas cela.. ».

Qu’est ce que c’est, qui est conscient de vos pensées, si ce n’est pas vous, justement ?

Et si vous êtes ce qui est conscient de vos pensées, alors vous n’êtes pas ces pensées, pas plus que les autres choses dont vous êtes conscient : vos émotions, vos sensations. Et le personnage que vous croyez être, vous en êtes conscient aussi… Alors, vous ne l’êtes pas non plus !

Mais c’est à chacun de voir cela pour soi-même. Il n’y a pas à en discuter et à argumenter. Vous le voyez ou bien vous voyez autre chose et cela est votre expérience, indiscutable !

Réaliser l’état de présence en coaching

Toujours est-il que dans cet état de présence, qu’on peut juste explorer au fur et à mesure qu’il se déploie, à son rythme, à sa manière, il se passe quelque chose en soi qui est très intéressant en coaching. C’est que cet état de présence (que vous êtes) est contagieux, qu’il irradie en quelque sorte et contamine positivement votre client.

Quand vous êtes dans cet état de présence à vous-même, à l’autre et à la situation, cela invite le client à vous rejoindre dans ce même état, depuis l’intérieur de lui-même, où il mobilise naturellement ses ressources de lucidité et de sérénité. Cet état vous n’y entrez pas pour « faire » quoi que ce soit en rapport avec le client, vous le « faîtes » parce que c’est votre nature (et votre job de surcroît). Cela permet à la situation de se clarifier d’elle-même, de se desserrer, de devenir elle aussi plus vaste et beaucoup moins grave et dramatique.

Qu’est-ce que la Présence, qui se manifeste, en quelque sorte, quand vous cessez de penser pour être enfin là, calme et clair ? On ne sait pas le dire avec des mots. en fait au sens propre, on ne le « sait » pas, Pace que cela ne relève pas du « savoir ». Le savoir est mort, là il s’agit de l’Etre, qui par définition est le Vivant.

Mais ce qui est sûr c’est que c’est là quand vous êtes là, que cela respire, cela est conscient, cela vit, cela comprend, cela aime. Votre mental, lui, ne peut pas « comprendre » (il ne peut comprendre, c’est-à-dire « contenir » – prendre en soi- ce qui est plus vaste que lui et le contient), mais vous, vous comprenez : « vous êtes » !

Vous êtes quoi ? Le mental ne saurait pas dire, mais vous ne le laissez pas s’en préoccuper, puisque vous êtes là.

Et quand vous êtes là, votre mental est un peu comme un chaton que sa mère attrape par le cou, il est un peu anesthésié…

Dans cet état de présence, vous êtes avec votre client, profondément à l’écoute, mais avec légèreté, sans gravité, sans pesanteur, sans concentration excessive.

Caractéristiques de l’état de présence

Dans l’état de présence à vous-même :

Et depuis cet état de présence, parfois, quand c’est le moment, vous renvoyez quelque chose au client, ou pas… Cela se met à coacher à travers vous (voir notre article : coaching spontané). Vous êtes en quelque sorte témoin du coaching qui s’opère, vous vous voyez mettre en oeuvre des techniques au service de l’objectif du client, vous vous voyez l’inviter à se voir, mais vous n’êtes pas projeté en avant comme un boulet de canon, à fond dans la relation, à fond identifié à votre rôle.

Vous voyez votre personnage de coach extérieur mettre en oeuvre ses pratiques, et vous êtes profondément en-dedans de votre corps, engagé dans la relation depuis l’intérieur de vous-même (voir l’article : se reconnecter à la profondeur de soi-même).

C’est en vous orientant vers cet intérieur-là que vous rencontrez le client, s’il vous rejoint à l’intérieur de lui-même. Pas besoin de se regarder dans le blanc des yeux pour cela. En fait, il n’y a pas grand chose à voir à l’extérieur, ce qui compte se passe surtout à l’intérieur. On ne voit bien qu’avec le coeur disait le Petit Prince de St-Exupéry… Il n’avait peut-être pas tort ?

Qualité de présence et authenticité

Ces deux valeurs (authenticité et qualité de présence) sont essentielles dans le coaching.

Humilité, simplicité, et non dogmatisme, sont également indispensables pour une relation paritaire avec le client (individu, équipe, organisation).

