S’il y a quelque chose qui est éternel, c’est bien les faux problèmes- Pierre Bourdieu En coaching, on parle de l’orientation solutions, pour signifier que le coaching n’est pas centré sur les problèmes, mais sur le solutions. Pourtant en coaching, les clients viennent toujours avec des problèmes qui les empêchent d’atteindre un objectif. Alors a fortiori les faux problèmes, qui occupent une grande place dans notre vie, sont un thème qui revient souvent en coaching. Dans la pratique en effet, chacun d’entre nous est souvent pris par des « faux problèmes » auxquels nous sommes attachés, parce qu’ils occupent notre mental habituellement. Ils finissent par nous servir de repère rassurant. Du coup, on a tendance à s’y complaire, voir même à les entretenir (pas consciemment bien sûr !)

A Retenir

Que sont les vrais problèmes ?

Disons en préambule que tous les problèmes qui se posent sont vrais dans la mesure où ils se posent et agissent réellement sur nous. Mais certains sont incontournables puisqu’ils appartiennent à la nature même de la vie et de l’existence, tandis que d’autres relèvent davantage de notre mental. On ne les traite pas de la même manière. Les vrais problèmes, il faut les traiter. Les faux problèmes, il vaut mieux les ignorer. Les vrais problèmes relèvent des grandes questions fondamentales de l’existence, telles que :

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Le reste des problèmes

Le reste des problèmes sont justement : les faux problèmes !

Toutes les questions qui commencent par ‘je voudrais’, « il faudrait », « cela devrait être différent » amorcent l’expression d’un faux problème. Pourquoi ? Parce que la réalité est ce qu’elle est et ne peut pas être différente. Pouvez-vous être né ailleurs que vous êtes né, pouvez-vous faire maintenant en sorte que la taille de votre corps soit différente de ce qu’elle est, pouvez vous tout de suite être ailleurs que là où vous êtes, se pourrait-il que ce qui est ne soit pas ? Non évidemment ! Il y a des choses à accepter. Elles sont ainsi, c’est un fait. Il n’y a rien à regretter et rien à espérer, juste à faire avec, sans histoire.

Exemples de faux problèmes

La liste est très longue de tous ces points d’achoppement de l’ego, qui se justifie et se maintient, à travers ces préoccupations et passe-temps toxiques.

Si vous cessiez une fois pour toutes de vous soucier de toutes ces choses, comprenant qu’elles n’ont en fait aucun intérêt, combien votre vie serait plus légère et plus simple !

Protocole :

Commencez donc une liste, tandis que vous allez faire un petit tour en marchant autour de chez vous. En haut de cette liste, portez la mention « faux problèmes » et voyez ce que vous pouvez abandonner… Ensuite, faîtes une liste de vrais problèmes, et voyez comment les résoudre, et prioriser vos actions. Ce faisant, vous serez beaucoup plus lucide, pragmatique et efficace, dans tous les domaines de votre vie, libérés que vous serez d’hémorragies inutiles.

Exemple de fausse question

Par exemple, il est vain de vouloir manipuler les autres et les évènements, parce que cela ne marche pas, et parce que cette tentative même entretient la souffrance dont elle voudrait nous exonérer. Les faux problèmes sont en fait des pensées auxquelles on attache de la valeur, auxquelles on croit, et qu’on prend pour la réalité, alors même qu’elles ne sont que des pensées. A cause d’elles, on fait tout un tas d’acrobaties dans la vie, on prend des postures, on se crée des complications, alors qu’il suffirait de voir clairement qu’elles ne sont pas réelles et que ce ne sont que des faux problèmes, des pensées auxquelles il suffirait de ne pas croire… Toute tentative de nier ce qui est, de refuser la réalité, est vouée à l’échec. C’est pourquoi nous suggérions qu’il était préférable d’ignorer les faux problèmes. Que faut-il faire alors avec la réalité ? Il faut d’abord l’accepter. Après, quand il n’y a aucune trace de refus en soi, on peut de l’intérieur de la situation la faire évoluer par la manière dont on y participe… (voir à ce sujet notre article : « les deux sortes de souffrances »).

