Pourquoi stimuler la créativité au sein de votre équipe ?
- Renouveler l’énergie : donner un coup de fouet à l’équipe, en lui permettant de sortir de son train-train grâce à la mise en oeuvre d’idées nouvelles, qu’elle aura trouvées par des échanges. Stimuler la créativité renforce le plaisir de travailler ensemble et donne le sentiment à l’équipe qu’elle évolue dans un environnement riche en opportunités (c’est toujours mieux que l’inverse : se sentir encerclé et enseveli sous une montagne de contraintes)
- Mobiliser les ressources individuelles : le fait de s’exercer à porter un regard neuf sur l’environnement, sur les relations, sur le fonctionnement de l’équipe permet à chacun d’envisager les choses autrement. Stimuler la créativité est un bon moyen de relancer la motivation individuelle, en s’exonérant ponctuellement (mais régulièrement) du poids des habitudes
- Développer l’esprit d’innovation : rien de tel que la monotonie, pour briser peu à peu le sens de l’initiative. Au contraire, stimuler la créativité permet de déboucher sur des innovations de tous ordres, qui redonnent du sens au quotidien, en changeant les perspectives. L’innovation est une nécessité pour rester compétitif (voir à ce sujet : « L’expérience google pour booster l’innovation »)
Qu’est-ce que la créativité ?
La créativité se définit comme un changement dans la perception qu’un individu a de la réalité (tandis que l’innovation est un changement de la réalité elle-même). Ce changement de perception aboutit à la création d’idées ou de solutions nouvelles. La créativité peut être le signe d’un trait de génie, le fait de l’inspiration d’un artiste ou d’un visionnaire avant-gardiste, mais elle peut aussi être le fruit d’un travail d’équipe. Mais même dans le cas de l’individu génial, il n’invente pas vraiment, il ne fait que combiner, seul et de façon originale, des éléments épars pré-existants. C’est donc toujours grâce aux interactions au sein d’un système social, que le génie solitaire peut inventer quelque chose de révolutionnaire. Bref, la créativité est finalement toujours une histoire collective, un travail d’équipe ou de réseau, même si ceux-ci ne sont pas formalisés.
Chacun peut donc, dans le cadre d’une équipe, développer ses capacités créatives, pour peu qu’on utilise les bonnes méthodes de créativité pour libérer son plein potentiel d’imagination, d’ingéniosité et d’enthousiasme…
C’est quoi stimuler la créativité ?
Stimuler la créativité, c’est fondamentalement regarder les situations sous un jour nouveau, depuis un angle décalé, d’une manière potentiellement un peu subversive ou impertinente, qui permet de s’ouvrir à de nouvelles perspectives, envisager de nouvelles solutions. Stimuler la créativité, c’est penser en dehors du filtre mental, aller au-delà des biais cognitifs habituels, pour élargir son cadre de référence. Pour cela, il faut un état d’esprit, une posture (ou une certaine attitude), et des méthodes spécifiques. Nous allons en examiner ensemble quelques unes.
Une structure logique pour stimuler la créativité
Pour bien partager des idées créatives, il faut plusieurs conditions de base, qui sont essentielles :
- Bien poser le cadre, de façon à ce que le sujet soit bien compris et bien circonscrit, sinon on n’adhère pas , on met peu d’énergie dans la démarche créative, et étant mal ciblée, elle tape à côté de la cible, ou bien les idées sont trop dispersées, si bien qu’on ne peut rien en faire au final (et c’est très décourageant). Pour cela, il faut bien préciser l’enjeu de la recherche d’idées, en spécifiant non seulement ce que l’on cherche mais aussi en explicitant autant que possible pour faire quoi avec. Une bonne démarche pourrait être de formuler une question précise, à laquelle on est sensé répondre dans la séance de créativité.
