Comment inspirer le dépassement et faire de tout une opportunité ? Dans cet article, nous verrons deux des qualités d’être qui font un grand leader :
- Se sentir inspiré par les idées nouvelles et cultiver un enthousiasme communicatif
- Oser être soi-même, et rayonner vers les autres pour les aider à se développer
Un manager n’a pas à faire du « bouche à bouche » à son équipe pour lui transmettre son souffle (comme si elle en manquait par elle-même), mais plutôt à créer les conditions pour que son propre souffle la traverse naturellement. Et veiller aussi à ce qu’elle se connecte bien avec son environnement pour profiter des opportunités qu’il offre.
Inspirer le dépassement
Quand une équipe se sent progresser et réussir, quelque chose de « magique » semble se mettre en place qui oriente fortement vers la réussite. Comment parvenir à déclencher cette dynamique positive ?
- Viser des cibles désirables, qui donnent du sens à l’action.
- Donner du souffle en créant volontairement des boucles de réussite.
- Adopter une position basse pour mieux libérer les énergies.
- Entraîner l’enthousiasme des autres, en démontrant le sien.
- Manager les rythmes, pour entretenir le « souffle »…
Pour qu’une équipe soit entrainée vers l’avant, un manager doit donc réunir plusieurs conditions de réussite, en faisant en sorte que son équipe :
- Connaisse et comprenne le « sens » afin de pouvoir garder son cap
- Visualise le résultat final
- Identifie des points d’étape désirables et remporte des victoires intermédiaires encourageantes
- Se sente accompagnée par son manager et stimulée par l’enthousiasme qu’il transmet
- Optimise son rythme
1 – Savoir fixer un objectif stimulant
Pour qu’une équipe aille de l’avant, il lui faut un objectif stimulant. Comment challenger votre équipe, en trouvant la bonne formulation de cet objectif stimulant, qui va l’inciter à se dépasser, à prendre du plaisir, à gagner en performance et en estime de soi, collective et individuelle ? Ce point, aussi banal qu’il puisse paraître, n’est finalement pas évident à mettre en œuvre et nous vérifions souvent dans nos interventions que, si tous nos clients se fixent des objectifs, beaucoup d’entre eux gagneraient à les préparer et les présenter avec plus de minutie.
- Un objectif formulé produit donc un effet d’attraction plus intense. (Voir : « la loi d’attraction expliquée simplement« )
- A l’inverse, un objectif non formulé est susceptible d’entrer en conflit avec les objectifs qui l’ont été… ce qui représente évidemment une perte d’efficience.
- Un objectif implicitement sous-entendu, ne provoque qu’un effet … implicite. Il risque de n’être pas perçu ou d’être interprété de manière aléatoire.
Objectif spécifique et précis
- Spécifique, car une cible trop généraliste concentre mal l’énergie vers elle.
- Précis, pour indiquer une cible très claire, qu’on ne peut pas perdre de vue, et sur laquelle se concentrer. En se focalisant dessus, les dispersions sont bannies et les priorités se hiérarchisent plus évidemment.
Ojectif désirable et ambitieux
- Désirable, car c’est le meilleur moyen de mobiliser l’équipe. Il faut pour cela réfléchir aux leviers de mobilisation qui sont autant collectifs qu’individuels. Un bon objectif « parlera » à l’équipe, mais il devra également « parler » à chacune des personnes la composant. C’est l’une des raisons qui impose de parfaitement connaître les qualités et les ressorts individuels de tous les équipiers (voir chapitre à ce sujet).
- Ambitieux, parce qu’il crée une tension dynamique, en surlignant l’écart entre maintenant (qui n’est pas satisfaisant) et plus tard (quand la situation désirée sera établie). L’objectif ambitieux produit de la frustration tout de suite au profit d’un élan vers un mieux espéré. Un bon objectif induit le dépassement de difficultés réelles, il doit donner envie et aussi un peu le vertige, sinon autant ne pas s’en fixer et se contenter de mettre un pas l’un devant l’autre et se laisser porter par le chemin.Attention cependant : quand la formulation d’un objectif amène à trop se concentrer sur le manque immédiat, au détriment du chemin et du plaisir à le parcourir, il focalise l’attention de façon contre productive sur ce qui retient en arrière. Ainsi, quand l’objectif, crée plus de frustration que d’action, quand il empêche d’être bien tout de suite au profit d’un lendemain hypothétiquement meilleur, alors c’est lui qui devient le problème. La solution : réajustez l’objectif, le problème cessera tout de suite … ! (Voir : « atteindre un objectif »)
Objectif réaliste qui dépend de l’équipe
- S’il n’est pas réaliste, il décourage par avance et rend immobile.
