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La supervision est un pilier de la posture professionnelle du coach. Elle garantit à la fois hauteur de vue, alignement éthique et développement continu. Mais tous les superviseurs ne se valent pas, et toutes les formes de supervision n’ont pas la même portée. Si vous êtes coach et que vous voulez travailler en profondeur, la supervision systémique peut être un levier de transformation puissant. À condition de bien choisir la personne qui vous accompagnera.
Voici 6 questions fondamentales à vous poser pour choisir un superviseur systémique aligné avec votre pratique, vos besoins et vos ambitions.
A Retenir
- La supervision systémique vise transformation profonde et posture éthique, au-delà du simple débrief technique.
- Le choix du superviseur systémique doit s’appuyer sur son expérience, sa formation continue et son alignement éthique.
- La relation superviseur-supervisé est un véritable laboratoire d’apprentissage, favorisant accueil et challenge.
- Un bon superviseur systémique travaille avec le visible et l’invisible, sans tomber dans l’ésotérisme.
- La supervision systémique aide le coach à penser autrement et à adopter une posture réflexive et autonome.
- Il s’agit d’un espace privilégié pour questionner son implication, ses automatismes et son impact dans la relation d’accompagnement.
Est-ce que ce superviseur maîtrise vraiment l’approche systémique ?
Le mot « systémique » est à la mode, mais tout le monde ne le pratique pas de manière rigoureuse. Un superviseur systémique compétent ne se contente pas d’ajouter un regard global : il sait lire les dynamiques complexes, décoder les loyautés invisibles, repérer les effets de polarité et de circularité dans vos accompagnements.
Ce qu’il doit savoir faire :
- Vous aider à voir au-delà du client (ou de l’équipe)
- Vous questionner sur les systèmes imbriqués : culture, histoire, climat émotionnel
- Vous faire travailler sur la résonance entre le système accompagné et vous-même
Se forme-t-il lui-même en continu à la supervision et à la systémique ?
Un bon superviseur n’est pas un ex-coach en semi-retraite. C’est un professionnel vivant, supervisé lui-même, et en évolution continue. Il ou elle doit avoir :
- Une expérience réelle du coaching systémique, pas seulement de l’individuel
- Une posture d’humilité et de recherche, jamais de surplomb
Astuce : demandez-lui qui le supervise et comment il continue à travailler sur sa posture.
Quelle place donne-t-il à la relation dans le processus ?
En supervision systémique, la relation superviseur-supervisé est en elle-même un laboratoire. Tout ce qui s’y joue est une matière d’apprentissage. La posture du superviseur est donc essentielle :
- Vous sentez-vous accueilli·e ET challengé·e ?
- Est-il capable de s’ajuster à votre rythme tout en maintenant un cadre clair ?
- Ose-t-il vous faire travailler sur les “angles morts relationnels” sans glisser vers la thérapie ou le conseil ?
Un bon superviseur systémique sait créer un espace décalé mais sécurisé, où la transformation peut advenir.
Est-ce qu’il supervise votre posture… ou seulement vos outils ?
Beaucoup de superviseurs se concentrent sur les techniques, les modèles, les déroulés de séance. Ce n’est pas inutile, mais ce n’est pas suffisant. La supervision systémique va plus loin : elle vous amène à explorer ce qui, en vous, entre en jeu dans l’accompagnement.
Par exemple :
- Quelle est votre place dans le système du client ?
- À quoi réagissez-vous inconsciemment dans une équipe ?
- Quelle est la nature de votre impact au-delà des mots ?
C’est un lieu de déconstruction, de maturation, d’émergence. Pas une simple “révision de copies”.
Est-il capable de travailler avec l’invisible, sans devenir ésotérique ?
L’approche systémique implique une capacité à travailler avec le non-dit, le flou, le symbolique. Cela peut inclure des pratiques telles que les constellations systémiques, le travail avec les figures, la mise en espace.
Mais attention : l’objectif n’est pas d’en faire un spectacle. Le superviseur systémique reste ancré dans le réel, mais ose explorer les signaux faibles, les résonances, les méta-niveaux de conscience.