L’origine des faux problèmes

Vous pourriez lire en complément à ce sujet notre article : L’origine des problèmes, dont voici un extrait :

D’où viennent nos problèmes dans la vie ? Si l’on gratte un peu sous la surface, on découvre qu’ils proviennent presque toujours… de notre propre pensée. Non pas que penser soit en soi néfaste — c’est même une capacité précieuse. Mais encore faut-il savoir l’utiliser à bon escient, au lieu de la laisser nous utiliser.

Le vrai souci, ce n’est pas la pensée réfléchie, profonde — celle-ci est rare, lucide, presque méditative. Non, le problème vient de la pensée automatique, ce flux mental incessant, compulsif, tyrannique, qui bavarde sans arrêt dans notre tête. Cette agitation intérieure est devenue notre norme, une sorte de bruit de fond psychique auquel on s’est tant habitué qu’on ne le questionne plus.

Imaginez : vous croisez un homme dans la rue qui parle tout seul. Vous vous demandez : « Est-il fou ? » Mais vous, moi, tout le monde, avons cette voix dans notre tête qui ne se tait jamais. Elle commente, juge, anticipe, rumine. N’est-ce pas, au fond, une autre forme de démence ? Une démence socialement admise, tolérée, parce que silencieuse.

La pensée, par nature, reconstruit le présent à partir du passé. Elle plaque des schémas connus sur ce qui est en train de se passer pour en tirer du sens rapidement. Mais ce « sens » est une relecture, une interprétation, pas la réalité. Et à force de regarder le monde à travers ce filtre, on finit par confondre la carte avec le territoire.

  • Arrêter de penser est une chose presque impossible. Maîtriser le flux des pensées n’est pas non plus une chose aisée. Parfois on peut choisir de réorienter ses pensées, afin de ne pas se maintenir dans des pensées aux effets toxiques, en fixant son attention délibérément sur un autre aspect plus gratifiant d’une situation donnée.
  • Dans un autre article nous avons donnée plusieurs manières de s’y prendre pour être attentif et se maintenir disponible, présent à l’instant présent, dans son corps au lieu de partir avec les pensées. Un certain travail d’attention aux sensations corporelles permet de s’enraciner dans le réel au lieu de se laisser entrainer par les réactions psychologiques.

La vidéo suivante montre une séance de thérapie, dans laquelle est décortiquée la propension de la personne à se maintenir dans ses souffrances, grâce aux faux problèmes, qu’elle entretient.

Comment se créer des faux problèmes !

Voici un dialogue entre un client et son thérapeute. Ce dialogue illustre précisément la mécanique du « faux problème » et le piège de vouloir « régler par avance » une situation absente, en recréant artificiellement un état problématique. Des commentaires explicatifs sont intégrés pour mettre en lumière les enjeux.

Dialogue en thérapie : « Et si ça recommence ? »

Client
La dernière fois que j’ai pris la parole en réunion, j’ai eu comme une crise interne. Bouffée de chaleur, gorge serrée, cœur qui s’emballe. Je n’ai rien laissé paraître, mais c’était insupportable. Je sais que ça va se reproduire.
Et je me dis… ce serait bien qu’on recrée cet état maintenant, ensemble, que je le revive ici, pour apprendre à m’en libérer.

Thérapeute
Tu voudrais donc, dans un moment où tu te sens calme et en sécurité, forcer ton corps et ton esprit à revivre un moment de panique… pour, dis-tu, mieux t’en libérer ?

Client
Oui. Comme une sorte d’entraînement émotionnel. Je veux affronter cette peur, pour qu’elle ne me prenne plus par surprise.

Thérapeute
Mais… cette peur, elle est là maintenant ?

Client
Non, pas du tout. Là, je me sens bien.

Thérapeute
Alors pourquoi vouloir la convoquer ? Pourquoi vouloir fabriquer une détresse qui n’existe pas dans l’instant ?

