Dans un précédent article, nous avons décrit les 4 stades de maturité d’équipe.
Dans celui-ci, nous allons évoquer les postures de management qui sont les mieux appropriées à chaque culture d’équipe
A Retenir
- Les quatre stades de maturité d’équipe nécessitent des postures managériales spécifiques adaptées.
- La première étape met l’accent sur l’expertise technique et un cadre organisationnel clair.
- La cohésion et la confiance sont essentielles pour le deuxième stade de développement.
- Stimuler la créativité et l’innovation est crucial au troisième stade d’une équipe.
- Le quatrième stade d’intelligence collective privilégie l’engagement et l’amélioration continue.
- Un manager efficace doit ajuster son style de leadership selon le stade de maturité de l’équipe.
Rappel sur les stades de développement de la maturité collective
Il y a 4 étapes clés dans le développement de l’intelligence collective :
- La première consiste à rassembler de bons experts, chacun performant dans son domaine. Il faut poser un cadre commun, avec une répartition claire des rôles et des responsabilités de chacun. Prévoir aussi les différents scénarios pour les zones grises, ou zones de recouvrement entre les périmètres de chacun. Autrement dit : qui fait quoi quand la balle tombe sur la frontière entre deux services ? Dans le cadre commun, il doit y avoir des objectifs clairs, avec des échéances et des indicateurs clés, pour mesurer la performance (des KPI). Il est sain à ce stade que chacun ait ses motivations personnels et des objectifs individuels, qui priment sur les enjeux collectifs. La valeur dominante d’une telle équipe d’experts doit être la technique. Certes, ce n’est pas suffisant, mais c’est un bon début. Et puis un édifice se construit pierre après pierre et nous venons seulement de poser la première. Les suivantes apporteront les compléments nécessaires pour s’acheminer vers la haute performance et l’intelligence collective.
- La seconde étape doit créer un minimum de convivialité et de la confiance, qui sont les bases de la cohésion humaine, elle-même socle de la cohésion technique. Sans cohésion humaine : pas de cohésion technique ! Il faut donc que les experts apprennent à coopérer, à débattre ensemble, à se concerter pour instruire des décisions communes. Il y a des routines managériales à créer (système d’information et de réunions, déjeuners d’équipe mensuels, séminaires de cohésion, entretiens d’évaluation, affichage des performances et contributions individuelles (Eh oui, vous avez bien lu : affichage ! Tant il est vrai que « l’on devient ce que l’on mesure ! »). Et il n’est pas inutile à ce stade de développement de travailler sur les valeurs fondatrices de l’équipe. Les valeurs sont les raisons qui nous font nous lever le matin parce qu’on les estime importantes.
- Après, logiquement, il faut de la transversalité, une vision commune, un vrai projet fédérateur qui soulève l’enthousiasme de chacun. L’équipe constituée, qui en mérite enfin le nom, doit apprendre à débattre, à travailler en sous-groupes de façon autonome. Ses membres doivent innover, et prendre des initiatives. Ce qui veut dire qu’ils ont non seulement le droit à l’erreur mais le devoir de se tromper ! S’ils ne se trompent jamais, c’est qu’ils restent dans leurs zones de confort respectives et ne prennent aucun risque…
- Enfin, à ce stade du développement de l’équipe (communément intitulé « intelligence collective »), l’équipe doit se polariser non seulement sur la réussite, mais au-delà même de la performance, l’amélioration continue doit devenir un réflexe, pour ne pas dire : une obsession, une raison d’être ! Les équipiers doivent dépasser leurs intérêts particuliers, pour mettre leurs talents au service du collectif. Plus question de laisser les égos interagir dans les décisions. La seule préoccupation de chacun c’est la réussite commune : « on gagne tous ou on perd tous ! ».
Les 4 postures managériales
Chaque étape de développement de l’équipe nécessite d’ajuster sa posture de management.
Comme il y a 4 éléments (Terre, Eau, Air, Feu), il y a 4 postures de coaching et de management.
- Symboliquement, la Terre correspond au cadre, à la méthode, au contrat, à l’organisation, aux process et aux règles. Le premier stade de développement d’équipe correspond à l’élément Terre, et la posture devra s’inspirer de cette énergie, en étant méthodique, factuelle, bien enracinée.