- Brasser les idées, en produire un grand nombre (Nota : une autre option pourrait être de n’en prendre qu’une seule, la première par exemple, et de la creuser à fond. Cette approche radicale n’est pas celle qui est utilisée le plus souvent, parce qu’elle est moins amusante. Par contre elle est peut-être beaucoup plus efficace et oblige à penser directement une solution rentable. Pour utiliser cette méthode, on demandera à l’équipe de choisir parmi 3 solutions réputées efficaces et rentables, celle sur laquelle on va se pencher de façon créative pour trouver des manières innovantes de la mettre en ouvre !). Dans cette étape, la pensée est divergente dans la mesure où elle s’interdit provisoirement de fermer, de converger vers des décisions ou des considérations éliminatoires. au contraire, la pensée divergente se propose de travailler par observations, curiosité, associations, imagination, recherche d’autres options et de variantes, etc…)
- Sélectionner les meilleures idées, qui peuvent être selon les critères que vous aurez privilégiés : les idées les plus séduisantes, les idées les plus originales, les idées les plus faciles à mettre en oeuvre, les idées les plus radicales, les idées les plus rentables, les idées les plus impactantes, etc…
- Identifier les actions pour mettre en oeuvre les idées sélectionnées et les rassembler dans un plan d’actions. Pour cela, il sera intéressant de commencer par recenser les risques et les opportunités que permettra la solution nouvelle, ses avantages et ses inconvénients (voir à ce sujet Réussir une analyse SWOT), d’identifier les leviers et les freins, de façon à trouver des actions pour prendre appui et faire levier et d’autres pour déclencher et libérer le mouvement, réduire les limitations. Dans cette phase, on commencera à passer de la créativité à l’innovation, en rendant l’idée nouvelle pragmatique et réaliste.
(Nota : Souvent cette phase transforme partiellement l’idée, en lui retirant parfois une part de fantasme, et souvent aussi en lui donnant légèrement une autre orientation, comme un effet qu’on donne à la balle, ou une épice qui transforme légèrement la saveur d’un plat. a une nuance près, l’idée restera lettre morte et fera « pchit », ou deviendra une véritable innovation, un nouveau projet qui fera la différence et pourra aller jusqu’à transformer le marché, les habitudes utilisateurs, le profil de la concurrence et bien évidemment le produit et ses fonctionnalités, donc aussi les outils de production industriels, etc…)
Environnement favorable à la créativité
Pour que le mécanisme de la pensée ne soit pas inhibé, certains éléments de l’environnement sont facilitants. Penser un environnement favorable: une salle sans table peut être une idée intéressante pour stimuler la créativité (les tables sous-entendent que l’important est décrire, et souvent elles servent de barrière pour se protéger de la relation. Par ailleurs, elles entretiennent un climat connu qui ne favorise pas le changement. Au contraire, une réunion debout au laper-board, ou assis dans l’herbe, ou en cercle dans une salle casse les codes et induit que l’important est d’entrer en relation plutôt que de faire fonctionner exclusivement l’hémisphère gauche du cerveau). L’exposition autour de la salle de panneaux d’affichage avec des informations clés, ou des questions puissantes, ou des schémas clarifiants, ou des photos inspirantes peuvent être des recours utiles. Des éléments de confort tels que des boissons, des confiseries, de la musique, des fauteuils confortables ou rigolos, peuvent déclencher des réflexes enfantins par association d’idées entre ces éléments actuels et des souvenirs d’enfance. Prévoir des système d’affichage des pages que vont produire les participants, des outils comme des post-it, des magazines pour découper des images choc ou des mots clés, etc…
Permettez des connexions internet faciles, pour accéder à des contenus vidéos, assister à des webinars, des témoignages en ligne, des recherches par mots clés, etc…
Attitude managériale qui favorise la créativité
Certaines conventions sont nécessaires pour stimuler la créativité en équipe. Appliquez-les vous-même, en tant que manager (voir : exemplarité du manager)
- Acceptez que le résultat soit incertain. La pression peut avoir tendance à inhiber la créativité, et déclencher le mécanisme du stress (qui immobilise le cerveau). Donc, donnez-vous un peu de temps, plusieurs réunions si nécessaire. Valorisez les idées nouvelles pour encourager la recherche d’options out of the box, acceptez aussi, qu’il faille un certain temps pour s’habituer à la démarche créative, qui va à l’encontre des habitudes mentales des entreprises, qui visent surtout la reproduction de ce qui a fait ses preuves. Acceptez que la créativité ne débouche que sur des petites idées, des petits pas, des petits progrès, parfois sur des points de détail. C’est déjà pas mal. Ce sera peut-être plus fort une autre fois… Mais qui sait si un petit détail, ne fera pas une grosse différence, ou ne cache pas une idée géniale qui viendra après, à la mise en oeuvre ou à l’utilisation. La créativité passe par des voies qu’on ne soupçonne pas à l’avance ! Soyez bien conscient en tous cas, que la réussite de la prochaine session de créativité va dépendre de la façon dont vous managez celle-ci et en valorisez les résultats !
