Pour compléter plusieurs articles sur « élargir son cadre de référence« , et le lien entre « biais cognitif et coaching« , nous aimerions aujourd’hui nous inspirer d’un chapitre du livre « le pouvoir de choisir » par Annie Marquier, pour compléter nos précédents exposés à propos du filtre mental, et la manière de l’ouvrir grâce à l’approche coaching.

Le filtre mental est un système mental de classement (inconscient et involontaire), comme un réseau de souvenirs d’expériences vécues et d’impressions ressenties, qui se superpose à notre vision du monde, pour associer les nouvelles expériences des anciennes, afin de renforcer les enseignements qu’on en a précédemment tirés. Le filtre mental est utile, il permet de mécaniser certains comportements, qui n’ont pas besoin d’être réinventés à chaque fois. Le problème est que nous sommes également prisonniers de ce filtre mental, au point qu’il déforme nos perceptions sans que nous nous en rendions compte.

filtre mental

Sommaire

Repérez votre filtre mental en action

Voici, à titre d’illustration des effets du filtre mental, un film où des joueurs de deux équipes se lancent  un ballon. L’exercice consiste à compter le nombre de lancés de ballon des joueurs de l’équipe portant des t-shirts blancs. Cela semble facile, mais il s’avère que seuls 50% des gens comptent correctement le nombre de lancés ! Si vous souhaitez vous essayer à l’exercice ? Concentrez-vous uniquement sur le nombre de lancés de ballon entre les joueurs de l’équipe blanche, et comptez-les sans en oublier !

Cette vidéo est un test de concentration populaire, souvent utilisé pour illustrer le phénomène de l’attention sélective. Elle montre deux équipes se passant un ballon de basket, et le défi consiste à compter le nombre de passes réalisées par l’équipe en blanc, tout en étant attentif aux distractions présentes dans la vidéo.

Ce type d’exercice est particulièrement utile pour sensibiliser les managers et les équipes aux biais cognitifs, à l’importance de la concentration et à la manière dont notre attention peut être détournée, même dans des situations simples.

Avez-vous vu passer un pendu au milieu du jeu ? Si ce n’est pas le cas, c’est parce que votre attention sélective était focus sur les lancers de balles !

Pour terminer de vous convaincre de la puissance de votre filtre mental, regardez maintenant la vidéo suivante :

Ce que montre la vidéo

Dans cette vidéo, deux équipes de personnes se passent un ballon de basket. L’objectif pour le spectateur est de compter le nombre de passes effectuées par l’équipe en blanc. Cependant, au cours de la vidéo, un ours dansant (moonwalking bear) traverse l’écran sans que la plupart des spectateurs ne le remarquent.YouTube

Objectif pédagogique

Cette expérience illustre comment notre attention peut être focalisée sur une tâche spécifique (comme compter les passes) au point de nous rendre aveugles à d’autres éléments évidents dans notre environnement. Cela met en lumière les limites de notre attention sélective et la manière dont nous pouvons manquer des informations importantes si nous ne restons pas attentifs à l’ensemble du contexte.

Application en management

Ce genre d’exercice est souvent utilisé en coaching et en formation pour sensibiliser les managers aux biais cognitifs et à l’importance de maintenir une vision globale, surtout lors de la prise de décisions. Il souligne également la nécessité d’encourager une culture de l’attention partagée au sein des équipes, afin d’éviter les angles morts informationnels.

Nous sommes sous l’emprise de nos croyances profondes, acquises dans l’enfance et qui telles des méta programmes sur déterminent nos perceptions actuelles de surface : nos expériences présentes sont traduites et interprétées par le filtre mental qui s’est peu à peu élaboré dans notre psychisme.

A Retenir

Un fatras de croyances

Mais dans les deux cas, ce n’est là qu’un fatras de croyances à notre propos et à propos de la vie, en aucun cas la vérité. Ce système d’erreur se renforce de lui-même, inexorablement : Les données extérieures brutes étant digérées de façon orientée, nos expériences ainsi pré-interprétées, confortent nos croyances et renforcent encore leur pouvoir.