C’est ce qui permet d’aborder des sujets comme :
- La répétition de scénarios dans votre pratique
- Les loyautés inconscientes à des figures d’autorité
- Les résistances systémiques à certaines transformations
Vous sentez-vous autorisé·e à penser autrement ?
C’est sans doute le critère le plus subjectif… et le plus puissant. Un bon superviseur systémique ne vous apprend pas quoi penser. Il vous autorise à penser plus loin, autrement, dans une logique de complexité. Il vous aide à :
- Suspendre vos automatismes
- Regarder vos interventions comme des co-constructions, pas des performances
- Devenir coach ET superviseur de vous-même, dans une posture réflexive durable
C’est dans la supervision que l’on découvre qui l’on est vraiment comme coach.
En conclusion : choisir un superviseur systémique, c’est choisir un miroir intelligent
La supervision systémique est bien plus qu’un espace de “débrief”. C’est un terrain de transformation profonde, qui vous aide à tenir votre posture, à élargir votre regard, à devenir un professionnel du vivant.
Choisissez votre superviseur comme vous choisiriez un partenaire de croissance : exigeant, engagé, lucide et vivant.
Et souvenez-vous :
“Un coach sans supervision systémique, c’est un chef d’orchestre qui n’écoute pas les silences.”
Exemple de supervision systémique avec Paul Devaux
Ce que Véronique n’avait pas vu…
Véronique a 45 ans. Ancienne DRH dans une ETI industrielle, elle est coach professionnelle depuis bientôt huit ans. Elle intervient auprès de dirigeants, de managers, parfois d’équipes projet. Son style est clair, structuré, chaleureux. Elle inspire confiance. Elle rassure.
Et pourtant, ce matin-là, en supervision avec Paul Devaux, quelque chose de nouveau pour elle va se produire pendant la séance.
Elle pose son cas avec calme : une équipe de direction récemment fusionnée, tensions feutrées, manque d’alignement stratégique. Elle explique son intervention méthodiquement, avec application, avec un ton presque de routine, comme si tout cela était classique et sur des rails : cadrage précis, entretiens individuels, trois ateliers collectifs avec des dynamiques intéressantes… mais un sentiment diffus d’avoir “tapé à côté”. Le client ne témoigne pas d’enthousiasme, comme s’il se laissait faire, presque par habitude…
Paul ne dit rien pendant les premières minutes. Il l’écoute. Intensément. Puis, prenant le contre-pied de la monotonie qu’il perçoit dans l relation de Véronique et de son client, il lui demande simplement :
« Et toi, Véronique, qu’est-ce qui t’a le plus surprise pendant cette mission ? »
Elle sourit : « Rien de spécial. Peut-être juste cette sensation de travailler plus dur que les clients. »
Silence. Paul laisse l’espace ouvert. Il n’enchaîne pas. Il attend.
Un espace relationnel vivant et subtil
Véronique est à l’aise avec le silence. Mais pas tant que ça avec celui-ci. Elle regarde Paul. Il la regarde, sans froncer les sourcils, sans jugement, mais avec ce regard franc, droit, presque nu. Elle sent qu’il ne veut pas « la relancer ». Il l’invite à descendre plus profond en elle-même, pour creuser encore sa réflexion.
« Je crois… que je me suis efforcée de faire tenir ensemble des gens qui n’ont pas envie d’être ensemble », dit-elle enfin.
Paul hoche doucement la tête. Il ne la félicite pas. Il ne l’analyse pas. Il laisse la phrase résonner. Puis, lentement :
« Tu sens que c’est ton système qui travaillait, ou le leur ? »
Elle fronce les sourcils. Et c’est là que la supervision commence vraiment…
Le miroir du système
Paul ne va pas vers les outils. Il ne propose pas d’exercice. Il ne demande même pas de déroulé de séance. Il reste à ce niveau flottant, entre le sens et la structure. Il invite Véronique à revenir dans la salle, à imaginer l’équipe, son propre corps dans la pièce, la dynamique d’énergie.
