Une jeune fille témoigne de son ardeur à se libérer des conditionnements de l’école. Cela me plaît. A l’instar de l’esprit impertinent et provocateur du coaching, les idées proposées dans son texte ci-dessous sont subversives : enfin des lycéens s’éveillent au changement et envisagent de se mobiliser pour changer le système qui les accable.
Zoé Barbé est une lycéenne qui exprime ci-après à la fois son immense frustration sur l’éducation telle qu’elle lui est imposée aujourd’hui, mais aussi son rêve magnifique d’améliorer le système éducatif dont elle souffre. Vous trouverez l’intégralité de son propos sur le site The Conversation France. Je vous en livre ici quelques extraits, en regard desquels vous trouverez mes commentaires.
A Retenir
- Zoé Barbé critique le système éducatif pour étouffer créativité et liberté intellectuelle.
- Ses excellentes notes soulignent l’absurdité d’évaluer l’apprentissage par la mémorisation.
- Elle rêve de réformer l’éducation avec un réseau de rêveurs déterminés.
- Proposer des cours immersifs et ludiques sur divers sujets pour des solutions innovantes.
- Le coaching prône le choix individuel et l’inventivité pour un monde en renouveau.
Se libérer des conditionnements
« Depuis l’âge de 13 ans, l’école a perdu tout sens à mes yeux. Je l’ai toujours vue comme une boîte sombre. Une boîte dans laquelle vous devez rentrer, peu importe les conséquences, même si vous devez renoncer à tout ce que vous aimez.
(…)
Quel est le but de l’école si elle ne nous permet pas d’explorer, d’exprimer notre créativité et d’élargir notre esprit et notre cœur ?
Je suis en train de mourir intellectuellement à l’école. Ce qui peut sembler assez ironique quand vous voyez mes moyennes et mes premiers résultats au Bac de Français (20/20 à l’écrit et 18/20 à l’oral) et de Sciences (20/20). Pour ce système, mes notes montrent mon « intelligence ». Mais ces chiffres sont tout simplement une façon de montrer ma capacité à ingurgiter des chapitres entiers de cours et de le recopier sur une copie. Cela ne signifie pas que ce cours m’ait appris quelque chose. Cela signifie simplement que je suis capable d’agir comme un perroquet sans poser de questions. »
Je suis de tout coeur avec l’analyse du vécu de cette jeune fille (que j’ai ressenti comme elle à son âge). Pour avoir de bonnes notes en classe, il faut trois conditions, qui n’ont que très peu à voir avec le développement de l’intelligence et l’appétit d’apprendre :
- avoir ingurgité des informations, du savoir mort (qui sert surtout à encombrer la mémoire)
- s’être mécanisé à certaines formes de traitement des informations (présenter des idées, répéter une certaine forme de raisonnement, dont on vous fait croire que c’est la meilleure, voire la seule qui existe !)
- avoir eu la capacité de se soumettre à un système coercitif et en partie absurde, qui voudrait :
- enseigner au lieu d’aider à découvrir,
- conseiller les autres au lieu de se remettre en question soi-même,
- ingérer au lieu de respecter
- prendre au charge au lieu d’apprendre à devenir autonome
Comme le dit Albert Jacquart (voir notre article sur l’anti-conformisme) : Le système des grandes écoles ne fait que sélectionner les plus conformes : or on a besoin d’un monde qui va se renouveler… Et plus on est conformiste, plus on est dangereux ! »
Changer le monde
« Nous sommes ceux qui vont changer le monde si vous ne nous tuez avant. Nous sommes des rêveurs, des voyageurs et les bâtisseurs de l’avenir.
Je vais consacrer ma vie à changer l’éducation, peu importe les obstacles. Cet objectif ne pourra être atteint qu’à l’aide d’un magnifique réseau de rêveurs déterminés et prêts à être les artisans du changement. Et rien ne me rendrait plus heureuse que de partager ce rêve avec des personnes ayant la même mentalité.
(…)
Nous voulons créer une connaissance globale et prendre conscience des problèmes, des solutions et des défis posés par l’éducation dans le monde. Élargir notre compréhension des sociétés afin de créer de meilleures solutions (…)
Nous avons besoin de rassembler une multitude de voix différentes, d’entendre les diverses revendications et besoins. Nous devons comprendre les cultures, les langues, les approches et la façon dont la connaissance est considérée et transmise.
Et quelle meilleure façon d’atteindre cet objectif que de chercher l’aide d’adolescents et les jeunes ?
