Pour augmenter la maturité collective d’une équipe, il y a bien des moyens. L’un d’entre eux est de travailler la vulnérabilité en coaching d’équipe. Expliquons-nous…. D’ordinaire, chacun essaie de cacher aux autres ses points faibles et ses zones d’inconfort, pour éviter d’être décrédibilisé, pour éviter de donner du pouvoir aux autres sur nous à partir de leur connaissance de nos faiblesses. Cette stratégie individuelle, inconsciente et « normale », est pourtant un vrai handicap en termes de cohésion d’équipe. Dans cet article, nous exposerons comment travailler la vulnérabilité en coaching d’équipe, pour renforcer l’alliance profonde entre les équipiers, pour obtenir une véritable complicité, et renforcer la solidarité vraie au sein de l’équipe.
Les 2 finalités de l’équipe
Pourquoi recoure-t-on au coaching d’équipe ? Pourquoi s’engager ainsi d’une manière intime, en donnant sa confiance aux autres ? Est-ce uniquement pour que l’équipe soit plus performante ? Ou est-ce par « amitié » pour les collègues, pour nouer de vraies relations, gratuitement, juste parce que c’est plus conforme ainsi avec votre vision du monde ? Les deux ne sont peut-être pas incompatibles… Pourquoi faudrait-il opposer bien-être, estime, plaisir, confiance, à performance et productivité ? Comment concilier ces deux polarités, pour qu’elles soient complémentaires, voire même dans une certaine mesure : être la même chose ? Comment jouer sur les 2 tableaux simultanément pour les renforcer mutuellement au lieu de les opposer ? Nous suggérons ici qu’en investissant sur la dimension humaine de l’équipe, vous serez non seulement plus heureux mais plus performants. Laquelle de ces deux notions vous placez en premier importe peu, puisque les deux se superposent et se confortent mutuellement, et qu’on ne maintient pas longtemps l’une sans l’autre :
- une équipe qui ne réussit pas, n’est pas solidaire bien longtemps
- une équipe non solidaire ne se maintient pas longtemps dans une dynamique de réussite
Par ailleurs, il faut accepter que certains au sein de votre équipe ont besoin de relations proches et chaleureuses, des relations quasi amicales, tandis que d’autres s’accommodent très bien de relations plus « professionnelles » et plus distanciées. Certains considèrent que le travail est un terrain contractuel, où l’on fournit une prestation en contre-partie d’un certain nombre d’avantages, tandis que pour d’autres l’entreprise est un lieu de relations sociales et d’épanouissement personnel. La co-existence de ces deux aspirations ne devrait pas être un problème dans une bonne équipe. C’est cette diversité, au contraire, qui crée la richesse de l’équipe et renforce son unité, au détriment de l’uniformité, sans relief et sans intérêt. Le but du travail, quel qu’il soit, est forcément double :
- produire quelque chose de concret et d’objectif, l’extérieur
- se densifier soi-même, se nourrir et se sculpter intérieurement, grâce à l’expérience vécue
De même, le but d’une équipe est double :
- produire ensemble un haut niveau de performance, de satisfaction client (et de profitabilité pour l’employeur)
- développer la maturité collective, aux service d’un fort épanouissement personnel de ses membres
Quoi qu’il en soit, nous allons maintenant exposer d’abord « pourquoi », puis ensuite « comment » procéder à l’expression de la vulnérabilité en coaching d’équipe…
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En savoir plusPartager des points de vulnérabilité en coaching d’équipe
Une véritable cohésion d’équipe ne peut avoir lieu tant que la confiance n’est pas partagée profondément, tant que chacun n’assume pas auprès des autres :
- ses avis contradictoires, au point d’être capable d’exprimer des désaccords sans craindre le conflit. Ce n’est pas une volonté d’avoir raison, mais une recherche exigeante de trouver une meilleure solution ensemble. Des étincelles de génie jaillissent souvent grâce à la friction des points de vue contradictoires…
- des changements de position et d’avis. Eh oui, la vie est changement, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas et les timorés qui ne se trompent jamais parce qu’ils ne prennent pas de risques ! Alors, quand on ose, on s’engage, et on se trompe. Du coup, on s’en rend compte, on se rectifie, et on change d’avis. C’est très naturel, pourquoi s’en cacher ? Cela prouve au contraire l’honnêteté intellectuelle, et l’agilité !
