De plus en plus d’entreprises nous demandent d’animer un atelier de co-développement dans le cadre de leurs séminaires d’équipe. Il est donc très utile de savoir bien animer un atelier de Codéveloppement. Imaginez que dans une équipe, chacun fasse profiter aux autres d’une ou de plusieurs pratiques dans laquelle il ou elle excelle… Cela tirerait tout le groupe vers le haut à partir des meilleures compétences de chacun. L’idée n’est elle pas séduisante ?
Quels meilleurs experts d’une culture d’entreprise que ses propres collaborateurs pour se former entre eux, à partir de leurs expériences rodées sur le terrain ?
Mais l’expérience prouve qu’il ne suffit pas de formuler des vœux pieux en espérant que les échanges transverses se produisent spontanément. Les partages spontanés de bonnes pratiques ne se produisent qu’exceptionnellement, de manière erratique, au gré des affinités et des opportunités.
Pour faire émerger une dynamique de co-développement dans une équipe, ou dans une entreprise, il faut l’organiser et savoir l’animer. Dans cet article, nous partageons avec vous 5 protocoles originaux d’atelier de co-développement, que nous enseignons dans la formation au coaching d’équipe.
A Retenir
- Le co-développement utilise l’échange d’expériences pour booster les compétences d’une équipe.
- Organiser et animer des ateliers de co-développement est nécessaire pour une dynamique d’équipe efficace.
- Les ateliers stimulent l’autonomie et la responsabilité des participants en construisant un apprentissage collectif.
- Séquences interactives et protocoles variés accentuent l’innovation et évitent la routine.
- Les ateliers favorisent la cohésion, le partage de bonnes pratiques et enrichissent les compétences professionnelles.
A quoi sert un atelier de co-développement ?
Un atelier de co-développement encourage la complicité
- Apprendre à proposer des alternatives, et ouvrir le cadre de référence de l’interlocuteur
- Laisser l’autre propriétaire de son problème et de sa résolution
- Respecter le mode opératoire de chacun
- S’engager généreusement dans la recherche désintéressée de nouvelles options pour l’autre
- Respecter le temps en tant que bien collectif précieux (plus on va vite, plus on peut passer de cas dans l’atelier de co-développement)
- Etre humble : Personne ne donne de leçon, personne ne se soumet, chacun s’occupe de ses propres affaires
Il permet de :
- Capitaliser et mutualiser les bonnes pratiques,
- Unifier les pratiques managériales, en leur donnant de la cohérence
- Pouvoir dire comment on réussit, pour continuer à progresser
- Transmettre les bonnes pratiques aux nouveaux entrants, aux successeurs
- Tisser un réseau solidaire entre les équipiers, en suscitant entre eux de nouvelles alliances de travail
- Des séquences interactives, qui utilisent les retours d’expérience et les échanges entre participants pour développer les compétences de chacun en s’appuyant sur une dynamique de groupe apprenante et solidaire.
- Des ateliers courts et bien rythmés où l’on apprend de soi-même et des autres participants.
- Pas de théorie, mais beaucoup d’échanges avec un focus résolument orienté solutions (On part de cas concrets et d’expériences réelles).
- Du rythme, tourné vers l’action et centré sur des objectifs de progrès personnels, comme dans le Coaching.
- Plusieurs protocoles complémentaires pour varier les plaisirs et éviter un éventuel effet de lassitude
Réussir un atelier de co-développement
- Réunir des participants motivés pour échanger et pour « jouer l’équipe » (ou le réseau)
- Quand je reçois, j’apprends
- Quand je témoigne, j’apprends aussi
- Organiser les échanges
- L’expérience prouve que les partages spontanés de bonnes pratiques ne se produisent qu’exceptionnellement.
- Si l’échange n’est pas organisé de manière institutionnelle et régulière, il reste marginal et en tous les cas trop superficiel
- Maîtriser un protocole de co-développement qui optimise le partage
- La bonne intention et le cadre propice ne suffise pas : il faut savoir quoi, comment et jusqu’où échanger.
