Qu’est-ce que la maturité émotionnelle ?
La maturité émotionnelle est la capacité à ressentir, assumer, et exprimer ses émotions, en tant que processus énergétique sans partir avec leur contenu. Les émotions sont des réactions normales, et ne sont en aucun cas un problème.
Si problème il y a, il vient des pensées fausses qu’on entretient à leur propos, des histoires « psychologiques » qu’on se raconte et qui visent à les étouffer, mais ne font que les entretenir au-delà de leur émergence naturelle. A défaut de pouvoir êtes ressenties et exprimées librement, les émotions bloquées créent une cuirasse qui nous enferme et inhibe nos potentiels !
Pour maîtriser ses émotions, il faut du courage, celui de les reconnaître et de les ressentir jusqu’au bout, sans les manipuler…
7 degrés de maturité émotionnelle
Au 1er degré de maturité émotionnelle (ou d’immaturité devrait-on plutôt dire) : l’émotion est refoulée dans l’inconscient, elles est niée pur et simplement.
Au deuxième degré, l’émotion est reconnue dans son germe, mais réprimée dans son expression
Au troisième degré, l’émotion est « racketée »
Elle s’exprime, mais masquée sous la forme d’une autre émotion. Le racket émotionnel est un processus qui substitue une émotion supportable, à la place d’une émotion inenvisageable. Exemples concrets :
- Il arrive souvent à certains hommes, qui ont appris à ne pas pleurer et ne pas ressentir la peine (assimilée à de la faiblesse, donc à du danger), de se mettre en colère pour se défendre de ressentir leur tristesse. Ils sont alors irritables et grognons, quand en fait : ils sont simplement tristes, sans en être conscients…
- Il arrive que des personnes coupées de leur colère, ressentent soudain de la fatigue et de l’ennui, quand une situation devrait déclencher leur colère. Le processus normal d’expression est ainsi coupé, les préservant de l’expression de colère, laquelle les a probablement mis en danger lorsqu’ils étaient plus jeune.
- Il arrive aussi que des personne expriment la peur, pour ne pas reconnaître leur colère (parfois des personnes croient avoir peur d’un agresseur, mais elles ont surtout peur de la colère qu’elles ressentent contre lui. Elles ont peur de la fureur qui se libèrerait si elles s’autorisaient à ressentir leur colère. Alors elles vivent une angoisse et une peur, qui les tétanise…)
- Etc…
Au 4ème degré, l’émotion est exprimée
Mais de façon désordonnée, disproportionnée (on parle d’hystérie, de « pêter les plombs », de monter dans les tours), la personne craque, elle explose de colère ou fond en larmes…
Au 5ème degré, l’émotion est exprimée de façon juste en relation avec ce qui la déclenche.
Au 6ème degré de maturité émotionnelle, l’émotion est exprimée et assortie de l’expression d’un besoin (Exemple : « je me sens furieuse, j’ai besoin qu’on me respecte ! »)
Au 7ème degré de maturité émotionnelle, l’émotion est assortie d’une demande
Exemple : « Je me sens en colère et je te demande de ne pas me couper la parole, parce que je ne me sens pas respectée quand tu le fais… »
Les 7 degrés de maturité émotionnelle traduisent le niveau d’intelligence émotionnelle d’un interlocuteur.