- L’énergie de l’Eau correspond aux relations, donc à la cohésion, aux émotions, et à la coopération. Le second stade développement d’équipe est imprégné de cette énergie, et le manager devra donc se montrer proche et chaleureux, disponible et à l’écoute.
- L’Air est ce que nous respirons, c’est donc ce qui nous inspire : le sens, la vision, les valeurs, voire la stratégie. Cette énergie est celle qui domine dans les équipes du 3ème stade de développement. Le manager devra stimuler la créativité et l’innovation. Pour cela, il s’attachera au développement des compétences, au partage des meilleures pratiques, aux retours d’expérience mis en commun dans des séances de co-développement régulièrement organisées aux sein de l’équipe.
- L’énergie de l’élément Feu, évoque l’engagement dans l’action, les progrès, les résultats, la concentration sur l’essentiel et la célébration des réussites. Un bon leader d’équipe de ce quatrième stade de maturité d’équipe, sera donc par excellence un catalyseur de décisions, un challenger, quelqu’un qui sait donner envie de se dépasser, qui donne la cadence en montrant l’exemple, tout en se retirant au maximum pour laisser les joueurs développer leur autonomie. Paradoxalement, un tel manager doit savoir lâcher prise sur les résultats, pour canaliser toute l’énergie disponible sur l’action. En effet, c’est elle , l’action, qui produira les résultats, si elle n’est pas perturbée par une pression inopportune et diverses croyances limitantes.
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En savoir plusPosture d’expert
Cela n’étonnera personne, au premier stade de constitution (ou de maturité de l’équipe), le manager est le référent technique. Solide sur ses appuis, fort d’une belle légitimité technique et expérience, le manager doit arbitrer les décisions (et souvent les prendre lui-même !). Le chef d’une équipe de ce niveau de maturité, doit aller au charbon, et rentrer dans le contenu des dossiers de chacun de ses collègues, et éventuellement dans le détail. Sans forcément décider à leur place (même si c’est parfois nécessaire, comme évoqué plus haut), il doit à tout le moins challenger les décisions, avant de les valider, après avoir demandé à chacun de les instruire sérieusement. Notre expert en chef doit aussi se poser en « gardien du temple », attentif à ce que les règles soient bien observées, et ne pas hésiter à sanctionner les éventuelles transgression. Cependant ce manager doit faire preuve avant tout d’un regard positif, à la fois sur :
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- les forces et les points d’appui de chacun (ne pas être avare de feedback positif, pour encourager et confirmer chacun dans ses atouts)
- les potentiels à développer (offrir du feed-forward généreusement. Notons que le feed-forward n’est certes pas un feed-back négatif déguisé, ni un conseil, mais une simple suggestion candide que chacun est libre de s’approprier ou non sans avoir à s’en justifier)
Posture de proximité
Pour le deuxième stade de développement d’équipe, la bonne posture managériale sera centrée sur les relations interpersonnelles, les interactions entre binômes, et la cohésion d’ensemble du groupe. Le manager sera ainsi un faciliter, qui régule les énergies, favorise l’expression de chacun, sollicite les avis, organise les échanges. Toujours à l’écoute, le manager n’hésitera pas à se mettre au centre, non pas de la technique, mais des relations, toujours disposé à encourager la convivialité, soucieux de faire régner une bonne ambiance.
Posture d’agitateur d’idées
Pour stimuler la créativité, il faut oser sortir des entiers battus, s’aventurer hors des zones de confort, poser des questions décalées, qui incitent à penser « out of the box » (Pour un coach, c’est ce que nous appelons la posture d’impertinence du « joker » : ce four du roi, qui maniait l’humour pour énoncer des vérités que personne n’osait formuler, à la cour des grands monarques). Le manager devra être expert en questionnement puissant (pour le dire autrement, le manager devra apprendre à maîtriser l’art de la question de coach. A ce stade de développement de l’intelligence collective, c’est un impératif, sinon l’équipe stagnera au stade précédent, et ne pourra pas évoluer aussi vite vers le stade 3). Une saine préoccupation dans cette posture sera de toujours interroger sur le sens et de s’assurer que tout le monde adhère bien à la vision co-construite et à la stratégie qui en découle.