Ne pas se prendre pour son rôle, ne pas non plus mélanger les plans, en restant bien à sa place. Une place d’accompagnant, qui ne craint pas l’intimité ni la chaleur humaine, mais sans confusion et sans démonstrations fusionnelles déplacées.

Bas les masques

Se montrer capable d’écouter profondément, généreusement, sans interprétation et surtout : sans jugement, en offrant un accueil inconditionnel aux doutes et à la vulnérabilité d’autrui, sans se prendre pour quelqu’un d’extérieur ou de neutre. 

N’en déplaise à Carl Rogers, dans le coaching, on n’est ni neutre ni complètement extérieur au système, puisqu’on ne peut pas ne pas influencer, ne pas interagir (même avec un battement d’aile de papillon dans l’autre hémisphère).

Relation paritaire et engagement

Il n’y a pas à imaginer, parce qu’autrui nous offre sa confiance, que nous serions « au-dessus »… Loin de là ! Nous sommes « avec », c’est certain, en même temps qu’on pourrait dire aussi qu’on est « nulle part », en tant qu’ego.

En effet, ce métier est génial, parce qu’il permet (oblige même ?) à travailler sur soi, tout le temps, pour ne pas se mettre en scène, au travers des séances du client, dans lesquelles on doit à la fois :

La formation des coachs

Comment former les apprentis coachs à « goûter » à ces valeurs et les inciter à s’y engager à corps perdu (ou à corps retrouvé au contraire 🙂 ?

Ensuite, comment perfectionner les coachs aguerris, en leur permettant d’approfondir leur expérience de la qualité de présence ?

Eh bien, c’est ce que nous nous évertuons de proposer dans nos formations au coaching :

Excellente formation à l’excellence 

Je crois que de ce point de vue, nous proposons une formation d’un excellent niveau

(vous l’aurez compris notre « humilité » bien réelle ne se cache pas derrière une fausse modestie sans objet. Nous croyons en nous, comme nous croyons en vous ! )

Pas intello du tout, complètement expérientielle et respectueuse des appétits et des potentiels de chacun. Les formateurs ne sont pas des modèles, mais ils appliquent eux-mêmes ce qu’ils enseignent.

Je n’hésite pas à le dire : la puissance du coaching dépend de la qualité de présence du coach dans son corps, et de son authenticité dans la relation pendant la séance, c’est-à-dire de la profondeur du champ de conscience qu’il offre en miroir.

Des qualités et des compétences, il y en a d’autres évidemment. Comme la liberté intérieure, un grand sens de la « vérité », la créativité, la rigueur dans la gestion des équilibres et des harmonies, la sensibilité du coeur, la pureté d’intention, le calme, la vitalité, etc….

Cette approche consciente et cohérente me semble bien caractériser notre école de formation. Nous y développons avant tout la conscience de soi, l’empathie envers soi-même et les autres, la perception des résonances systémiques et leur utilisation au profit du client.

Pas de dogmatisme. 

Par exemple, à propos du « silence », soi-disant tellement précieux (et je ne dis pas qu’il n’a pas sa place, bien au contraire, mais c’est aussi une question de style de coaching) : il ne s’agit pas tellement de « ne pas trop parler » (ce qui n’a aucune importance !), mais plutôt de ne pas juger, pour offrir un silence intérieur sans faille.

La place du corps et des énergies.

Il faut le vivre, pas en parler !

Pas besoin de mettre en avant un modèle ou un outil, le client n’en a pas besoin et vous non plus. Vous êtes plus libre que ça !

Plutôt que de s’abriter derrière une théorie, il est plus pertinent d’incarner les 4 énergies au sein de la relation de coaching. Cela s’apprend, il faut s’entraîner. C’est cela qui est passionnant, et qui occupe toute une vie.

C’est comme cela qu’on remonte à l’âme du métier, comme le saumon remonte le courant à la source de la rivière.

Idem pour la position basse. 

En formation, on entraîne les stagiaires à l’adopter, pour quitter la position de conseil ou la tendance à vouloir former, sauver, prendre en charge, etc…

Pour autant, des affirmations peuvent parfaitement trouver leur place dans une conversation de coaching (quitte à ce que cela ressemble à de la position haute). En effet, au-delà des questions de style de charisme dont la vie vous a affublés, il faut avoir la subtilité et l’intelligence d’offrir fondamentalement et essentiellement, un non-savoir, et une non-opinion face aux situations toujours neuves que partage le client.