Pourquoi ne pas leur donner l’occasion d’en apprendre plus sur eux-mêmes et la diversité des sujets que nous pouvons étudier ? Plus important encore, pourquoi ne pas leur donner la possibilité de tenir la clé de leur avenir ? Amusons-nous !
De ce fait, nous ne voulons pas que les élèves aient une expérience « normale » du lycée. Nous ne voulons pas que cette école d’été soit une réplique exacte du système que nous voulons changer. Au lieu d’être assis sur une chaise toute la journée à écouter des leçons interminables, amusons-nous !
S’amuser, c’est prendre la vie avec légèreté.
Mais il ne faut pas confondre cette « légèreté » pour un manque de sérieux, de puissance ou de consistance ! On n’a pas affaire ici avec les propos naïfs d’une gamine qui préfèrerait s’amuser plutôt que de travailler ! Il s’agit au contraire d’une personne responsable, qui voudrait apprendre et travailler, mais intelligemment et sans se compromettre. Elle réalise qu’il lui faut d’abord se libérer des conditionnements que voudraient lui imposer ses professeurs.
Se libérer des conditionnements
Mais tout le monde doit en passer par là, même dans un monde parfait (et le nôtre ne l’est évidemment pas). Il faut toujours se libérer des conditionnements de l’instant d’avant, qui que l’on soit, à chaque instant. C’est aussi simple que ça…
La pression de conformité sociale est incontournable, mais tout en se soumettant aux règles et autres lois nécessaires à la vie en communauté, il est également impératif de s’individualiser, et de s’extraire de l’emprise de conditionnements collectifs, pour enfin être soi, sans faire de tort à personne mais en honorant notre vocation.
Comment s’émanciper de l’emprise des conditionnements ?
Se libérer de ses conditionnements est un processus profond qui permet de se dégager des schémas de pensée, des croyances et des comportements qui ont été acquis au fil du temps et qui ne nous servent plus. Cela nécessite une prise de conscience, un travail sur soi et, souvent, de l’accompagnement.
Voici quelques étapes clés pour entamer ce processus de libération :
1️⃣ Prendre conscience de ses conditionnements
La première étape consiste à reconnaître que l’on est conditionné. Nos croyances, nos peurs, et nos comportements sont souvent hérités de notre environnement familial, social, ou culturel. Cela peut être lié à :
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Les croyances limitantes : « Je ne suis pas assez bon pour réussir », « Les autres sont toujours meilleurs que moi ».
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Les schémas comportementaux : Réactions automatiques face à certaines situations (comme la fuite face à un conflit).
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Les valeurs héritées : Ce qui a été appris par l’éducation, la culture, ou la société, et qui nous empêche parfois de voir les choses différemment.
Prenez un moment pour observer votre comportement et vos réactions dans différentes situations de la vie quotidienne. Essayez de noter les moments où vous sentez que vous agissez par automatisme ou sous influence de certaines croyances.
2️⃣ Analyser les origines de ces conditionnements
Une fois que vous avez identifié certains conditionnements, demandez-vous d’où ils proviennent.
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D’où viennent ces croyances ? Est-ce de votre famille, de vos expériences passées, ou de votre environnement culturel ?
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Pourquoi continuez-vous à adopter ces comportements ? Est-ce que cela vous protège d’une peur ou d’une blessure passée ?
Par exemple, si vous avez toujours eu peur de l’échec à cause d’une expérience scolaire ou d’une pression familiale, cette peur peut avoir dicté vos choix par la suite.
3️⃣ Changer sa perception et ses croyances
Une fois le conditionnement identifié, il est important de remettre en question la validité de ces croyances. Vous pouvez vous poser des questions comme :
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Est-ce que cette croyance est toujours valable pour moi aujourd’hui ?
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Cette pensée me soutient-elle dans mes objectifs de vie ?
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Quelle est l’expérience contraire à cette croyance qui pourrait démontrer qu’elle n’est pas vraie ?
La reformulation des croyances : Par exemple, si vous croyez « Je ne suis pas capable de réussir », vous pouvez reformuler cette pensée en : « Je peux réussir si je persévère et apprends de mes erreurs ».
4️⃣ Pratiquer la pleine conscience (Mindfulness)
La pratique de la pleine conscience permet de développer une conscience plus claire de vos pensées, émotions et réactions. Cela vous aide à observer vos conditionnements sans jugement et à prendre du recul par rapport à eux.
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Méditation : Pratiquer la méditation quotidienne permet de calmer l’esprit, de se détacher de ses pensées et de mieux comprendre ses mécanismes intérieurs.