C’est ce mécanisme d’auto-confirmation de notre cadre de référence, qui permet à notre système une relative solidité et stabilité. Par ailleurs, l’exemple de nos proches et de toute la société nous confirme nos erreurs, puisque tout le monde semble être atteint de la même maladie mentale de se prendre pour une victime.

Du coup, cela semble normal et sain. Au départ, le but du filtre mental est de rendre performantes nos réactions ordinaires par l’automatisation des tâches. Mais on le voit, comme tout cadre, notre cadre de référence est limité, et il ne peut contenir la vie qui est illimitée.

La carte n’est pas le territoire

De même, le cadre de référence n’est pas la vie, qu’il ne fait que traduire et travestir par des approximations. Le problème du filtre mental, c’est qu’à cause de lui, on ne vit plus la vie directement, parce qu’il prend toute la place. Alors, on ne vit plus qu’à travers ce filtre mental, fait de pensées et d’émotions (plus ou moins appropriées.

Voir à ce sujet : « le pouvoir négatif des pensées toxiques »).

Nous créons notre propre réalité à travers deux types de filtres, l’un purement physiologique, sur lequel nous n’avons aucune maîtrise, l’autre psychologique, sur lequel nous pouvons agir.

Ce filtre mental psychologique est fait de pensées que nous croyons vraies (que nous appellerons des croyances), et qui surdéterminent nos autres pensées (Voir cet article : Changement de paradigme en coaching)

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Chacun son filtre mental

Chacun perçoit et réagit aux événements à travers son propre filtre mental, qui est forcément différent du vôtre. Prendre conscience de cela constitue déjà un premier pas vers une meilleure compréhension des autres, car on réalise que chaque personne a un cadre de référence unique, ni meilleur ni moins bon, mais simplement différent.

Cette prise de conscience nous permet de mieux comprendre les choix et préférences des autres, en reconnaissant qu’ils sont aussi influencés par leurs filtres mentaux, tout comme nous le sommes par les nôtres.

En prenant conscience de nos propres filtres, nous devenons capables de percevoir et de respecter ceux des autres, même lorsque leurs points de vue semblent contraires aux nôtres. Il s’agit d’accepter la différence et de la reconnaître sans jugement.

Pour des négociations éventuelles, cela change absolument tout à votre posture :

C’est la base même de la tolérance nécessaire à toute vie sociale, que d’accueillir et accepter la diversité.

Ouvrir et élargir le filtre mental

Il faut ouvrir et élargir le filtre mental, pour qu’il se rapproche d’une vision plus vaste

filtre mental

schéma extrait du livre « le pouvoir de choisir » page 29

Si nous sommes complètement identifiés à notre filtre mental, nous n’avons aucune distance pur pouvoir l’améliorer. Dans son livre, « le pouvoir de choisir » Annie marquer donne cet exemple assez parlant d’une personne allant faire du shopping, qui serait atteinte d’un torticolis et porterait des lunettes très sombres l’empêchant de bien voir. Elle se ferait bousculer, risquerait de causer des accidents en traversant la rue et louperait probablement toutes les vitrines sur le trottoir vers lequel elle ne pourrait tourner la tête à cause de son torticolis.

En revanche la même personne sans ces handicaps, pourrait éviter sans peine les obstacles, repérer facilement dans les vitrines ce qu’elle souhaite acheter, et pourrait même rencontrer des personnes qu’elle connaît et passer un bon moment au lieu d’une mauvaise expérience. Le filtre mental agit comme ces handicaps, s’il n’est pas approprié et trop étroit par rapport à la situation. Pour retrouver de l’aisance et de la réussite, nous devons élargir notre vision en enrichissant notre filtre mental. La première chose à faire est donc de comprendre que nous ne sommes pas plus limités à notre corps qu’à notre personnalité (voir cet article : « démasquer l’imposture de la personnalité« ), qui n’est qu’un agrégat de croyances à propos de ce que nous croyons être.