Précisions
Le degré 5 est l’expression d’un ressenti juste, tandis que le degré suivant ce ressenti est assorti de l’expression d’un besoin y correspondant. Le degré suivant fera le lien entre ce besoin et une demande claire Par exemple : 5- Je me sens triste que tu sois parti sans me dire au revoir. 6- Je me sens triste que tu sois parti sans me dire au revoir. J’ai besoin de ces petits moments de tendresse, où on se témoigne notre affection avant de se séparer. 7- Je me sens triste que tu sois parti sans me dire au revoir. J’ai besoin de ces petits moments de tendresse, où on se témoigne notre affection avant de se séparer. Serait-il possible pour toi d’être attentif à cela et de prendre le temps de ces petits rituels avec moi ? Vous voyez, le 5 pourrait presque passer pour une plainte. « Pourquoi tu te sens comme ça, il n’y a pas de raison, tu te fais des films, etc… »
Avec le 6, on comprend mieux pourquoi cette émotion. « Je comprends ce que tu ressens, mais que puis-je faire pour toi ? »
Et avec le 7 on voit bien qu’on peut faire quelque chose de précis pour l’autre, il n’y a plus besoin d’essayer de deviner comment…
Le 7 n’est pas inaccessible
Voyez que le degré 7 n’est pas inaccessible du tout, et qu’il faut juste de l’honnêteté et du courage… et un peu d’exigence envers soi-même pour expliciter ce qu’on ressent jusqu’au bout et d’aller jusqu’à affirmer une demande. Ces qualités ne vous manquent pas, il suffit juste que vous souhaitiez les incarner dans votre attitude envers vous-même. Ce n’est ni héroïque ni extra-ordinaire, c’est juste votre vraie nature… Ecoutez l’émotion qui se passe en vous, voyez la pensée qui la provoque, sentez vos sensations physiques, restez avec un instant., et vous grimperez sans effort sur l’échelle de maturité émotionnelle, sans rien faire de spécial. Le seul truc, c’est de savoir si vous avez une demande ou non, et s’il est nécessaire d’exprimer aux autres vos émotions ou pas. Ou plutôt : dans quelles circonstances il est pertinent ou non de le faire. On peut très bien imaginer que les choses soient claires pour vous et que vous n’ayez pas envie de le partager, ou pas envie de demander quoi que ce soit.
C'est beaucoup plus simple que vous ne l'imaginez. Quelques séances de coaching peuvent vous aider à vous recentrer, à y voir clair et à prendre quelques décisions salutaires. Ne restez pas seul(e) avec votre difficulté. Voyez courageusement comment la résoudre, ou comment vivre avec !
Voir l'offre de coachingPas de solution de facilité
Ceci dit quand vous ne vous sentez pas respecté, il va bien falloir le dire et proposer des changements, sinon il faudra subir ou partir. entre ces deux solutions insatisfaisantes, il y en a une troisième, sans compromis, qui consiste à expliquer et comprendre, et trouver un mode opératoire satisfaisant pour les parties prenantes (l’autre ou les autres…). C’est peut-être trop facile de :
- ressentir du mal être confusément et d’en rester là, à souffrir dans son coin
- ressentir quelque chose clairement mais de ne pas le dire par timidité ou discrétion
- ressentir et voir chose une émotion et le besoin associé, sans le dire, en espérant que les autres devinent… C’est assez courant. Mes clients qui sont dans ce cas-là me disent qu’ils n’ont pas envie d’exprimer leurs ressentis et besoin, parce que c’est mieux si les autres les trouvent par eux-mêmes. S’il faut tout leur dire, il n’y a plus de satisfaction à ce qu’ils fassent ce qui est espéré… C’est un point de vue, mais il masque parfois une pudeur à demander. Une peur de ne pas recevoir ou d’être déçu. Alors, la personne croit qu’il vaut mieux se laisser une plus grande chose d’être satisfait, en espérant qu’un prince charmant trouve par lui-même le bon chemin pour réveiller la princesse endormie. C’est une histoire de conte de fées… J’ai observé autant d’hommes que de femmes, qui se tiennent sur cette position, que je qualifierai de coquetterie. Parois, c’est presque une façon de manipuler la vie, de jouer avec elle, espérant secrètement que les choses prennent la tournure attendue, sans reconnaître qu’on attend quelque chose…
Le mieux est d’aller jusqu’à la formulation courageuse d’une demande, peut être assortie d’une proposition (ce qui représenterait un 8ème degré de maturité émotionnelle ?) : « Voici ce que j’aimerais… et voici ce que je propose… Quant à moi, voici ce que je pourrais faire pour… » Et là, il y a trois façons comme toujours :
- proposer toute la solution (ou bien l’imposer, selon les contextes)
- la co-construire
- laisser l’autre proposer complètement seul dans l’élaboration de la solution, une fois que l’équation est bien posée, la demande bien formulée…
Un ultime degré de maturité émotionnelle ?