- Un peu de méthode semble indispensable…
1er atelier de co-développement : TADEC – Résolution de problèmes

- Les participants prennent quelques minutes de réflexion individuelle, pour repérer chacun une chose qu’il fait bien par rapport à ce problème.
- Ils mettent en commun leurs témoignages, tandis qu’un volontaire synthétise au tableau les points d’appui identifiés (Il le fait avec le groupe).
D (comme Désir) – 10’ Le groupe définit quel résultat il aimerait atteindre dans cette séance de travail (cf. La fiche sur les objectifs)
E (comme Empêchements) – 5’ On note rapidement la liste des contraintes et difficultés qui créent problème. Et on écrit une « équation du problème »
C (comme Challenger l’équation) – 20’ On regarde quelles nouvelles options s’offrent à nous si on modifie les paramètres de l’équation. Et on formalise le début d’un plan d’actions, à partir de la logique de PPP (Plus petit Progrès)
2ème atelier de co-développement : Retours d’expériences
En voici le déroulement :
- Un volontaire présente rapidement un cas (un objectif, une difficulté, une solution sur laquelle il s’interroge sur la meilleure manière de la mettre en œuvre, etc…).
- A des temps déterminés à l’avance, le groupe lui propose des questions, auxquelles il ne répond pas, mais qui le font avancer dans sa réflexion en lui ouvrant de nouvelles voies.
- Le volontaire reprend alors son élaboration, fort des idées qui lui viennent sous l’effet de cette stimulation.
- Lors d’une nouvelle interruption programmée, le groupe lui propose encore de nouvelles questions.
- Le volontaire poursuit son élaboration, inspiré par les nouvelles questions, plus précises et plus impertinentes, qui viennent de lui être suggérées
- Puis chacun, inspiré par le cas et le partage des questions qui donnent des idées créatives, formule trois sortes de contributions :
- parfois des hypothèses d’interprétation sur les causes de la situation (auxquelles le volontaire ne répond pas) – Notez que cette option est délicate et risque de ramener le groupe dans l’espace problème et de le faire déraper dans la discussion et les justifications…
- des idées de solutions à tester
- des exemples d’expériences vécues, pouvant illustrer une voie possible
Bénéfices de l’atelier retours d’expériences
- chaque volontaire, apprend à dialoguer en confiance avec ses pairs, les faisant profiter de sa propre expérience et recevant d’eux toutes sortes de retours enrichissants
- chaque membre du groupe s’entraîne à la coopération, tout en complétant sa propre expérience par celles de tous les autres,
- le groupe fait le lien entre les thèmes abordés par une formation et leur réalité opérationnelle
3ème atelier de co-développement : Echange des pratiques
L’échange des pratiques développe la solidarité et la transversalité au sein d’une équipe. Cet atelier d’échange des pratiques permet aux participants de mettre en commun une sélection de leurs meilleures pratiques. Nous recommandons de prévoir un temps minimum de 2 heures et si possible ne dépassant pas trois heures, pour bénéficier des bienfaits de cet exercice d’équipe sans effet de lassitude.
- Préparer : Chacun prépare de son côté une pratique de son choix
- Exposer : Une personne volontaire commente sa fiche.
- Modéliser : Aider le volontaire (et en même temps les autres participants) à comprendre comment il a réussit et comment il peut ancrer cette pratique dans le temps pour en faire une vraie compétence
- Co-construire : Le groupe cherche à enrichir cette pratique
- Appliquer : Ce que chacun retient pour soi
Quelques exemples de thèmes d’échange des pratiques :
- Renforcer la responsabilité ou l’autonomie au sein de nos équipes
- Garder nos équipes focalisées en période de changement ou de crise
- Mobiliser nos partenaires au sein d’un projet transverse, …
Bénéfices du Protocole d’échange des pratiques
Comme les autres ateliers de co-développement, le protocole d’échange des pratiques augmente la compétence collective en même temps que la complicité et la cohésion du groupe.
