Voici un article sur la recherche d’intensité qui compense une perte de sens accentuée. Ces réflexions me sont inspirées par une récente séance de supervision de coach.
Que se cache-t-il derrière cette expression de « perte de sens » ? Les coachs observent que de plus en plus de clients sont en recherche de sens accentuée. Une nouvelle forme de souffrance virale est entrain de se propager. Quelle forme prend-elle ? Préparons-nous à devoir y faire face et à accompagner nos clients qui témoignent de cette souffrance au travail et dans leur vie entière…
Par ailleurs, de même qu’on n’a jamais été aussi seuls, alors qu’on a tellement « d’amis » sur les réseaux sociaux (et plus on communique, moins on relationne pour de vrai), eh bien moins il y. a de sens, plus on recherche l’intensité des sensations… pour compenser sans doute ?
Le perte de sens est un des signes du burn-out
Peu à peu, une personne en pré-burn out est obligée de déployer plus énergie qu’avant pour accomplir son travail, sans toutefois en obtenir de satisfaction. Tout lui semble lourd, fastidieux et fade. Les frustrations s’accumulent et le cynisme augmente. La concentration est de plus en plus difficile à réaliser, d’où divers problèmes d’attention.
Parmi les symptômes, vous trouverez très tôt dans la liste : la perte de sens, les situations ne font plus sens comme avant, et cela est brusquement vécu comme intolérable. Encore plus que d’habitude !
- Démotivation par rapport au travail, perte de sens : difficulté à voir le sens des tâches à accomplir, voir même le sens de la vie devient plus confus.
- Irritabilité marquée, colères spontanées, pleurs fréquents
- Attitude cynique et sentiment de frustration
- Sentiment d’incompétence, de ne palus pouvoir y arriver
- Tendance au repli sur soi
- Sentiment d’échec
- Baisse de moral et de confiance en soi
- Anxiété, inquiétude et insécurité
- Difficulté à se concentrer, pertes de mémoire, troubles de l’attention
- Difficulté d’exercer un bon jugement, ndécision, confusionmentale
- …
Pourquoi cet article sur la recherche de sens ?
Hier, lors d’une séance de supervision, j’ai pris des notes de mots clés, dans la première minutes de ce que me disait un coach sur son client :
- Perte de sens. Charge mentale. Vraie souffrance au travail. Hyper sensibilité, grosse fatigue.
- Très investie affectivement, grosse bosseuse, très compétente et reconnue pour son engagement. Ne se sent pas soutenue par sa hiérarchie, en désaccord avec son boss.
- Conflit de valeurs, contrainte d’appliquer des mesures politiques qui ne font pas de sens. Peur pour son job, pré burn-out.
En 3 lignes de mots clés, tout était dit.
Apprêtez-vous, amis coachs, à entendre hélas de plus en plus souvent, cette série de mots clés liés à la perte de sens.
De nouveaux axes pour travailler la perte de sens
Le coach rajoute :
Voilà les axes que je travaille avec ma cliente (voir ci-dessous). Je voudrais savoir si ce sont les meilleurs, et aussi en trouver d’autres. J’aimerais également approfondir ces questions pour moi-même, parce qu’elles me touchent personnellement aussi (c’est un coach interne, également atteint par la période qui fait douter les meilleurs d’entre nous).
Ce coach attaque de façon très masculine avec ses clientes internes. Il travaille en effet sur 3 axes, qui m’apparaissent excellents, mais qui ont pour point commun d’être très Yang, très tournées vers la recherche objective de solutions :
- Relativiser et objectiver : Qu’attend-on de toi exactement ? En quoi n’est-ce pas compatible avec ta fiche de poste ? (c’est une administration).
- Comment peux-tu communiquer proprement ton désaccord avec ton boss ? Lui transmettre une alerte, tout en lui faisant des recommandations, mais en étant prête à accepter qu’elles ne soient pas suivies.
- Je les aide à passer de victime à responsable, en les aidant à trouver de quelle manière répondre au besoin qui se manifeste derrière ce mal être.