Posture de challenger
Le stade ultime de développement d’une équipe, dit d’intelligence collective, devra être accompagné depuis une posture très en retrait. Le manager se préoccupera de stratégie et de politique, faisant un maximum d’autonomie au collectif pour prendre de bonnes décisions concertées. La politique, cela sert à défendre les intérêts de l’équipe auprès des autres Directions, ou auprès des clients et fournisseurs, et autres autorités de tutelles de la profession. C’est presque depuis l’extérieur en effet que le manager fera ainsi souvent du bien à son équipe. Il s’assurera notamment de l’optimisation des interfaces entre équipes. Son rôle sera celui de coacher individuellement les talents pour développer leurs potentiels jusqu’à l’excellence. Et ceci est un job à plein temps dans une équipe qui vise l’excellence opérationnelle et l’amélioration continue. Le leader challenger est aussi un transformateur, qui conduit le changement, et fait en sorte que chacun s’adapte à la nouveauté. Est-il nécessaire de voir grand, comme le propose les gurus américains du coaching ? A mon avis, il faut surtout avoir l’ambition de voir juste !
Ajuster et améliorer sa posture de management
Passé le B.A.BA du management, il ne faut pas se cacher qu’un travail personnel sur soi va devenir nécessaire, pour mieux se connaître soi-même et développer ses potentiels. Réfléchir à votre vocation, trouver votre style, assumer pleinement vos valeurs, et vous remettre en question sans perdre confiance en vous-même.
Ainsi vous pourrez :
- Offrir une grande « qualité de présence », depuis un bon enracinement dans vos sensations corporelles
- Entretenir des relations authentiques et paritaires, sans confusions et avec la distance juste. Pour cela, vous devrez savoir assumer vos propres émotions et être à l’aise avec celles des autres.
- Faire preuve d’impertinence, sans insolence, pour faire prendre de la hauteur aux autres et les aider à réaliser des prises de conscience, et à recadrer leurs croyances limitantes.
- Etre capable de lâcher prise sur les résultats, pour vous polariser sur l’essentiel, en vous concentrant sur l’action, sans parasitage mental. Pour cela, il faut savoir faire taire les bavardages du mental et adopter une hygiène de vie impeccable qui vous procurera un haut niveau de vitalité.
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Les postures de management adaptées à chaque culture d’équipe
Découvrez les 4 postures incontournables pour accompagner le développement de vos équipes
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Quels sont les différents stades de développement de la maturité collective ?
Il existe 4 étapes clés dans le développement de l’intelligence collective : rassembler de bons experts, favoriser la convivialité et la confiance, encourager la transversalité et l’innovation, se focaliser sur la réussite collective et l’amélioration continue.
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Quelles sont les 4 postures managériales à adopter en fonction du stade de développement de l’équipe ?
Il y a une posture correspondant à chaque élément (Terre, Eau, Air, Feu). Le manager doit adapter sa posture en fonction du stade de développement : méthodique et bien enracinée, chaleureux et coopératif, axé sur la vision et l’innovation, concentré sur l’action et les résultats.
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En quoi consiste la posture d’expert dans le management d’équipe ?
Au premier stade, le manager doit être le référent technique, arbitrer les décisions, challenger les choix et veiller au respect des règles. Il doit encourager les forces de chacun et identifier les potentiels à développer.
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Quelle est la posture à adopter pour favoriser la cohésion d’équipe ?
Pour le deuxième stade, le manager doit se concentrer sur les relations interpersonnelles, favoriser l’expression de chacun, et créer une ambiance conviviale. Il doit être un facilitateur qui régule les énergies.
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Comment stimuler la créativité de son équipe en tant que manager ?
Pour encourager la créativité, le manager doit sortir des sentiers battus, poser des questions décalées, et encourager la réflexion innovante. Il doit maîtriser l’art du questionnement et s’assurer que tous adhèrent à la vision commune.
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Quelle posture adopter pour accompagner une équipe vers l’intelligence collective ?
Au stade ultime, le manager doit adopter une posture en retrait, laissant plus d’autonomie à l’équipe. Il se concentre sur la stratégie, l’optimisation des interfaces, et le coaching individuel pour développer l’excellence.