Pourquoi entendons-nous de plus en plus parler de s’enraciner, de prendre contact avec la terre, de pratiquer l’ancrage dans l’ici et maintenant ? Parce que nous sommes trop projetés en avant, exilés dans notre tête, coupés des instincts du corps, cherchant à « maîtriser ses émotions« , cherchant toujours à atteindre un objectif sur lequel nous n’avons pas prise, cherchant à être ce que nous ne sommes pas, et refusant d’accepter simplement ce que nous sommes ! Dans ce contexte de « maladie mentale » généralisée, comme une épidémie mondiale, s’enraciner paraît être un retour aux sources de la vie, à l’opposé de la folie de rythmes trépidants et d’oppositions stériles de soi même contre l’environnement. Il s’agit de s’enraciner dans le corps, et le corps sur la Terre, évidemment. Mais y aurait-il autre chose encore, dont cela ne serait qu’un reflet ? Qu’est-ce que s’enraciner pour de bon, au-delà de faire des exercices énergétiques comme on en fait dans le yoga ou le Qi-gong chinois ? Un synonyme de s’enraciner est : s’ancrer. S’ancrer, c’est s’enraciner dans le sol, dans la terre, dans le réel, dans la matière, dans le présent, dans l’ici et maintenant…Être ancré, être bien enraciné, c’est avoir bien les pieds sur terre, c’est être connecté à la terre. C’est sentir cette connexion profonde qui existe entre nous et la terre, et être dans l’acceptation du moment présent. Être ancré, en gros, c’est aussi quitter ses pensées et prendre conscience de son corps dans son intégralité. C’est donc accepter pleinement son corps tel qu’il est. C’est habiter complètement ce corps qui est le nôtre et accepter de vivre notre vie avec, dedans. Ce corps fait partie de nous. On dit qu’on est dans son corps, mais on pourrait tout aussi bien dire que ce corps est en nous, dans la mesure où il est une perceptions dans le champ de conscience que nous sommes profondément. Et ce champ de conscience est ‘autant plus large, profond et équilibré qu’il s’enracine dans les sensations corporelles.

S’enraciner dans le corps, tel qu’il est.

Vous avez le corps que vous avez, lui-même tributaire de votre trajectoire de vie jusqu’ici, à laquelle vous ne pouvez plus rien changer. On peut sans doute modifier la forme du corps à partir de régimes alimentaires et d’exercices appropriés, et on est bien sûr libre de le faire (pourquoi pas) mais là n’est pas ici notre propos. Nous parlons du corps, comme moyen de s’incarner dans la vie, de s’enraciner dans le présent, pas comme d’un instrument au service de l’ego, ou comme image de soi à laquelle s’identifier.

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S’enraciner dans le corps

S’enraciner c’est, d’abord physiquement, cesser ce mouvement permanent de l’attention vers le haut du corps, à cause de la pensée qui voudrait tout contrôler. Il ne s’agit pas de stopper le mental, de ne plus penser (c’est presque impossible) mais de moins s’accrocher à toutes ces pensées qui nous assaillent et prétendent diriger nos vies (il faut prendre tel médicament, faire attention à ce qu’on mange, pratiquer telle ou telle activité physique, acheter tel nouveau produit, se dépêcher pour ceci, prendre garde à cela… tout cela est très compliqué, et consomme beaucoup d’énergie à s’agiter mentalement après toutes ces préoccupations !).

S'enraciner

S’installer corporellement, dans notre nature profonde, et y demeurer….

Du coup, s’enraciner, c’est délaisser un peu ces pensées incessantes, pour placer son attention dans le corps, et observer tranquillement le  rythme involontaire de la respiration, constater les sensations aux contacts du corps avec le sol, ressentir ses multiples tensions et lâcher prise. Dès lors, celles qui sont manifestement inutiles, se relâchent d’elles-mêmes, sans qu’il n’y ait aucunement à intervenir directement. C’est comme si la conscience de la tension suffisait (peu à peu) à éventer son pouvoir, libérant ainsi le corps de son emprise. Mais s’enraciner, c’est surtout autre chose encore…

S’enraciner dans l’arrière plan de la conscience

S’enraciner, ce n’est pas seulement prendre appui sur le bas du corps pour libérer la fluidité dans les épaules et favoriser la grâce des mouvements des bras, comme vous l’enseignerait un professeur d’arts martiaux compétent. S’enraciner c’est surtout s’établir dans un autre plan de conscience. En fait il y a deux plans de conscience de soi, comme nous l’avons déjà évoqué dans un article sur les 2 niveaux de conscience en coaching :

Néanmoins, de même qu’on a deux pieds et qu’on peut passer le poids de son corps de l’un à l’autre, d’avant en arrière par exemple, on peut aussi déplacer le centre de gravité de sa conscience de l’avant à l’arrière de soi-même, en cessant de s’identifier au « personnage » que les autres voient de nous à travers notre corps, pour s’établir dans une conscience plus vaste de ce que l’on est. La conscience de l’arrière plan !