- Soyez vous-même bien aligné avec l’esprit de ma démarche créative : amusez-vous, donnez l’exemple de quelques idées décapantes, encouragez les idées saugrenues et évitez les réactions du type : « ça on l’a déjà essayé, cela ne marche pas », « demandons son avis à l’expert pour valider si l’idée est pertinente », ou encore « si c’était aussi simple, ça se saurait et nous n’en serions pas là »… Ces petites phrases ne sont peut-être pas fausses et ne traduisent pas forcément une mauvaise volonté de votre part, mais elles tuent la créativité dans l’oeuf. Ce n’est pas parce que on a déjà essayé sans succès que c’est forcément impossible, ce n’est pas parce qu’un expert ne validera pas une idée selon son cadre de référence technique lié au passé, qu’une idée nouvelle n’est pas intéressante ou faisable, ce n’est pas parce qu’une idée semble très simple qu’elle n’est pas très puissante. Regardez par exemple : respirer, c’est simple, inspirer, expirer, 1, 2… Et pourtant, la vie est fondée sur ce rythme des plus simple !
Voici maintenant quelques méthodes pour stimuler la créativité en réunion :
Discutez directement de la situation de votre équipe et trouvez l'offre de coaching la plus adaptée pour améliorer son efficacité et sa cohésion.
En savoir plusLa méthode des 5 pourquoi
Cette méthode permet de remonter aux enjeux sources d’une idée. Il s’agit de poser la question 5 fois la question « pourquoi » pour challenger une idée partagée et aller d’une simple réflexion sur les moyens à l’objectif véritable. Du coup, la réflexion sera peut-être réorientée vers une solution plus en rapport avec l’objectif véritable.
Ainsi un de mes clients essaie depuis plusieurs années de mettre en place le guichet unique pour servir ses adhérents.
Pourquoi le guichet unique ? Pour mieux fédérer nos services.
Pourquoi fédérer nos services ? Pour avoir une offre compétitive ?
Pourquoi avoir une offre compétitive ? Pour nous maintenir sur le marché !
Pourquoi nous maintenir sur le marché ? Pour mieux servir l’affilié !
Donc finalement, il ne s’agit pas spécialement de mettre en place un guichet unique (qui semble si difficile à mettre en place dans cette organisation-là) mais plutôt de remettre l’affilié au coeur de notre quotidien.
De ce simple recadrage, est sortie l’idée simple d’inviter des affiliés à nous parler de leurs attentes vis-à-vis d’un éventuel guichet unique. Les affiliés ont dit qu’ils n’en avaient rien à faire, ce qu’ils voulaient c’était avoir de bonnes prestations et des interlocuteurs accessibles facilement. Cela change complètement l’équation du problème.
Du coup, Autre exemple :
– Pourquoi voulez-vous monter cet événement ?
– Parce que l’entreprise va mal.
– Pourquoi l’entreprise va mal ?
– Parce que les clients se détournent de notre marque.
– Pourquoi ?
– Parce que nous ne sommes pas assez modernes.
Dans cet autre exemple, on le voit bien, le véritable objectif n’est pas de monter un événement mais de se moderniser. L’événement n’est qu’un moyen, et peut-être pas le plus efficace.
On peut alors retrouver sa créativité en changeant d’angle : chercher à être plus moderne ! Ce n’est donc pus la peine de se casser la tête à faire un Nième évènement, qui n’apportera rien de neuf (on en a déjà fait plein, et les clients en sont lassés…).
La méthode des 5 pourquoi aura permis de mieux cadrer le sujet en le ciblant d’une manière juste. Il restera alors à orienter la démarche créative sur les moyens de moderniser, au lieu de se centrer sur l’organisation d’un évènement original.
Autre exemple : « Nous voulons simplifier nos offres commerciales, pour leur redonner du pep’s. Donc : trouver des idées pour que nos propositions soient plus sexy »
- Pourquoi 1 : Parce que nos client ne prennent pas le temps de tout lire, sont dispersés par toute la littérature que nous leur fournissons dans nos offres, et nous en donnons ainsi beaucoup trop à voir à la concurrence
- Pourquoi 2 : Nos clients ne prennent pas le temps de lire, parce que nos propositions sont trop volumineuses et découragent d’avance le lecteur, qui du coup ne lit que la page des prix
- Pourquoi 3 : Nous mettons trop d’informations dans nos offres, parce que c’est dans notre culture technique de nous justifier et de nous montrer irréprochables. Nous avons d’ailleurs tendance à faire de la sur-qualité et nos prix ne sont pas compétitifs. Du coup nous nous défendons par avance et nous n’allons pas à l’essentiel des bénéfices que recherche le client.