Se dégager de l’emprise du filtre mental

Se libérer de l’emprise de notre filtre mental est un travail essentiel, un travail constant qui demande de diviser notre attention. D’un côté, il nous faut porter notre regard vers l’extérieur, et de l’autre, garder une part de notre attention pour observer notre propre filtre mental. Ainsi, nous pouvons prendre conscience de son influence et le remettre en question lorsqu’il nous limite. Bien souvent, nous nous percevons comme des victimes des circonstances, alors qu’en réalité, ce que nous sommes profondément n’est en rien déterminé par elles. Pour être clair, si la température est élevée, votre corps transpirera sans doute, mais cela ne signifie pas que vous éprouverez nécessairement de souffrance psychologique. En d’autres termes, même si votre corps ressent la chaleur, cela ne veut pas dire que vous « avez chaud » au niveau émotionnel. Ce que vous êtes réellement n’est pas affecté par les conditions extérieures.

Maîtriser et enrichir son filtre mental demande d’adopter une approche consciente et ouverte de la manière dont nous percevons le monde. Le filtre mental fait référence aux prismes à travers lesquels nous interprétons les événements, les relations et les situations. Il est formé par nos croyances, expériences passées, valeurs, et nos conditionnements sociaux et culturels. Ce filtre façonne notre réalité subjective, influençant notre façon de penser, de ressentir et d’agir.

1. Prendre conscience de ses filtres

Le premier pas pour maîtriser son filtre mental est d’en prendre conscience. Comme le disait le philosophe Gurdjieff, « nous voyons le monde non pas tel qu’il est, mais tel que nous sommes. » Notre vision de la réalité est conditionnée par nos expériences passées et nos jugements internes. Comprendre que nous sommes influencés par nos filtres nous permet d’adopter une position plus objective. Cela implique d’observer nos pensées, nos jugements, et nos réactions sans les juger. La pratique de la méditation ou de la pleine conscience, par exemple, nous aide à détacher notre esprit des automatismes et à observer nos pensées sans s’y identifier.

2. Intégrer la non-dualité dans la compréhension de soi

La non-dualité, ou l’acceptation de l’unité fondamentale de toute existence, nous invite à dépasser les oppositions catégorielles qui structurent notre pensée – bien/mal, succès/échec, moi/les autres. Dans une perspective non-duelle, il n’y a pas de séparation entre soi et le monde ; nous sommes des manifestations du même flux de la vie. Cette vision permet de relativiser nos croyances et nos jugements. Ce qui nous semblait un « problème » ou un « défi » devient une opportunité de croissance, une occasion d’observer, d’apprendre et de s’adapter plutôt que de se défendre ou de résister.

En appliquant la non-dualité à notre filtre mental, nous comprenons que nos perceptions sont toujours relatives et qu’elles sont le fruit de notre identification à des concepts et à des schémas mentaux. La non-dualité nous invite à accepter que notre filtre n’est ni tout-puissant ni définitif, qu’il est, avant tout, une construction temporaire et impermanente de l’esprit. Cette prise de recul nous permet de l’enrichir, de le nuancer et de l’élever vers une vision plus expansive et inclusive de la réalité.

Vous êtes celui qui voit…

Vous êtes celui ou celle qui reconnaît la sensation de chaleur perçue par le corps. Vous êtes la conscience qui voit émerger une émotion de tristesse ou de colère (par exemple) sans pour autant être identifié(e) à ces émotions, donc sans partir avec et être débordé(e) par elles.

Vous restez donc joyeux dans le fond de votre être, alors même que vous observez l’émergence dans le psychisme d’un mouvement de tristesse, de même que vous restez paisible alors même que vous constatez l’apparition d’une humeur colérique dans le psychisme, par une réaction de votre filtre mental à une situation, qui en soi est parfaitement neutre.

