Voici un article sur la recherche d’intensité qui compense une perte de sens accentuée. Ces réflexions me sont inspirées par une récente séance de supervision de coach.

Que se cache-t-il derrière cette expression de « perte de sens » ? Les coachs observent que de plus en plus de clients sont en recherche de sens accentuée. Une nouvelle forme de souffrance virale est entrain de se propager. Quelle forme prend-elle ? Préparons-nous à devoir y faire face et à accompagner nos clients qui témoignent de cette souffrance au travail et dans leur vie entière…

Par ailleurs, de même qu’on n’a jamais été aussi seuls, alors qu’on a tellement « d’amis » sur les réseaux sociaux (et plus on communique, moins on relationne pour de vrai), eh bien moins il y. a de sens, plus on recherche l’intensité des sensations… pour compenser sans doute ?

Le perte de sens est un des signes du burn-out

Peu à peu, une personne en pré-burn out est obligée de déployer plus énergie qu’avant pour accomplir son travail, sans toutefois en obtenir de satisfaction. Tout lui semble lourd, fastidieux et fade. Les frustrations s’accumulent et le cynisme augmente. La concentration est de plus en plus difficile à réaliser, d’où divers problèmes d’attention.

Parmi les symptômes, vous trouverez très tôt dans la liste : la perte de sens, les situations ne font plus sens comme avant, et cela est brusquement vécu comme intolérable. Encore plus que d’habitude !

Pourquoi cet article sur la recherche de sens ?

Hier, lors d’une séance de supervision, j’ai pris des notes de mots clés, dans la première minutes de ce que me disait un coach sur son client :

En 3 lignes de mots clés, tout était dit.

Apprêtez-vous, amis coachs, à entendre hélas de plus en plus souvent, cette série de mots clés liés à la perte de sens.

De nouveaux axes pour travailler la perte de sens

Le coach rajoute :

Voilà les axes que je travaille avec ma cliente (voir ci-dessous). Je voudrais savoir si ce sont les meilleurs, et aussi en trouver d’autres. J’aimerais également approfondir ces questions pour moi-même, parce qu’elles me touchent personnellement aussi (c’est un coach interne, également atteint par la période qui fait douter les meilleurs d’entre nous).

Ce coach attaque de façon très masculine avec ses clientes internes. Il travaille en effet sur 3 axes, qui m’apparaissent excellents, mais qui ont pour point commun d’être très Yang, très tournées vers la recherche objective de solutions :

  1. Relativiser et objectiver : Qu’attend-on de toi exactement ? En quoi n’est-ce pas compatible avec ta fiche de poste ? (c’est une administration).
  2. Comment peux-tu communiquer proprement ton désaccord avec ton boss ? Lui transmettre une alerte, tout en lui faisant des recommandations, mais en étant prête à accepter qu’elles ne soient pas suivies.
  3. Je les aide à passer de victime à responsable, en les aidant à trouver de quelle manière répondre au besoin qui se manifeste derrière ce mal être.

Ces axes de travail sont bien trouvés. Ils peuvent déjà vous inspirer dans vos propres coaching avec vos clients en souffrance à cause d’un sentiment de perte de sens.

Chercher des axes plus féminins

Il y a quoi ouvrir le champs des possibles pour le client, en s’intéressant à l’autre polarité de la question : développer le féminin du thème de travail posé par le client.

Donc évidemment, après avoir sincèrement salué la pertinence de ces 3 bonnes pistes de travail, je lui fais remarquer cette orientation yang : « objectivité, rationalisation, orientation solutions ». Et je l’invite à chercher des axes plus Yin, surtout avec des clientes femmes.

Voici de nouvelles orientations complémentaires, qui peuvent vous inspirer et compléter vos propres travaux avec vos clients à la recherche de plus de sens dans leur quotidien :

Changer de perspective

Davantage accuser réception de la souffrance ressentie, faire preuve d’empathie, pour renforcer l’alliance, avant d’aller chahuter le cadre de référence en faisant preuve d’impertinence. Sans tomber non plus dans l’expression de plaintes stériles.

Pour cela, avec affection, inviter la personne à reconnaître quelles valeurs sont bafouées dans cette situation douloureuse.

Prendre contact avec votre prochain superviseur

Il paraît que c'est toujours "maintenant" le meilleur moment pour se mettre en chemin vers l'excellence ! Prenez donc contact par téléphone. En une demi-heure, nous verrons ensemble quelle valeur devrait créer pour vous un dispositif de supervision, pour vous aider à progresser dans votre art du coaching. Faire décoller votre business, créer votre prochain client, optimiser vos séances, la supervision va vous faire cranter en avant d'une manière significative.

Notre premier échange en mode supervision ?

Pourquoi proposer cet angle de vue ?

Mais pour que  notre client puisse vivre un changement de paradigme, qui l’ouvre sur de nouvelles perspectives :  En se recentrant en lui-même, plutôt que de s’affliger de ce que l’extérieur ne lui convient pas, le sujet peut retrouver de la maîtrise sur la situation. Ce qui la fait souffrir n’est pas la situation extérieure, mais se joue aussi en elle-même : entre elle et elle-même. C’est un conflit intérieur qui est ici mis en scène, ou mis en résonance par la situation extérieure.

Le piège du sauveur

Retourner l’attention vers le coach, d’une manière systémique, en montrant bien le parallèle systémique entre ce que ressentent les clients et ce que vit le coach en ce moment. Faire travailler le coach sur sa tendance à vouloir « sauver » ses clients, en voulant résoudre leur problème.

Accepter l’inacceptable ?

Faire travailler la cliente (et le coach) sur l’acceptation.

