On ne peut être pleinement présent quand on est coincé dans sa tête, pris par des bavardages et des agitations mentales, qui dispersent l’attention. Pire que cela, ces pensées parasites nous privent de l’accès direct à la réalité : nous ne la voyons qu’à travers un filtre, celui de nos pensées-émotions qui collent des étiquettes sur les situations et les expériences (bon-mauvais, j’aime-j’aime pas, etc…).

Atteint comme tout le monde par cette maladie mentale, consistant à ne jamais s’arrêter de penser, vous n’êtes même plus conscient que « cela pense » tout le temps dans votre tête, vous croyez qu’il s’agit de « vous », et vous ne pouvez pas enrayer ce processus démentiel ordinaire. Quand le client vous parle, vous réagissez silencieusement sans cesse avec votre mental : vous pensez à une question à lui poser, vous cherchez à comprendre, vous faites un lien avec votre propre expérience, cette personne vous fait penser à une autre, ce cas vous en rappelle un autre, etc… Et vous ne cessez de réagir intérieurement, vous bougez , mentalement, émotionnellement, et corporellement. Et malgré vous pendant ce temps, vous n’êtes que partiellement présent, occupé que vous êtes à ces activités dispersantes. Comment dès lors parvenir à stopper le mental et offrir à votre client une écoute complète ? Comment en quelque sorte débrancher le mental ?

Stopper le mental : une priorité

Faire taire le mental et ses agitations incessantes, pour simplement être là, présent dans tout votre être (jusqu’à la conscience de la sensation globale qui se dégage de votre corps), est une condition nécessaire à une relation authentique et une bonne écoute. A défaut de ce calme intérieur, vous serez peut-être de bonne intention, vous serez peut-être de bonne volonté, mais l’impact de votre coaching sera beaucoup plus faible que lorsque vous êtes pleinement vous-même, centré dans l’instant présent, simplement attentif et disponible, sans pensée parasite.

Laisser couler…

Vous ne pouvez cependant pas « penser » à ne pas penser, car ce ne serait qu’une pensée supplémentaire. En revanche vous pouvez cesser d’alimenter l’activité de penser, en étant simplement attentif. Vous ne pouvez pas « vous empêcher de penser », mais vous pouvez délibérément investir votre attention dans l’écoute, l’observation. Faites par exemple pendant quelques instants, tout de suite, l’expérience d’être attentif à votre respiration, il y aura certainement un espace d’au moins quelques secondes sans pensée, mais où vous restez conscient attentif. Vous ne le saurez qu’après, parce que dès que vous caractérisez cet état de Présence sans pensée, vous en émettez une et vous quittez cet état. L’absence de pensée ne signifie pas l’absence de Vous. Au contraire ! Vous n’êtes conscient que lorsque vous ne pensez pas, quand vous pensez, votre attention est détournée, vous êtes en quelque sorte « moins conscient »…

L’écoute de coach pour arrêter le mental

Ce site s’adresse à des coachs, qui ont clairement besoin de savoir débrancher le mental pour passer à une écoute attentive dépourvue de pensées parasites. En coaching, vous êtes payé pour être le plus présent possible à l’instant présent, complètement investi dans la relation, sans pensée ni compréhension, complètement avec l’autre, sans » recul » intellectuel et mental, juste la Présence que vous êtes, pas d’intention, pas de projet, mais une disponibilité fraîche, vierge, renouvelée à chaque instant.

Dans la pratique cet état ne dure pas. Il est entre coupé de pensées, mais si vous ne leur accordez pas d’attention, sans « manoeuvrer » intérieurement pour essayer de les ignorer, sans vouloir stopper le mental (ce qui serait un projet mental de plus, inutile, sans intérêt, une « pièce montée » sans valeur), mais juste rester concentré et présent.

Et peu à peu, les dispersions cessent au profit de l’attention pure. …Et puis vous serez rattrapé par une pensée, une parole, mais en vous replongeant dans l’écoute du corps, de la respiration, de l’espace autour de vous, du silence sous les mots, du vide autour des pensées, l’écoute profonde reviendra, ou plutôt c’est vous qui reviendrez à cet état naturel de disponibilité et de Présence…

Stopper le mental par deux points, qui font trois

Toujours deux points simultanément : l’intérieur et l’extérieur, votre corps et la relation à l’autre, ce qu’il dit et la résonance de ce discours en vous, ce qu’il fait et votre réaction intérieure, etc… Quand vous êtes à cheval entre deux, les pieds sur la frontière, vous apercevez deux choses et vous-même en train de les percevoir : du coup votre conscience est « réflexive » et vous percevez toujours trois éléments (et non pas simplement deux) : la chose externe, son écho à l’intérieur, et « vous-même » conscient de ces deux choses… Dès lors, vous accédez naturellement à cette conscience sphérique globale, dont nous avons déjà parlé (voir cet article : « deux niveaux de conscience en coaching« ). Cela ne veut pas dire que votre mental soit totalement débranché, ni que vos pensées aient totalement cessé, mais que leur nombre est diminué, que leur intensité passe en second plan. Vous êtes simplement attentif, sans vous impliquer dans ces pensées qui, si elles émergent, le font de façon automatique, sans que vous ne leur accordiez d’attention, puisque celle-ci est totalement investie dans le présent de l’écoute et de la relation.