C’est le filtre mental qui l’a traduite par exemple en « révoltante » et qui a déclenché en retour la colère pour s’y soustraire. Ceci n’est qu’un phénomène de réaction psychologique et aucunement une véritable réponse de ce que vous êtes profondément.

3. Pratiquer l’ouverture et l’adaptabilité

Enrichir son filtre mental, c’est également cultiver l’ouverture à de nouvelles idées, perspectives et expériences. Cela implique de sortir de notre zone de confort mentale et de nourrir notre esprit avec des informations, des lectures, des rencontres et des pratiques qui élargissent notre horizon. Cela signifie aussi abandonner la rigidité des certitudes pour faire place à l’humilité et à la curiosité.

Dans un contexte non-duel, l’enrichissement de notre filtre mental est un processus dynamique. Il ne s’agit pas d’additionner de nouvelles informations ou de « faire le plein » de connaissances, mais plutôt d’apprendre à « laisser de l’espace » à de nouvelles perceptions. Il s’agit de reconnaître que l’esprit est comme un réservoir d’eau, que pour qu’il se renouvelle, il doit pouvoir être vidé, purifié et laissé libre d’accueillir de nouvelles idées. Cela demande de remettre en question les idées reçues, d’identifier et de lâcher prise sur les croyances limitantes, et de permettre à une perspective plus fluide de s’installer.

4. Accueillir la contradiction

En lien avec la non-dualité, l’enrichissement du filtre mental implique aussi d’accepter les contradictions et les paradoxes comme faisant partie de l’expérience humaine. Dans la pensée dualiste, la contradiction est souvent vue comme un obstacle ou une erreur. Mais dans une perspective non-duelle, elle est une opportunité de croissance et de transformation. La réalité est rarement noire ou blanche. En intégrant cette flexibilité mentale, nous devenons plus aptes à naviguer dans un monde complexe sans être enfermés dans des cadres rigides.

Cela nous permet de voir les situations sous différents angles, de reconnaître des nuances et d’appréhender la vie dans toute sa richesse, au lieu de réduire les événements à des jugements simplistes. Par exemple, dans une situation de conflit, plutôt que de voir l’autre comme « l’ennemi », la non-dualité nous invite à percevoir cette personne comme une partie de nous-même, une autre expression de la même réalité. Cela nous aide à sortir de nos jugements automatiques et à adopter une position de compréhension et de collaboration.

5. Vivre l’instant présent

Enfin, pour maîtriser et enrichir son filtre mental, il est essentiel de revenir à l’instant présent. En pratiquant la pleine conscience et la méditation, nous apprenons à dissoudre les projections mentales, à libérer notre esprit des jugements passés ou des anticipations futures. Cela nous permet de vivre de manière plus authentique et de percevoir la réalité telle qu’elle se déploie, sans être constamment filtrée par des concepts et des étiquettes mentales.

En somme, maîtriser et enrichir son filtre mental, c’est un travail d’écoute et de présence, qui nous amène à observer et à comprendre les influences sous-jacentes à nos pensées, tout en restant ouverts à l’inconnu et à la nouveauté. En intégrant une vision non-duelle, nous découvrons que notre esprit, loin d’être un obstacle, peut devenir un outil d’expansion, d’acceptation et de transformation.

La victimisation, maladie mentale répandue

Quand on se sent victime, chacun à,sa façon à des degrés divers, au lieu de ressentir la joie de travailler et d’éprouver de la gratitude pour le simple fait d’être en vie (voir à ce sujet : Le journal de gratitude) :

Espérer être aimé

L’erreur fondamentale consiste à attendre des autres qu’ils nous aiment, nous comprennent, nous veuillent et nous fassent du bien, nous rendent heureux… Comme ce n’est évidemment pas ce qui se passe, nous sommes malheureux et nous sentons victimes des frustrations ressenties.