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Observer sans réagir : Dans des situations de stress ou de réaction automatique, prenez un instant pour respirer et observer vos pensées, sans vous laisser emporter. Cela vous permet de choisir une réponse plus consciente et libérée de vos conditionnements.
5️⃣ Changer ses comportements progressivement
Se libérer des conditionnements passe aussi par un changement concret dans vos comportements. Cela implique :
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Sortir de sa zone de confort : Expérimenter de nouvelles façons d’agir, même si elles vous semblent inconfortables au départ. Par exemple, si vous avez toujours évité les conflits, vous pouvez commencer à vous entraîner à les gérer de manière constructive.
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Fixer des intentions nouvelles : Remplacez un comportement conditionné par une action alignée avec votre véritable volonté. Si vous êtes conditionné à dire « oui » à tout, commencez à dire « non » de manière bienveillante lorsque c’est nécessaire pour vous.
6️⃣ Se faire accompagner
Il est souvent difficile de se libérer seul de ses conditionnements. Travailler avec un coach, un psychothérapeute, ou un mentor peut être un excellent moyen de pratiquer l’introspection et d’explorer des solutions concrètes pour modifier vos croyances et comportements. Ces professionnels vous aideront à :
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Mettre en lumière vos conditionnements cachés.
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Travailler sur les émotions et peurs liées à ces conditionnements.
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Trouver des stratégies pour les dépasser et faire évoluer votre mindset.
7️⃣ Faire preuve de patience et de bienveillance envers soi-même
Se libérer de ses conditionnements ne se fait pas en un jour. Ce processus demande du temps, de la patience et beaucoup de bienveillance envers soi-même. Soyez indulgent avec vous-même et acceptez que chaque petit pas compte dans cette transformation.
Un voyage intérieur vers la liberté
Se libérer de ses conditionnements, c’est avant tout un chemin d’auto-découverte et d’évolution personnelle. Cela implique une remise en question continue et une volonté de se réinventer. En prenant conscience de vos croyances et comportements limitants, en changeant progressivement vos perceptions et vos actions, vous pouvez vivre une vie plus libre et alignée avec vos valeurs profondes.
Le coaching, une aide précieuse, pour se libérer du poids des habitudes inconscientes
La libération d’années de conditionnements s’inscrit dans le temps :
- Il y a des prises de consciences abruptes, qui font voir clair soudainement,
- et puis il y a des périodes longues de distillation goutte à goutte, de digestion lente…
Se libérer des conditionnements est un travail à la fois :
- instantané parfois pour voir clair en soi,
- et toujours long pour intégrer la vision et s’émanciper du poids des habitudes.
Et il faudra donc certainement un peu de temps pour secouer l’éducation nationale et se libérer des conditionnements qu’elle inflige à nos enfants.
Mais apparemment, cela bouge de plus en plus, c’est bon signe.
Inventer ses propres solutions
« Les étudiants pourront assister à de nouveaux cours tels que la psychologie, la géopolitique, la sociologie, la communication, l’astronomie, le codage, la criminologie, l’architecture, la santé, le journalisme, le droit et beaucoup plus.
Là encore, nous ne voulons pas qu’ils apprennent d’une manière traditionnelle. Ainsi, pourquoi ne pas mettre la connaissance au service de la résolution de problèmes ? Au lieu d’apprendre les solutions d’hier sans expliquer leur contexte, nous allons engager les élèves à résoudre les problèmes d’aujourd’hui à leur manière. Ils pourraient, par exemple, choisir un défi à aborder et à résoudre.
Ces défis pourraient être locaux (les lumières de rues ne fonctionnent pas), nationaux (la marginalisation des banlieues) ou internationaux (pollution de l’air en Chine). Ils auront alors plusieurs options de cours qu’ils pourront suivre pour proposer une solution à ces défis. Nous pouvons également leur permettre de concevoir leur propre défi, après l’approbation des responsables du camp. Le choix leur appartient… »
Chacun est profondément responsable de soi
Le coaching est très aligné avec cette vision de ce « choix qui appartient au client ». En coaching, nous avons bien que c’est au client de concevoir ses propres « défis » (pour reprendre les termes de Zoé), de choisir parmi les options qui s’offrent à lui, et d’inventer des solutions nouvelles au lieu de reproduire le passé, sans cesse !
La vie est changement et nouveauté totale, à chaque instant.