S’enraciner, c’est s’établir dans l’arrière plan de la conscience depuis lequel les évènements sont relativisés sans effort, parce qu’ils sont vus dans leur essence, depuis votre véritable nature. Je ne suis pas en train de vous raconter du « bouddhisme à la mode » ou quoi que ce soit d’autre se rattachant à une théorie, j’évoque une expérience que vous pouvez réaliser tout de suite, vous-même, sans mot pour le situer dans vos représentations mentales. Vous le ferez, comme je mets des mots moi-même que vous lisez en ce moment, mais d’abord, donnez-vous la permission de vivre cette expérience, sans mot et sans vous raconter d’histoire à son propos. Juste écouter et voir…. S’enraciner, c’est surtout cela, cette démarche intérieure, ce déplacement de l’attention d’avant en arrière de soi (même si pour se faire une idée de ce que cela peut être, on peut travailler l’enracinement dans le corps, pourquoi pas ? Mais il ne s’agit là que d’une indication, qui n ‘est ni un chemin, ni un moyen). L’enracinement dans l’arrière plan ne peut être que direct au travers de la conscience elle-même, sans besoin de passer par le corps, cela se fait tout seul, et cela vous enracine immédiatement dans l’expérience sensorielle. En revanche, l’inverse n’est pas vrai : vous pouvez être très « corporel » et vous identifiant à ce corps, ne jamais vous enraciner dans votre véritable nature. Vous pouvez faire des tas d’exercices corporels, et être quand même à côté de vos pompes, tout en étant à fond « dans votre corps »… avec votre tête ! Alors, à travers votre système de représentations mentales, on est là visualisant le déplacement de l’énergie, selon des systèmes sophistiqués de méridiens et de chakras…tandis qu’on se prend pour ce corps dans lequel circulerait cette énergie. Mais réfléchissez (car votre tête sert à cela, quoi qu’on puisse vous raconter à propos du corps souverain et de la tête traîtresse) :

Alors, maintenant, avec cette question et cette ouverture orientée vers l’intérieur, quand vous irez à votre prochain cours de Qi Gong, de yoga, de méditation ou de chamanisme, vous vivrez peut-être une autre expérience… Dès lors, vous cesserez d’y aller pour apprendre ou acquérir quelque chose, mais juste parce que cette activité sera pour vous l’occasion d’éprouver qui vous êtes au travers de l’écoute et du silence intérieur.

S’enraciner dans l’instant présent

Dans l’état de présence, qu’on peut juste explorer au fur et à mesure qu’il se déploie, à son rythme, à sa manière, il se passe quelque chose en soi qui est très intéressant. C’est que cet état de présence (que vous êtes) est contagieux, qu’il irradie en quelque sorte et contamine positivement votre environnement. Quand vous êtes dans cet état de présence à vous-même, à l’autre et à la situation, cela invite les autres à vous rejoindre dans ce même état, depuis l’intérieur. Cet état d’enracinement, d’alignement et de présence, vous n’y entrez pas pour « faire » quoi que ce soit en rapport avec ls autres, vous le « faîtes » parce que c’est votre nature. Cela permet aux situations extérieures de se clarifier d’elles-mêmes, de se desserrer, de devenir elles aussi plus vastes et beaucoup moins graves et dramatiques qu’elles n’apparaissaient de prime abord. Dans cet état de connexion, on peut facilement prendre de la distance par rapport aux émotions liées aux enjeux, parce qu’elles apparaissent comme des contenus, des phénomènes passagers et de moindre importance. Dans cet état de présence, même un dragon passant dans le ciel et semant la terreur derrière lui, ne ferait que passer dans le champs de votre conscience, et ne serait pas plus important qu’un nuage qui apparaît, puis disparaît, tandis que vous êtes là et que ses flammes ne brûlent pas le ciel que vous êtes…

On ne peut pas le dire avec notre langage, c’est une expérience indescriptible, mais indubitable. en effet, ce qui est sûr c’est que c’est là quand vous êtes là, que cela respire, cela est conscient, cela vit, cela connaît, cela aime… Votre mental, lui, ne peut pas « comprendre » (il ne peut comprendre, c’est-à-dire «prendre en soi », contenir ce qui est plus vaste que lui et le contient), mais vous, vous comprenez : vous êtes ! Dans cet état d’enracinement dans l’instant présent, vous êtes profondément à l’écoute, mais avec légèreté, sans gravité, sans pesanteur, sans concentration excessive… Pour explorer cet état de présence à vous-même, n’hésitez pas à prendre contact avec nous pour être accompagné. Un simple petit coup de pouce pour vivre cet enracinement dans la qualité de votre être, ça vaut le coup…:-)

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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