Méditer c’est « Faire Rien ». Mais au-delà de ça : Qu’est-ce que la méditation ?

Apprécier la saveur de l’être

Une autre façon de dire la même chose, serait de dire que la méditation consiste à apprécier la saveur de l’être, sans rien faire de particulier, si ce n’est se mettre à l’écoute. La pratique de « Faire Rien » vous apportera tellement de bénéfices qu’il y des milliers de livres qui traitent de ce sujet. Mais pour en dire seulement quelques mots ici : Faire rien  permet d’être plus présent à soi-même, plus attentif à ses ressentis corporels, à ses émotions, à ses pensées aussi. Cela permet d’être disponible et concentré quand on passe à l’action, parce qu’on s’est tout d’abord détendu ! Il y a des cycles dans la vie (les saisons, les phases de la respiration, la succession des saisons, des phases de lune, du jour et de la nuit, etc…), et il est naturel et sain de les vivre pleinement.

Qu’est-ce que la méditation ?

Ainsi après l’effort le repos, et après le repos l’action. Faire rien est donc une bonne chose, (au même titre que le sommeil ou le repos), tout autant que faire quelque chose. Faire rien prépare à l’action. La rêverie et l’état contemplatif (qui sont deux choses distinctes) sont donc des états féconds et fertiles, qui vous préparent à l’action… Dans un premier temps, quand vous comencez à pratiquer, votre mental s’agite car il n’a plus rien à quoi s’attacher. Il va donc chercher à vous suggérer tout ce que vous auriez de mieux à faire, que de rester là, à « faire rien », tandis que le temps passe et que vos affaires n’avancent pas…. Si vous résistez à ce chant des sirènes, et vous maintenez avec fermeté dans le silence et l’immobilité, restant tranquille quelques instants de plus, vous ne tarderez pas à connaître un état de paix intérieure intéressant à plus d’un titre. Plus vous vous adonnerez à la pratique de « faire rien », plus elle vous livrera ses trésors. A vous de les découvrir…

Et à propos de qu’est-ce que la méditation, si ce n’est « faire Rien », voici un sketch qui en parle justement …C’est pas très sérieux, mais c’est toujours mieux que rien 🙂

Méditation au travail

Quand vous êtes en retard sur un projet ou à un rendez-vous et commencez à stresser : rappelez-vous simplement que le résultat de vos actions ne dépend pas que de vous.

Votre seule responsabilité directe est de faire de votre mieux, maintenant et à chaque instant. Pas la peine de penser à tout ce que vous n’avez pas eu le temps de faire, à tout le retard que vous accumulez, à toutes les contraintes auxquelles vous allez devoir faire face.

Vous voyez bien que ce ne sont que des pensées. Qui dit que vous êtes en retard, qui dit qu’il faut faire tout ça, tout de suite ? Qui dit que tout cela est très grave et qu’il faut avoir mal au ventre et s’arrêter de respirer à cause de ces pensées ? Personne en fait… ou plutôt si : vous ! Ou du moins : une partie de vous dit cela.

Mais vous n’êtes pas obligé d’y croire !

Quand vous êtes en réunion, et que le temps vous semble interminablement long, au lieu de vous ennuyer, prenez la parole, participez, prenez les choses en mains, investissez-vous. Ou alors, tout simplement, appréciez d’être en vie. Appréciez d’être assis, bien au chaud, avec vos collègues, d’avoir un travail, de vivre toute cette aventure étrange du boulot, avec des choses à faire, des sous à gagner, puis des sous à dépenser…. Et tout ça pour quoi ? On se le demande !

Mais ne rêvassez pas, ne plongez pas avec les pensées, restez juste là, à observer, à apprécier, y compris le côté éventuellement parfaitement artificiel de toute cette agitation du monde qui s’emballe parfois pour pas grand-chose. Pour autant, ne portez pas de jugement :  ce n’est pas absurde ou rigolo ou super sympa, au quoi que ce soit d’autre. C’est juste comme cela, et vous n’y pouvez rien, et il n’y a rien à en penser. Restez simplement à vivre l’instant présent, dans votre journée de travail. Vous verrez, vous serez plus concentré, plus efficace, plus « performant »… et moins fatigué le soir, plus « vital », et plus disponible !