- et enfin, ses faiblesses, au point d’être capable à la fois de reconnaître ses erreurs, demander pardon et demander de l’aide quand c’est nécessaire. Exprimer ainsi ses faiblesses n’est finalement pas une faiblesse, mais une force, une preuve de confiance en soi, issue de l’expérience !
En effet, montrer aux autres notre vulnérabilité en coaching d’équipe est une manière de donner sa confiance, une manière d’investir dans le capital commun de l’équipe. Dès lors, celle-ci devient un formidable terrain de développement personnel. L’équipe cesse d’être « le groupe de collègues avec qui l’on travaille pour gagner sa vie », elle devient « les partenaires qui m’offrent un miroir puissant pour me développer et me dépasser, tout en relevant ensemble un défi qui nous dépasse et dont nous sommes fiers ». Cela change tout, cela transcende le sens ordinaire du travail, qui devient un terrain d’entraînement, de perfectionnement de soi, d’accomplissement personnel et collectif. L’équipe devient un amplificateur de la puissance individuelle de chacun !
Selon Patrick Lencioni, auteur du best seller « Optimisez votre équipe », le premier des 5 dysfonctionnements d’équipe est le manque de confiance. Et la confiance vraie ne peut se tisser que si les équipiers osent partager leur vulnérabilité au sein de l’équipe. Dès lors l’équipe devient un lieu intime sur lequel on peut prendre appui dans l’action.
Selon cet auteur, les membres d’une équipe qui se fait confiance :
- admettent leurs points faibles et reconnaissent leurs erreurs
- se demandent de l’aide entre eux
- acceptent qu’on leur pose des questions ou qu’on leur fasse des suggestions à propos de leurs périmètres de responsabilité
- prennent des risques en s’offrant du feed-back et de l’entraide
- offrent et acceptent des excuses sans difficulté
- et également :
- apprécient et valorisent les compétences de leurs pairs
- se réjouissent des occasions d travailler ensemble, en groupe
- se donnent mutuellement le bénéfice du doute (ou du crédit d’intention) avant de tirer des conclusions hâtives
Les cinq premiers points de cette liste, relèvent d’une acceptation par le groupe de la vulnérabilité de chacun. Sur le site de Patrick, vous trouverez beaucoup de matériel à télécharger pour accompagner la vulnérabilité en coaching d’équipe, mais c’est en anglais, et surtout : ce n’est pas complètement adapté à une culture latine. Pour ma part, je vais partager avec vous comment je procède depuis des années avec des équipes de Direction francophones…
Quand partager sa vulnérabilité en coaching d’équipe ?
Cet exercice se propose de préférence à une équipe, quand elle a déjà un peu travaillé sur elle-même et a commencé à enregistrer des réussites collectives depuis qu’elle a décidé d’investir sur sa propre dynamique. A défaut d’avoir vécu ces premiers pas encourageants, la marche risque d’être un peu haute, et les personnes ne se faisant pas encore suffisamment confiance, l’exercice risquerait de pointer et d’accentuer la carence de confiance que l’on cherche à combler… Par exemple :
- Ils se sont reconnus des qualités les uns les autres, par « l’exercice de la chaise chaude » (une mise en situation où tout à tour chaque membre de l’équipe s’assied sur une chaise face au groupe et reçoit de la part de chacun des feed-back positifs. C’est très gratifiant et favorise grandement la cohésion et le sentiment d’appartenance).
- Par ailleurs, ils ont déjà travaillé sur leurs valeurs communes et ont commencé à travailler sur une vision commune ambitieuse et fédératrice.
