Démonstration de coaching à travers plusieurs extraits de séance de coaching
C’est parfois dans le déroulé même de la séance, par le biais des questions soulevées par le Coach que s’opère le coaching. L’effet miroir amène la personne coachée à envisager sa situation sous un autre angle, ce qui constitue souvent le premier pas de sa démarche de progrès. Séance de Coaching : terminer mes gestes pour ne pas m’éparpiller
- Client : « Je voudrais t’exposer mon plan de management, que tu me dises ce que tu en penses, et me donnes tes conseils sur… »
- Coach : OK, pourquoi pas ? Combien de temps veux-tu consacrer à l’exposé, combien au feed-back, et combien au conseil ?
- Client : Disons 15’ pour bien te décrire mon projet, et le reste pour tes retours ?
- Si tu en es d’accord, je suggère de changer ces proportions : disons 3’ pour l’exposé, 2’ pour un retour de ma part, et tout le reste de la séance pour te permettre de travailler vraiment ?…
- Client : Ah oui, c’est vrai que les solutions doivent venir de moi…
- Tu préfèrerais qu’elles viennent de moi ?
- Client : Non, évidemment. Mais je pense que tu as du recul et de l’expérience…
- Ah, tu veux que je t’aide à prendre du recul par rapport à ton plan…
- Client : OK. Alors mon équipe oscille sans arrêt entre du niveau 2 et du niveau 4 de maturité collective. Des fois ils sont super autonomes, ils débattent sur le fond, s’impliquent sur la stratégie, et partagent volontiers leurs bonnes pratiques, et d’autres fois ils me demandent de décider à leur place, ne prennent pas d’initiatives, n’osent pas se prononcer, attendent que je les sollicite, un peu comme s’ils régressaient…
- Un peu comme toi à l’instant, qui t’apprêtais à transformer ton espace de coaching en demande de conseil ?
- Client : Oui, un peu…C’est amusant d’ailleurs.
- Quel rapport pourrait-il y avoir ?
- Client : Peut-être que comme eux je suis entre deux chaises, à la fois très responsable, autonome et créatif, et en même temps avec des habitudes anciennes de solliciter un aval auprès de mon N+1, comme si j’en avais besoin. Et cela me met souvent dans une situation inconfortable parce que ses conseils ne me conviennent pas vraiment et que finalement je ne m’en sers pas.
- Et eux ?
- Client : Probablement pareil…
- Alors, qu’est-ce que tu vas faire ?
- Client : Je voudrais les faire travailler sur la vision, parce que c’est quelque chose qui les stabiliserait au niveau 3 ? …(le client élabore un plan avec des idées très claires et pertinentes)…
- Et dans ton plan initial, quelles sont les bonnes idées que tu aimerais garder ?
- Client : (il balaye rapidement, remet en question certaines options, en retient d’autres qu’il enrichit, fort de ses réflexions du jour sur l’autonomie…)
- Coach : Très bien, et maintenant, si tu te faisais confiance pour terminer ton plan plus tard, et consacrais le reste de ta séance à travailler sur ta propre posture de management par rapport à l’équipe : de quels aspects de cette séance tu pourrais t’inspirer pour ajuster ta posture ?
- Client : J’ai remarqué comment tu as réorienté ma demande, en me posant des questions sans pour autant me contredire frontalement…
- Ah, tu as remarqué ? Et comment l’as-tu vécu ?
- Client : Oh j’ai compris ce qui se passait, mais cela m’a convenu. En fait j’étais d’accord pour travailler, et puis cela m’a rassuré quand tu m’as dit que tu allais m’accompagner.
- …
- Client : Et puis ensuite tu n’as pas lâché ton idée. Tu m’as fait voir que mon équipe était dans le même cas que moi. Et maintenant tu me proposes de travailler ma posture, comme s’il y avait un lien entre ma posture et leur attitude… ?
- Tu me poses une question ?
- Client : Non, non, enfin si, mais finalement : non. Je pense qu’il y a un lien.
- OK, alors ?
- (Etc…)
Contrôle de soi ou maîtrise de soi ? Osez lâcher la technique ! Etat de présence en coaching
Coaching de l’instant présent
Etre présent à l’instant présent et apprécier ce qui est là, tranquillement, sans faire de commentaires. Eventuellement, en écoutant ses commentaires intérieurs comme s’ils étaient extérieurs, comme si c’étaient des voisins qui les auraient prononcés, mais qui ne vous concerneraient pas. (voir l’article : « le pouvoir de l’instant présent« ). Vous êtes là, ni bien ni mal, juste là…et plutôt bien en définitive, mais pas la peine de se poser la question : la sensation s’impose d’elle-même. Pas besoin de sourire pour vous sentir bien. Vous pouvez le faire, pour induire un état, mais pourquoi vouloir induire quoi que ce soit ? Et si vous vous laissiez une chance que cela (que vous êtes) survienne et sourit de soi-même, ou pas ! Quelle importance ? Qui a dit qu’il fallait sourire pour être heureux ? Ne serait-ce pas plutôt d’être heureux qui vous fera sourire ? De plus en plus de personnes s’intéressent à la méditation (voir « coaching et méditation » et « quand je médite« ), à la pleine conscience, au yoga, au chamanisme, etc… C’est très bien, mais je n’ai rien à dire de cela, je préfère partager avec vous l’expérience immédiate que nous pouvons faire ensemble pendant une séance de coaching ou de supervision. Egalement dans les formations leadership positif et les programmes de formation au coaching, nous travaillons cette état de présence et d’écoute disponible, qui permet l’effet coaching. Implicitement, donc, nous travaillons sur votre manière d’être présent à l’instant présent, puisque c’est là que tout se joue ! Les problèmes sont souvent des situations non résolues, ou non acceptées. D’où la solution en coaching de l’instant présent :
- soit résoudre le problème et passer à autre chose,
- soit accepter la situation si pas possible de résoudre…et passer aussi à autre chose.