Protocole :

Plusieurs fois dans la journée, arrêtez-vous un instant et regardez-vous en train de faire ce que vous faisiez. Arrêtez-vous comme un arrêt sur image au cinéma et voyez :

Puis, poursuivez ce que vous étiez en train de faire, mais en le faisant plus lentement quelques instants. Cela vous donnera une meilleure conscience de vous-même.

Et si vous vous organisiez des petites pauses dans votre agenda entre deux rendez-vous ? Par exemple, arrivez en avance et accordez-vous 5 minutes pour faire RIEN (pas pour lire ou pour passer un coup de fil). Juste pour être là, sans rien faire de particulier, vous laissant respirer naturellement…

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Méditation et détente

Pour vous détendre, il y a une méthode simple et directe : prenez conscience de vos tensions.

Protocole :

Centrez-vous sur vos sensations corporelles. Mettez-vous à l’écoute de la respiration, qui vous relie à l’extérieur et à l’intérieur, tout en massant les organes et en éliminant les tensions… pas toutes les tensions à la fois, juste une ou deux.

Par exemple, installez-votre attention dans vos épaules, et ressentez sans jugement et sans commentaire ce qui est là : comment c’est noué, comment c’est comprimé, comment c’est dur peut-être…

Observez, constatez, mais ne cherchez pas à détendre vos épaules, installez-vous dans vos épaules et c’est tout. Contentez-vous de respirer tranquillement dans vos épaules, dans vos trapèzes, sans intention, et voyez comment peu à peu un espace peut s’ouvrir en vous dans cette zone tendue, et tout autour aussi…

Puis descendez dans votre estomac, dans la zone du diaphragme sous le sternum, et respirez encore, tranquillement, sans intention, plusieurs fois.

Maintenant, reliez mentalement ces deux zones les épaules et l’estomac. Et ressentez comme si vous digériez les tensions retenues dans les trapèzes avec votre estomac. En fait, vous allez littéralement digérer vos tensions dans les épaules, en les connectant avec votre estomac, qui est l’organe normalement dédié à la digestion.

Vous pouvez en profiter pour libérer quelques « prisonniers » : Comme le suggère Barry Long, nous gardons bien serrées des émotions douloureuses dans notre diaphragme, au lieu de les laisser être digérées par notre estomac. Ainsi, vous pouvez délibérément remettre en circulation certaines émotions bloquées (ces fameux prisonniers) en évoquant certaines de vos contrariétés, certaines de vos rancœurs : Alors, avec bon cœur et générosité : libérez-les ! Si vous n’en avez plus besoin, peut-être que vous pourriez les relâcher ? Convoquez-les, et dirigez-les sur plusieurs expirations jusque dans l’estomac pour y être digérées et métabolisées. Sentez les tensions se concentrer dans l’estomac et s’y dissoudre. 

Puis éventuellement et pour finir : descendez encore plus bas dans l’abdomen, et ressentez comment les tensions sont éliminées, comment les épaules se vident et comment un lâcher-prise est en train de s’opérer de lui-même, sans que vous n’y fassiez rien de spécial.

De plus en plus de personnes s’intéressent à la méditation, pour parvenir à faire silence en eux-mêmes et se rendre ainsi davantage disponibles à ce qui a vraiment de la valeur à leurs yeux : leur bien-être, celui de leurs proches, l’atteinte de leurs objectifs, ceux de leur équipe, etc… Faire silence, ce serait très bien, s’il suffisait de se taire extérieurement… Seulement voila, il y a dans la tête de chacun, une voix qui bavarde et commente tout sans cesse !

Une voie intérieure qui bavarde sans cesse

Eckhart Tollé raconte dans son livre « le pouvoir du moment présent » combien il fut frappé de s’en rendre compte, quand après avoir vu un fou qui parlait tout seul à haute voix dans la rue, il a entendu sa propre voix penser (tout bas, heureusement pour lui) « tiens cette personne parle toute seul… ». Ainsi, lui-même était justement en train de parler tout seul dans sa tête avec ce commentaire. (voir à ce propos notre article : « arrêter de penser« )

Cesser de penser !