- Etc…
De pourquoi en pourquoi, la réflexion se centre davantage sur la cible : en l’occurrence, le bénéfice client qui devrait être mis en avant plus directement. On est loin de l’idée de départ qui était de faire des propositions sexy. en revanche, le vrai sujet est de savoir aller à l’essentiel et de se centrer sur le client au lieu de parler de soi, de façon défensive de surcroît !
L’avocat de l’ange
Cette méthode permet de trouver les résistances au changement, les bénéfices cachés d’une solution, qui font qu’on ne lui trouve pas de solution alternative (sans s’en rendre compte et donc sans pouvoir le voir et le dire : on est attaché aux bénéfices cachés de la solution actuelle, si bien qu’on ne parvient pas à se satisfaire d’aucune alternative qui ne présenterait pas les mêmes avantages). La méthode consiste à se demander quels sont tous les avantages actuels de la situation que nous cherchons à changer. Exemples :
- Cette solution nous permet de ne pas remporter ces nouvelles affaires, qui bousculeraient beaucoup trop nos habitudes de fonctionnement actuel
- Cette solution nous permet de maintenir en place nos croyances par rapport au marché et à ses évolutions probables. Elle nous permet de ne pas nous poser de questions
- Cette solution non innovante et non glorieuse, fait tourner nos sites de production, sauvant ainsi de nombreux emplois
- La solution actuelle permet à des personnes qualifiées et expérimentées de rester à leur place. Si nous changions, nous risquerions de les perdre et leurs compétences avec eux.
L’avocat de l’ange aura permis de reposer l’équation de la recherche autrement, permettant peut-être davantage de succès, en précisant le cahier des charges de la sélection d’idées, après le brain storming pour lequel on aura pris soin de lever les inhibitions (ne vous souciez pas des emplois, des habitudes de la maison, de notre vision actuelle du marché, et des croyances véhiculées actuellement par nos senior directors). Lorsque le recueil des idées aura eu lieu, de façon moins limitative, il sera alors temps de spécifier les critères de choix des idées, en tenant compte de nouvelles exigences formulées de façon positive :
- Quelle solution différente permettrait de modifier nos habitudes sans nous déstabiliser ?
- En quoi la solution retenue permettrait de faire tourner notre outil de production ?
- Comment nos experts seniors pourraient-ils s’y retrouver et apporter leur contribution à ce nouveau projet ?
- Etc…
Les chapeaux de Bono
Cette technique de créativité permet d’éviter la censure et la critique de nouvelles idées.
La méthode consiste à « synchroniser » chaque participant d’une même réunion sur le même mode de pensée. Six modes de pensée ont été identifiés, chacun symbolisé par un chapeau de couleur différente. Le chapeau blanc représente la neutralité. L’objectif est d’énoncer des faits, des chiffres. On est dans le minimalisme. Le chapeau jaune représente la critique positive. L’objectif est de faire des commentaires constructifs, positifs. On peut évoquer ses rêves, et rebondir sur les idées des autres pour les mettre en action. On est dans une démarche optimiste. Le chapeau rouge représente la critique émotionnelle. On exprime son avis, ses sentiments, ses intuitions. On n’a pas ici à se justifier. Le chapeau vert représente la créativité. L’objectif est de trouver de nouvelles idées, des solutions de rechange, de sortir des sentiers battus Le chapeau bleu représente l’organisation. C’est l’animateur de la réunion qui canalise les idées et favorise les échanges entre les chapeaux.
Un avantage de cette technique est qu’elle incite l’ensemble des participants à regarder dans une même direction à chaque chapeau, favorisant ainsi l’échange et la communication. L’énergie de groupe créatrice permet de différer la critique immédiate et permet aux nouvelles idées de voir le jour…
Une variante des chapeaux de Bono est la Méthode SCAOMERR, qui permet également d’examiner une idée sous différents angles, grâce à l’application systématique de questions facilitantes, en suivant l’ordre de l’acronyme SCAOMERR. En voici la signification de chacune des lettres :
S : substituer C : combiner A : adapter O : optimiser M : modifier E : éliminer R : réorganiser R : renverser
Chaque lettre représente une opération à faire subir à l’idée, au problème, au produit… qui nous intéresse. Application de cette méthode au challenge d’un journal interne d’entreprise :
S – substituer : mettre un élément à la place d’un autre. Par exemple : qu’est-ce qui pourrait remplacer le journal interne ? Si je mets un journal en place, quel outil existant peut-il remplacer ? Est-ce que je peux l’utiliser autrement ?