C’est là que j’aimerais aller jusqu’à suggérer un 9ème degré, où on voit tout bien clairement, jusqu’à la demande qui pourrait être formulée et la solution envisagée, mais sans rien en dire, ou plutôt rien en attendre, considérant que ce qui sera, sera parfait (avec ses imperfections). Cela procèderait d’un lâcher prise, d’un total abandon de soi à ce qui est, sans « vouloir » particulier, sans attente, sans espoir, juste avec l’acceptation. Dans cet état, quand les émotions surgissent, il y a :
- disponibilité pour les ressentir pleinement,
- lucidité pour voir ce qui les provoque,
- responsabilité pour les accepter,
- et éventuellement : liberté d’offrir une proposition, sans « obligation » de le faire.
Rien à « négocier »
De plus en plus, on ne cherche pas de solution parce qu’on ne considère pas qu’il y ait de problème. (voir à ce sujet notre article : « chercher la solution nous en éloigne ») Depuis le vaste arrière plan de soi-même, où tout va bien, on voit bien qu’à l’avant plan il y a des mouvements, des ressentis, des besoins, des élans pour exprimer des demandes, des idées pour faire des propositions… mais comme ça va globalement déjà bien finalement, il n’y a plus obligation d’aller au front « négocier » au sein du grand jeu de rôle du monde extérieur.
Cela reste un choix possible, mais il peut également être confortable, de laisser les choses en l’état :
- Soi-même, on n’a pas d’attente que les choses soient autrement. C’est parfait qu’elles soient adiversement imparfaites…
- Quant aux autres, ils finiront bien par comprendre par eux-mêmes quand leur heure sera venue et qu’ils auront décidé de se rendre eux-mêmes disponible à cette sensibilité. Le chemin pour en arriver là n’a pas été facile, il sera forcément différent pour chacun. Pourquoi se mêler des autres, s’ils n’en font aucune demande et n’en ont peut-être parfois aucune conscience ? Il y a des thérapeutes et des éducateurs pour ça. Chacun son rôle. Quel est le vôtre ? Si même vous aviez choisi d’être coach, (ou divers formes d’accompagnement du chemin pour s’individualiser), pourquoi ne pas rester tranquille ? Quand viendra le moment dans la conversation de coaching de répondre par une question, un silence, une reformulation, ou une impertinence malicieuse quelconque, il sera bien temps alors de le faire. Mais pour le moment, pourquoi s’agiter ? Et au moment du coaching, pas besoin de gesticuler non plus. Juste faire le job, en étant bien présent dans la relation, très en amont de la communication…
Quoi faire avec ça ?