Ces axes de travail sont bien trouvés. Ils peuvent déjà vous inspirer dans vos propres coaching avec vos clients en souffrance à cause d’un sentiment de perte de sens.
Chercher des axes plus féminins
Il y a quoi ouvrir le champs des possibles pour le client, en s’intéressant à l’autre polarité de la question : développer le féminin du thème de travail posé par le client.
Donc évidemment, après avoir sincèrement salué la pertinence de ces 3 bonnes pistes de travail, je lui fais remarquer cette orientation yang : « objectivité, rationalisation, orientation solutions ». Et je l’invite à chercher des axes plus Yin, surtout avec des clientes femmes.
Voici de nouvelles orientations complémentaires, qui peuvent vous inspirer et compléter vos propres travaux avec vos clients à la recherche de plus de sens dans leur quotidien :
- Valider la souffrance, en accuser réception, la reconnaître, la permettre… cela soulage déjà un peu !
- Recentrer le client sur sa responsabilité, sa gestion mentale et sa gestion émotionnelle. Cela rejoint le troisième axe du coach, mais plus du côté yin du recentrage que du côté yang des actions qui en découlent.
- Faire prendre conscience au coach de sa posture (en l’occurrence, une tentation de se positionner en sauveur, étant lui-même touché de près par cette thématique d perte de sens, le coach pourrait vitre prendre parti pour ces clientes et contre le système).
Changer de perspective
Davantage accuser réception de la souffrance ressentie, faire preuve d’empathie, pour renforcer l’alliance, avant d’aller chahuter le cadre de référence en faisant preuve d’impertinence. Sans tomber non plus dans l’expression de plaintes stériles.
Pour cela, avec affection, inviter la personne à reconnaître quelles valeurs sont bafouées dans cette situation douloureuse.
- Comment ça résonne en elle ?
- Qu’est-e qui se joue pour elle d’important et profond, qui la fait tant souffrir ?
- Après tout une autre personne vivant la même chose le vivrait peut-être moins douloureusement ? Donc c’est qu’il y a là quelque chose de personnel.
Il paraît que c'est toujours "maintenant" le meilleur moment pour se mettre en chemin vers l'excellence ! Prenez donc contact par téléphone. En une demi-heure, nous verrons ensemble quelle valeur devrait créer pour vous un dispositif de supervision, pour vous aider à progresser dans votre art du coaching. Faire décoller votre business, créer votre prochain client, optimiser vos séances, la supervision va vous faire cranter en avant d'une manière significative.
Notre premier échange en mode supervision ?Pourquoi proposer cet angle de vue ?
Mais pour que notre client puisse vivre un changement de paradigme, qui l’ouvre sur de nouvelles perspectives : En se recentrant en lui-même, plutôt que de s’affliger de ce que l’extérieur ne lui convient pas, le sujet peut retrouver de la maîtrise sur la situation. Ce qui la fait souffrir n’est pas la situation extérieure, mais se joue aussi en elle-même : entre elle et elle-même. C’est un conflit intérieur qui est ici mis en scène, ou mis en résonance par la situation extérieure.
Le piège du sauveur
Retourner l’attention vers le coach, d’une manière systémique, en montrant bien le parallèle systémique entre ce que ressentent les clients et ce que vit le coach en ce moment. Faire travailler le coach sur sa tendance à vouloir « sauver » ses clients, en voulant résoudre leur problème.
- Et vous, comment cela vous touche-t-il personnellement en ce moment ?
- Qu’est-ce qui résonne chez vous dans cette souffrance de vos clients ?
- Quelle souffrance intérieure faut-il déjà accueillir et voir clairement en vous-même, pour pouvoir accueillir celle de vos clients, avant de vous précipiter vers les pseudo solutions ?
- Si ce problème était en soi une solution : à quel autre problème cette solution répondrait-elle ? (et avec celle-là, déjà, le temps que le coach comprenne la question, vous pouvez aller vous faire couler un café, ça vous reposera un peu ?)