C – combiner : fusionner deux concepts. Par exemple : pourrions-nous fusionner les informations disponibles dans le journal interne et celles envoyées par mail aux salariés ?
A – adapter : placer son concept dans un autre contexte. Par exemple : y a-t-il eu quelque chose de semblable dans le passé ? Que pourrais-je copier ?
O– optimiser : améliorer, grandir, grossir, agrandir ou étendre ? Par exemple : que peut-on ajouter ? Des articles supplémentaires ? Plus de temps pour rédiger les articles plus qualitatifs ?
M – modifier : changer la forme, la signification, la couleur… Par exemple : peut-on changer le titre ? La ligne éditoriale ? Passer à une version en ligne ? Peut-on utiliser le journal interne diffusé au siège également auprès de la force de vente ? Peut-on employer une partie du contenu et le recycler à destination de nos clients ou de nos fournisseurs ?
E- Eliminer ou épurer : qu’est-ce qui n’est pas nécessaire ? Par exemple : a-t-on besoin d’autant de pages ? tous les types de sujets abordés sont-ils pertinents ? doit-on garder une fréquence aussi élevée ?
R- réorganiser : d’autres dispositions ? Par exemple : D’autres rubriques ? Un ordre différent ?
R – renverser (inverser) : inverser le négatif et le positif ? partir du besoin des lecteurs ou bien faire s’exprimer les lecteurs dans notre journal Mettre le haut en bas? Changer les séquences ? Etc… C’est une technique qui permet de trouver de nombreuses idées, de sortir d’une zone de confort et de retrouver l’inspiration.
Le zapping des mots
Par cette technique de créativité, on cherche à formuler l’équation d’un problème d’une manière décalée et différente de façon à dégager de nouvelles perspectives. Parfois par exemple, au lieu de chercher à augmenter la puissance, on peut chercher à diminuer les freins, ce qui ouvre à de nouvelles actions, parfois plus faciles à trouver, et qui contournent la difficulté technique sur laquelle on bute… Exemple : « Améliorer nos réunions de service ». Il y a des cette formulation 3 paramètres à challenger :
- améliorer
- réunions
- de service
Le zapping des mots (changements de mots) va ouvrir à trois tiroirs de nouvelles possibilités :
- à la place de « améliorer », nous pourrions dire : réduire le nombre, réduire la durée, réduire la fréquence, intensifier la participation, dédramatiser, mieux cibler, mieux préparer, mieux animer, etc…
- à la place de « réunions », nous pourrions dire : communication, information, décisions, pratiques de convivialité, lieu pour réguler les tensions entre nous, occasions de nous rencontrer et de palabrer agréablement, moyens de nous confronter, occasions de débattre de nos valeurs et de partager nos représentations, renforcer notre motivation, vérifier notre alignement, optimiser les interfaces, renforcer la coopération
- à la place de « service », nous pourrions dire : des personnes directement impliquées, de tout le plateau, de toutes les équipes concernées, etc…
Du coup, le problème pourrait être reformulé de façons différentes, dont certaines pourraient être plus sinisantes. Exemples :
- Comment rendre nos échanges transverses plus productifs et plus centrés sur l’essentiel ?
- Comment s’assurer de notre efficacité collective entre tous les services concernés sur des sujets chauds ?
- Comment fluidifier la circulation d’information, en dehors des réunions qui devraient se centrer sur la réflexion et la prise de décision ?
- Etc…
On le voit ces formulations alternatives, désaxent la recherche, la précisent ou l’élargissent, mais dans tous les cas, elles peuvent contribuer à décoincer, à donner de la perspective de champ, à identifier les vrais sujets, à segmenter le problème (ce qui permet de traiter des points plus simples aux solutions plus évidentes parfois)…
PROCESSUS DE CRÉATIVITÉ
Le processus de créativité s’organise dans l’alternance de deux mouvements cognitifs d’ouverture et de fermeture.