Un coaching pour calmer le mental

Le coaching propose des contre-pieds qui permettent de déstabiliser le mental, avec ses certitudes et ses fixité.  Parfois les clients sont harcelés par des pensées toxiques, dont ils ne parviennent pas à se débarrasser, parce qu’ils n’ont pas décelé leur caractère nuisible.

Ainsi par exemple, à un client qui n’osait pas prendre une décision qui lui faisait peur, j’ai proposé de changer de perspective et d’oser envisager la folie d’être raisonnable, la folie de ne pas prendre cette décision, la folie de privilégier son confort, au lieu de s’exposer à un stress énorme qui le mettrait en panique…

Une certaine logique mentale voulait en effet que cette personne quitte son statut de salarié pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Le mental suggérait de quitter son job actuelle pour se lancer en tant que profession libérale, mais son instinct lui disait au dernier moment de ne pas y aller… Etait-ce de la lâcheté ou de la lucidité ?

En tous cas, le client se sentait très très mal, à cause de la pression mentale qu’il se mettait. Il venait en quelque sorte se réfugier dans notre conversation, espérant peut-être y trouver un peu de répit ou de réconfort.

En tous cas, c’est comme cela que j’ai ressenti sa demande, que j’ai accueillie chaleureusement, en suggérant d’aller à l’encontre de la pression de conformité extérieure pour rester fidèle à son ressenti intérieur : dans le doute, pourquoi ne pas oser la folie d’être raisonnable et prudent !

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Ce n’est pas en se mettant en panique qu’on s’épanouira.

Prendre bien le temps d’observer ses ressentis, au lieu de les éviter en prenant trop tôt des décisions, n’est pas une si mauvaise option.

Qui vous attend avec un chronomètre pour savoir combien de temps vous avez hésité ?

Et si se jeter effectivement dans le vide était une vraie folie ?

Comment le savoir ?

Réponse : en restant tranquillement sur le bord à observer ses ressentis. C’est beaucoup moins facile et beaucoup plus courageux que de se lancer sans réfléchir, sans ressentir, depuis une posture perchée dans sa tête, perdu dans ses pensées, …

Quand elle sera prête, cette personne le saura…

Elle le sentira de l’intérieur, et elle ne se posera même pas la question. Son chemin s’imposera à elle comme une évidence. D’ailleurs dans son cas, c’est ce qui se passe. le refus de sauter dans le vide s’impose en effet : la personne est tétanisée et ne peut plus faire un seul pas de plus en avant vers son projet ! Pourquoi dans ce cas, ne pas rester tranquille… Cela va se décanter tout seul. Faire un pas après l’autre :

“Oui, mais si cette opportunité ne vient pas… n’aurais-je pas tout perdu ?”

1- vous n’aurez perdu que ce qui ne vous convient pas, et dont vous avez ras le bol. Il n’y a donc pas de risque à renoncer à ce dont vous ne voulez plus !

2- Ceci n’est finalement qu’une pensée de plus, visant à vous faire douter. Voyez la pour ce qu’elle est : une pensée, rien de plus. vous n’êtes pas obligée d’y croire… Voici à ce propos un extrait de l’article : l’origine des problèmes)

Les problèmes viennent du mental

Les problèmes que nous rencontrons dans la vie viennent presque toujours de l’activité mentale, laquelle n’est pas pour autant une mauvaise chose, à condition de savoir la canaliser quand c’est nécessaire. La pensée automatique, que je distingue de la réflexion profonde (beaucoup plus rare) est un processus compulsif et tyrannique, qui nous maintient dans un état d’agitation intérieure permanente. On trouve cette sur activité mentale “normale”, parce qu’on ne connaît plus d’autre état que celui-ci  et qu’on s’est habitué à cette “folie douce” : ainsi, quand on voit quelqu’un parler tout seul dans la rue, on se demande s’il n’est pas un peu “dérangé”… et pourtant, à cet instant précis où nous avons cette pensée, il y a une voix dans notre tête, qui ne cesse de tout commenter et de parler tout bas sans arrêt, d cela même manière qu’un fou pense tout haut. A quelques décibels près, c’est exactement lama même chose ! N’est-ce pas une autre forme de démence ordinaire, finalement, au même titre que celle qui fait parler tout seul sans s’en rendre compte ?