Et elle se voit. En sur-engagement. En maintien. En tentative de collage. (un peu sauveur même, qui porte le système client, avec une intention pour lui)…
« Si tu n’avais pas essayé de les faire tenir ensemble, que se serait-il passé ? » demande Paul, doucement.
Elle rit. Un peu jaune.
« Je crois que ça aurait explosé. Ou implosé. »
« Et ça aurait été grave ? »
…
« Qu’est-ce que cette situation de rupture aurait permis au client de constater ? Et quelles interventions puissantes, sur mesure, et nouvelles cela aurait-il été pour toi l’occasion de tenter ? »
Un travail sur la posture, au-delà des outils
Pendant une heure, ils vont dérouler ce fil invisible : le besoin de Véronique d’être la “colle”, celle qui répare, celle qui fait tenir. Un vieux réflexe de DRH ? Peut-être. Une fidélité à un rôle de pacificatrice ? Sûrement.
Mais surtout, une implication émotionnelle dans un système qui la prenait pour une ressource, sans l’autoriser à intervenir vraiment, sans jouer complètement le jeu de se voir.
Paul ne cherche pas à corriger Véronique. Il ne lui dit pas comment faire. Il l’accompagne dans une lecture plus fine, plus crue, plus nue de ce qui s’est joué. Il l’invite à voir ce que ce système-là venait réveiller en elle.
« Ce que tu as tenté de sauver, c’était leur cohésion… ou ta propre peur de voir une équipe dysfonctionner sans te sentir légitime pour le dire ? »
Elle ne répond pas tout de suite. Mais elle sent que ça tape juste. Pas brutalement. Juste. Juste assez pour créer une brèche.
Une supervision ancrée, éthique, sans surplomb
Paul ne parle jamais de “transfert”, ni de “projection”. Il ne théorise pas. Il accompagne. Il reformule parfois. Il fait sentir les zones de tension. Il pointe sans piquer.
À un moment, Véronique propose une hypothèse sur la directrice commerciale, qu’elle juge “fuyante”. Paul interroge doucement :
« Tu veux dire… fuyante, ou insaisissable pour toi ? »
Là encore, il ne remet pas en cause son analyse. Il lui fait sentir la nuance entre la lecture du système et la projection personnelle. Il ne prend pas le pouvoir, il la redonne à celle qui s’est laissée prendre par le rôle.
Travailler avec le subtil, sans se perdre dans le flou
Dans les dernières minutes, Paul propose à Véronique de matérialiser le système avec des feuilles posées au sol. Rien d’exotique. Juste une mise en espace.
Véronique place les rôles : DG, DAF, DRH, elle-même. Puis elle recule. Elle observe. Et elle se rend compte qu’elle s’était mise… en retrait du cercle. En retrait de son propre pouvoir d’observation.
« Et si tu te plaçais à l’intérieur, mais sans tenir quoi que ce soit ? »
Elle s’exécute. Et ressent immédiatement une tension dans le ventre.
« C’est là que tu veux vraiment être ? »
Elle secoue la tête.
« Alors peut-être que ton prochain défi, ce n’est pas de mieux les accompagner, mais de mieux te positionner. »
Un superviseur qui autorise, mais qui n’enseigne pas
Véronique repart avec une sensation étrange : elle n’a pas “appris” de technique. Mais elle a désappris un automatisme. Elle s’est vue dans le système. Elle a senti ce qu’elle tentait de contrôler, ce qu’elle projetait, ce qu’elle croyait devoir maintenir.
Elle dit en riant : « Je crois que je viens de faire une séance de supervision pour moi, pas pour ma mission. »
Le superviseur sourit. Il ne commente pas (pas besoin).
Elle ajoutera plus tard dans son carnet de bord :
« Paul ne m’a rien dit que je ne savais pas déjà. Il m’a juste autorisée à le regarder. Et ça, c’est le plus grand luxe : avoir quelqu’un qui vous aide à penser par vous-même. Mais plus loin. »
Comme Véronique, vous sentez qu’il est temps de travailler autrement ?
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