- Le moment “d’ouverture créative” fait appel à l’intelligence divergente : fluidité, flexibilité, originalité et élaboration
- le moment de “fermeture” fait appel à l’intelligence rationnelle, à la logique (voir à ce sujet : Apprendre à se concentrer)
Les méthodes de créativité combinent souvent ces deux mouvements cognitifs en alternant :
- les démarches associatives (brainstorming, mots inducteurs aléatoires, associations forcées, carte mentale…),
- les démarches analogiques (jeu de mots, table de concassage…),
- les démarches oniriques ou d’écriture
- les démarches combinatoires (matrice de découverte, plan d’action…)
La dynamique divergence-convergence nécessitant des moments d’exploration créative et des moments d’analyse rationnelle (puis de synthèse) peut être diversement gênée par des phénomènes de groupe (rivalités, tensions agressives, conflits) ou d’inhibition individuelle (complexes, pudeur, discrétion, silences, incapacité à s’affirmer, manque de confiance en soi, peur de s’exprimer, etc…). Les méthodes de créativité en groupe supposent donc un minimum de confiance les uns dans les autres et une écoute professionnelle, pour favoriser la relation et les échanges.
ANIMER UNE SÉANCE DE CRÉATIVITÉ
Il faut circonscrire un domaine précis : dans le cadre d’une séance de créativité, l’équipe doit pouvoir travailler sur un « sujet » précis, car plus le sujet sera large, plus il sera flou, moins il sera aisé de faire preuve de créativité. A l’inverse, un cadre clair avec des règles précises sera d’une grande aide pour pouvoir donner lieu à des productions « partageables ». Il faut un minimum de connaissances sur le sujet qui sera traité dans la réunion, car pour être original dans un domaine encore faut-il déjà savoir un peu ce qui se fait dans ce domaine.
- Un encadrement : Avant la séance de créativité, il est important de définir le cadre avec le décideur : l’objet de la séance et les résultats attendus. C’est à ce moment qu’il faut lui expliquer que le groupe de travail doit être constitué en fonction du profil des participants et des résultats attendus. Cette notion n’est pas toujours évidente à faire passer en entreprise.
- Les nouvelles technologies facilitent l’organisation personnelle et la coordination entre plusieurs personnes travaillant à distance, éventuellement à des moments différents. Avoir des outils digitaux performants et utilisés par le plus grand nombre permet donc de favoriser le réseau, un grand nombre de personnes échangeant et interagissant de manière simultanée. Cependant, avec tous ces nouveaux outils de mise en réseau, il est nécessaire de former le plus grand nombre, ceux qui n’ont pas le réflexe d’utiliser les outils digitaux voire les réfractaires, sans quoi ces derniers seraient exclus de ces mises en réseau. Enfin, de nouveaux rôles s’avèrent utiles pour favoriser un environnement propice aux échanges et à l’intelligence collective : le facilitateur, le networker, le catalyseur (voir à ce sujet notre article sur les rôles délégués pour des réunions efficaces)… Il est indéniable que le digital peut aider grandement au développement des méthode de créativité et d’intelligence collective.
- La capacité de l’animateur à bien gérer son groupe est également essentielle.
- Un bon lancement de la réunion, il est nécessaire de créer un climat d’ouverture à l’expérience et de permettre à chacun d’exprimer ses idées librement et spontanément : Éviter la censure ou l’autocensure en différant le jugement des idées à une étape ultérieure. Construire sur ses idées et sur celles des autres. Libérer l’imagination, en faisant usage des techniques métaphoriques dont celles de l’analogie et de l’assimilation. Utiliser l’incongru et accepter de se sentir insensé ou ridicule. Adopter une attitude ludique, afin de regarder les choses avec des yeux de naïf. S’il est peu expérimenté, l’animateur aura intérêt à privilégier des méthodes de créativité relativement simples et peu risquées. Une des méthodes de créativité très simple consiste à se poser tout bonnement la question : « quelle serait le meilleur moyen pour… ? » En faisant appel à la technique du brain storming, on recherche le maximum de solutions possibles et imaginables. Reste ensuite à les classer et à en sélectionner certaines en fonction de leur présomption et de faisabilité.
LE MIND MAPPING
Au début des années 70, Tony Buzan, un psychologue britannique, à la suite de ses recherches sur l’apprentissage et le cerveau humain, a donné naissance à une méthode d’organisation des idées, sous forme de dessin ou d’arborescence, d’où découle son concept de carte heuristique. L’organisation de la carte mentale rompt avec les hiérarchies linéaires en s’alignant avec la façon dont fonctionne notre cerveau. Calqué sur le schéma associatif de la pensée, le mind mapping, ou carte heuristique, se pratique sur une feuille de papier, voire en projetant sur un écran à l’aide d’un logiciel spécifique. Il s’agit de tracer autour d’un sujet donné l’ensemble des thèmes, points de vue, solutions, idées que celui-ci inspire aux participants, résumés en un seul mot et reliés entre eux par des flèches. Cette technique compte parmi les méthodes de créativité visuelles, qui font surgir des idées nouvelles en créant des relations entre des concepts éloignés. Elle est très utile pour « cartographier » les idées et mieux comprendre la place qu’elles occupent les une par rapport aux autres. Il existe d’ailleurs de très bons outils pour créer des mind maps en ligne.