- Et si c’était une opportunité pour vos clientes de ressentir enfin cette souffrance ? Comment accompagner cette opportunité ? Comment en faire un levier de meilleure conscience de soi ?
- Comment faire de cette expérience un tremplin pour plonger dans plus d’intimité avec soi-même ?
- Comment grandir avec cela, plutôt que de vouloir en sortir ? Comment en faire un support de meilleur alignement intérieur ?
- Comment ne plus souffrir de ce dont on n’est pas responsable pour se concentrer sur ce sur quoi on a la main ?
Accepter l’inacceptable ?
Faire travailler la cliente (et le coach) sur l’acceptation.
- Comment faire pour « accepter l’inacceptable » ? Et à partir de quand se rebiffer contre l’injustice. Mais en sachant le faire d’une manière fonctionnelle, sans ego et sans sur investissement affectif.
- Comment gérer cette affectivité ?
- Comment sortir de l’impasse du « tout ou rien » (soit j’ai absolument raison, soit j’ai absolument tort. Soit on me donne complètement raison, soit on me désavoue, etc…) ?
- Comment nuancer l’interprétation faite par la cliente des réactions de son boss ?
Ce que je viens de faire, c’est d’exploiter une séance récente, à chaud, pour en faire un article. C’est une bonne pratique que je me permets de partager avec vous. Sans trahir vos clients, vous pouvez, vous aussi, traduire les problématiques de vos clients par écrit.
Cela vous permettra à la fois de :
- mieux les maîtriser en prenant du recul pour écrire,
- et de vous faire connaître de votre marché, en tant qu’expert de ces questions
Faites des séries d’articles sur les thèmes que vous creusez et insérez des liens hypertextes entre eux, pour inviter vos lecteurs à passer du temps avec vous en surfant sur vos autres articles. Un jour, ils se décideront à vous appeler, quand ils seront mûrs, après vous avoir suivi un certain temps.
Mais, vous là, qui lisez cet article, ne serait-il pas grand temps que vous me contactiez pour votre propre supervision de coach ? 🙂
Par ailleurs, il semble que de nombreuses personnes soient de plus en plus attirées par des sensations fortes, comme si l’intensité pouvait combler le manque de sens.
Pourquoi rechercher l’intensité ?
Les individus HPI, chats potentiels) s’ennuient assez vite si leurs expériences manquent de sens ou d’intensité. Ils sont de plus en plus attirés par des expériences d’intensité :
- aller au bout de leurs forces physiques ou mentales
- repousser leurs limites, sexuelles ou émotionnelles
- vivre des situations un peu extraordinaires (des voyages, des rencontres, des engagements au travail qui repoussent les limites de l’équilibre entre vie privée et vie pro)
Est-il légitime de vouloir vibrer avec force ?
Pourquoi ne pas préférer d’autres états comme la tranquillité à travers la fadeur, la douceur, ou l’ennui ?
Ne peut on pas trouver l’intensité dans la douceur, rechercher l’intensité dans la banalité ordinaire du quotidien, percevoir la joie émergente au sein de la paix profonde ?
Quelle énergie est engagée dans le fait de rechercher l’intensité ?
Chaque énergie a sa quête spécifique :
- La Terre recherche la sécurité ;
- L’Eau cherche l’intimité ;
- L’Air recherche l’inspiration ;
- Le Feu veut rechercher l’intensité !
Qu’est-ce qui est sous-jacent dans la quête d’intensité ?

Imaginez une situation dans laquelle on ressent des sensations, et des sentiments très intenses. Vous avez là l’opportunité de lâcher quelques instants votre peau ordinaire (ce « vêtement » pour lequel on se prend) pour n’être plus que sensations et émotions intenses.
L’intensité peut en effet vous faire perdre un instant le réflexe d’appropriation. Ce n’est plus « vous » qui éprouvez l’intensité, parce qu’elle est telle, qu’elle envahit tout le champ de votre attention et qu’il n’y a soudain plus de place pour qu’un ego dise « moi, je ressens l’intensité » : il n’y a plus que l’intensité ressentie, sans personne pour se l’approprier en disant : « C’est MON intensité ».
