Dans cet article, nous allons examiner un aspect surprenant du mécanisme de la pensée : Aussi paradoxal que cela soit : nous ne croyons pas à ce que nous pensons être vrai (ce qui serait logique), mais nous pensons que ce qui est juste est ce que nous croyons être vrai (ce qui est parfaitement irrationnel !). Mais c’est ainsi, c’est le mécanisme ordinaire de la pensée insuffisamment conscientisée que de fonctionner dans le sens irrationnel et non pertinent, tout en ayant l’impression inverse, bien entendu. Donc de façon tout-à-fait irrationnelle, mais très cohérente à nos erreurs d’appréciation, et sans nous en rendre compte, nous ne sommes pas du tout objectifs, pas du tout scientifiques, dans notre approche du quotidien. Nous sommes donc complètement subjectifs : le mécanisme de la pensée passe son temps à nous confirmer ce à quoi nous croyons. Cet article explique comment retrouver de l’objectivité et comment un accompagnement comme le coaching peut aider à dépasser les contradictions du mécanisme de la pensée.
Sommaire
Mécanisme de la pensée
Ce mécanisme de la pensée est très étrange, toute notre expérience est interprétée par nos pensées qui elles-mêmes nous confirment nos croyances (qui sont des postulats non démontrés). Notre mental fonctionne ainsi : il structure nos perceptions en fonction de pensées que l’on croit vraies (on appelle cela des croyances, qui ne sont pas spécialement religieuses ou métaphysiques, ce sont juste des pensées qui sont crues comme étant plus vraies que d’autres, et qui peuvent porter sur n’importe quel sujet). Nos comportements sont sur déterminés par nos croyances, c’est-à-dire par des pensées auxquelles on croit. Si je crois que je ne mérite pas quelque chose (être heureux, vivre en paix, réussir, etc… tout ce que vous voudrez), mes comportements seront influencés par cette croyance et viendront la confirmer.
La pensée automatique (à distinguer de la réflexion profonde, beaucoup plus rare) est un processus compulsif et tyrannique, qui nous maintient dans un état d’agitation intérieure permanente, que l’on ne trouve « normal » que parce qu’on s’est habitué à cette « folie douce »… Le mécanisme de la pensée automatique n’invente jamais rien : il n’est qu’un processus mécanique de reproduction de schémas déjà connus. Pour inventer, il faut dépasser la mémoire et la pensée ordinaire, qui en découle. Il faut accéder à la conscience, au-delà de la pensée, pour puiser dans nos ressources profondes (quitte à organiser ensuite nos trouvailles avec la pensée habituelle, pour les mettre en forme, et pouvoir alors les communiquer avec le mental si besoin). La pensée automatique est une sorte de système d’interprétation du réel, que l’on finit pour prendre à tort pour le réel lui-même (Le mécanisme de la pensée ordinaire ne fait que reconstruire une trame logique en fonction des repères du passé, qu’il superpose à la réalité pour pouvoir la décoder plus rapidement). Ainsi, ce que nous prenons pour la réalité n’est qu’une représentation que le cerveau plaque sur le réel, pour mieux contrôler les situations extérieures. Ceci est très efficace et pratique pour toutes les situations ordinaires (attraper une bouteille d’eau, tourner le volant d’une voiture, mettre ses chaussures, etc…). Mais dès qu’il s’agit de dépasser le poids des habitudes pour explorer l’inconnu et faire face à la nouveauté, le mécanisme de la pensée est non seulement inefficace, mais il est même encombrant. Il faut donc savoir aller au-delà de la pensée, pour accéder directement à l’expérience, en s’exonérant du mécanisme de la pensée compulsive. Il s’agit en quelque sorte de savoir changer de perspective, pour se soustraire à la fascination exercée par la pensée sur notre conscience… La conscience, c’est nous-même finalement, notre vrai « moi ». Elle, est en amont et au-delà des pensées. Elle contient les pensées, mais n’est pas elle-même une pensée. Un peu comme les images sur un écran de télé :
- l’écran (la conscience) n’est pas fait d’images (les pensées). La preuve c’est que lorsque vous éteignez la télé, les images ont disparu mais l’écran est toujours là.