Comment « débrancher » au moins partiellement cette voix intérieure, qui est celle de notre mental, qui s’agite sans cesse et ne nous laisse pas en paix ? Essayez donc de vous asseoir 2 minutes immobile en essayant de ne pas penser… Ou bien essayez de compter combien de pensées différentes vous passent par la tête en l’espace d’une seule minute et faîtes ensuite la multiplication avec le nombre de minutes qu’il y a dans environ 16 heures, et vous verrez combien de pensées vous traversent chaque jour ! Voici un extrait d’un témoignage personnel, qui propose une manière de faire en quelque sorte le vide mental, pas un vide sidéral, absolu, mais juste un peu d’hygiène intérieure, pour parvenir à se décoller des pensées toxiques et parasites, quand elles sont trop nombreuses et envahissantes.

Témoignage de méditant

Je médite, assis en tailleur, le dos droit, sur un coussin, enraciné dans les sensations corporelles, adossé à l’arrière plan de la conscience, il y a cette constatation : cela vit, cela respire, et cela pense aussi. La détente dans les épaules donne la sensation de bras qui s’effondrent, comme des cascades de montagnes s’écoulent impétueusement jusqu’en bas des falaises. Les jambes repliées reçoivent cette abondance verticale et la diffusent dans l’horizontale, comme des rivières diffusent l’eau des glaciers dans les vallées et plaines fertiles. La colonne vertébrale s’érige, au fur et à mesure des premières respirations attentives, qui contribuent à placer les pièces osseuses dans leur alignement, au fur et à mesure qu’une dynamique verticale s’y installe, étirant la sensation à la fois vers le haut et vers le bas. Cet axe vertical à l’arrière du buste donne parfois l’impression d’une montagne massivement enracinée. Et parfois, l’attention se portant sur les cimes enneigées, où l’agitation mentale s’estompe dans la pureté de l’altitude, une sensation de légèreté et de clarté souriante semble émerger des nuages, un peu au-dessus de la tête. C’est plutôt l’image d’une flèche tendu vers le haut qui se propose/ Et les yeux, suivant une inclination naturelle, voudraient presque se révulser en arrière, comme pour plonger la conscience dans un évanouissement contemplatif. Demeurant ainsi quelques instants, je médite entre 20 et 30 minutes chaque jour depuis de nombreuses années. Une impression de familiarité m’accueille quand je m’élance dans cette exploration quotidienne. Et en même temps, c’est toujours neuf, et l’expérience est à chaque fois une première fois, sans comparaison avec une précédente fois ou une fois suivante. Pas de repère, pas de comparaison, juste ce qui est là… (lire tout l’article : « Quand je médite »)

Pourquoi méditer ?

Pour rien, ou plutôt par plaisir de se mettre à l’écoute. a l’écoute de l’écoute elle-même. On médite pour voir. Méditer, c’est s’asseoir et voir (ou entendre). Et comme il n’y a pas toujours besoin de s’asseoir pour voir, on finit par apprendre à voir débout, en mouvement, en toutes circonstances, à l’arrière plan des pensées elles-mêmes  (lesquelles continuent leurs histoires, sans que cela n’affecte une sorte de paix des profondeurs). Ainsi, il y a beaucoup moins besoin d’impostures et de postures pour se libérer de tensions, qui ont l’air de ne plus être aussi prégnantes qu’avant, parce qu’elles finissent par être vues, et se résorber tranquillement d’elles-mêmes dans le calme qui les contient. Elles sont comme une crampe dans un muscle : quand la contracture involontaire cesse, la boule de tension disparaît, le muscle n’est plus gonflé et ne fait plus souffrir. Donc plus besoin spécialement de l’étirer ou de le masser. Plus besoin de prendre autant de cours de yoga et de faire des stages à gogo. Ou alors, pourquoi pas, si c’est une passion. Mais sinon, autant faire de la poterie ou ramasser des champignons dans les bois…

La méditation en coaching

Dans nos formations au coaching, nous ne proposons pas des cours de méditation, mais un travail personnel sur la manière dont vous pouvez choisir d’orienter vos pensées et d’approfondir votre écoute, dans le cadre de vos interventions de coach (Voir à ce propos : « coacher en profondeur« , et « niveaux de conscience en coaching« ).