Payer pour vivre de l’intensité
On peut parfois payer très cher pour ressentir de l’intensité. Ainsi de nombreuses activités, sont une manière de rechercher l’intensité :
- les activités de sport extrême
- les relations sexuelles prolongées ou diversement sophistiquées
- l’addiction au travail (et les addictions en général)
- la pratique artistique passionnée
- les relations d’amour ou de haine
- le jeu, et notamment la descente aux enfers de la perte, dans ce cas c’est l’intensité de la disparition qui est recherchée, symbole de la mort vécue en avance de phase et d’une manière symbolique
- les sensations (de plaisir ou de douleur), qui peuvent vous terrasser, ou vous faire « perdre la tête »
- etc…

L’intensité vaut cher
Cela peut coûter de l’argent, comme de payer sa place pour assister à un film d’horreur afin de rechercher l’intensitéde la terreur, ou bien prendre un billet pour les montagnes russes à la fête foraine, qui donnent l’occasion de vivre la peur intensément.
Mais cela peut également coûter cher en risques pris face au danger, en énergie dépensée en vaines querelles, ou en hémorragies émotionnelles diverses, selon les caractères de chacun.
La sensation d’intensité peut ne pas avoir de prix tellement elle peut revêtir de valeur pour certains dans un instant particulier.
D’où parfois les drames passionnels, ou certaines crises de démence (pas toutes, car il y en a plusieurs formes ayant des causes ou des buts divers)
L’intensité pour se sentir en vie
Pourquoi payer parfois si cher, juste pour éprouver ne serait-ce qu’un peu d’intensité ? J’allais dire : ne serait-ce que pour éprouver quelques gouttes de cette misérable intensité ! Comme si l’intensité était la seule façon de se sentir en vie…
C’est que dans des situations de grande intensité, il y a la possibilité de lâcher sa fausse identification à sa petite personnalité, toujours trop étroite par rapport à la vastitude du Soi infini de notre nature profonde.
L’intensité permet parfois de cesser de se prendre pour un « petit moi », et d’enfin être juste « le Soi », juste « être », sans espace possible pour une quelconque appropriation.
Rechercher l’intensité du Soi est ce qui motive souvent bien des addictions dont on pourrait faire l’économie, si on savait trouver cette intensité autrement, voire encore mieux : trouver le Soi, sans besoin de recourir à l’intensité.
Cesser de se prendre pour « moi »
On l’a déjà dit dans cet article sur « être soi-même » : le matin avant de se lever, on réalise qu’il y a une vie qui se témoigne à elle-même, et qu’il y a un « je » qui semble en être le témoin. Pour autant, parfois on a la chance qu’il n’y ait pas encore de « moi » pour tirer la couverture à lui et dire « c’est moi qui me réveille ».
Alors, on peut parfois faire là l’expérience de sensations, de conscience, sans pensée, sans identification, sans appropriation.
Mais après, face aux autres, il faut bien présenter un certain « masque social ». Il faut bien remettre le manteau de sa personnalité, sinon on sortirait tout nu dans la rue.
Transparence et alignement
Tout l’art d’être authentique consiste à tendre le masque le moins déformant possible. Un masque assez vrai, juste suffisamment protecteur pour ne pas piquer les yeux des autres avec les traits saillants de l’être profond. (Vous me direz peut-être : « Pourquoi l’être profond serait-il piquant ? N’est-il pas « pur » et éminemment beau ? Si, sans doute… Et pourtant, tout le monde n’est pas forcément prêt à assumer l’exposé de la vérité dans sa nudité, de même que nos yeux ne peuvent pas contempler le soleil directement très longtemps sans se brûler. Il est préférable d’admirer sa luminosité reflétée sur des objets, comme la lune…).
De plus en plus, amis coachs, il va nous falloir prendre du recul et de la hauteur, pour comprendre ce qui se joue dans ces comportements étranges de compensation du manque de sens et de recherche d’intensité. La supervision peut vous aider à approfondir en vous et dans les séances avec vos clients ce qui s’y joue.