Ce qui se produit au sein d’un groupe est toujours un phénomène systémique, qui renvoie le coach à son vécu intérieur personnel. Dans la mesure où l’on considère que ce qui est vécu à l’extérieur est une projection de ce qui se vit à l’intérieur de soi-même. Ainsi par exemple, dans une perspective systémique, un conflit au sein du groupe renvoie le coach à un conflit intérieur à lui-même. Pour contribuer à la résolution extérieure du conflit, un coach systémique s’attachera donc à se réunifier intérieurement, afin que le phénomène systémique de résonance soit favorable à son client.

A Retenir

• Le coaching systémique voit les conflits extérieurs comme des reflets des conflits intérieurs du coach.
• Un coach authentique travaille sur lui-même parallèlement au travail de son client.
• Le coaching implique une résonance intérieure-externe entre le coach et le client.
• Être coach nécessite de l’authenticité, de la vulnérabilité et une bonne dose de vitalité.
• Assumer sa vulnérabilité donne la permission au client de faire de même.

Alignement et exemplarité

Un coach professionnel, coach individuel ou coach d’équipe, gagne à travailler sur lui-même, non seulement au travers de sa supervision, de stages divers de développement personnel ou de psychothérapie, mais aussi (et peut-être  : surtout) dans son travail avec ses clients.

En fait, il ne le fait pas POUR son client, ou « égoïstement » pour lui-même uniquement, parce que c’est la même chose, les deux sont liés : c’est cela le phénomène systémique que nous allons évoquer ensemble dans cet article. en fait, on ne peut pas faire l’un sans l’autre, et c’est en faisant l’un qu’on fait l’autre (et vice versa). Plus un coach sera authentique, plus il sera performant.

Et être authentique, c’est travailler sur soi-même pendant que le client (individuel ou collectif) fait son travail sur lui-même. Je ne veux pas dire que le coach devrait s’entraîner au calcul mental ou à réciter l’alphabet à l’envers pendant que son client se remet en question, je veux dire que le coach profite du phénomène systémique de miroir, pour travailler sur lui-même les sujets sur lesquels son client ferraille, afin de mieux accompagner ce dernier dans ce travail.

D’ailleurs ne dit-on pas, à juste titre, qu’un coach doit « modéliser » les comportements cibles que cherche à acquérir le client, de façon à le contaminer positivement (ou pour le dire plus simplement : pour lui donner le « bon exemple », ou pour lui fournir une illustration adéquate) ? Du point de vue du phénomène systémique, il y a comme un processus de vases communicants : ce que travaille le client fait miroir au coach sur ce qu’il devrait ou pourrait aussi travailler pour lui-même.

Phénomène systémique : Ce qui se passe au sein d’un groupe se passe toujours…

… entre moi et moi-même !

Si dans un groupe, un participant se montre pénible, ce n’est pas tant un problème à résoudre à l’extérieur avec ce participant, que d’abord un problème intérieur à résoudre en soi et soi-même. Que m’enseigne cette situation, quel renseignement me fournit-elle sur mon climat intérieur ? Comment agir sur mon harmonie personnelle d’abord, pour me présenter ensuite face au problème objectif extérieur en bonne condition, propre et bien échauffé, pour que s’aplanissent les difficultés, sans avoir besoin de s’en occuper directement ?

C’est donc une opportunité pour le coach, de pouvoir travailler sur lui-même, tandis qu’il accompagne ses clients dans leurs propres résolutions internes. Le fait que cette grosse entreprise ait été rachetée et que l’équipe dont s’occupe le coach doive fusionner avec une autre, n’a a priori rien à voir avec la vie privée du coach.

Et pourtant, si l’on veut bien considérer que nous sommes tous unis dans une même unité et que le tout se retrouve dans chaque parcelle (comme dans le phénomène systémique de l’hologramme), il y a en lui, comme en chacun de nous, une trace de tout ce qui se trouve à l’extérieur, ou une correspondance entre tout l’extérieur et tout l’intérieur. Du coup, l’idée du coaching systémique c’est qu’on accompagne le client en s’accompagnant soi-même, c’est qu’on soigne une organisation en se soignant soi-même (un peu comme pouvaient le faire les féticheurs qui soignaient à distance en travaillant sur un support en cire sensé représenter le malade).

Là, pas besoin de grigri, le support de travail c’est soi-même, et le coach se présente (comme il peut) avec son alignement, et sa bonne volonté à se remettre en question, par solidarité avec son client. De ce point de vue, accepter de travailler avec un client, c’est accepter de découvrir en soi les résonance avec sa problématique. Alors on a les clients qu’on mérite mais on a aussi les clients qui nous méritent. Ce n’est pas un hasard, mais par correspondance naturelle qu’un coach se retrouve face à tel client, face à telle problématique.

Ce coach est la meilleure personne pour accompagner ce client, pour peu qu’il veuille bien se reconnaître IMPLIQUE dans les problèmes du client, mais sans s’en mêler, sans prétendre y faire quoi que ce soit, juste se démêler lui-même au contraire de se mêler du problème extérieur. Il n’y a rien à vouloir, à manoeuvrer, à faire, il y a juste à ETRE, à être calme, juste, présent, disponible, et le chemin se fait vers la résolution par un phénomène systémique d’osmose entre le coach et son client, un peu comme une transfusion qui s’opèrerait entre les deux systèmes…

Alors ? Vous voulez toujours être coach ?