A titre d’exemple, ce simple exercice de respiration consciente et connectée, au rythme naturel de l’inspire et de l’expire est un exercice qui aide à retrouver son calme en 5 minutes chrono.

Essayez de le faire en même temps que la vidéo, vous verrez…

Avec des exercices très ordinaires, on peut réellement augmenter l’impact d’une séance de coaching (en le pratiquant soi-même évidemment, mais aussi en le proposant quelques minutes au client… à condition qu’on n’y passe pas toute la séance, sinon ce ne serait plus du coaching mais une séance de méditation !).

On peut aussi rester en silence avant une séance, pour se préparer. On peut surtout pratiquer le silence et entrer dans un état de présence accentuée pendant que l’on vit la séance.

Marche méditative

Inspiré par des pratiques orientales ancestrales, le Dr John Kabat-Zin a développé un programme de Pleine Conscience « Mindfulness Based Stress Réduction » (Réduction de stress grâce à la pleine conscience) dans les années 1980. Ses études scientifiques et ses méta-analyses ont contribué à démontrer qu’exercer son attention de manière vigilante et régulière en ressentant son corps au moment présent, réduit l’état anxieux, prévient les rechutes dépressives, les troubles du sytème immunitaire et du système cardiovasculaire, traitant même également les douleurs chroniques (Etude clinique Harvard Médical School, avril 2015, méta-analyse sur 8683 cas).

Plusieurs exercices sont proposés :

La marche méditative est une pratique de méditation en mouvement. Elle consiste à prendre conscience de tous les mouvements successifs du processus de la marche. Elle peut se pratiquer pieds nus, dans un espace calme (un couloir fera très bien l’affaire) sur une ligne droite d’environ 3 mètres. Elle peut aussi se pratiquer sur un chemin de campagne peu accidenté, ou sur une petite route déserte.

Protocole :

Si cela vous inspire, vous pouvez également faire l’expérience de marcher tout doucement en arrière. Voyez comment vous êtes présent à chaque pas, pour ne pas tomber et garder votre stabilité. De temps en temps jetez un petit coup d’œil en arrière pour vérifier que vous n’avez pas dévié, et que vous êtes toujours en sécurité, sans obstacle derrière vous. Vous pourriez aussi marcher droit devant vous en vous bandant les yeux, ou en les fermant. Ces artifices permettent d’être très présent. Accessoirement, ils travaillent la confiance : confiance en soi, confiance en la vie.

Que faire si votre pensée vous échappe ? Dès que vous vous en rendez compte, revenez aux sensations et à vos consignes. 

Et si cela ne fonctionne vraiment pas ? Alors, arrêtez, tout simplement. Vous n’aurez qu’à recommencer un peu plus tard. Il est inutile de marcher en pensant à autre chose. Vous n’avez rien fait de mal, il est inutile de vous punir en vous astreignant à un exercice qui, aujourd’hui, n’est peut-être pas la meilleure chose pour vous ?

Cette marche méditative s’inspire directement de la tradition Zen japonaise : le kin-hin.

On pratique cette marche méditative comme une continuation de la méditation assise. C’est une façon de vivifier l’esprit et le corps sans interrompre le calme de la méditation assise. On s’assoit par exemple une trentaine minutes puis on marche en méditant une dizaine de minutes. On peut envisager plusieurs cycles successifs : on s’assoit, on marche, on s’assoit., etc…

On pourrait également appliquer cette approche méditative en mouvement à des tâches ordinaires comme balayer, dépoussiérer, laver, éplucher des légumes, ou même cuisiner. Quoi qu’on fasse, on le fait en état méditatif. Unifié dans l’action, on marche juste pour le fait de marcher, sans se préoccuper d’un objectif particulier. La marche inclut beaucoup d’éléments comme la sensation des pieds sur le sol, l’orientation dans l’espace, ou la conscience de la posture. La marche méditative est une transition entre l’immobilité de l’assise, et les mouvements du quotidien. Ce sas permet donc de faire éclore l’état méditatif dans la vie ordinaire.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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