Bien des réactions sont possibles (se replier sur soi, se sacrifier pour les autres, se disperser dans une vie d’occupations débordantes, en vouloir aux autres, partir en croisade contre les injustices, vouloir se venger, etc…). Mais, il y a fondamentalement deux manières de réagir (mal) à cette victimisation mentale :

  1. parfois les personnes victimes sombrent dans une spirale plus ou moins dépressive,
  2. ou alors elles basculent dans un système d’agressivité et de combativité. Cette seconde forme, plus tonique, donne l’illusion d’une personne saine et positive. Elle cultive l’optimisme en surface, mais au fond il y a la même impression de vide etc e misère que dans le premier cas. Ce système de résistance produira des comportements offensifs, consistant à reprocher aux autres en les culpabilisant pour le vide  ressenti et les insatisfactions subies. Ces personnes ont tendance à blâmer les autres, dont elles les accusent que tout est finalement de leur faute !

Maladies mentales ordinaires

En fait, au-delà de cette première catégorisation, il y a toutes sortes d’autres variantes.

Par exemple, certaines personnes deviennent rêveuses et ne s’incarnent pas, restant immatures toute leur vie, à fuir les responsabilités, à préférer par exemple  la mystique, ou le jeu, ou la dérision, ou les excitations artificielles, les addictions diverses, la naïveté, la mythomanie ou encore la paranoïa… Bref, nous n’allons pas énumérer ici toutes les formes de maladie mentale, dont nous sommes tous plus ou moins atteints, rappelons-le.

Plutôt que de nier la maladie mentale liée à l’étroitesse du filtre mental, ou de se déclarer impuissant à y remédier, il y a des moyens d’agir sur le filtre mental, c’est-à-dire de changer nos croyances, pour accueillir dans notre vie des expériences plus alignées avec notre véritable nature qui se caractérise par la paix, l’amour, la joie et la liberté. Divers thérapies sont aidantes pour se libérer d’un filtre mental inadapté et devenu trop étroit :

L’idéal serait de conjoindre les deux approches, de façon à jouer sur tout le spectre du filtre mental, accompagnant la libération jusque dans l’énergie. Dans tous les cas, il s’agit de reconnaître les manifestations émotionnelles (en osant les laisser se développer sans y intervenir pour les réprimer ou les augmenter) et les pensées/croyances qui les génèrent (sans les juger). Ce travail gagne grandement à être accompagné par une personne expérimentée (ayant fait ce travail sur elle-même) et compétente (ayant appris à accompagner ce type de démarche chez autrui).

Changer nos croyances avant de changer nos comportements

Trois prémisses sous-tendent ce que nous allons maintenant présenter :

Nous sommes donc responsables avant tout de notre climat intérieur, et de l’état de notre filtre mental. En agissant sur lui, nous pouvons modifier nos réponses aux circonstances extérieures et finir même par modifier ces circonstances, par effet d’attraction (voir à ce propos : « comprendre la loi d’attraction« )

Assumer sa responsabilité

Le changement fondamental à opérer consiste à arrêter de se projeter systématiquement vers l’extérieur, en cherchant des solutions hors de soi, et à cesser de se percevoir comme une victime des circonstances extérieures. Nous avons souvent tendance, face aux difficultés ou aux situations stressantes, à nous focaliser sur ce qui nous échappe. Cela pourrait être les actions des autres, des événements inattendus, ou des conditions extérieures qui semblent se dresser contre nous. Cette attitude nous amène à résister, à lutter contre ce qui nous semble injuste ou inévitable, en mettant notre énergie sur ce qui est hors de notre contrôle.

Or, cette résistance crée une forme de combat intérieur. On s’agite, on se précipite, on se démène dans l’espoir de changer ce qui se passe autour de nous, sans se rendre compte que ce processus nous épuise, nous divise, et souvent nous éloigne de notre objectif. Ce besoin de maîtriser ou de fuir ce qui nous dérange engendre une spirale de stress et d’incompréhension. Chaque événement extérieur devient alors une menace à notre équilibre intérieur, et chaque contrariété un défi insurmontable.