Commentaire
Le thérapeute pointe ici une contradiction centrale : le client veut soigner une émotion absente. En voulant revivre artificiellement l’angoisse, il quitte le réel et entre dans un scénario mental. Le « problème » devient un objet imaginaire auquel on donne une consistance.

Client
Parce que je me méfie. Je sais qu’elle reviendra. Et si on ne l’anticipe pas, je vais encore la subir.

Thérapeute
Mais en essayant de la faire revenir maintenant, tu ne fais que t’enfermer dans ta tête. Ce n’est pas ton expérience présente que tu veux explorer, c’est ton souvenir — ou pire, ton imagination.

Client
Donc… tu refuses de m’aider à “désamorcer” cette peur ?

Thérapeute
Je refuse de lui donner plus de pouvoir qu’elle n’en a.
Elle n’est pas là. Et tu veux qu’on la convoque comme un fantôme, pour s’entraîner à la chasser. Mais ce faisant, on lui donne une existence, une consistance, une légitimité qu’elle n’a pas en ce moment. Ce serait jouer le jeu du mental, pas celui de la réalité.

Commentaire
Le client croit vouloir se libérer d’un problème, mais en réalité, il s’y accroche. Par anticipation, il tente de le « gérer » avant qu’il n’apparaisse, ce qui revient à lui donner de la force. L’ego adore cette posture : il garde le contrôle en alimentant une inquiétude théorique.

Client
Donc tu me dis que le vrai problème, c’est que je veux avoir un problème ?

Thérapeute
Je dis que tu veux traiter une peur qui n’existe pas, et qu’en la convoquant ici, tu la recrées toi-même. Tu mets toute ton intelligence au service d’un piège. Et si on te suit là-dedans, on fait des nœuds avec du vide.
La liberté, c’est de voir que l’angoisse n’est pas là — et de ne pas en faire une absence menaçante.

Commentaire
Ce que ce dialogue dévoile, c’est un fonctionnement très courant : nous cherchons à résoudre par avance un futur imaginé, en nous déconnectant du présent. En cela, nous construisons des « faux problèmes », issus non pas du réel mais d’un mental inquiet qui veut contrôler. C’est précisément cette mécanique qu’il faut voir — non pour la combattre, mais pour cesser de l’alimenter.

Se libérer des faux problèmes ?

Quand on est face à un faux problème, la seule issue… c’est de ne pas entrer dans le jeu. Se détourner. Purement et simplement. Ne pas essayer de le comprendre, de le résoudre, de le « gérer » : car ce n’est pas un vrai problème, c’est une construction mentale, un piège logique.

Un faux problème, c’est comme une vieille cage : rouillée, malodorante, inconfortable — mais qu’on connaît bien. Elle nous rassure par habitude, on s’y maintient presque avec attachement. Malsain, mais familier. C’est cela qui la rend dangereuse : elle nous donne l’illusion de la sécurité, alors même qu’elle nous enferme.

Et comme ces faux problèmes sont des produits du mental — des pensées tournées vers le passé, vers un avenir hypothétique, vers des scénarios imaginaires — ce n’est certainement pas le mental lui-même qui peut nous en sortir. Il ne peut que les alimenter.

La seule porte de sortie ? Ne plus y entrer.

C’est comme les jeux psychologiques : la plainte, la justification, le reproche. Tant qu’on y répond, on alimente la boucle. À chaque réplique, l’autre enchaîne, et le jeu continue. On ne gagne pas à ce jeu. On sort du jeu en arrêtant d’y jouer.

Il y a déjà suffisamment de vrais problèmes dans la vie — concrets, urgents, qui exigent de vraies décisions, de vraies actions. Pourquoi s’en créer d’autres, de toutes pièces ? À force, cela devient une forme d’auto-intoxication mentale. Une forme douce de maladie dont il faut guérir.

Comment guérit-on de ça ?
En reconnaissant que cette préoccupation n’a rien de vital. Qu’elle n’est qu’un bruit parasite. Et qu’elle peut, en réalité, être abandonnée. Pas combattue, pas analysée, juste laissée de côté.