Peut-être que vous avez de l’expérience personnelle et de nombreuses séances avec d’autres clients, qui vous ont sensibilisé au thème évoqué par le client. Mais chacun étant différent, chaque situation étant toujours parfaitement spécifique, on doit réaliser profondément en soi-même, qu’on ne peut rien savoir, et que les affirmations, doivent toujours contenir un point d’interrogation implicite. Une opinion, on n’en a pas toujours une, mais quand c’est le cas, elle n’a aucun intérêt, et aucune place dans le coaching.

Cela dit, si le client me le demande, je formule parfois un avis. Pourquoi le cacher ? Mes propres pensées font partie de son système, après tout, puisque nous sommes en conversation.

Mais c’est à lui (elle) de se forger sa position, et je présente généralement ma réponse comme insignifiante et inappropriée. Et ce n’est pas qu’une précaution oratoire : ce qui compte vraiment c’est ce que le client voit, ressent, décide et met en oeuvre de lui-même, par lui-même et pour lui-même. Le reste n’est que paroles oiseuses, et effets de manches inutiles.

L’esprit pas la lettre

Mais, j’espère que vous le comprenez à travers ces exemples, il faut comprendre l’esprit d’une chose, au lieu d’en appliquer la lettre, d’une manière dogmatique et stérile. Il faut savoir adapter. Sur le fond, c’est toujours du coaching, mais sur la forme, le style des séances dépendent vraiment du client, de ce qu’il attend et imagine vouloir. Plusieurs chemins mènent au même point. 

Quel est le meilleur chemin ? Mais celui sur lequel vous êtes avec votre client, maintenant.

Dans nos formations, nous proposons de vous approprier cette perspective de l’instant présent. Si vous êtes sensibilisé à ce qu’on appelle maintenant « la spiritualité », vous ne serez pas dépaysés avec nous. Nous n’en parlons pas, parce que c’est sans objet dans le coaching, mais nous le vivons et c’est contagieux 🙂

N’est-ce pas cela finalement, la transmission de l’âme d’un métier ?

L’importance de la qualité de présence

L’élément central de la présence tient probablement dans le fait de se sentir en train de vivre à travers sa propre expérience, pleinement conscient de la vie, et de soi même en train de la vivre. C’est cette qualité de présence permet de percevoir chez les autres ce qu’il y a de plus profond (comme nous l’expérimentons en coaching). La qualité de présence à soi-même et à l’autre amènent à découvrir des mondes intérieurs qui semblaient initialement inaccessibles.

Le récit pour se réinventer

Le récit donne un sens à l’existence. Le développement de l’identité est directement lié à son aspect narratif, le récit permettant d’appréhender le temps et de donner une dimension à l’expérience humaine. La narration rend ainsi le temps sensible, visible et préhensible.

Chacun se reconstruit son identité en se racontant, en se figurant son expérience, en incarnant à la fois l’auteur, l’acteur et le lecteur de sa propre vie.

Comme chacun d’entre nous ordonne ses souvenirs en établissant des liens entre les fragments disparates de la vie à travers le récit, c’est l’aspect narratif qui produit une forme de sens, quelque chose qu’on trouve, qu’on invente en passant par une réinterprétation qui donne tout sens.

Accompagner le récit par la qualité de présence

Accompagner revient à entendre le récit que la personne fait émerger de l’expérience qu’elle est en train de vivre, à permettre à ce récit de se transformer et donc permettre à la personne de se transformer et de nous transformer en tant que coach. Il faut juste être là, une présence par-delà les mots et en-deçà des mots.

L’art du coach tient probablement dans sa capacité à aller au delà de ce que les yeux voient et de ce que les oreilles entendent, en s’appuyant plutôt sur l’émergence de la surprise de sa propre vie à partir du regard qu’il porte sur lui-même et sur le client.

Relation systémique

Lorsqu’il existe une altérité dans la relation à l’Autre c’est la plénitude qui rejaillit entre ces deux êtres qui leur permet de se dépasser, de s’inventer. Ce qui se passe entre ces deux êtres est aussi important que ces deux êtres eux-mêmes . C’est dans cet « entre deux » que ce construit la liberté ; la reconnaissance et l’acceptation profonde de la liberté de l’Autre sont fondamentales.