Rien n’est semblable à rien. Tout est toujours complètement nouveau, en fait. Et dans ce sens, je trouve que l’esprit du coaching est vraiment à la pointe de la vague de la nouveauté dont a besoin le monde pour se renouveler et se libérer des conditionnements. Non pas que tout le monde devienne coach (il ne resterait plus de clients :-), ni que tout le monde se fasse coacher, mais que chacun se réveille et se prenne en mains, individuellement, au sein d’un système qui favorise cette responsabilisation individuelle.
En ce sens le coaching procède d’un esprit à la fois très solidaire, très social, fraternel même, et en même temps ultra libéral…
Quel jeu de contrastes ! Ne trouvez-vous pas que sous les décombres d’une société qui s’effondre, nous vivons une époque de renouveau formidable ?
- Si vous êtes un manager, un coaching individuel peut vous aider à aller de l’avant en vous libérant du poids des habitudes.
- Si vous êtes coach, vous gagnerez beaucoup d’impact dans vos coachings, grâce à une supervision systémique, qui vous aidera à vous libérer de plus en plus du poids de vos croyances limitantes.
L’apport d’une bonne supervision de coach
Pour cultiver avec moi cet état d’esprit du coaching, prenez contact pour une supervision de coach, individuelle sur mesure. Evidemment, vous y travaillerez d’abord sur le cas de vos clients, sur votre posture et vos pratiques de coach, mais aussi sur votre développement personnel, c’est-à- dire la manière dont vous déconstruisez votre faux self, cet égo qui n’est que l’illusion d’un « moi » séparé du grand Tout. Cette illusion a la peau dure, car même après des années de médiation et de pratiques diverses, il reste des mémoires dans la cellule physique qui continuer de déclencher des réflexes grégaires.
Dépasser l’emprise de l’ego
Heureusement, il arrive un moment, où on passe un cap, dans notre cheminement intérieur. Non pas que l’ego soit forcément dissout totalement, mais il est réellement « vu » et donc en partie désamorcé dans ses effets. C’est un peu comme une poule à qui on aurait coupé la tête et qui courrait encore dans la basse cour quelques instants (pardon pour l’image, mais c’est ce que cela m’inspire… En fait, c’est drôle à vivre 🙂 : l’ego continue à jouer sa partition (mais moins fort et moins souvent, tandis qu’il est vu et considéré affectueusement). Cela dit ce n’est plus ce qui détermine nos choix et nos réponses, même s’il se témoigne toujours par l’amorce d’une réaction.
Dépasser l’ego en coaching est nécessaire, pour puiser en nous-même, à la source du miroir que l’on se propose d’offrir à nos clients.
FAQ - Libération et Renouveau dans l'Éducation
Questions fréquentes sur les idées subversives et l'esprit du coaching à l'œuvre dans l'article
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Que signifie se libérer des conditionnements dans le contexte de cet article ?
Se libérer des conditionnements consiste à remettre en question le système éducatif traditionnel, qui impose une forme d’apprentissage par la mémorisation et la conformité. L’article invite à dépasser ces schémas pour favoriser la créativité, l’autonomie et une véritable exploration des connaissances.
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Quels reproches l’article adresse-t-il au système éducatif actuel ?
L’article critique une éducation qui privilégie l’ingurgitation d’informations, des enseignements mécanisés et une conformité qui étouffe la curiosité. Il met en lumière l’aspect coercitif du système, où les notes reflètent plus la capacité à se conformer qu’à apprendre et à explorer son potentiel créatif.
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Comment l’esprit du coaching s’intègre-t-il dans ce propos sur l’éducation ?
L’esprit du coaching, qualifié d’impertinent et provocateur, est utilisé ici pour encourager l’individu à inventer ses propres défis et solutions. Il s’agit d’adopter une approche active et responsabilisante, qui permet de se libérer des modèles imposés et de construire une connaissance en phase avec la réalité d’aujourd’hui.
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Que veut dire « changer le monde » selon la jeune fille évoquée dans l’article ?
Pour elle, changer le monde implique une prise de conscience collective et individuelle, en allant au-delà des conventions scolaires. C’est une invitation aux jeunes à devenir des acteurs du changement, à questionner l’ordre établi et à construire un avenir où l’éducation et la société évoluent ensemble vers plus d’innovation et de liberté.
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Pourquoi proposer des cours non traditionnels comme la psychologie, le codage ou l’architecture ?
L’idée est de créer une pédagogie adaptée aux défis contemporains. Plutôt que d’apprendre passivement des solutions du passé, ces cours visent à engager les étudiants dans la résolution de problèmes actuels et à leur permettre de choisir et d’inventer des solutions qui ont du sens dans le monde d’aujourd’hui.