Le reflet entre le client et le coach en relation systémique Cela vous tente de coacher des équipes en difficulté ? Vous avez bien compris que ces difficultés vous allez devoir les traverser vous-même en votre for intérieur (en plus du fait que les clients risquent fort de projeter sur vous les symptômes dont ils souffrent) ?

Rassurez-vous, que vous le vouliez ou non, cela se passera, et le phénomène systémique se produit déjà, tout le temps. Heureusement que nous n’y faisons pas tellement attention, sinon cela nous ferait peut-être un peu peur… Pour être coach il faut une bonne dose de sécurité ontologique, à moins qu’il faille plutôt une bonne dose d’inconscience… En tous cas, tous les professionnels vous le confirmeront, il faut une bonne vitalité et le cœur bien accroché. Et plus on avance, plus on devient sensible et vulnérable.

C’est en cela qu’on devient meilleur et plus performant. Étonnant, non ? Vous êtes votre propre outil de travail : vous accompagnez votre client, en vous accompagnant vous-même. Vu avec une pointe de bonne humeur, on pourrait aussi dire, qu’être coach c’est être payé pour travailler sur soi-même. Comme le Chamane traditionnel se purifiait pour purifier ses patients…   Deux vidéos intéressantes sur la vulnérabilité :

Deux talents très différents : le show à l’américaine, et le témoignage d’une personne toute simple. Les deux parlent de la vulnérabilité, chacun à sa manière.

Et vous savez quoi ? Le secret du coaching ce n’est pas d’être très fort, mais justement d’être simplement ouvert à sa vulnérabilité.

Pourquoi ? Parce que par phénomène systémique de résonance, être vulnérable et l’assumer, donne une permission au client d’en faire de même. Dès lors, il trouve des solutions écologiques qui émergent du centre de son être profond, au lieu de gesticuler avec des tentatives résolutoires issues du mental. Certains sont naturellement doués pour assumer leur vulnérabilité, d’autres ont passé leur vie à l’enfouir et se la cacher, mais pour tous c’est le chemin d’une vie entière…

Forcément, quand ceci est découvert, que reste-t-il à faire d’autre que d’être simplement là, à vivre avec les autres, dans un ajustement permanent de l’alignement intérieur, sans cesse challengé par les situations externes, vécues comme autant d’opportunités pour densifier son être et ajuster sa propre connexion à l’Essentiel…

Phénomènes de groupe : comprendre pour mieux transformer

Vous sentez que votre équipe change de visage en collectif ? Que certaines tensions apparaissent « sans raison » ? Vous avez déjà eu l’impression que la même personne agit différemment selon le groupe où elle se trouve ?

Bienvenue dans le monde des phénomènes de groupe.

Ces dynamiques invisibles sont puissantes, récurrentes et trop souvent mal comprises. Et pourtant, c’est souvent là que tout se joue. Cet article vous propose une plongée claire, concrète et utile dans l’univers des phénomènes de groupe. Avec un objectif : vous permettre d’agir avec plus de discernement, de fluidité et de puissance dans vos collectifs.

Qu’est-ce qu’un phénomène de groupe, au juste ?

Ce n’est pas de la psychologie de comptoir. C’est une réalité observable. Un phénomène de groupe, c’est ce qui se passe entre les individus, au-delà de leurs intentions individuelles. C’est la dynamique collective qui prend viequand plusieurs personnes interagissent.

Et cette dynamique peut renforcer ou étouffer. Fluidifier ou bloquer. Inspirer ou déstabiliser.

Pourquoi faut-il s’en méfier (et s’en servir) ?

Parce que les phénomènes de groupe agissent souvent en souterrain. Et tout ce qui est invisible est d’autant plus puissant qu’il est non nommé.

Exemples récurrents :

• Un équipe dynamique… qui se fige quand son manager entre dans la salle
• Un collaborateur extraverti qui devient muet dans un groupe
• Une décision rationnelle qui est rejetée sans qu’on sache pourquoi

C’est un piège ! On croit que c’est un problème de personnes, alors que c’est un problème de système.

Le poids des rôles implicites

Chaque groupe construit inconsciemment des rôles : le leader, le suiveur, le clown, le bouc émissaire, le silencieux utile…

Ces rôles ne sont pas toujours choisis. Parfois, une personne incarne un rôle parce qu’elle y est assignée par les autres. Et tout changement de posture vient alors bousculer l’équilibre implicite du groupe.

Vous voulez que votre collaborateur prenne plus d’initiatives ? Très bien. Mais si le groupe a besoin d’un « petit dernier », il le maintiendra dans ce rôle.

Ce qui se joue, ce n’est pas la compétence, c’est la fonction symbolique.

L’effet miroir et les échos systémiques

Chaque groupe fonctionne comme un miroir grossissant. Il fait résonner des émotions, des croyances, des peurs, des désirs.