Les classifications : 7, 8, 9 degrés… Pourquoi envisager des degrés ? Ou pourquoi pas 10, pendant qu’on y est ? Oui, pourquoi pas en effet ? C’est bien joli, intellectuellement, de classer les « degrés de maturité émotionnelle ». Cela paraît logique, cela permet probablement de comprendre, de se situer, de se donner des perspectives et des axes de progrès… Cela rassure peut-être ? Très bien. Mais n’allez pas jusqu’à vous classer ou vous donner une note sur 7, 8, 9 pour évaluer votre niveau de maturité émotionnelle ! Cela ne sert à rien. Une fois que c’est lu, vu, et intégré, oublier tout ! Revenir à sa sensibilité, honnêtement, et vivre ce qui est là, en observant, en constatant ce qui se passe en soi, sans chercher à « faire » soi-même quoi que ce soit différemment. Observons ce qui se passe, et ça va se faire tout seul sans effort, « un pas après l’autre et le chemin se fait ». Un jour, nous nous lasserons de souffrir pour rien. En attendant, bon courage, il en faut, pour être simplement là, dans l’instant présent…
Encourager la maturité émotionnelle
Vous voulez jouer encore un peu avec les degrés et les classifications, avant de retourner à vos occupations et vous confronter au silence qui elles anime ? Pourquoi pas ? Parfois vous devez faire face à l’émotion des autres. Selon leur niveau de maturité émotionnelle dans une situation donnée, plusieurs tactiques de réponses sont ainsi logiquement à votre disposition :
- Face à une émotion niée et refoulée, vous pouvez questionner votre interlocuteur sur sa situation et les émotions qu’elle pourrait susciter chez quelqu’un d’autre. Cela le mettra éventuellement sur la piste de ses propres émotions dont il est coupé.
- Face à une émotion réprimée, vous pourrez inviter la personne à nommer ce qu’elle ressent en germe. Cela permettra à l’émotion nommée de trouver ainsi un début de place quelque part…
- Face à une émotion détournée, vous inviterez la personne à faire le lien entre ce qu’elle ressent et ce qui déclenche cette émotion. Cela pourra la mettre en contact avec une émotion plus juste.
- Face à une émotion disproportionnée, vous garderez votre calme et vous inviterez la personne à exprimer le besoin qu’elle n’a pas encore identifié.
- Face à un besoin exprimé, vous inviterez la personne à formuler une demande.
- Face à une demande exprimée, vous essaierez de répondre au mieux…
- Face à rien, vous avez la chance de n’avoir rien à faire. Ouf !…
A quoi sert la maturité émotionnelle ?
La question ne se pose pas en terme d’utilité (C’est comme si on demandait : à quoi ça sert d’être plus équilibré, ou moins fragile ?). Les états ne sont pas obligés de servir à quelque chose. On les traverse, on les vit, c’est tout. Un jour, ce qui vous reversait, ne vous renverse plus. Ce qui vous excitait tant, ne vous touche plus. Du coup, vous êtes plus tranquille, et plus disponible, beaucoup plus prompt à répondre de façon juste, au lieu de réagir émotionnellement dès qu’on agite un chiffon rouge… (voir notre article Ressentir les émotions) Quelques séances de coaching peuvent vous aider à libérer certaines émotions restées coincées, et vous accompagner vers plus de fluidité et d’épanouissement personnel. Il peut aussi arriver qu’on soit amené à traverser une crise personnelle, et dans ce cas, il est intéressant de ne pas rester seul à affronter les difficultés. Prendre appui sur une main tranquille, pour avancer sur votre chemin est quelque chose de réconfortant, qui permet de souffrir moins et de reprendre plus vite la maîtrise de soi dans la situation…
Des indicateurs de maturité émotionnelle
La maturité émotionnelle n’est pas une fin en soi, et vous n’allez pas en faire un objectif. Mais si vous souhaitiez des pistes pour mûrir émotionnellement, en voici quelques unes :
1- Savoir dire adieu
La plupart d’entre nous avons très peur de lâcher les amarres et laisser la vie poursuivre son cours. Penser que le passé était mieux que le présent nous empêche de lâcher prise. Les personnes émotionnellement mûres savent que, si elles restent attachées au passé, elles ne pourront pas boucler leurs cycles de vie ni guérir leurs blessures émotionnelles.
2- Parvenir à voir son passé émotionnel sans en souffrir
Il faut absolument réussir à éliminer la souffrance liée à notre passé pour progresser sur la voie de la maturité émotionnelle, comme pour les mauvaises herbes, qui cachent ce qui est près de nous. Les personnes émotionnellement mûres savent combien il est important de vivre au présent, en acceptant ce qui est arrivé et qu’on ne peut plus changer. Rebondissez sur vos erreurs pour aller de l’avant. Si nous perdons le contact avec notre être profond, même sans nous en éloigner, nous laissons les aspects négatifs du passé s’ingérer dans le présent, ce qui est source de souffrance.
