Une crise manifeste toujours un passage entre deux états. C’est un processus naturel, incontournable, dont la durée est relativement incompressible (Voir l’article : Traverser une crise personnelle).
D’ailleurs, le mot crise, vient du grec ancien « Krisis » qui signifie « décision ». La crise est donc un moment de choix et de décision. Cela n’a rien de catastrophique !
Il est donc inutile de vouloir contourner la crise. La seule option est de traverser la crise, tranquillement, sans état d’âme particulier.
Mettre un pied l’un devant l’autre, en agissant au jour le jour, sans se raconter d’histoires psychologiques à propos de la crise (du genre : « ouhlala, c’est très grave », « aie, aie, aie, ça fait très mal ! » etc…)
Paradoxalement, ne pas chercher à sortir de la crise, est finalement la meilleure façon de sortir de la crise rapidement.
A Retenir
- La crise est un passage inexorable et crucial, un moment de choix et de décision.
- Traverser la crise sans chercher à fuir est le moyen le plus rapide d’en sortir.
- Les crises sont des opportunités de transformation personnelle et professionnelle.
- La communication ouverte et sincère est essentielle pour gérer la crise efficacement.
- Face aux crises, privilégiez l’action quotidienne et la présence attentive.
Plutôt que de vouloir à tout prix sortir de la crise : osez plutôt y entrer !
Pour traverser la crise en équipe, il faut que vous la traversiez vous-même. Pour accepter vous-même de la traverser, il faut que vous acceptiez d’y rentrer… C’est-à-dire : accepter de vous remettre en question et de vous laisser transformer par la crise ! Alors, les équipes vous suivront, par effet d’entraînement (comme par osmose)… C’est comme cela que vous dépasserez les 4 formes de résistance au changement, qui se manifestent en temps de crise :
- L’inertie, forme de résistance larvée, exprimée par du « non-dit », et où la procrastination des « résistants » est leur arme principale
- L’argumentation, qui donne lieu a des discussions et à des justifications sans fin, qui consomment de l’énergie pour ne rien produire avec
- Le sabotage, parfois passif, par lequel on essaie de démontrer l’ineptie du changement
- La révolte, par laquelle on agit contre le changement
La crise n’est pas un problème
Nous avons vu que le mot crise ne signifie pas « catastrophe », eh bien figurez-vous que le mot « problème » ne signifie pas « difficulté ou obstacle », mais simplement : « ce qui est devant nous », qui « s’offre à notre regard ». C’est nous qui faisons de le crise une catastrophe et du problème un obstacle. On voudrait « sortir de la crise », parce qu’elle est réputée inconfortable. En tant que période de transition, elle se caractérise par 4 éléments difficiles à vivre :
- Pression du temps : délais courts, urgence, stress
- Pression du résultat : perte de contrôle, sentiment d’impuissance, risques d’erreur, décisions entravées
- Confusion : informations peu fiables, perte de repères
- Tensions relationnelles : manifestations émotionnelles fortes
Mais, à y regarder de plus près, la crise n’est ni pire ni meilleure que l’instant d’avant ou celui d’après, c’est juste un passage à vivre, qu’il n’y a même pas besoin de qualifier.
- Oui, les crises sont des moments clés de la croissance et de l’évolution.
- Oui les points de repère basculent et les habitudes sont bousculées
- … et alors ?
La crise n’est un problème que si on en fait un problème, sinon c’est un instant à vivre et c’est tout. La crise est même un instant riche de potentiels et d’opportunités… Mais pour les « saisir », encore faut-il être disponible, et ne pas s’être laissé prendre par le pseudo « problème ».
Dès lors que l’on voit les choses ainsi, il n’y a plus à tenter de rejeter ce qui est là, ni à espérer que les choses s’arrangent, puisqu’elles sont déjà très bien comme elles sont. La vie est plus légère, dès lors qu’on se contente de la vivre, au lieu de l’interpréter pour essayer de manipuler la réalité, et essayer de faire que ce qui est ne soit pas, ou soit autrement !
Dès lors, on peut la vivre avec une totale présence, une attention ouverte et accueillante, qui permet de répondre aux situations avec la plus grande efficacité….
- Tout changement s’inscrit sur un fond d’immobilité, comme des vagues à la surface d’une mer, toujours calme en profondeur
- La pleine conscience englobe les phénomènes (bruit et mouvement) dans un espace plus vaste, silencieux et immobile…

Sous les vagues de surface, le calme des profondeurs…
- Un exemple d’entreprise qui rebondit sur la crise
- Management de crise
Tenter de sortir de la crise…
- D’abord, on nie la crise.
- Ensuite, on se révolte contre le changement, qu’on trouve injuste
- Après, on essaie de marchander avec la situation, pour tenter de trouver un compromis
- Enfin, on intègre qu’il n’y aura aucun retour en arrière, aucune concession, et on tombe dans une forme de dépression, d’abattement, de tristesse, qui dure… un certain temps, relativement incompressible !