- mais les images ne peuvent qu’emprunter la consistance de l’écran pour se matérialiser devant nos yeux. Projetez les programmes télé dans le vide, sans écran pour revoir la projection de lumière, vous ne pourrez voir aucune image. Sans la conscience, « personne » pour être conscient des pensées, donc pas de pensées perçues par vous … (image empruntée à Rupert Spira, qui explique cela avec une clarté et une précision de chirurgien qui me laisse admiratif)
Autrement dit, la matière première de notre système de pensée est la conscience. Les pensées émanent de la conscience, et se développent au sein de la conscience, laquelle est fixe et sous-jacente aux mouvements des pensées… La pensée est un processus adaptatif, qui permet d’organiser des réponses complexes pour faire face rapidement à des situations difficiles. C’est entre autres, cette faculté qui nous distingue des autres animaux. (Je dis « entre autres », parce qu’en amont de la pensée rationnelle, il y a encore une autre faculté encore plus spécifique à l’être humain, qui est justement la conscience de soi, et qui n’est pas une pensée, comme nous l’indiquions au début de ce paragraphe). Les scientifiques ont repéré que nos émotions sont directement déclenchées, face au danger, sans avoir besoin de recourir à la pensée rationnelle. Toutefois, à force d’entretenir certaines pensées, certaines émotions deviennent chroniques et finissent par se déclencher de façon automatique et inappropriée (voir notre article : « les deux sortes de souffrance« ). Extrait de notre ebook sur le coaching de l’énergie (pour le télécharger gratuitement :
Voici un exemple de demande de coaching
« En ce moment, je suis déçue par ma boite, il n’y a plus l’enthousiasme d’avant, les gens semblent résignés, ils râlent par derrière, mais n’osent pas dire les choses par devant, et ne font rien pour que cela change. Il faut admettre aussi que lorsque les choses sont dites, il n’y a pas non plus les réactions attendues de la part de la direction. Donc les malaises continuent de s’installer et de se développer. Comme on est bien payé et qu’il faut bien travailler quelque part, et aussi parce qu’on aime notre boulot, nos collègues et notre boite, on reste et on continue… Du coup, ça s’éternise, et je me retrouve, surement pas la seule dans ce cas, à avoir l’impression de donner beaucoup, beaucoup trop, et ne pas recevoir suffisamment en retour… je me surprends à réagir en mode plaintif, comme si ce que je demandais était perdu d’avance. Je me rends compte que cette posture n’est pas bonne, ne me ressemble pas et ne me convient pas. Je voudrais en changer !
Cette demande illustre bien trois choses essentielles :
- le mécanisme de la pensée ordinaire, qui voit les choses, en fonction du filtre mental qui se surimpose sur la réalité pour la déformer, afin de confirmer ses croyances de départ (« rien ne va plus, je suis déçue, la direction ne fait rien pour y remédier »)
- une lucidité, qui tranche avec les répétitions du mécanisme de la pensée (« je me surprends à réagir en mode plaintif ») : la personne fait preuve de maturité émotionnelle et d’une certaine réflexivité, pour être ainsi suffisamment détachée du mécanisme de la pensée, et le voir à l’oeuvre, au lieu d’être complètement prise par lui.
- l’intention de s’émanciper du mécanisme de la pensée (« je me rends compte qu’il s’agit d’une posture, et qu’elle n’est pas bonne, je voudrais en changer ») : le « je » qui se rend compte de la supercherie interne et voudrait changer n’est pas le même que celui qui projette sa déception et s’afflige que la direction participe du problème endémique. On pourrait dire qu’il y a deux parties en soi : celle qui pense sans cesse, et tisse un réseau d’émotions comme une coque infernale autour de soi, et celle qui voit clair dans ce jeu néfaste et voudrait s’en émanciper sans pourvoir y parvenir sans aide extérieure.
La question pratique est donc de savoir comment s’extraire de la pensée automatique pour se hisser par dessus et voir comment elle nous entraîne (dans des émotions négatives dans le cas de ce coaching). Les émotions sont produites par le corps, sous l’impulsion des pensées. Ce sont les pensées qu’il faut rectifier, dès qu’une émotion négative ou une sensation d’inconfort survient. Deux choix s’offrent à nous :
- soit je peux intervenir sur les circonstances extérieures et j’agis concrètement pour remédier au problème (Exemple : un bruit me gène dans la rue, je me lève et je ferme la fenêtre)
- soit je n’ai pas de pouvoir d’action sur les circonstances qui me gênent. Alors, je dois modifier ma façon de penser (Exemple, si le bruit d’un moteur me gène, je dois revenir délibérément à une orientation positive, à déporter mes pensées vers des objets qui me réjouissent au lieu de rester focalisé sur la gène occasionnée).