3- Avoir conscience de ce que l’on ressent
La maturité émotionnelle nous aide à mieux comprendre nos sentiments et ceux des autres, en nous efforçant de réfléchir à ce que nous pensons ou ressentons. La clarté de vue qu’ont les personnes mûres contraste avec le chaos mental de ceux qui sont dépourvus de cette maturité émotionnelle, alors qu’elle leur permettrait de résoudre efficacement les problèmes quotidiens.
4- Ne se plaindre de rien
La meilleure façon d’encourager le changement est de cesser de se plaindre. Comme elles ont appris que nous sommes ce que nous pensons, les personnes émotionnellement mûres ne se laissent pas emprisonner dans les labyrinthes sans issue des regrets – et agissent. Si vous voulez vivre malheureux, plaignez-vous de tout et de tous.
5- Être en empathie
Sans se laisser influencer par les émotions de l’autre
Les personnes émotionnellement mûres se respectent et respectent les autres. Elles ont la capacité de créer un lien satisfaisant avec autrui, en sachant être à l’écoute et échanger, en ayant appris à regarder l’autre avec générosité. Nous avons tous des valeurs différentes, mais nous voulons tous être heureux et acceptés des autres.
6- Ne pas s’auto-flageller
Apprenons de nos erreurs, elles nous permettent de distinguer les voies que nous ne devons pas emprunter. Les personnes mûres ne s’en veulent pas d’avoir des limites car elles les acceptent et cherchent à s’amender, sachant bien que les choses ne se passent pas toujours comme nous le souhaiterions.
7- Apprendre à s’ouvrir émotionnellement
Finies, les cuirasses émotionnelles : il faut s’engager et croire aux autres en ayant confiance en soi. Ne soyez pas perfectionniste et n’attendez pas des autres qu’ils soient parfaits. Pardonnez-les et pardonnez-vous. La maturité émotionnelle, c’est prendre sa vie en mains, c’est détenir sa propre vision du monde, c’est avoir l’ambition de la réussite. Grâce à elle, la vie cesse d’être une obligation pour devenir un plaisir.
3 dysfonctionnements émotionnels classiques
Trois mécanismes altèrent l’expression naturelle des émotions.
- Le timbre. L’individu ne s’autorise pas à exprimer son émotion et l’accumule comme on remplit un carnet de timbres. Quand son carnet de timbres est plein, elle explose en l’exprimant de manière disproportionnée et/ou vis-à-vis d’une personne qui n’est pas à l’origine de la rancoeur. Cette expression de collection de timbres vient de l’analyse transactionnelle.
- L’élastique. L’émotion est authentique mais disproportionnée car attachée à une émotion ancienne encore plus importante et non assumée. L’élastique se produit quand la situation actuelle présente une ressemblance avec l’événement qui a déclenché l’émotion forte non acceptée, qui a été refoulée.
- Le racket. La personne remplace une émotion » interdite » par une autre qui lui semble plus adapté à son rôle social. On parle de » racket » car ce mécanisme permet d’extorquer des signes de reconnaissance de la part de son entourage. C’est aussi parce qu’une émotion en racket une autre. Ainsi une personne qui n’assume pas sa colère pourra se sentir fatiguée par une dispute de façon disproportionnée et aura besoin d’aller se coucher, au lieu de se faire respecter. Autre exemple d’immaturité émotionnelle se traduisant par le processus de racket : quand une personne n’assume pas sa tristesse et se met en colère pour se protéger de la tristesse. Elle sera de mauvaise humeur et agressive parce qu’elle se sent triste (sans le reconnaître, et sans s’en rendre compte du processus quitrtansforme sa tristesse en colère)