Le vrai problème c’est de rester à souffrir dans son mental, sous prétexte que quelque chose nous contrarie (voir « pensées toxiques« ) C’est nous-mêmes qui créons des problèmes en choisissant de ne pas accepter ou de ne pas décider. Les problèmes sont toujours une question de décision finalement.
Un autre extrait de séance pour compléter cette démonstration de coaching
Comme on le voit dans cette séance de coaching, pour accompagner son client, le Coach ne s’est pas tellement centré sur le contenu du discours mais plus sur sa forme… Le cas ci-après est assez fréquent, représentatif de personnes qui veulent gagner du temps… et commencent par décaler en second plan ce qui est pourtant prioritaire pour eux. Entendre ce processus, permet d’éviter de rentrer avec le client dans le contenu de son discours bien rôdé, pour lui faire voir dès que possible les gains de temps disponibles pour lui dès lors qu’il cesse de reporter l’essentiel…
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En savoir plusLégitimité, quand tu nous tiens…
Extrait de séance de coaching Individuel d’un chargé de mission transverse auprès des patrons de Business units
- Client : Dans cette séance de coaching, je voudrais challenger ma stratégie de conquête des clients internes. J’ai un plan assez clair en 3 points : 1/Tout d’abord je dois prouver ma légitimité technique pour rassurer les patrons de BU, qui sont des fortes personnalités, et qui ne m’écouteront que si je suis d’abord un expert à leurs yeux. Si je ne le fais pas, ensuite cela me fera perdre du temps… 2/Ensuite…(le client se lance dans une description technique du 2nd point…qui évidemment prouve son expertise…)
- Coach : Attends un instant, si j’ai bien compris le premier point de ta stratégie consiste à d’abord faire tes preuves. Cela va te prendre un certain temps…Puisque justement tu veux en gagner, si tu considérais que tu n’as rien à prouver, par quel moyen pourrais-tu passer tout de suite à la phase 2 de ton plan ?
- Client : Je ne sais pas… Autrement dit : si je considérais que je suis déjà légitime ? Oui cela me ferait gagner du temps en effet. Mais surtout j’arrêterais de me prendre la tête… (Après quelques minutes d’échange sur ce thème, le client poursuit) : Dans mon point 2, je vais essayer de leur vendre d’être leader du projet, après les avoir bien écouté, pour trouver les bons arguments, etc…
- Coach : Donc tu vas essayer de leur « vendre » quelque chose ?
- Client : Oui, et c’est justement cela qui est difficile, et qui me met la pression. Et c’est pour cela aussi que j’ai tant besoin d’être légitime pour que mon argumentation soit crédible.
- Coach : Et si tu faisais en sorte que ce soit eux qui achètent, et non pas toi qui leur vendes…tu ferais comment ?
- Client : A l’extreme, je leur dirais qu’il y a une opportunité à saisir pour quelques uns d’entre eux seulement, et que je vais examiner les meilleures candidatures… Et dans ce cas-là, cela poserait le rapport de force très différemment.
(Suite de la séance de coaching en mode incrémental, après que le plan est ainsi été challengé dans sa structure.)
- Client : En synthèse, je vois comment en effet gagner du temps, comment me sentir plus confortable, et surtout j’ai vu comment je me mets de la pression tout seul alors que j’ai déjà suffisamment de légitimité depuis longtemps !…
Le coaching est un accompagnement court,
ciblé sur un objectif opérationnel,
mais centré sur les processus (et pas sur les contenus !).
Démonstration de coaching de Coaching : terminer mes gestes pour ne pas m’éparpiller
Cet autre extrait d’une autre séance de coaching voudrait illustrer comment la séance de coaching, dans une perspective systémique orientée solutions est à la fois opérationnelle et profonde. Nous verrons comment travailler de préférence sur du concret, comment « désamorcer » ce qui retient en arrière, et atteindre des résultats tangibles dans une même séance de coaching, pour aider le client à entrer tout de suite dans la dynamique qu’il souhaite… Dernièrement, un client a choisi comme thème suivant pour sa séance de coaching : « terminer mes gestes, et refermer les dossiers en cours une fois terminés, avant de passer au suivant, pour ne pas m’éparpiller ».