C’est ce qu’on appelle les échos systémiques : je suis affecté par une situation présente… parce qu’elle me rappelle, inconsciemment, une expérience passée (familiale, professionnelle, etc.).

Le coach, s’il est formé à cette lecture, peut aider à décaler le regard, à donner du sens, à remettre du mouvement.

Phénomènes de groupe et intelligence collective : alliés ou ennemis ?

Les phénomènes de groupe peuvent être étranglants ou fertilisants. Tout dépend du degré de conscience collective.

Quand un groupe s’observe fonctionner, qu’il peut nommer ses dynamiques, poser ses rituels, il devient intelligent. Il transforme ses phénomènes en leviers de croissance.

C’est là que le coaching d’équipe prend toute sa valeur.

Que faire concrètement face à un phénomène de groupe limitant ?

• Le nommer, sans blâmer
• L’objectiver : qui, quand, comment, quoi ?
• Le relier à une fonction utile (protection, appartenance, loyauté…)
• Choisir un petit acte symbolique pour évoluer

Exemple : un groupe qui rit systématiquement des idées nouvelles. Pourquoi ? Parce que le groupe a peur de l’échec. Le rire devient un bouclier. Une séance de coaching permet de faire parler ce rire, de le réhabiliter, puis de construire un autre rituel de validation des idées.

Comment un coach peut éclairer ces dynamiques ?

• En mettant en lumière les non-dits et les rôles implicites
• En facilitant la mise en mots des tensions sous-jacentes
• En posant un cadre sécurisant pour explorer les enjeux sensibles
• En modélisant une posture d’écoute et de responsabilité partagée

Le coach agit comme un tiers écologique, ni dedans, ni dehors, capable de refléter ce que le système ne voit pas encore de lui-même.

Et le manager dans tout ça ?

Le manager n’est pas au-dessus des phénomènes de groupe : il en fait partie ! Mais il peut apprendre à les sentir, les prévenir, les traverser avec plus de clarté.

Quelques pistes :

• Développer sa double écoute (contenu + dynamique relationnelle)
• Favoriser des temps méta pour que le groupe se regarde fonctionner
• Poser des cadres explicites (plutôt que de corriger des comportements en surface)
• Ne pas sur-intervenir : parfois, il faut laisser le groupe se réguler

Un concept clé : la double écoute

C’est un outil-clé du site pauldevaux.fr : apprendre à écouter à deux niveaux :

• Ce que les gens disent (le contenu)
• Ce que la relation dit (la dynamique)

Un manager ou un coach formé à cette double écoute devient un modélisateur de maturité relationnelle.

Phénomènes de groupe : terrain de jeu ou champ de mines ?

C’est souvent les deux. La question n’est pas : comment les éviter ? Mais : comment les apprivoiser, les comprendre, les transformer ?

Et surtout : comment les mettre au service du sens et de la relation ?

Pour aller plus loin, pas à pas

Nous sommes disponibles pour vous accompagner dans cette exploration, que vous soyez dirigeant, DRH, manager ou coach.

Un appel, une rencontre, et vous verrez tout ce qui est déjà en jeu sous vos yeux…

Contact : Paul Devaux – 06 71 84 97 06

Parce que les collectifs ne changent pas tout seuls. Mais ils savent très bien changer… quand ils s’y mettent ensemble.

Métadescription : Comprendre les phénomènes de groupe pour mieux manager et coacher les collectifs. Un article clair et stratégique pour agir efficacement en équipe.

FAQ Coaching Systémique

Réponses aux questions clés sur le coaching, l'alignement intérieur et le phénomène systémique

• Qu’est-ce que le phénomène systémique en coaching ?

  Le phénomène systémique postule que ce qui se produit dans un groupe est le reflet de notre vécu intérieur. Ainsi, les conflits ou tensions externes révèlent souvent des enjeux internes, tant chez le coach que chez le client.

• Pourquoi est-il essentiel pour un coach de travailler sur lui-même ?

  Un coach qui travaille sur lui-même se remet en question et s’aligne intérieurement, ce qui lui permet de modéliser des comportements sains. Ce travail intérieur renforce son authenticité et sa capacité à accompagner efficacement ses clients.

• Comment se manifeste l’alignement et l’exemplarité dans la pratique du coaching ?

  Un coach aligné montre l’exemple en agissant de manière cohérente entre son vécu intérieur et son action extérieure. En se confrontant à ses propres défis, il offre un miroir positif pour que le client puisse, à son tour, découvrir et ajuster ses propres ressources intérieures.

• Comment le coach aborde-t-il un conflit au sein d’un groupe ?

  Plutôt que de se concentrer uniquement sur le conflit externe, le coach systémique y voit une occasion de se pencher sur ses propres tensions. En se réunifiant intérieurement, il favorise une résonance positive qui aide à désamorcer les conflits du groupe.

• En quoi la vulnérabilité est-elle bénéfique dans le coaching systémique ?

  La vulnérabilité, lorsqu’elle est acceptée et exprimée, permet au coach de créer un climat de confiance et d’authenticité. Cela encourage le client à explorer ses émotions et à adopter des solutions écologiques qui émergent de son être profond.