Ce que je viens de faire, c’est d’exploiter une séance récente, à chaud, pour en faire un article. C’est une bonne pratique que je me permets de partager avec vous. Sans trahir vos clients, vous pouvez, vous aussi, traduire les problématiques de vos clients par écrit.

Cela vous permettra à la fois de :

Faites des séries d’articles sur les thèmes que vous creusez et insérez des liens hypertextes entre eux, pour inviter vos lecteurs à passer du temps avec vous en surfant sur vos autres articles. Un jour, ils se décideront à vous appeler, quand ils seront mûrs, après vous avoir suivi un certain temps.

Mais, vous là, qui lisez cet article, ne serait-il pas grand temps que vous me contactiez pour votre propre supervision de coach ?  🙂

Par ailleurs, il semble que de nombreuses personnes soient de plus en plus attirées par des sensations fortes, comme si l’intensité pouvait combler le manque de sens.

Pourquoi rechercher l’intensité ?

Les individus HPI, chats potentiels) s’ennuient assez vite si leurs expériences manquent de sens ou d’intensité. Ils sont de plus en plus attirés par des expériences d’intensité :

Est-il légitime de vouloir vibrer avec force ?

Pourquoi ne pas préférer d’autres états comme la tranquillité à travers la fadeur, la douceur, ou l’ennui ?

Ne peut on pas trouver l’intensité dans la douceur, rechercher l’intensité dans la banalité ordinaire du quotidien, percevoir la joie émergente au sein de la paix profonde ?

Quelle énergie est engagée dans le fait de rechercher l’intensité ?

Chaque énergie a sa quête spécifique :

Qu’est-ce qui est sous-jacent dans la quête d’intensité ?

Imaginez une situation dans laquelle on ressent des sensations, et des sentiments très intenses. Vous avez là l’opportunité de lâcher quelques instants votre peau ordinaire (ce « vêtement » pour lequel on se prend) pour n’être plus que sensations et émotions intenses.

L’intensité peut en effet vous faire perdre un instant le réflexe d’appropriation. Ce n’est plus « vous » qui éprouvez l’intensité, parce qu’elle est telle, qu’elle envahit tout le champ de votre attention et qu’il n’y a soudain plus de place pour qu’un ego dise « moi, je ressens l’intensité » : il n’y a plus que l’intensité ressentie, sans personne pour se l’approprier en disant : « C’est MON intensité ».

Payer pour vivre de l’intensité

On peut parfois payer très cher pour ressentir de l’intensité. Ainsi de nombreuses activités, sont une manière de rechercher l’intensité :

L’intensité vaut cher

Cela peut coûter de l’argent, comme de payer sa place pour assister à un film d’horreur afin de rechercher l’intensitéde la terreur, ou bien prendre un billet pour les montagnes russes à la fête foraine, qui donnent l’occasion de vivre la peur intensément.

Mais cela peut également coûter cher en risques pris face au danger, en énergie dépensée en vaines querelles, ou en hémorragies émotionnelles diverses, selon les caractères de chacun.

La sensation d’intensité peut ne pas avoir de prix tellement elle peut revêtir de valeur pour certains dans un instant particulier.

D’où parfois les drames passionnels, ou certaines crises de démence (pas toutes, car il y en a plusieurs formes ayant des causes ou des buts divers)

L’intensité pour se sentir en vie

Pourquoi payer parfois si cher, juste pour éprouver ne serait-ce qu’un peu d’intensité ? J’allais dire : ne serait-ce que pour éprouver quelques gouttes de cette misérable intensité ! Comme si l’intensité était la seule façon de se sentir en vie…

C’est que dans des situations de grande intensité, il y a la possibilité de lâcher sa fausse identification à sa petite personnalité, toujours trop étroite par rapport à la vastitude du Soi infini de notre nature profonde.

L’intensité permet parfois de cesser de se prendre pour un « petit moi », et d’enfin être juste « le Soi », juste « être », sans espace possible pour une quelconque appropriation.

Rechercher l’intensité du Soi est ce qui motive souvent bien des addictions dont on pourrait faire l’économie, si on savait trouver cette intensité autrement, voire encore mieux : trouver le Soi, sans besoin de recourir à l’intensité.

Cesser de se prendre pour « moi »

On l’a déjà dit dans cet article sur « être soi-même » : le matin avant de se lever, on réalise qu’il y a une vie qui se témoigne à elle-même, et qu’il y a un « je » qui semble en être le témoin. Pour autant, parfois on a la chance qu’il n’y ait pas encore de « moi » pour tirer la couverture à lui et dire « c’est moi qui me réveille ».

Alors, on peut parfois faire là l’expérience de sensations, de conscience, sans pensée, sans identification, sans appropriation.

Mais après, face aux autres, il faut bien présenter un certain « masque social ». Il faut bien remettre le manteau de sa personnalité, sinon on sortirait tout nu dans la rue.

Transparence et alignement

Tout l’art d’être authentique consiste à tendre le masque le moins déformant possible. Un masque assez vrai, juste suffisamment protecteur pour ne pas piquer les yeux des autres avec les traits saillants de l’être profond. (Vous me direz peut-être : « Pourquoi l’être profond serait-il piquant ?  N’est-il pas « pur » et éminemment beau ? Si, sans doute… Et pourtant, tout le monde n’est pas forcément prêt à assumer l’exposé de la vérité dans sa nudité, de même que nos yeux ne peuvent pas contempler le soleil directement très longtemps sans se brûler. Il est préférable d’admirer sa luminosité reflétée sur des objets, comme la lune…).

De plus en plus, amis coachs, il va nous falloir prendre du recul et de la hauteur, pour comprendre ce qui se joue dans ces comportements étranges de compensation du manque de sens et de recherche d’intensité. La supervision peut vous aider à approfondir en vous et dans les séances avec vos clients ce qui s’y joue.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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