- Seulement après tout cela, on se rétablit avec un nouvel équilibre, dans une nouvelle joie de vivre (éventuellement un peu mélancolique, quand on comprend que la roue a tourné… et tournera encore !)
Quelle que soit la nature de la crise, vous n’y pouvez rien : crise économique, conflits, crise sociale, etc… Du coup, il n’est pas utile de perdre sa quiétude (s’inquiéter). Mais d’un autre côté, il n’est pas utile non plus d’être passif, défaitiste, et de se renfermer dans sa coquille. En situation de crise, les gens se replient sur eux-mêmes : quoi qu’on leur dise, ils le vivent mal, alors on a peur de leur faire peur, on se dit qu’on doit filtrer la pression, on hésite à aller vers eux… Du coup les gens se sentent abandonnés et paniquent d’autant plus ! Au contraire, il faut communiquer :
- Communiquez, sur communiquez, méta communiquez !
- Soyez présents sur le terrain
- Faites des points d’avancement à focus très court
- Restez factuels
- Privilégiez une parole vraie, ayez du courage managérial (voir notre article « osez des relations authentiques« )
- Affirmez votre confiance, dîtes quand vous ne savez pas, exprimez vos émotions (gérer ses émotions)
Pour profiter pleinement d’une crise, il suffit de se lever le matin et d’aller au travail, en se concentrant à chaque pas… exactement comme tous les jours ! Sauf que tous les jours, on s’endort un peu parfois, à cause de la monotonie. Tandis que la crise nous fouette et nous réveille. Du coup, il est plus facile de rester vigilant et de progresser !
L’important, c’est le chemin
« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas… » – Lao Tseu
- A la limite, le départ, l’arrivée et le chemin ne font qu’un !
- L’art de réussir consisterait-il à visualiser une INTENTION, puis à concentrer son ATTENTION sur chaque pas ? Car chaque instant est le moment présent, c’est donc toujours « maintenant » que tout se joue ! Qu’est-ce que la centration résultat ? La concentration sur chaque pas, car le résultat c’est maintenant, toujours ! Jamais plus tard…
- Ne pas s’échapper dans les agitations mentales, rester dans l’expérience directe du terrain, moment présent après moment présent…
FAQ sur la Crise : Comprendre et Traverser le Passage Inévitable
Réponses aux questions fréquentes pour transformer la crise en opportunité de croissance
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Qu’est-ce qu’une crise et pourquoi est-elle considérée comme un passage naturel ?
Une crise marque un passage d’un état à un autre et représente un moment de décision, comme le suggère son étymologie grecque « Krisis ». Plutôt qu’une catastrophe, elle est une étape inévitable et porteuse d’opportunités.
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Pourquoi ne pas chercher à contourner ou à fuir la crise ?
Essayer d’éviter la crise revient à ignorer le processus naturel de transformation qu’elle induit. La meilleure approche est de la traverser sereinement, en vivant chaque étape au jour le jour sans dramatiser, afin de transformer cette étape en levier de changement.
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Comment aborder le passage de la crise en équipe ?
Pour guider efficacement une équipe, il faut d’abord accepter personnellement de traverser la crise en se remettant en question. Cette démarche personnelle d’ouverture au changement entraîne l’équipe par effet d’osmose, renforçant ainsi la cohésion et la résilience collective.
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Quelles sont les formes de résistance au changement courantes en temps de crise ?
Les résistances se manifestent principalement sous quatre formes : l’inertie (le non-dit et la procrastination), l’argumentation interminable, le sabotage (souvent passif) et la révolte contre le changement. Reconnaître ces réponses aide à mieux les surmonter.
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Pourquoi la crise n’est-elle pas forcément un problème ou une catastrophe ?
La crise est un moment de transition, non une catastrophe. Le problème se construit seulement lorsque nous y mettons un jugement négatif. En adoptant une vision ouverte, on peut transformer la crise en un instant riche de potentiels et d’opportunités, tout en la considérant simplement comme un passage nécessaire.
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Quelles actions concrètes adopter pour gérer une crise efficacement ?
Il est essentiel de rester présent et de communiquer de manière transparente. Cela comprend : communiquer régulièrement et factuellement, être sur le terrain, établir des points d’avancement à court terme, affirmer sa confiance en l’équipe, et exprimer ouvertement ses émotions pour éviter de sombrer dans la passivité.
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Comment gérer ses émotions lors d’une crise pour ne pas sombrer dans la dépression ?
Pour éviter l’abattement, il faut éviter de dramatiser la situation et se concentrer sur l’instant présent. Une communication authentique, faire preuve de courage managérial, et adopter la pleine conscience permettent de stabiliser ses émotions et de recommencer à chaque étape avec un équilibre renouvelé.
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Quel est l’importance de vivre le moment présent dans la gestion d’une crise ?
Concentrer son attention sur le présent permet d’aborder chaque pas avec clarté et efficacité. Cela aide à éviter les agitations psychologiques et les inquiétudes liées à un futur incertain, garantissant ainsi une gestion du changement plus harmonieuse et proactive.