- Activer la réflexion du groupe sur des cas pratiques et échanger des bonnes pratiques
- Utiliser des problèmes concrets pour s’ouvrir collectivement à de nouvelles options par la comparaison des différents points de vue
- Montrer aussi comment renforcer la cohésion et le sentiment d’appartenance dans vos équipes respectives, en montrant que :
- Les participants rencontrent souvent les mêmes problèmes,
- Les expériences des uns nourrissent la réflexion des autres, les cas posés parlent toujours de chacun !
- Les différences entre les personnes sont une richesse (Il y a plusieurs chemins possibles pour résoudre un même problème)
4ème atelier de co-développement : ROSE (Innovation et ex-cadrage)

- Chacun vit un peu les mêmes situations
- Les cas de chacun parlent tout aussi bien des autres
- Les différences entre les personnes sont une richesse (Il y a plusieurs chemins possibles pour résoudre un même problème)
- L’innovation est finalement un recours accessible à l’équipe, pour peu qu’on s’en donne les moyens intellectuels
Cet atelier de co-développement dure trente minutes par cas. Les participants sont invités à travailler en petits groupes de 5 à 8, sur des cas concrets issus de leurs actualités respectives : un volontaire réfléchit à voix haute aux différentes options possibles pour atteindre un objectif qu’il se fixe.
Le groupe enrichit sa réflexion au travers de Feed-backs et de Feed-forwards.
Puis le volontaire « fait son marché » et repart avec de nouvelles pistes de solutions, en s’engageant sur les premières d’entre elles. Cet atelier de développement s’adresse à des équipes de tous niveaux ayant besoin d’innover, et de cultiver plus de créativité.
Les équipes de niveau de maturité 3 à 4 apprécient particulièrement cet atelier de créativité et d’innovation. Cet atelier de co-développement permet de récolter une mission abondante de solutions décadrantes, qui aident tout le monde à penser « out of the box« .
5ème atelier de co-développement : Modélisation
DMCA (protocole de 45 minutes par personne)
1- Chacun prépare de son côté une pratique de son choix, à partir d’une « fiche situation » proposant simplement 3 questions :
- Quelle est la pratique que je souhaite partager ?
- Dans situation l’ai-je appliquée dernièrement ?
- Quels résultats cela a-t-il provoqués ? Pour quels bénéfices ?
2- D (comme Décrire) – 5 minutes Une personne volontaire commente sa fiche. Elle décrit la situation, sa pratique et les résultats obtenus
3- M (comme Modélise) – 20 minutes Le groupe l’interroge pour définir avec le plus de précisions possibles ce qu’il a fait et comment il a fait. Ensemble, ils essaient de repérer à la fois le mode opératoire et les conditions de réussite de cette pratique. Ensuite ils réfléchissent aux bénéfices liés aux résultats décrits par l’auteur de la bonne pratique : bénéfices pour elle, pour ses pairs, pour son patron, pour ses collaborateurs, pour l’entreprise ?
3- C (comme Co-construire) – 10 minutes Le groupe cherche à enrichir cette pratique, en proposant d’éventuelles améliorations, des adaptations, des variantes
4- A (comme Appliquer) – 10’ Chacun indique ce qu’il retient pour lui-même de ces échanges et de cette pratique, en indiquant un point d’application immédiat de cet enseignement.
Apprendre à animer un atelier de co-développement
Ces protocoles sont intéressants parce qu’ils permettent d’avancer à plusieurs sur des objectifs concrets à partir de cas réels issus de l’expérience et de l’actualité des participants. Ils induisent donc des échanges directement en prise avec leurs réalités terrain et leurs préoccupations opérationnelles.