C’est là que le véritable changement intervient : il est temps de cesser de s’agiter et d’accepter que nous n’avons pas toujours le contrôle sur ce qui se passe autour de nous. Plutôt que de chercher à combattre les circonstances, il convient de revenir à soi, de se poser et d’adopter une attitude d’observation. Cela signifie apprendre à prendre du recul, à percevoir la situation de manière plus objective et calme, sans y projeter immédiatement des jugements ou des réactions émotionnelles. Ce recul permet de se libérer de la pression extérieure et de remettre le focus sur ce que nous pouvons réellement changer : notre propre attitude, nos réponses et notre état d’esprit.

Ce n’est pas une question de passivité, mais de sagesse. En cessant de résister, nous cessons de nourrir des pensées négatives qui amplifient notre frustration. En nous ancrant dans le moment présent et en choisissant d’adopter une perspective plus positive et constructive, nous commençons à transformer notre relation aux circonstances extérieures. Cela ne signifie pas que nous devenons indifférents ou que nous acceptons sans rien faire les injustices ou les problèmes. Au contraire, c’est à partir de cette acceptation calme que nous pouvons réellement agir de manière plus efficace et plus sereine, en ayant une vision claire et en restant concentré sur ce que nous pouvons changer.

Ainsi, le changement consiste à faire l’inverse de ce que nous avons tendance à faire : au lieu de lutter contre ce qui nous échappe, il s’agit d’accepter la situation telle qu’elle est, de la comprendre, puis de décider comment y répondre de manière constructive. Ce travail intérieur, loin d’être une forme de résignation, devient un véritable moteur de changement positif, car il nous permet de nous ancrer dans l’instant présent et de trouver des solutions plus justes et plus adaptées, sans nous épuiser à courir après des causes extérieures.

(voir notre article :  » Arrêter de penser de manière compulsive » et « Stopper le mental« )

Exemple : choisir la gentillesse

Choisir le filtre mental de la bienveillance, de la gentillesse, plutôt que celui de l’hostilité…

Piero Ferrucci, dans son ouvrage L’art de la gentillesse, soutient que le véritable moteur de la gentillesse réside dans le désir sincère d’aider les autres, la joie de se montrer généreux et de contribuer positivement à la vie des autres. En dehors de cela, de nombreuses études ont montré que les personnes gentilles sont non seulement plus populaires et productives, mais aussi plus réussies dans les affaires. Elles éprouvent davantage de bonheur, bénéficient d’une meilleure qualité de vie, et sont finalement plus résilientes. Mais, la question se pose : avons-nous la possibilité, chacun de nous, d’améliorer notre propre vie et celle des autres en la rendant plus facile et plus heureuse ? Existe-t-il un moyen simple d’agir face aux maux du monde ? Selon Ferrucci, la réponse est assurément oui : en étant gentil ! En cultivant des vertus essentielles comme l’empathie, la générosité, la fidélité, la loyauté, la serviabilité, la gratitude et le respect. Si l’on y réfléchit bien, le bon fonctionnement de notre monde repose en grande partie sur la gentillesse (ou du moins, sur la bonne volonté).

Fier de cette conviction, l’auteur propose de généraliser ce comportement et d’en faire un véritable art de vivre. La clé du discours de Ferrucci réside dans le fait que, en se préoccupant du bien-être des autres, nous parvenons à mieux nous connaître et à nous épanouir. En effet, la gentillesse n’est pas seulement une valeur dans une société en quête de repères, mais elle constitue un outil essentiel pour atteindre son propre bonheur. En étant gentil, nous nous libérons des peurs, des blocages, et de la tyrannie de l’ego, et nous ressentons une véritable élévation. Cependant, il est crucial de souligner que la gentillesse ne doit jamais être une contrainte ni une recherche de gloire personnelle. Le secret de la gentillesse réside dans sa sincérité, sa gratuité et son authenticité.

