Comment se passer d’outils de coaching et créer l’effet coaching à l’état pur, au coeur même de la relation, dans l’instant présent, directement… Coacher sans besoin d’outils de coaching : Coacher « à mains nues » ! J’adore cette expression, qui n’est pas de moi. Je l’ai entendu d’une autre personne aussi, dans une conversation récemment.
Elle me fait sourire, parce qu’elle m’évoque quelque chose de rude, qui serait authentique, par opposition à une manière de coacher qui le serait moins, en ayant recours à des artifices comme des outils de coaching divers (tests, jeux, mises en situation, diagnostics, etc…).
Un peu comme s’il pouvait exister une graduation entre plusieurs niveaux de coaching : le coaching « ceinture noire » (celui des champions qui n’ont pas besoin d’intermédiaires ni d’outils), et le coaching des « bricoleurs », qui amoindriraient la portée de leur impact, tout en cherchant à l’augmenter en vain par des outils qui ne serviraient finalement qu’à les rassurer de leurs doutes intimes… Ce n’est pas loin d’être ce que je pense, en fait ! Mais nous allons tenter de préciser notre pensée et de nuancer cette position, en nous amusant avec tout cela, qui ne sont que des mots et des concepts… « Coacher à mains nues », cela me fait penser à :
- une sorte de coach « guérisseur philippin« , qui plongerait ses mains directement au coeur du système pour en sortir la tumeur toute ensanglantée,
- ou encore un coach « boxeur thaïlandais » qui combattrait sans protection, portant chaque coup d’une manière fatale…
Quelle arrogance, si on va par là ! Et quelle aimable plaisanterie… Et pourtant, je vais tenter d’en dire encore quelques mots, pour partager avec vous ce que m’évoque de positif cette image, somme toute sympathique, si on fait abstraction de la prétention qui pourrait la sous-tendre !
Pour ma part, je n’utilise quasiment pas d’outils de coaching, ou très rarement, et je donnerai quelques exemples de ce qu’ils peuvent apporter ponctuellement, sans nuire à la « pureté » du coaching des origines (celui qu’on pratiquait sans doute « à mains nues » au fond des cavernes primitives 🙂
Coacher sans artifice, coacher sans outils de coaching…
… directement « entre mon coeur et ton coeur », comme pourraient le dire des pratiquants du zen (« I shin den Shin »). Coacher s’inscrit toujours dans le moment présent, en accueillant ce qui est, sans jugement et sans bavardage intérieur, depuis une écoute profonde de soi, de l’autre et de l’environnement.
Une écoute flottante, sans objet, une ouverture presque sans intention, une disponibilité intérieure offerte, afin de laisser émerger ce qui peut être partagé en cet instant. Alain Cardon insiste volontiers sur la force du silence en coaching dans la pratique du coaching.
Et il a raison. mais ce silence n’est pas à prendre à la lettre :
- On peut être très imbus de sa personne et de son rôle de coach, tout en s’appliquant à se taire (et dans ce cas le silence apparent serait parasité de beaucoup d’agitation immobile et de prétention rigide !). Certes, on avance sans outils de coaching, mais avec un tel manque de disponibilité sous le masque de ce coaching silencieux, qu’il aurait mieux valu être plus naturel, parler un peu plus, et finalement plus efficace et vrai.
- On peut aussi partager une conversation de coaching naturellement animée et spontanée, tout en étant dans un état de réceptivité intérieure, tout en appréciant de manière inconditionnelle les mouvements qui surviennent. Dans ce cas là, c’est comme si les sons faisaient en quelque sorte partie du silence et ne le dérangeaient pas. Le coach se manifeste, propose des mots, témoigne même d’émotions, tout en respectant l’espace de la séance du client, mais il reste en dehors de l’élaboration intime à laquelle se livre le client, à son rythme, à sa manière. Il ne tire ni ne pousse son client, il ne l’assaille pas plus avec des questions qu’avec du silence… Il est plus subtil et plus naturel que cela, il joue avec la dynamique de la séance, en y entrant volontiers, en se laissant inviter par le client dans son processus mental et émotionnel…
L’effet coaching procède justement de cette ouverture, qui fait miroir et sert de catalyseur à la conscience du client, en train de se regarder penser, pour mieux se préparer à agir.