Apaiser le mental

Savoir calmer son esprit n’est peut-être pas si difficile qu’il y paraît. Nous sommes nombreux à être en proie à un stress quotidien et permanent. L’idéal serait probablement de s’extirper de ce mal-être qui finit par gâcher l’existence. Compte-tenu des nombreuses complications inhérentes à votre vie professionnelle et personnelle, apprendre à gérer ses émotions et à retrouver une certaine forme de sérénité peut sembler difficile. Pourtant, des techniques simples et éprouvées peuvent vous y aider.

Voir cet article : Techniques pour se calmer

Bavardage mental

Qu’est-ce que le bavardage mental ? Comment rester concentré, sans se disperser dans du bavardage mental ?

Dans les grandes villes, on rencontre parfois des personnes manifestement un peu perdues, qui parlent toutes seules, ou pensent à haute voix tout en marchant…

C’est surprenant, mais si on se met un tant soit peu à l’écoute de ce qui se passe à l’intérieur de soi-même, on sera peut-être surpris également d’entendre notre pensée qui s’exprime comme au travers de notre « voix mentale ».

C’est comme une voix intérieure qui commente sans cesse tout ce que nous vivons.

Une belle économie d’énergie

Les spécialistes de la méditation prétendent qu’on peut parvenir à calmer le mental, jusqu’à faire taire cette voix, qui bavarde sans cesse.

Essayez de rester en silence, ne serait-ce qu’une minute, et comptez le nombre de pensées différentes qui jaillissent en vous. Multipliez ce nombre par le nombre de minutes qu’il y a en une journée et vous réaliserez que sur 12 ou 15 heures de veille, nous émettons des dizaines de milliers de pensées !.

Limiter le nombre de ces pensées, qui sont souvent sans intérêt et parfois très néfastes, représenterait une économie d’énergie colossale et un gain de disponibilité très appréciable…

Faire taire le bavardage mental

Faire complètement taire ce bavardage mental dépasse largement le propos de ce chapitre, dont la seule intention est d’indiquer qu’il serait bon, à minima, de neutraliser autant que faire se peut les émotions induites par ces pensées incessantes, surtout celles qui sont particulièrement « parasites » (il ne va pas y arriver ; je vais être en retard ; mince je suis tellement distrait que j’ai encore oublié mes lunettes ; je suis sûr qu’il n’y aura plus de place, etc…).

Se concentrer sur l’essentiel, se concentrer sur une seule pensée à la fois, fixer celle-ci sur le corps et en particulier la respiration, sont des pratiques très simples et pas du tout exotiques : même un manager d’entreprise (donc une personne « sérieuse ») pourrait en faire l’expérience sans y perdre son âme ! Si ce sujet vous intéresse, nous vous recommandons la lecture d’un très bon livre sur le sujet : « the Inner Game of Work » de Thimothy Gallwey- en cours de réédition en français.

Exemple d’application pratique

Sur une journée, notez combien de fois, vous avez recours à des plaintes, reproches ou justification, même tout petits :

  • Excuse-moi, je suis en retard…  « J’ai eu un problème avec mon ordinateur, que j’ai dû réinitialiser parce que, etc… », ou du genre « il y avait un monde fou dans le métro, et du coup j’ai dû etc… »
  • « Oh ! Zut, le vent a encore fait tomber ce truc ! », ou bien « Mince, j’ai encore mal à la tête ce matin, c’est pénible… », ou encore « Et regarde moi celui-là qui s’arrête en double file, il ne voit pas qu’il gène tout le monde ? », …
  • « Eh, tu pourrais faire un peu plus attention ! », « Je t’attends depuis 10 minutes, tu ne devais pas m’appeler à 17h ? », « Oh, je t’avais demandé de me prévenir quand le programme commençait !…à cause de toi, j’ai raté le début. »

Une journée sans bavardage mental

Si vous y réfléchissez bien, combien d’énergie pourriez-vous économiser en évitant tous ces petits jeux inutiles ? Combien de relations éviteriez-vous d’abîmer, et en particulier celles avec les proches que vous aimez le plus ? Inversement, la gratitude est un exemple de processus positif (voir principe N°3), que l’on peut choisir de nourrir. Est-il plus pertinent ? C’est une question de point de vue. En tous cas, il rend certainement plus heureux, puisqu’il entretient des émotions positives et oriente l’énergie vers plus de satisfaction mutuelle.

Renoncer à exercer du contrôle sur le comportement des autres, accepter qu’ils expriment leurs qualités profondes et s’évertuer à faire de même, est une option beaucoup plus gratifiante et efficiente que de chercher à « manipuler » pour tenter d’influencer…

Ne pas chercher davantage à se conformer à ce qui est supposé plaire aux autres, est un exercice de chaque instant pour rester fidèle à qui nous sommes, chacun individuellement.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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