FAQ sur l’ouverture du filtre mental et l’élargissement du cadre de référence

Réponses aux questions fréquentes sur le filtre mental, ses mécanismes et les approches pour le dépasser

  • Qu’est-ce que le filtre mental ?

    Le filtre mental est un système de classement inconscient qui associe de nouvelles expériences aux souvenirs et impressions du passé. Il automatise certains comportements, mais peut également déformer nos perceptions en nous enfermant dans des croyances limitantes.

  • Comment le filtre mental influence-t-il notre vision du monde ?

    Le filtre mental traduit nos expériences présentes à travers le prisme de croyances acquises dès l’enfance. Ainsi, il oriente nos réactions et interprétations, souvent sans que nous en soyons conscients, nous poussant à percevoir la réalité de manière biaisée.

  • Que signifie l'expression 'la carte n'est pas le territoire' dans ce contexte ?

    Cette expression souligne que notre représentation mentale (la ‘carte’) n’est qu’une approximation de la réalité (le ‘territoire’). Le filtre mental nous fait percevoir le monde à travers des croyances préétablies, ce qui peut déformer notre expérience réelle de la vie.

  • Quels sont les effets négatifs du filtre mental sur notre quotidien ?

    Lorsque le filtre mental se resserre, il peut nous enfermer dans une victimisation ou un mode de pensée limitatif. Cela se traduit par des comportements automatiques, des réactions émotionnelles inadaptées et une incapacité à saisir la richesse des expériences quotidiennes.

  • Comment pouvons-nous ouvrir et élargir notre filtre mental ?

    Pour élargir votre filtre mental, il convient de prendre conscience de ses croyances limitantes et de s’ouvrir à de nouvelles expériences. Des approches émotionnelles, énergétiques ou cognitives, souvent accompagnées par un coach ou un thérapeute expérimenté, permettent de remettre en question et de transformer ce cadre de référence.

  • Quel rôle joue l’attention sélective dans le fonctionnement du filtre mental ?

    L’exemple de l’exercice de comptage démontre que notre attention est guidée par notre filtre mental. En se concentrant sur un élément (les lancers de ballons par exemple), d’autres détails sont ignorés, illustrant la manière dont notre cerveau priorise l’information selon ses croyances préétablies.

  • En quoi les croyances issues de l’enfance impactent-elles notre filtre mental ?

    Dès le plus jeune âge, nos frustrations et expériences forment des croyances profondes qui viennent structurer notre filtre mental. Ces croyances, renforcées par les événements de la vie, deviennent des schémas de pensée qui influencent nos réactions et perceptions tout au long de notre existence.

  • Quelles stratégies adopter pour se libérer de l’emprise de notre filtre mental ?

    Se libérer de l’emprise de son filtre mental nécessite une double attention : orienter son regard à la fois vers l’extérieur et vers son monde intérieur pour observer ses réactions. Accepter ses limites avec bienveillance, identifier et remettre en question les croyances limitantes sont des étapes essentielles pour transformer son cadre de référence.

  • Quel rôle la gentillesse joue-t-elle dans le dépassement du filtre mental ?

    La gentillesse, lorsqu’elle est sincère et désintéressée, permet de transcender l’emprise des croyances limitantes. En cultivant l’empathie, la générosité et le respect, on crée un environnement propice à l’ouverture d’esprit et à l’acceptation de soi et des autres, facilitant ainsi le changement de perspective.

  • Comment la transformation de notre filtre mental influence-t-elle notre vie quotidienne ?

    Modifier son filtre mental conduit à un changement de climat intérieur, influençant positivement nos réactions face aux situations. En adoptant une attitude plus ouverte et en assumant pleinement notre responsabilité personnelle, nous attirons des expériences plus enrichissantes et alignées avec notre véritable nature.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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