Le Mind mapping mobilise la globalité du cerveau : les deux hémisphères – raison et imagination.
- L’hémisphère gauche est plutôt rationnel, logique. Il traite le langage, les mots. Il attache de l’importance aux détails. Il calcule, planifie, analyse, interprète, …
- L’hémisphère droit est plutôt intuitif. Il est généraliste et attache de l’importance à la vue d’ensemble. Il traite les images, couleurs, dimensions. Il permet de capter le climat émotionnel d’une communication.
Procédez de la façon suivante : Prenez une feuille dans le sens de la longueur et écrivez au centre le sujet que vous souhaitez traiter. Entourez ce terme. A partir du centre, tracez des lignes ou branches et inscrivez-y les mots-clés correspondant aux points capitaux. Vous pouvez de nouveau subdiviser ces lignes en de nouvelles branches pour y inscrire de nouveaux mots-clés. Continuez ainsi l’arborescence là où vous avez de nouvelles idées. Vous pouvez alors à tout moment ajouter de nouvelles ramifications sans endommager la trame existante. Utiliser des couleurs ou des formes différentes. Ou faites des croquis de certains domaines plutôt que de leur donner un nom.
BRAINWRITING, BRAINWALKING, BODYSTORMING, ET GAMESTORMING
- Le brainwriting est un brainstorming auquel on ajoute une contrainte : le silence. Au lieu de parler, on note ses idées sur un papier et on les passe à son voisin, qui fait de même avec le sien et ainsi de suite. On ne masque pas les mots précédemment écrits. L’avantage du brainwriting est de préserver l’anonymat et donc d’obtenir des propositions encore plus farfelues qu’avec le brainstorming.
- De même le brainwalking : L’idée est la même que celle du brainwriting, excepté que les participants ne transmettent pas de bouts de papier à leur voisin : ils se déplacent eux-mêmes dans la pièce, de façon à passer d’une « station de génération d’idées » à l’autre, en s’inspirant des autres participants pour stimuler sa propre créativité.
- Particulièrement adaptée à la mise au point de prototypes, le bodystorming engage les participants dans la totalité de leur corps. Il s’agit de jouer des scénarios en se mettant à la place de l’utilisateur de l’objet à concevoir, en interagissant avec la première version d’un produit ou en s’imaginant être l’objet lui-même afin de mieux en apprécier ses impacts sur l’utilisateur et l’environnement. Cette technique a pu par exemple être utilisée dans le domaine de la santé, pour la mise au point d’équipements d’hôpitaux.
- Le gamestorming englobe une panoplie de méthodes de créativité et de résolution de problèmes qui sont volontairement présentées sous forme de jeux. En effet, le jeu a l’avantage d’augmenter l’investissement, l’énergie et le travail d’équipe chez les participants. Parmi les principales techniques de gamestorming, on peut citer :
- Le « Fishbowl » : il consiste à constituer deux cercles avec les participants, un petit et un grand qui entoure le premier. Les membres du petit cercle effectuent un brainstorming et échangent leurs idées, tandis que les membres du grand cercle observent en silence et prennent des notes
- Le feu de camp : le principe de ce jeu est de pousser les participants à raconter une histoire, comme autour d’un feu de camp. Pour commencer, mettez en évidence entre 10 et 20 post-it sur lesquels vous aurez inscrits des mots-clés (que vous aurez déterminés suite à un brainstorming, par exemple). Chaque participant doit tour à tour décrocher un post-it (ou en créer un lui même si une idée lui vient), le coller sur une autre surface réservé (qui constituera le « fil de l’histoire ») et raconter une histoire liée à ce mot-clé.