Et puis, après plusieurs journées consacrées à l’émergence d’une meilleure dynamique, des tensions finissent toujours pas émerger. Parce qu’au feu de l’expérience terrain, des situations surviennent où l’équipe se désaligne, certains équipiers se dédisent de décisions pourtant prises ensemble avec beaucoup de bonne volonté, des désaccords non explicites finissent pas être mis à jour, des tensions interpersonnelles surviennent, etc… C’est normal et c’est même très bon signe. C’est l’opportunité de quitter le consensus mou, les accords de surface, pour atteindre enfin les sujets qui grattent un peu, au sujet desquels les êtres se révèlent davantage. Et le coaching d’équipe va pouvoir produire des effets plus puissants, parce qu’on va travailler à coeur ouvert. Autrement dit, il y a eu suffisamment de confiance et de désir pour que l’on s’engage, on s’est donc mis en mouvement et il est temps maintenant de procéder à des réglages…
Protocole pour partager sa vulnérabilité en coaching
Expliquer à l’équipe l’intérêt de la démarche, les gains à terme, à la fois au niveau de la performance et du plaisir collectif Exposer le protocole en explicitant les consignes suivantes :
- Notez chacun par écrit une à trois faiblesses personnelles, que vous préféreriez que personne ici ne sache sur vous. Cela peut -être une zone d’inconfort, une incompétence, une situation qui vous met en stress et vous fait éprouver du doute sur vous-même. Voyez quelles émotions vous ressentez dans ces moments-là : ce sera forcément de la peur, de la colère ou d cela tristesse, ou un savant mélange entre les trois. Décrivez cette faiblesse qui vous rend fragile, au travers d’une situation concrète, exprimez ce que vous ressentez, dîtes en quoi une part de vous n’aimerait pas que cela se sache et ce que vous craignez qu’il se passe si les autres le savaient…
- Ensuite, nous partagerons ces points de vulnérabilité de chacun, qui sont comme de cadeaux que vous vous faites les uns aux autres. Rendez-vous compte qu’en vous dévoilant ainsi, sur des choses qui vous font presque honte, vous vous faîtes une immense confiance, peut-être comme cela ne vous est jamais arrivé ailleurs qu’ici avant aujourd’hui.
- Les autres ne devront pas réagir, autrement que par une écoute généreuse, respectueuse et attentive. Donc personne ne « rigolera », ne plaisantera, ou ne répondra même. Le groupe sera attentif et silencieux. Il pourra néanmoins poser des questions pour vous inviter à développer, préciser, clarifier. Mais cela ne sera pas le moment d’un débat contradictoire, ou de se réconforter les uns les autres : d’abord, on écoute tout le monde. Après on verra quoi faire de ce matériel précieux partagé dan sel secret de cette équipe.
Ensuite, le coach écrira au tableau les témoignages de chacun avec les émotions et les craintes exprimées. Nous constaterons que plusieurs ont un peu les mêmes expériences, et souvent une grande empathie naîtra de ce partage, on se sentira un peu comme des frères d’une même famille, vivant le même genre de solitude parfois, et aussi les mêmes idéaux, les mêmes bonne intentions de bien faire. L’art du coach qui vous accompagne est d’aller chercher ces sentiments dan sel groupe, en les explicitant, en les reformulant, en posant des questions de candide, en exprimant lui-même ce qu’il ressent face à votre courage, et votre honnêteté… Dans un second temps, le coach vous proposera d travailler avec ces vulnérabilités en vous proposant de vous entraider. Vous pourrez par exemple, aller vous promener deux par deux pendant 30 minutes (et refaire ce « speed-dating en marchant » une ou deux fois de suite, en changeant les binômes pour renforcer les relations deux à deux au sein de l’équipe).
Protocole de walking management :
- 10 minutes – A parle à B, tandis que B écoute : Voici comment le point de vulnérabilité que tu as partagé, résonne en moi et en quoi il me touche. Voici comment je voudrais pouvoir mieux travailler avec toi, par rapport à cela.
- 10 minutes – B parle à A, tandis que A écoute : Idem
- 10 minutes : A et B font la synthèse et trouvent 1 à 3 manières différentes et nouvelles de travailler mieux ensemble
- Pas de restitution sur ce que les binômes ont échangé, mais question au groupe après les différentes sessions : comment avez-vous trouvé cet exercice ? Qu’est-ce qui é été facile/difficile pour chacun ? Qu’est-ce que cela vous a apporté ? Comment cela va-t-il faire progresser vos relations interpersonnelles ? Et si vous preniez soin de vos relations de cette manière plus régulièrement ? Quel nouveau rituel de management ou pratique d’hygiène pourriez-vous ainsi décider de mettre en place entre vous pour refaire cet exercice, par exemple deux fois par an ? Etc…