Et c’est là que les choses se corsent : cette solution est si simple… qu’on la rate.

Elle est comme le nez au milieu du visage : tellement évidente qu’on ne la voit pas. D’abord, on ne se rend même pas compte qu’on est face à un faux problème. C’est la première illusion. Voir clair demande un effort de lucidité — et d’humilité.

Ensuite, il y a le poids de l’habitude. Même si vous avez entrevu quelque chose, même si vous avez eu une « prise de conscience », cela ne suffit pas. On ne désapprend pas en un jour une manière entière de fonctionner.

Comprendre, ce n’est pas encore transformer. La compréhension intellectuelle est utile, mais elle n’éteint pas, à elle seule, le feu des vieux réflexes.

Il faudra un peu de temps. Un peu de persévérance. Et une capacité à discerner, en soi, ce qui relève du réel… et ce qui n’est qu’un scénario mental.

C’est là que le coaching peut devenir un soutien précieux. Non pas pour faire le travail à votre place — personne ne le peut. Mais pour vous offrir un miroir. Un regard extérieur, chaleureux mais sans complaisance, capable de vous aider à voir ce que vous ne voyez pas encore, et à franchir un cap.

Le vrai chemin, vous le ferez vous-même. Mais un bon éclairage au bon moment peut faire toute la différence entre tourner en rond… et avancer.

faux problèmes et crise

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Parce qu’on ne peut pas construire librement si on est enchaîné aux complications sans fin du mental.

Parce que reprendre sa vie en mains, sans se prendre la tête, c’est commencer à se respecter pleinement.

FAQ sur les faux problèmes

Réponses aux interrogations fréquentes sur l’identification et la gestion des faux problèmes en coaching

  • Que sont les faux problèmes ?

    Les faux problèmes sont des préoccupations issues de notre mental, des pensées auxquelles nous accordons une importance démesurée. Ils se manifestent souvent sous forme de « je voudrais que… », exprimant le désir que la réalité soit différente, alors qu’en réalité, la vie présente des situations immuables. En d’autres termes, ce sont des constructions mentales qui nous maintiennent dans un état de préoccupation inutile.

  • Quels sont les vrais problèmes ?

    Les vrais problèmes sont liés aux grandes questions existentielles et aux défis concrets de la vie, tels que vivre authentiquement, faire face aux situations de manière appropriée et comprendre notre propre existence. Ils nécessitent une action pragmatique et une résolution active contrairement aux faux problèmes, qui ne sont que des perturbations du mental.

  • Comment se libérer des faux problèmes ?

    La clé pour se libérer des faux problèmes est de détourner son attention de ces pensées récurrentes et de ne plus leur accorder de valeur. Acceptez la réalité telle qu’elle est, identifiez les défis réellement importants et choisissez d’agir en conséquence. Un coaching peut s’avérer précieux pour vous aider à prendre conscience de ces schémas et à en sortir, en recentrant votre attention sur l’instant présent et en adoptant une approche résolument orientée solutions.

  • Pourquoi entretenons-nous ces faux problèmes ?

    Les faux problèmes nous rassurent car ils nous fournissent un cadre familier, même s’il est illusoire. Ils se nourrissent de nos attentes, de notre besoin de contrôle et de la tendance à anticiper des scénarios négatifs, nous maintenant ainsi dans un état de vigilance permanente. Cela crée un cercle vicieux qui nous empêche de nous concentrer sur les véritables défis de notre existence.

  • Comment le coaching aide-t-il à dépasser ces préoccupations inutiles ?

    Le coaching propose une approche orientée solutions qui vous aide à faire la distinction entre les problèmes réels et les faux problèmes. En prenant conscience de l’origine et de l’impact de ces pensées, le coach vous guide pour recentrer votre attention sur ce qui est véritablement important, facilitant ainsi l’acceptation de la réalité et la mise en place de stratégies concrètes pour avancer.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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