- Si le progrès impliqué par l’objectif ne dépend pas de l’équipe, alors l’objectif n’est plus porteur de dépassement, mais d’angoisse et d’inertie, créant des doubles contraintes parfois intenables.
Objectif mesurable et échéancé
- Pour pouvoir évaluer périodiquement l’avancement de façon objective et pour permettre de déterminer à partir de quand se fixer un nouvel objectif …
- …Rien de pire qu’un objectif subjectif que l’équipe et son manager risqueraient d’évaluer différemment. Si votre équipe pense avoir atteint l’objectif fixé et que vous ne partagez pas ce point de vue, la démobilisation risque d’être forte, par effet boomerang.
Voir aussi : Elaborer votre vision en équipe
Inspirer le dépassement : exemple d’application pratique
Suite à un changement imprévu du contexte qui remet en cause jusqu’à son objet, une société se retrouve tout à la fois en panne de cap et de vent. Les dirigeants, déstabilisés et incapables dans un premier de déterminer avec précision les conséquences de ce bouleversement ne savent pas comment ni sur quoi communiquer. En l’absence de sens, les collaborateurs, pourtant globalement fidèles et attachés à leur entreprise, s’affolent et certains partent dès les premières semaines. Quant aux autres, ils passent plus de temps à commenter l’absence de nouvelles et à spéculer sur l’avenir qu’à se focaliser sur ce qui peut être sauvé. S’en suit une période de désorganisation, de démobilisation, de tensions. Au bout de quelques mois, alors que le contexte reste toujours aussi incertain, l’équipe dirigeante décide de remplacer la ligne d’horizon à moyen terme, devenue trop floue, par une vision pragmatique à court terme. Pour ce faire, elle s’appuie tout d’abord sur un inventaire précis de ses marges de manœuvre et se recentre sur les fondamentaux des métiers de chacun. Un séminaire en mode forum est alors organisé. En introduction, elle communique avec beaucoup plus de transparence sur ce qu’elle sait et ne sait pas, sur ce qu’elle peut et ne peut pas et finalement sur ce qu’elle propose comme ligne directrice pour les 6 prochains mois. Puis, paradoxalement dans un contexte où beaucoup d’énergie est consacrée à commenter les évènements, elle organise « proprement » une vraie prise de parole. En petit groupe, chacun est invité à donner son avis sur la situation actuelle, en allant jusqu’au bout de ce qui doit être dit. Des synthèses courageuses sont remontées en séances plénières. Passée cette première phase libératrice, chaque équipe est sollicitée pour réfléchir à ce que pourrait être sa feuille de route les 6 mois à venir, en toute responsabilité :
- Que pensent-ils pouvoir faire en toute autonomie, indépendamment de l’évolution non maitrisable du contexte ?
- En quoi cette période d’incertitude peut-elle se révéler être une opportunité pour eux ?
- Et surtout, comment ont-ils envie de se faire plaisir, dès demain ?
- Bref, de quoi seront-ils fiers dans 6 mois ?
Chacun vient présenter aux autres ses conclusions et ses engagements. Puis des groupes transverses débattent de la cohérence globale de ces feuilles de route, arbitrent, ajustent, et élaborent le projet final qui est validé par la Direction en fin de séminaire. Tous repartent plus légers et surtout en visualisant plus nettement la ligne d’arrivée et les challenges intermédiaires. Une telle démarche a permis de redonner de la fierté, du sentiment d’appartenance, du plaisir au travail quotidien et ainsi, de dégager la roue de l’ornière pour relancer la voiture sur un chemin, certes toujours risqué et plein d’imprévus.
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En savoir plusExemples de questions pour inspirer le dépassement
- Si tu étais déjà en fin d’année prochaine et que tu en faisais un bilan hyper positif, après de grandes réussites à tous points de vue, lesquelles parmi ces réalisations exceptionnelles te rendrait le plus fier ?
- A quoi verra-t-on que ton objectif sera atteint ?
- Et si tu faisais à ta manière, comment t’y prendrais-tu avec ton style propre pour atteindre ton objectif ?
- Imagines toi sur la ligne d’arrivée, que vois-tu de différent de maintenant ?
- Comment vas-tu prendre appui sur cet échec, pour te fixer un nouvel objectif, compte tenu des enseignements de l’expérience qui t’on rendu plus compétent ?
- Quels progrès souhaites-tu réaliser encore le mois prochain ?
- Quelles compétences nouvelles aimerais-tu acquérir maintenant ?
Faire de tout une opportunité !