Des trucs simples et puissants pour gagner du temps, mieux vous organiser, et être plus efficace. Un coaching pour vous aider à vous les approprier et les mettre en oeuvre avec succès. C'est pas difficile et ça change la vie !
Prendre contactUtiliser positivement le mécanisme de la pensée
Voici un truc tout simple pour mettre à votre profit positivement le mécanisme de la pensée : Au lieu de vous abîmer dans les sensations de frustration liées aux critiques que vous ressentez à l’égard des défauts des autres, placez délibérément votre attention sur leurs qualités. Le fait de vous centrer sur le positif va vous faire changer d’humeur et va contribuer à changer votre regard sur la personne. Ses défauts vous sembleront moins pénibles, plus légers, parfois presque sympathique. Si vous n’y arrivez pas avec une personne qui vous agace trop, choisissez une autre personne, une personne que vous aimez, que vous estimez, que vous respectez, que vous admirez. Repérez ses qualités, voyez comment elles se manifestent, quelles conséquences positives elles ont. Considérez tout cela chez cette personne, car pendant que vous ferez cela, votre pensée sera focalisée sur ce positif que vous aimez, et vous serez en train d’en acquérir une partie, par mimétisme. Vous serez en train de favoriser des connexions nouvelles entre vos neurones. Quand vous contemplez la beauté, vous devenez plus beau, quand vous assistez à des manifestations d’amour, vous vous sentez ému parce que vous ressentez l’amour. Vous êtes en quelque sorte sur un même diapason vibratoire que ce qui vous touche. Vous entrez en état d’amour, alors même qu’apparemment vous n’êtes pas concerné, même s’il ne s’agit que d’un roman, d’un film ou d’une scène dans la rue (qui ne vous implique donc pas directement. Par exemple de jeunes amoureux s’embrassent tendrement sur un banc public). A l’inverse, il ne faut pas laisser la négativité nous ronger, nous « vampiriser » en se nourrissant de nous. Quand vous observez quelque chose que vous détestez, cela attise le dégoût, le jugement, le rejet, et la haine qui a envie de ressentir ces émotions et les sensations associées dans le corps ? Qui ne préfèrerait pas accueillir en soi la paix, l’amour et la joie ? Les délicieuses sensations liées à l’euphorie, liées à la tranquillité, liées à la compassion et la bonté se déclenchent lorsque nous sommes en situation d’apprécier positivement notre environnement. Admirez toujours quelque chose : si vous êtes mélomane, écoutez de la musique, si vous appréciez la peinture, la cuisine ou la nature, allez dans les musées, les bons restaurants ou vous promener en forêt. Sachez ce que vous aimez, ce qui vous fait vous sentir bien, et allez-y à fond. Devenez des passionnés de ce que vous aimez, vous serez alors comme des amoureux de la vie, en perpétuel état d’amour et de gratitude. Vous vous sentirez de mieux en mieux relié à votre environnement : un poisson rouge dans un aquarium, un arbre, un oiseau dans cet arbre, vous sembleront familiers et vous leur offrirez un regard amical, quelques mots peut-être même, comme une bénédiction qui sort de vous spontanément : un « merci », un « je t’aime »… (voir : « spiritualité pratique« ). Vous serez ainsi de plus en plus spacieux, disponible à l’état de présence, et de moins en moins accessible à la contrariété.