En soi, elles ont valeur de « permission », de validation et d’encouragement, qui favorisent et amplifient l’autonomie du client. « D’une liberté partagée émerge une vision plus riche et plus profonde, la liberté de l’Autre étant aussi importante que la mienne… » Se soucier de la liberté de l’Autre, c’est se soucier de la parité de la relation (voir : relation de coaching et parité). Nos libertés se construisent ensemble et s’influencent réciproquement.

Tout se passe ici et maintenant

L’échange est réciprocité et partage, dans un instant unique et singulier. Cet éclairage montre l’importance d’offrir au client un espace d’élaboration, accentué par des interventions [im]pertinentes, des questions fortes, des insights (voir : favoriser l’insight en coaching)… autant d’interventions qui expriment le silence de coach et le ponctuent de quelques reliefs.

Lors d’une séance de coaching, alors que le client avance vers ses objectifs, il formalise des éléments de visée, ouvre son cadre de référence, imagine des options pour finalement concrétiser la solution qui lui convient le mieux ; c’est l’existence même du récit et l’espace qui lui est réservé qui amènent le client à se construire, à chaque instant de nouveau.

D’âme à âme : un bel exemple de qualité de présence

A Boston (Etats-Unis), Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont conservé leur couronne mondiale en danse sur glace. Je vous laisse apprécier la beauté des images et la fraîcheur des commentaires. Une vidéo inspirante pour des coachs à la recherche de cette présence à l’instant présent…

C’était un pur état de présence à l’instant présent :

Merci à Bérenger Briteau, qui a repéré et partagé cette vidéo : (http://www.dailymotion.com/video/x41qcii_stade-2-papadakis-cizeron-les-secrets-d-un-sacre-mondial_sport).

Le rapport à l’objectif est intéressant, mais surtout la qualité de présence à l’instant présent :

Appréciez la beauté du regard partagé à la fin de la séquence, assorti de la réflexion  :

Expérience d’unité et état de grâce

Ils semblent bien avoir vécu ce qu’on appelle « une expérience d’unité » ces deux-là ! (voir : éveil spirituel) Un état de grâce, partagée à deux dans un instant de totale présence à l’instant présent… Appréciez au passage le jeu du préparateur mental et le partage d’énergie en préparation de la prestation. Tout ceci me rappelle furieusement la relation de coaching (en plus démonstratif bien sûr, parce que c’est les jeux Olympiques, parce que c’est de l’art, parce que c’est du sport, et qu’il y a un spectacle devant des millions de spectateurs). En coaching, il n’y a pas les spectateurs, mais il y a l’art, et le corps aussi (quoi que plus en retrait)…

Quelle place réservez-vous au corps dans votre pratique du coaching ?

En supervision de coach, c’est un sujet fin qui peut être abordé, tout en le vivant pendant la séance.

Personnellement, je travaille beaucoup par téléphone, c’est dire si la présence dans le corps peut être à la fois subtile et nécessaire. En tous cas, elle n’est pas trop gênante, puisqu’on ne le voit pas. Mais le corps est évidemment toujours très présent, puisqu’il est en nous, dans notre champ de conscience !

Où pourrions-nous être ailleurs que dans notre corps et dans l’instant présent ? Elle l’a dit la championne Olympique : on est à la fois dedans et un peu au-dessus … ça vous dit quelque chose dans votre expérience de coach ? Dans la qualité de présence, on peut juste explorer au fur et à mesure qu’elle se déploie, à son rythme, à sa manière, il se passe quelque chose en soi : C’est que cette qualité de présence (que vous êtes) est contagieuse. Elle irradie en quelque sorte et contamine positivement votre client.

Quand vous êtes dans cette qualité de présence à vous-même, à l’autre et à la situation, cela invite le client à vous rejoindre dans ce même état, depuis l’intérieur de lui-même, où il mobilise naturellement ses ressources de lucidité et de sérénité. Cet état on n’y entre pas pour « faire » quoi que ce soit en rapport avec le client, on y entre de nature (et c’est votre job).

Cette qualité de présence à soi-même permet à la situation de se clarifier d’elle-même, de se desserrer, de devenir elle aussi plus vaste et beaucoup moins grave et dramatique.