Des outils de coaching parfois utiles
Les outils de coaching peuvent être nécessaires parfois, pour coacher plus vite ou plus loin… ou tout simplement parce qu’ils donnent confiance au client ou au coach. Quel mal y a-t-il à cela ? Un test 360 ou un diagnostic des préférences cérébrales comme le MBTI peuvent parfois être une introduction qui fait gagner beaucoup de temps dans un coaching. Ces outils de coaching indiquent des pistes que le client peut choisir de poursuivre pour se développer et modifier sa situation professionnelle.
Grâce à cela il avancera vers ses objectifs et cela contribuera au coaching en catalysant son démarrage. C’est parfois très intéressant. Une mise en situation peut également provoquer des prises de conscience, si par exemple le client joue quelques mesures d’une situation de management sur laquelle il est en train de travailler.
Le coach pourrait l’inviter à changer de place dans la pièce pour visualiser la relation qu’il entretient avec l’interlocuteur, à qui il faisait mine de parler dans le jeu de rôle précédent. Il pourrait par exemple venir s’asseoir à la place du coach, pour ressentir ce qu’il ressentirait lui-même, si quelqu’un lui disait à lui ce qu’il vient de dire.
De tels jeux, très simples et conduits avec bienveillance, développent une meilleure empathie, et suffisent parfois à provoquer un changement salutaire… Ce ne sont là que deux simples exemples d’outils de coaching qui aident le client à se coacher. Il y en a beaucoup d’autres :
- Faire faire un dessin ou un schéma de sa situation au client. Puis l’inviter à l’interpréter, à laisser émerger ce qu’il ressent face à ce dessin, s’il le regarde de plus loin, ou à l’envers, ou avec les yeux de quelqu’un d’autre… L’inviter à envisager les questions qu’il proposerait à un client comme lui, s’il devait le coacher. Toutes ces propositions favorisent l’effet miroir. Et dans ce cas l’outil n’est qu’un support pour faciliter au client l’exercice de se voir au miroir, en visualisant son cas autrement. (voir aussi Exercice de coaching : solliciter votre coach intérieur)
- L’inviter à tracer dans la pièce une ligne du temps, sensée représenter les étapes de son cheminement, qu’il cherche à prolonger sans savoir où aller ni comment s’y prendre. Puis inviter le client à se déplacer sur cette ligne aux différentes étapes clés de son parcours, pour ressentir les sensations et les émotions dominantes, afin de mieux les intégrer ou d‘en déduire ce dont il a envie pour son avenir…
- Convoquer des « mentors » : Proposer au client de se choisir 3 conseillers intimes, puisés au sein de son univers intérieur (une personnage de son enfance, un symbole, un élément de la nature, un mythe, un héros de cinéma ou de bande dessinée, etc…). Caractériser les vertus de leur point de vue, puis interroger ce qu’ils verraient s’ils devaient analyser une situation, ou leur demander comment ils agiraient à la place du client ou quels conseils ils aimeraient partager avec lui, etc… Un tel artifice peut parfois aider le client à explorer de nouvelles options, en envisageant de façon créative des points de vue qui débordent de la situation et l’éclairent de façon surprenante et féconde (voir à ce propos la technique de coaching professionnel : convoquer vos mentors).
- Il y existe aussi toutes sortes de tests de personnalité. Quoi que non indispensables, certains coachs les apprécient (notamment ceux qui viennent du monde du recrutement ou des RH) à juste titre, si ces outils de coaching les aident à aller plus vite au coeur du sujet avec l’aide de ce miroir extérieur. Il y a pourtant une condition pour que ces outils de coaching ne desservent pas le client et l’intégrité de la séance de coaching : il faut que le coach reste en position basse par rapport au miroir du test, et laisse au client le soin de l’interpréter et d’en tirer les enseignements qu’il souhaite. Rappelons que le coach n’est pas un sachant, expert, qui pourrait guider le client. Il ne fait que l’accompagner, par les chemins qui sont les siens et aux rythmes de son choix.