La vie est elle une succession de problèmes à résoudre ou bien une série d’opportunités à saisir ? C’est un choix de chaque instant…
- Organiser des échanges résolument tournés vers les solutions, plutôt que de nourrir les problèmes en leur accordant de l’importance. Plus on s’intéresse au problème, plus on le nourrit, plus on s’y enfonce, moins on peut en sortir. au contraire, il faut nourrir les solutions. IL faut cesser de ressasser ce qu’on ne veut pas pour se tourner délibérément vers ce qu’on voudrait à la place. C’est une question d’hygiène mentale (voir à ce sujet le processus de pivot)
- Cultiver la chance, en la considérant comme une compétence à développer, qui consiste à rebondir avec optimisme sur les difficultés pour trouver des solutions innovantes.
- Communiquer ainsi son optimisme avec enthousiasme pour dynamiser son équipe, en utilisant toutes les situations comme des opportunités pour faire levier et progresser.
- Pratiquer la gratitude comme attitude stratégique pour s’ouvrir à la joie de travailler et l’inspiration créative… Remercier serait-il une meilleure stratégie que d’exiger toujours plus ? (voir à ce sujet la pratique consistant à tenir un journal de gratitude)
S’il est intéressant de travailler notre propre regard, pour considérer d’abord l’aspect positif de toute situation (les progrès, les points forts et les potentiels), nous vous proposons maintenant d’aller encore plus loin dans la positivité, en vous tournant davantage vers l’action : comment agir de façon positive avec l’environnement, prendre appui et faire levier sur les situations qui se présentent pour progresser toujours davantage. C’est une forme d’optimisme qui stimule la joie de vivre et la créativité… Ainsi, plutôt que de considérer la vie comme un problème à résoudre, l’approche de notre formation leadership positif propose de se concentrer sur le présent comme une opportunité à saisir. Dès lors, puisque toute situation (même une difficulté) est vécue comme une opportunité, on ne perd pas de temps à encaisser des déceptions et à attendre des conditions plus favorables : on part du principe que c’est toujours la vie qui nous sourit, et que la situation présente est un appui sur lequel il faut faire levier. Toute la question est de savoir alors comment l’exploiter. Ce n’est plus qu’une question de créativité, pour trouver le moyen de tirer le meilleur parti des conditions actuelles et rebondir ainsi de manière intelligente et tonique. (voir « retrouver l’inspiration » et retrouver sa créativité »)
Faut-il préférer le problème ou la solution ?
Présenté comme cela, la réponse pourrait paraitre évidente, mais paradoxalement ce n’est pas si facile que ça de choisir la solution, parce que les managers sont entrainés à créer de la valeur en solutionnant les problèmes. Leur fonds de commerce, ce sont donc justement les erreurs qu’ils détectent et corrigent, les écarts qu’ils rectifient, les problèmes qu’ils résolvent…Et c’est hélas bien dommageable, parce que s’intéresser aux problèmes les attire, et analyser leurs causes leur confère de l’importance. Alors même que ce qui est vraiment intéressant pour tous : ce sont évidemment les solutions (mieux que les problèmes et leurs causes) ! Voir à ce sujet : « orientation solutions » Ne serait-ce qu’en considérant nos problèmes comme des défis (plutôt que de se laisser tourmenter ou accabler par eux), nous commencerions à opérer un léger changement dans notre manière de les considérer. Nous deviendrions aussitôt bien plus performants pour les résoudre, en leur donnant délibérément un sens positif, qui nous permettrait d’en redevenir acteur, au lieu de les subir dans une certaine impuissance. Comme dans un précédent article sur le regard positif, on objectera peut-être que pour trouver de bonnes solutions, il faut déjà bien comprendre le problème, repérer les bonnes causes pour pouvoir les traiter en profondeur. Notre propos n’est pas d’entrer dans un débat méthodologique et encore moins philosophique. Et nous ne voulons pas davantage mettre dos à dos l’approche problème et l’approche solution, qui ne sont en fait que les deux facettes d’une même pièce de monnaie. Pour nous, elles sont complémentaires, et il ne faut donc pas privilégier le problème au détriment de la solution, comme c’est trop souvent le cas. Osons deux constats volontairement « impertinents », qui permettent de prendre du recul par rapport à la croyance que pour bien vivre le présent, il faudrait d’abord avoir anticipé le pire pour s’en mettre à l’abri (orientation problème) …
- Les gens qui n’ont jamais eu d’accident de voiture, sont-ils des personnes qui avaient d’abord envisagé toutes les imprudences à ne pas commettre ? Ou bien est-ce que ce sont simplement des gens qui sont spontanément prudents et attentifs à leur environnement ?
- Les bébés qui apprennent à marcher, tombent souvent et se font rarement mal…Qui les a mis en garde sur toutes les erreurs à ne pas commettre pour éviter les mauvaises chutes ?