Dans cette qualité de présence partagé, on peut facilement prendre de la distance par rapport aux émotions et aux enjeux, parce qu’il apparaissent comme des contenus, des phénomènes passagers et de moindre importance.

Dans cet état de présence, même un dragon passant dans le ciel semant la terreur derrière lui, ne ferait que passer et ne serait qu’un nuage qui apparaît, puis disparaît, tandis que vous êtes là et que ses flammes ne vous atteignent pas. Qui est là, quand vous êtes là (dans cette qualité de présence) ?

Qu’est-ce que la Présence en coaching, qui se manifeste, en quelque sorte, quand vous cessez de penser pour être enfin là, calme et clair ? On ne sait pas ! Mais ce qui est sûr c’est que c’est là quand vous êtes là, que cela respire, cela est conscient, cela vit, cela comprend, cela aime…

Pour travailler votre qualité de présence lors de vos séances de coaching et vous perfectionner à l profondeur du coaching, prenez rendez-vous pour une supervision individuelle.

FAQ : L’état de présence en coaching

Réponses aux questions essentielles sur la présence et l'approche du coaching authentique

  • Qu’est-ce que la présence en coaching ?

    La présence en coaching est décrite comme un état d’être qui va au-delà du corps, du mental et de la personnalité. Il s’agit d’une attention authentique à l’instant présent, qui permet de laisser émerger les ressources intérieures et d’aborder la situation du client avec une ouverture non jugée.

  • Pourquoi est-il important de se détacher de ses pensées, de son corps et de sa personnalité ?

    L’article insiste sur le fait que nous ne sommes pas nos pensées, notre corps ou notre personnalité. S’identifier à ces aspects crée des limitations et des souffrances inutiles. En se recentrant sur la conscience pure et la présence, le coach peut mieux accompagner le client en sortant du cercle vicieux des pensées et des réactions émotionnelles.

  • Comment développer et vivre l’état de présence en coaching ?

    Le développement de la présence passe par l’acceptation de la réalité, l’observation des sensations corporelles et la pratique de l’attention globale sans jugement. Des techniques simples comme observer sa respiration et ancrer son attention dans le corps permettent de réduire l’emprise des pensées et de favoriser un coaching spontané et centré.

  • Quelle est la différence entre une réaction et une réponse en coaching ?

    Une réaction est une réponse automatique issue du mental et des émotions, souvent en périphérie de l’attention. En revanche, une réponse provient d’une présence intérieure et d’un recentrage sur le corps, libérée de l’intervention de l’ego. Cette distinction permet de créer un espace où le coach offre un miroir sans jugements qui favorise la transformation du client.

  • Quelles sont les positions de présence en coaching évoquées dans l’article ?

    L’article mentionne deux positions de présence :
    1. Une position « en avant » permettant de focaliser l’attention sur des détails et de recueillir des informations, et
    2. Une position « en arrière » ou méta, où l’on adopte une vision plus large, intégrant à la fois son propre point de vue, celui du client et l’ensemble de la situation. Ces deux positions concourent à un coaching plus détendu et efficace.

  • Comment la présence influence-t-elle la relation coach-client ?

    La présence permet d’établir une relation paritaire, authentique et non dogmatique. En adoptant une écoute bienveillante et en se dégageant des interprétations personnelles, le coach aide le client à se reconnecter à son centre, ouvrir de nouveaux espaces de réflexion et réduire l’impact des émotions et croyances limitantes.

  • Qu’est-ce que le coaching spontané et comment se manifeste-t-il ?

    Le coaching spontané émerge lorsque le coach est profondément présent, permettant à l’intervention de se déployer naturellement sans effort excessif. Dans cet état, c’est la qualité de la présence qui favorise le dialogue avec le client, facilitant la transformation par l’écoute et la non-intervention autorisée par un ego désengagé.

  • Pourquoi la pratique de la présence est-elle considérée comme essentielle dans l’accompagnement en coaching ?

    La pratique de la présence aide à réduire la charge mentale et émotionnelle, offre un espace propice à la prise de conscience et permet d’accéder à une dimension plus vaste de l’être. Cela se traduit par une meilleure gestion des relations, une écoute plus attentive, ainsi que par la capacité à apporter des changements subtils mais décisifs dans le cadre du coaching.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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