En les expérimentant entre eux, les participants pourront ainsi à la fois échanger, s’entraider, et co-produire des solutions en groupe, mais ils apprendront aussi à les animer. En les vivant eux-mêmes, ils apprécieront comment ces séquences de travail renforcent la dynamique interne d’une équipe (cohésion, complicité, synergies, etc… ) et contribuent aussi puissamment à rôder des comportements transverses, facteurs de performance, tels que :
- Orientation solutions,
- élargissement du cadre de référence,
- écoute professionnelle,
- modélisation des meilleures pratiques,
- partage des bonnes idées,
- renforcement positif,
- co-construction de solutions,
- etc…
Pour autant réussir ces animations ne va pas de soi. Il faut bien sûr connaître les protocoles, mais aussi maîtriser les tours de mains qui permettent de les animer avec dextérité, tout en évitant les écueils qui les rendent moins efficaces.
C’est en situation (après les avoir expérimentés), que nous débrieferons les bonnes manières de s’y prendre, et comment adapter ces protocoles aux cultures d’équipes des participants.
Quelques séances de supervision de coach, interne ou externe, peuvent vous aider à animer avec succès des ateliers de co-développement.
FAQ Atelier de Co-développement
Tout savoir sur l’animation, les protocoles et les bénéfices du co-développement en entreprise
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Qu’est-ce qu’un atelier de co-développement ?
Un atelier de co-développement est une démarche ascendante qui part de l’apprenant. Il permet aux participants de partager leurs expériences et de co-construire des solutions à partir de cas concrets, favorisant ainsi l’entraide et le développement collectif.
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Quels sont les bénéfices d’un atelier de co-développement ?
L’atelier permet de capitaliser sur les bonnes pratiques, d’unifier les pratiques managériales et de renforcer la cohésion d’équipe. Il aide également à stimuler l’autonomie, la prise de responsabilité et l’innovation grâce à des échanges enrichissants et interactifs.
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Comment animer efficacement un atelier de co-développement ?
Pour animer un atelier avec succès, il faut organiser les échanges de manière structurée, adopter un rythme dynamique et s’appuyer sur des protocoles adaptés. L’animation doit inclure des séquences interactives, des feedbacks, et un coaching bienveillant afin de guider les participants vers des solutions concrètes.
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Quels protocoles d’ateliers sont présentés dans l’article ?
L’article détaille 6 protocoles :
1. TADEC – Résolution de problèmes
2. Retours d’expériences
3. Échange des pratiques
4. ROSE (Innovation et ex-cadrage)
5. Modélisation (DMCA)
6. Inter-coaching. Chacun de ces protocoles cible un aspect différent du partage d’expériences et de l’innovation en groupe. -
En quoi consiste l’atelier d’inter-coaching ?
L’inter-coaching est un format dans lequel des collègues se coachent mutuellement en petits groupes ou trinômes. Ce processus vise à atteindre des objectifs concrets, à favoriser l’écoute active et à encourager la réflexion orientée vers la solution, tout en renforçant la posture de coach-manager.
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Quels sont les éléments essentiels pour la réussite d’un atelier de co-développement ?
La réussite d’un atelier repose sur la motivation des participants, l’organisation rigoureuse des échanges et la maîtrise du protocole choisi. Une animation dynamique en mode coaching est indispensable afin de stimuler la créativité, d’éviter les discussions superflues et de garantir des retours d’expérience pertinents.
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Comment un atelier de co-développement améliore-t-il la cohésion d’équipe ?
En favorisant le partage d’expériences et de bonnes pratiques, l’atelier stimule la complicité et la solidarité entre les membres de l’équipe. Les échanges permettent de comparer les points de vue, d’enrichir les approches individuelles et de créer une dynamique de groupe qui renforce la performance collective.
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Est-il possible d’adapter ces protocoles aux spécificités de chaque entreprise ?
Absolument. Chaque protocole peut être modulé en fonction des besoins, de la culture et des objectifs propres à l’entreprise. L’adaptabilité des méthodes garantit que l’atelier reste pertinent et efficace, en mettant l’accent sur l’innovation et la résolution concrète des problèmes.