Le pire n’est jamais exclu ? Le meilleur non plus… Et d’ailleurs, comme chacun le sait : personne n’est jamais non plus totalement à l’abri de la réussite ! D’une manière générale, il est intéressant pour soi-même de regarder délibérément les progrès que les difficultés ont permis de faire, comment cela s’est passé, comment s’améliorer encore une prochaine fois,… et éventuellement même : « qui remercier pour tout cela ? ». Il paraît qu’il n’y a pas de réussite sans un puissant réseau de soutien : vos familles, vos amis, vos voisins, vos collègues, tous ont contribué à votre réussite… et même ceux qui ont parfois joué un rôle d’opposants !
Faire le choix de la gratitude
Il ne s’agit pas tant de chercher à remercier « quelqu’un » pour quelque chose (comme à l’inverse on pourrait chercher à punir un coupable pour une faute), que de cultiver en soi un état d’appréciation et de reconnaissance « gratuit », sans objet. Pourquoi ? Simplement parce que c’est le meilleur choix stratégique ! Vous serez reconnaissant envers tout ce que vous voudrez, selon votre inspiration : envers quelqu’un, envers vous-même, envers la vie, la nature ou Dieu Lui-même ! Il s’agirait presque de prendre prétexte de tout pour ressentir en soi le sentiment de gratitude, qui provoque un état d’ouverture très fécond et propice à la créativité. En remerciant les autres plutôt qu’en leur demandant toujours davantage, on obtient finalement plus… En effet si, quand on lui donne satisfaction, un manager en profite immédiatement pour en demander plus, les collaborateurs se méfieront la prochaine fois et craindront à juste titre une prochaine exigence. Tandis que s’il remercie, il encourage ses collaborateurs à faire plus de ce qui leur a valu cette gratification, et ces derniers s’empresseront plus volontiers d’en faire davantage pour mériter le prochain signe de reconnaissance. Sans aller jusqu’à toujours « remercier » même quand cela ne va pas, ne faudrait-il pas chercher le côté positif de toute situation y compris quand celle-ci est difficile, en comprenant qu’il y aura bien moyen d’en faire une opportunité, pour peu qu’on s’y emploie activement ?
En conclusion
Considérer l’instant présent comme une opportunité, quels qu’en soient ses contenus, avec un regard fondamentalement optimiste et reconnaissant, est là encore une décision personnelle, qui risque de transformer votre management (et bien d’autres aspects de votre vie), “indépendamment” du fait que les circonstances extérieures seront toujours ce qu’elles sont. D’ailleurs, en poussant jusqu’au bout cette logique, et si vous décidiez une fois pour toutes que ces circonstances « extérieures » soient finalement toujours la meilleure des choses qui puisse vous arriver…?
- Voir les situations difficiles comme une contrainte est facile, c’est ordinaire.
- En revanche, les voir comme une opportunité est un art. C’est celui du management… peut-être même celui du leadership !
Cela demande de la vigilance, de l’entraînement, de la conscience de soi ! C’est un métier, un beau métier… le vôtre, si vous le souhaitez !
Exemple d’application pratique :
Remplacer les « Post-mortem » par des « Ad-vitam » Certaines équipes ont l’habitude d’analyser leurs échecs, pour en tirer les enseignements. Cela part d’une bonne intention (ne plus commettre les mêmes erreurs), mais cela focalise l’attention sur le problème et ses causes. Et si au lieu d’analyser les échecs, elles analysaient avec soin leurs réussites, elles capitaliseraient sur leurs forces, modéliseraient leurs meilleurs tours de main, et mutualiseraient leurs bonnes pratiques de façon beaucoup plus efficace…et agréable ! Si, malgré tout, l’équipe souhaitait rebondir sur un échec, elle ferait mieux alors de chercher de quelles opportunités cet échec est porteur, que d’analyser des causes de fautes et de chercher des coupables…
Exemples de questions pour inspirer le dépassement et voir les opportunités
- Comment et en quoi cette personne difficile va-t-elle vous permettre de grandir ?
- De quoi cette crise est-elle une opportunité ? Comment peux-tu tirer parti de ce revers de situation ?
- Comment vas-tu choisir de transformer cette contrainte objective en réelle opportunité pour toi ?
- Comment évoluerait votre management, si vous décidiez de considérer chaque situation comme une opportunité ? Certains prétendent que sans difficulté la vie n’aurait pas autant de saveur… c’est d’autant plus vrai si ces difficultés sont utilisées comme des opportunités pour apprendre de nouvelles choses et développer plus de créativité.
- Si votre patron vous était davantage reconnaissant, en quoi cela vous stimulerait-il davantage ? Et vous, vis-à-vis de vos N-1 ?
- Qui faudrait-il remercier pour tout ce travail ? Combien de votre temps serait-il utile de consacrer chaque semaine à des encouragements et des remerciements ?
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