Cesser d’alimenter les problèmes
Il n’y a rien à faire, à proprement parler, pour résoudre un problème causé par le mécanisme de la pensée, si ce n’est de cesser de croire en son importance, cesser de s’y « localiser », cesser de se prendre pour un personnage aux prises avec ce problème. Au contraire, voyez clairement qu’il s’agit d’une restriction inappropriée, d’une contraction inutile de vous-même, qui vous fait donc souffrir pour rien (Imaginez un géant qui souffrirait de se prendre pour un nain : ne souffrirait-il pas pour rien ?) Les problèmes ne viennent pas des évènements, ils viennent de la pensée, qui les transforme en problèmes. La pensée adore ça : c’est comme ça qu’elle s’occupe et parvient à détourner toute votre énergie (voir les insomnies, quand les pensées tournent dans la tête et que l’heure passe tandis qu’on est ainsi tenu à distance du sommeil réparateur tant espéré). En fait, il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des évènements :
- Des évènements extérieurs (des situations, des actes, des faits)
- et des évènements intérieurs (des pensées, des émotions, des sensations).
La solution aux souffrances causées par le mécanisme de la pensée, consiste donc à voir qu’il s’agit d’un artifice, à voir que nous ne sommes pas ces pensées à propos des problèmes, et à cesser de les entretenir. Il y a un moyen simple pour cela, c’est de redescendre de la tête, pour s’installer dans le corps.
Se centrer dans le corps
Pour cela, il faut déplacer l’attention de la tête vers les sensations corporelles, en commençant par le bas du corps, les racines (pieds, jambes, bassin, ventre). C’est cela que je propose parfois à mes clients en coaching, quand il faut les aider à désinvestir un état de négativité dont ils ne parviennent pas à se départir tout seuls. Dans le cas de la séance que je citais en début de cet article, nous n’avons pas listé longuement tous les problèmes de cette institution, tout ce qui se dégrade et désolait ma cliente, à commencer par l’inertie de sa hiérarchie. Cela n’aurait servi qu’à l’enfoncer dans ses ancrages négatifs, dont il aurait été ensuite plus difficile de la faire sortir. Au lieu de cela, je lui ai très vite proposé de se détendre et d’être attentive à ses sensations corporelles, tandis que je lui soumettais une reformulation de sa situation. Je lui demandais de m’interrompre quand elle sentirait quelque chose de spécial, un malaise localisé quelque part dans son corps. Dès qu’elle a ressenti l’émergence de ce malaise (par exemple un noeud à l’estomac) nous l’avons exploré ensemble, de l’intérieur, tout en respirant. Sécurisée par l’accompagnement, la cliente plonge dans la sensation, tout en étant attentive à sa respiration. Il ne faut en général que quelques minutes pour dissoudre la sensation de malaise. Vous savez l’attention ne reste jamais très longtemps fixée sur quoi que ce soit. Et nous avons ainsi scanné le corps, tandis que nous comparions les émotions de frustration ressenties à l’évocation des points clés du problème, avec celles ressenties face aux éléments qui constitueraient une situation plus satisfaisante. Cela a permis à la cliente de nourrir un état intérieur plus positif et agréable, en se décollant des ressentis négatifs dont elle ne parvenait pas à s’extraire toute seule, rien qu’avec sa tête. Ensuite, dans ce nouvel état intérieur beaucoup plus confortable, la cliente qui se sentait soulagée et confiante, a pu envisager de petites choses à faire elle-même, non seulement pour changer un peu la situation extérieure, mais surtout pour continuer à changer son propre regard sur la situation. Cette descente dans le corps est un formidable raccourci pour se dégager du problème et s’ouvrir aux solutions. Voici un exemple de ce que l’on peut vivre en se plongeant dans les sensations corporelles :
D’abord, vous percevez une zone en particulier de vote corps, celle qui vient en premier. Ensuite vous descendez plus bas, pour prendre un deuxième appui. Et entre ces deux appuis de votre attention, vous laissez les sensations se diffuser, changer de forme, s’évaporer en quelque sorte. D’autres sensations prennent la place des précédentes, et des pensées émergent. Voyez-les, mais restez bien en appui avec les sensations corporelles. Respirez, ou plutôt : observez la respiration, accueillez grâce à elle une sensation corporelle globale, comme un champ d’attention ouvert qui part du corps et s’élargit à l’espace des perceptions tout entier, sans se localiser dans le pied ou dans le bras. Dans cet état d’attention global au corps qui respire, sans votre intervention volontaire, vous êtes centré. Et là, l’énergie vitale afflue, parce qu’elle cesse d’être bloquée par les pensées qui vous tiennent en exil de la source d’énergie que vous êtes en arrière plan de votre conscience localisée.