- Etc…
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En savoir plusPas besoin d’outils de coaching pour bien coacher
De quoi avons-nous besoin pour coacher ? De rien d’autre que soi en miroir face au client, tous deux disposés à s’accompagner dans la réflexion du client en train d’avancer vers ses objectifs. L’effet coaching va survenir d’une manière mystérieuse, aux détours de l’alchimie secrète de la relation, lorsque le client va vivre un déclic, un déblocage, une ouverture, une prise de conscience, un afflux de détermination nouvelle…
Les outils n’y peuvent rien, cela se produit naturellement, comme l’amitié ou l’empathie, quand deux sensibilités se rencontrent et font comme un arc électrique. Quelque chose se connecte qui favorise l’insight en coaching et ouvre de nouvelles perspectives au client.
Il y a dans la relation de coaching, une sorte de coaching spontané, comme si quelque chose se mettait à coacher sans votre intervention directe, sans qu’on n’y puisse pas grand chose, et qui ne repose pas sur des outils.
Même le silence, s’il venait à être utilisé comme un outil, serait impuissant à provoquer l’effet coaching. Ce dernier vient, indépendamment qu’il y ait des outils ou non, du silence ou des mots, il vient de la rencontre profonde et fraîche, qui crée la connexion…(voir : coaching efficace)
Compétence inconsciente
En Coaching, il vous est peut-être ainsi arrivé de ne plus savoir, de ne plus savoir quoi faire, après avoir tout essayé : votre client ne débouche pas, et vous vous enlisez avec… Et là, obligé que vous êtes de lâcher prise, vous arrêtez enfin d’essayer de « faire du bon Coaching »…
Alors, dans cet état d’abandon et d’acceptation du fait de se sentir dépassé, si pourtant on continue d’accompagner, en n’essayant plus de faire quoi que ce soit, il peut se produire un étrange phénomène de coaching spontané : cela se met à Coacher à travers vous, sans que vous ne dirigiez plus rien. Vous sentez que le client approfondit sa réflexion, et… que vous n’y êtes pour rien.
Mais vous êtes là, à ses côtés, pleinement disponible, tranquille, parfaitement enraciné dans votre rôle de coach. Il semble que votre client soit en train de réussir son Coaching…tout seul, presque malgré vous ! (les anciens chinois appelaient cela le Wu-wei, le « non agir » – Lire à ce sujet le « Traité de l’efficacité » de François Jullien). On dirait que ça marche, comme par miracle… On peut s’interroger sur la nature de cet état, que des artistes par exemple, ont pu décrire, quand ils étaient pris par l’inspiration (de même que des champions sportifs se surpassant aux Jeux Olympiques, ou des guerriers en situation de danger extrême)…
Ce phénomène est bien connu. la psychologie positive a nommé cet état « le Flow », les sportifs appellent cela « entrer dans la zone ».
Dans le coaching spontané, il y a quelque chose d’impersonnel qui se met en place, dès lors qu’on accepte d’être dépassé. C’est comme si la Force se témoignait enfin quand on accepte de reconnaître notre fragilité (voir à ce sujet : vulnérabilité et force intérieure)…
Pour ceux que ceci fascine, il y a peu de littérature qui parle de cet état second, de ces mini transes dans lesquelles vous restez pourtant parfaitement éveillé et conscient de tout. Il faut peut-être aller creuser du côté de témoignages de personnes engagées dans la spiritualité (lire à ce sujet : « après l’extase, la lessive » de Jack Kornfield), ou des recherches scientifiques sur les états modifiés de la conscience.
Les chamanes provoquent parfois de tels états par des plantes (dont les drogues ne sont paraît-il que de pâles reflets de synthèse), mais nous parlons, nous, d’un état qui s’obtient sans aucune substance, sans violence, et sans choc en retour (et donc heureusement sans effets secondaires désagréables ou préjudiciables).
Cela se vit juste par la concentration et le désir intense d’être là, accompagnant un client avec sincérité, au sein d’un relâchement profond de la volonté…
Libérez la puissance de votre coaching !
Dans notre formation au coaching de l’énergie, nous travaillons de près cette question de l’état de présence en coaching. Le coaching de l’énergie est une approche de la relation, originale, centrée et puissante. Les coachs de tous horizons pourront y trouver de l’inspiration, et un miroir pour réfléchir à leur propre pratique.
Dans ce livre, nous partageons avec vous la synthèse de notre propre expérience de vingt ans de pratique quotidienne du coaching.