BRAINSTORMING
Parmi les méthodes de créativité et de stimulation les plus connues, celle-ci est basée sur le principe suivant : plus on a d’idées, plus on de chances d’en trouver de bonnes. La pratique montre que les bonnes idées sont souvent issues d’idées premières, moins bonnes ou carrément mauvaises. Ces « mauvaises » idées ne sont peut-être pas applicables telles quelles. Mais en les énonçant, il arrive fréquemment qu’elles fassent penser par association à d’autres idées, qui elles sont applicables et bien meilleures. A l’origine, c’est Alexander (Alex) Osborn, président de l’agence de publicité BBDO (Batten, Burton, Durstine & Osborn), qui a inventé en 1935 une des meilleures méthodes de créativité en réunion, grâce à des règles simples qui empêchent les participants de faire des objections continuelles aux suggestions émises par les autres. Au nom de la quantité, on impose un rythme qui empêchera les participants de formuler les objections. Le brainstorming (ou « remue-méninges » en français, et non pas « tempête de cerveau » comme une mauvaise traduction voudrait nous le faire croire) est une des plus célèbres méthodes de créativité. Il s’agit de prendre d’assaut un problème, grâce à ses méninges. C’est une façon de trouver rapidement des idées en groupe, par exemple pour imaginer les causes possibles d’un problème ou lui trouver des solutions. Elle consiste à faire fuser les idées dans un laps de temps limité. Chacun propose son tour une idée, un mot en lien avec un problème, mais sans réfléchir et surtout sans censure. Deux principes sont à respecter :
- Ne pas émettre de critiques ni de jugement de valeur
- Dire tout ce qui passe par la tête y compris les idées les plus farfelues, même si cela n’a rien à voir avec le problème
Utile pour l’ouverture de la réflexion, cette technique ne fait pas forcément émerger d’idées si originales que ça. Il est donc intéressant de connaître d’autres méthodes de créativité (comme animer un méta-plan, technique à laquelle nous avons déjà consacré un article : “Réussir un métaplan“) Une variante du brainstorming est la réflexion paradoxale qui consiste à chercher comment échouer, qui favorise la production d’un grand nombre d’idées, qu’il n’y a plus qu’à inverser pour savoir comment réussir ! Egalement le fait d’envisager le pire scénario invite les participants à exprimer volontairement « la pire idée possible » sur un sujet. Ces méthodes de créativité ont notamment pour intérêt de désinhiber le groupe, qui ne risque pas de s’autocensurer puisque le but de l’exercice est de faire de « mauvaises » propositions. Qui plus est, cela permet au passage d’identifier et d’éliminer rapidement les pires idées ! Pour qu’un brainstorming fonctionne :
- Définir précisément le problème consommateur à résoudre
- Écrire les règles du jeu
- la critique est pour plus tard,
- une seule personne parle à la fois
- cherchez la quantité, la production d’idées
- être visuel
- encourager les idées farfelues
- numéroter les idées
- chercher la fluidité, l’amélioration des idées, et la flexibilité, l’imagination d’idées totalement différentes
- noter les idées sur les murs : paperboard, Post-It, etc.
- préparer le brainstorming : documentation, visite, benchmark, etc.
- être le plus concret possible, être en capacité de mettre en œuvre certaines des idées émises
FOCUS GROUP POUR BOOSTER LES MÉTHODES DE CRÉATIVITÉ
Le focus group est une des méthodes de créativité, qui consiste à réunir un panel de consommateurs et d’ utilisateurs d’un produit à tester, afin d’avoir directement des retours et des idées d’amélioration de leur part. Dirigé par un ou plusieurs animateurs, le focus group est composé de 5 à 10 personnes auxquelles un certain nombre de questions vont être posées. L’objectif d’un focus group est de mettre en place un véritable dialogue, tout en suivant un « guide » prévu à l’avance. Le tout est intégralement enregistré, voire filmé, pour être analysé après coup.
Pour l’utiliser au mieux, il faut définir clairement l’objectif du focus group, identifier les participants et les convier à l’avance (à peu près 12 personnes), choisir un faciliteur pour animer la réunion et un observateur pour prendre des notes. Il faut aussi prévoir cinq à six questions de fond pour lancer le débat et quelques questions annexes pour le relancer.
Son principal atout est qu’il permet d’identifier rapidement une tendance client du fait de la richesse d’information apportée par l’effet de groupe. Il s’utilise en amont de l’innovation. Il permet de faire exprimer des attentes latentes et de réorienter un concept pour coller d’avantage aux attentes des clients. Après une séance d’à peu près une heure et demie, le faciliteur et l’observateur réaliseront un débriefing à chaud et rédigeront un rapport de synthèse complet. A noter qu’il est possible de recourir à un organisme tiers pour organiser le focus group si l’entreprise n’a pas les moyens de l’organiser elle-même.
Comme vous le voyez les méthodes de créativité… ne manquent pas elles-mêmes de créativité et d‘imagination pour nous aider à mobiliser nos ressources créatives.