Coaching pour explorer l’espace solutions
La douleur fait partie de la vie, au même titre que la naissance, la croissance, la réussite, mais aussi la vieillesse, la maladie, la perte et la mort. En revanche la souffrance psychologique liée au refus de cette réalité (la diversité et le changement) et la tentative inconsciente de s’y soustraire, en voulant vainement fixer les expériences de plaisir pour ne vivre qu’elles, sont des options dont on pourrait faire l’économie. Tant qu’on a peur de disparaître, il y a forcément souffrance, car la souffrance est précisément une réaction émotionnelle face à la remise en question. Pour dépasser cette peur, nous travaillons directement à partir des ressentis du corps Comprendre est insuffisant : comprendre le mécanisme de la pensée est insuffisant pour se dégager de ses effets (de ses méfaits : la déformation de la réalité et la souffrance que cela induit). En coaching, le coach fait sans cesse avec son client des allers et retours entre la périphérie et le centre de lui-même :
- A l’avant de soi-même, pour capter des informations en provenance du client, pour entendre son cadre de référence : comment il s’enferme à l’intérieur de l’espace problèmes, à quelles pensées il s’accroche pour créer le problème qu’il veut résoudre (et dont il souffre, justement à cause de cela !)
- A l’arrière de soi-même, pour laisser émerger les « réponses » destinées au client, formulées souvent sous forme de questions.
C’est ainsi qu’il entraîne son client à explorer ses deux plans de conscience :
- sa pensée ordinaire qui confirme ses croyances, ses fameuses croyances inconscientes qui surdéterminent ses expériences..
- et sa conscience de fond, en arrière plan des pensées toxiques de surface
Apprenant ainsi à ne plus s’identifier exclusivement au contenu de ses pensées, le client reprend une forme de maîtrise sur ses émotions, regagne un état de lucidité accentuée, et voit des solutions là où il ne pensait pas à regarder. C’est souvent suffisant pour résoudre des problèmes complexes.
Pourquoi tous ces articles sur le même thème ?
Arrêter de penser, Effort ou énergie ?, Stopper le mental, Démasquer l’imposture de la personnalité, 20 biais cognitifs, etc… Mais tout simplement parce que le mécanisme de la pensée est à l’origine des problèmes ! (voir aussi cet article : le système de pensée est à l’origine de vos souffrances. Nous y expliquons encore d’une autre manière encore comment le mécanisme de la pensée crée les difficultés dont vous vous plaignez). En fait, tous les obstacles que vous rencontrez et qui vous font souffrir parce que vous n’arrivez pas à les surmonter, viennent du mécanisme de la pensée, qui produit sans cesse des pensées toxiques, dont vous n’êtes pas conscient (…et moi non plus !) La solution pour s’exonérer de l’effet d’inertie du mécanisme de la pensée est courageuse et singulière (différente pour chacun dans sa forme de cheminement pour accéder à sa vérité). Elle consiste à se voir, très honnêtement, à constater nos compromissions, nos biais cognitifs, à voir le dessous de nos prétendus amours, à voir le vide qui sous-tend nos carrières dérisoires et nos projets de loisirs (qui ne visent souvent qu’à nous distraire, nous étourdir, pour oublier le vide et l’absurde). Nous ne sommes que fuite et faux-semblants, y compris quand on se raconte qu’on est très attaché à l’authenticité et à l’honnêteté. Justement, cet attachement à ces valeurs, marque peut-être un effort désespéré de s’y accrocher par l’extérieur, tandis qu’on sent bien qu’à l’intérieur : on se ment à soi-même, on est infidèle à soi-même, en ne s’aimant pas soi-même. Mais au lieu de voir cela, on se dit que c’est la vie, qu’on n’y peut rien et on évite soigneusement de se poser des questions, en décrétant un peu trop vite, qu’elles n’ont pas de réponse. Pourtant, bien au contraire, se poser des questions sur soi-même et son fonctionnement est la seule manière de s’en sortir. Les réponses nous rassurent un instant et puis elles passent. Mais les questions nous creusent, elles nous mettent en contact avec le vide de nos vies factices. C’est ingrat, mais x’est une immense opportunité, c’est le seul chemin pour accéder à la plénitude de la vie que nous sommes.