- soit cette approche originale du coaching par l’énergie et la qualité de présence vous nourrit, parce qu’elle résonne en vous, et c’est très bien : nous avons écrit ces lignes pour vous…
- soit elle ne vous « parle » pas, et c’est très bien aussi. Espérons que sa lecture pointera vers une approche qui sera plus en correspondance avec vous, et qui vous apparaîtra par défaut, au relief de ce qui ne vous convient pas dans notre proposition.
1- Bien u-delà des outils du coaching, c’est surtout votre qualité de présence à l’instant présent, votre enracinement dans l’instant présent (donc forcément dans votre propre corps, par voie de conséquence), qui permet puissamment l’insight du client, lequel lui ouvre des perspectives nouvelles et le fait déboucher sur les solutions qu’il souhaite mettre en oeuvre pour atteindre des résultats en rupture.
2- C’est la structure de votre coaching qui permet au client de se sentir confortable et d’investir tout l’espace de son coaching, parce qu’il comprend ce à quoi vous l’invitez. En voyant bien le fil rouge, il peut en suivre les étapes, il peut même se payer le luxe de digressions, et vous pouvez vous les lui accorder parce que la structure est claire et ne vous quitte pas.
Elle est donc toujours accessible, comme une rampe d’escalier, qui rassure et conforte le système. Vous retrouverez votre chemin sans problème une fois refermées les parenthèses ouvertes…
3- C’est le contrat de coaching, qui justifie et permet ce travail un peu « artificiel » qu’est le coaching (artificiel : parce que pas ordinaire, même s’il ne s’y passe rien que de très naturel au sein de la relation).
- Le cadre contractuel permet de peindre le coaching sur la toile de la relation.
- Le cadre contractuel protège aussi. Autant le client que le coach, puisque chacun y trouve sa place.
- Le cadre permet d’investir profondément la relation, tout en se gardant de toute « familiarité » : être très proche tout en restant professionnel et dans une distance juste qui n’a rien de fusionnel…
Comme vous le voyez : enracinement, structure, contrat permettent de bien poser le cadre du coaching.
Nous développerons amplement ces différents points dans un prochain chapitre dédié à la l’énergie de la Terre dans notre méthode de coaching en 4 temps.
Les deux outils majeurs du coaching
Les deux outils majeurs du coaching sont la posture et la respiration :
- Quand vous êtes assis pour parler, ou pour écouter, tenez vous « droit » mais détendu, sans vous avachir sur le dossier ni croiser vos jambes, ni prendre des positions compliquées, soyez juste là, ouvert, disponible, respirant tranquillement, légèrement souriant, sans intention, mais sans réserve, sans méfiance, sans vous protéger…
- Dans le métro ou le bus, ou en faisant la queue à la poste, soyez tranquille, souriant, le dos à peu près vertical, le menton rentré légèrement pour étirer votre nuque, vos genoux sans raideur légèrement fléchis, bien en appui sur vos deux pieds…
- Quand vous allez faire une course (poster une lettre par exemple), même s’il n’y a qu’une rue à traverser, soyez attentif à chaque pas, et ne laissez pas filer votre mental sur le but de la course. L’objectif c’est maintenant, pas après. Tout à l’heure vous mettrez cette lettre dans la boite, mais pour l’instant vous marchez et vous sentez chaque pas sur le sol, c’est tout. Comment êtes vous vertical en ce moment-même ? Détendez, appréciez, soyez là !
- Desserrez volontairement vos mâchoires, détendez vous dans vos épaules, déplissez vos yeux, laissez votre langue reprendre son volume, ne jouez pas avec vos dents ou avec vos doigts, restez calme et laissez votre visage lisse et détendu.
- A l’inspire, sentez comme vous êtes inspiré (comme si une muse vous suggérait des idées nouvelles au creux de l’oreille)
- A l’expire, vous êtes expiré et vous accompagnez ce mouvement de lâcher prise en renonçant et en laissant se dissoudre…
- A la fin de l’expire, vous ne faites RIEN, vous observez, vous attendez, et cela vous inspire à nouveau… Mais juste après l’expire et juste avant l’inspire, vous êtes-là, disponible, prêt à tout, sans commentaire, sans intention…