Qu’est-ce que le mythe de la caverne a à voir avec le coaching et la supervision ? Dans cet article, nous utiliserons cette métaphore pour évoquer le rôle que peut jouer le coaching dans l’éveil, le retournement de la conscience, qui fait qu’on voit les choses telles qu’elles sont, au lieu de les rêver.
(voir à ce propos nos 2 articles connexes : « s’éveiller de l’état de veille » et « L’éveil spirituel est une expérience ordinaire« )
Qu’est-ce que le mythe de la caverne ?
Le mythe de la caverne est une allégorie exposée par Platon dans le Livre VII de La République. « Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête ; la lumière leur vient d’un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux ; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux, et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles. » – Platon, La République, livre VII
Platon poursuit le mythe de la caverne en racontant qu’un jour, un des prisonniers est conduit à la lumière du jour, et là, il voit les objets naturels et le soleil tels qu’ils sont réellement. D’abord aveuglé, il sera ensuite ravi par cette connaissance et refusera de redevenir esclave. Cependant, quand il y retournera tout de même, par solidarité avec les autres esclaves, il leur expliquera l’erreur qu’ils commettent à prendre pour réalité ce qui n’est qu’illusion. Mais ils le prendront pour un fou et tenteront de le punir pour de telles affirmations mensongères et hérétiques !
Le mythe de la caverne et le coaching
Quand un client est pris par des émotions liées à ses croyances archaïques (dont il n’est pas encore conscient), qui le portent à déformer la réalité au point de prendre les ombres projetées par les filtres de son cadre de référence pour la réalité objective de sa situation, le rôle du coach est finalement celui de l’aider à se retourner, pour constater par lui-même (et le client est le seul à pouvoir faire cela pour lui-même !) et faire face à sa réalité. (Oups ! Pardon pour cette phrase un peu longue… à l’image sans doute du long chemin pour s’individualiser !).
Vous me direz que son filtre mental fait partie de sa réalité, et vous aurez raison, mais pas sur le même plan. Ses filtres sont sa réalité intérieure, qui lui font voir la réalité extérieure déformée. Mais comme sa réalité est à la fois extérieure et intérieure : bien malin celui qui saurait où s’arrête l’intérieur et où commence l’extérieur. Comment faire la distinction entre ces deux versants du même monde ?
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En savoir plusUn grand pas vers la lucidité
Il suffit de constater qu’il y a interaction entre deux plans et c’est déjà un grand pas vers la lucidité. (voir : « coaching et distance juste« ) Comme le suggère le mythe de la caverne, le simple fait de se retourner ne suffit pas à voir la vérité, mais constater l’illusion vous met déjà sur le chemin qui permet de sortir de la caverne. Le rôle du coach n’est certainement pas d’expliquer, mais de questionner, pour inviter le client à retourner son regard vers ses propres filtres, et constater la part du problème qu’il crée lui-même par ses projections. L’extériorité du coach et sa dextérité à accompagner par la maïeutique des questions, sont une aide précieuse pour cet éveil du client.
L’art du coaching
Pour maîtriser l’art du coaching, il faut vous entraîner en pratiquant. Vous pratiquez déjà cela avec vos clients, si du moins vous osez allez au niveau de profondeur que le client appelle (voir à ce sujet : « coacher en profondeur« ).
Mais pratiquer avec un superviseur est aussi un bon exercice, dans lequel vous prenez provisoirement la place du client, puisque vous travaillez en mode coaching avec un coach sur le cas de vos clients. Vous le savez bien, par effet systémique, quand vous travaillez sur l’autre, vous travaillez sur vous-même !
Le mythe de la caverne et la supervision
Pour explorer à deux cette liberté intérieure, qui vous est accessible maintenant (autant qu’à vos clients), vous pouvez vous entraîner à retourner votre regard sur sa source pour y voir la façon dont vous regardez les choses, et apprendre ainsi à orienter votre coaching en ce sens, en compagnie d’un autre vous-même, qui chemine dans cette même orientation… (voir : coaching spirituel)
En partant du cas de vos clients, nous explorerons à la fois ce qui se joue pour eux et en vous, par résonance systémique. Et en exerçant votre propre lucidité, vous contribuerez à apporter de la clarté dans le système du client.
Utiliser l’écho systémique en coaching
Il y a une manière intéressante de voir les effets du coaching : Si la situation qu’évoque le client déteint sur la relation qu’il pose avec son coach, alors l’inverse peut également être vrai : en étant vous-même impeccable dans la relation avec votre client (au sein même de l’ici et maintenant de la séance), vous contaminez positivement et votre client et la situation qu’il travaille, indépendamment presque du contenu de votre échange, juste par son processus !
Je sais que c’est un peu chaud à comprendre, mais n’y réfléchissez pas trop. Du moins pas au point d’en faire une démarche intellectuelle, car ce qu’il faut c’est l’expérimenter.
Donc, en le vivant (et pourquoi pas en séance de supervision depuis la place du client cette fois), vous allez le constater, et l’intégrer. ensuite, cela vous viendra comme une seconde nature de prendre appui sur les échos systémiques pour provoquer des effets très puissants pour vos clients.