Dans un cas comme celui-là, l’approche du Coaching est d’abord très pragmatique :
« Quels sont précisément les gestes, auxquels tu penses, et qu’il serait bon pour toi de terminer en ce moment ? Et quels dossiers souhaiterais-tu refermer actuellement, avant de passer à autre chose ? »
Ainsi la séance de coaching s’engage tout de suite sur cette ligne opérationnelle, en prenant appui sur des vraies situations.
Réflexion paradoxale sur les bénéfices négatifs
Ce n’est qu’ensuite dans le cours de l’échange, sur un des cas concrets examinés ensemble, que le client sera invité à réfléchir aux bénéfices négatifs qu’il trouve à ne pas terminer ses gestes, et pas seulement aux inconvénients, qu’il a déjà bien repérés. Il sait bien que ne pas terminer ses gestes l’empêche de passer franchement au sujet suivant, le maintient « parasité » par de nombreuses choses en attente, et qu’à cause de cela il ne peut ni ponctuer ses actions, ni célébrer ses victoires (qui ne sont jamais atteintes totalement), etc… C’est donc inutile pour lui de passer trop de temps à lister tous les inconvénients de ce mode de fonctionnement, puisqu’il désire justement en changer, ayant bien compris ce que cela lui coûte. Exemples de bénéfices que le client trouve à se maintenir malgré lui dans le fonctionnement qu’il souhaite changer :
- « garder des chantiers ouverts, me permet de me maintenir sous pression »
- « ne pas terminer me permet de rester en mode créativité tout le temps »
- « avoir plein de choses à faire en même temps me donne un sentiment de richesse et d’activité intense »
- « d’un autre côté cela me protège peut-être de nouveaux challenges dont on me chargerait… »
- « et d’une certaine manière, tant que les choses ne sont pas terminées, elles continuent de m’appartenir… je garde du pouvoir ou du potentiel tant que ce n’est pas fini… »
Plusieurs remarques :
- Ces éléments de réponse, qui peuvent paraître parfois contradictoires, sont tous « cohérents », par construction ! Ces contradictions appartiennent à l’écologie du système client, elles fondent sa cohérence à lui. Evidemment, il n’y a pas là, non plus, à porter de jugement, mais plutôt à valider par un accueil positif…
- C’est bien pour lui de voir ces contradictions, et d’en tenir compte, avant de se lancer dans un changement, qui ne tiendrait pas si on faisait abstraction de cette réalité actuelle.
- Cette personne va probablement devoir modifier un équilibre, changer un certain nombre de paramètres dans son algorithme intérieur. Alors : autant repérer lesquels, et aussi anticiper lesquels risquent d’entrer en résistance si on ne prend pas en compte les intérêts qu’ils poursuivent…
La séance de coaching travaille sur du concret
Le client indique dans sa réflexion à voix haute, qu’il aime la créativité et qu’il se protège d’éventuelles charges supplémentaires non désirées, tout en appréciant de se sentir investie sur plusieurs fronts simultanément. Ce sont des éléments importants pour ce manager, qu’il devra prendre en compte dans sa nouvelle organisation intérieure. Cette séance de coaching invite donc le client à choisir quatre dossiers restés ouverts, et à réfléchir aux conditions à réunir pour pouvoir les refermer, et pouvoir passer à autre chose :
- pouvoir exercer sa créativité,
- trouver d’autres moyens pour ne pas être exposé à de nouveaux challenges à contre temps,
- éprouver de la stimulation au travers de suffisamment de projets ouverts simultanément.
Ce travail précis sur des dossiers particuliers présentera le triple avantage de :
- produire des résultats concrets (« je voulais fermer des dossiers, j’en ai fermé quatre. J’avance, c’est encourageant… »)
- ancrer la réflexion sur du réel, et pas simplement de comprendre des processus abstraits
- engager un changement pérenne, en s’assurant de la réussite des tout premiers pas, qui sont l’occasion d’éprouver les bonnes intentions et de procéder à des réglages fins indispensables (sous peine sinon de caler parfois, en plein milieu du carrefour !)…
La séance de coaching zoome sur des exemples de gestes à terminer
Le client cite des exemples, tels que :
- « Je voulais remercier untel, je l’ai fait rapidement par mail, et je voulais déjeuner avec lui, mais je n’ai finalement pas pris le temps… »
- « Je n’ai pas pensé à ajouter (tel argument, lors de telle réunion), qui aurait vraiment fait la différence, mais maintenant c’est trop tard… »
Ou encore :
- Client : « J’avais préparé un mail ce week-end, mais j’ai finalement laissé tomber, c’est sans importance… Et maintenant, c’est trop tard ! »
- Coach : » Comment pourrais-tu revenir après la bataille (un peu comme l’inspecteur Colombo) pour dire : « Tu sais, je n’ai pas pensé à te le dire sur le moment, mais en fait je tiens quand même à te le signifier après coup, parce que cela nous servira peut-être pour une autre fois.. » ?
Après avoir vérifié l’utilité réelle de ce mail non envoyé, le client a résolu ce qui bloquait son envoi et a cherché une formulation satisfaisante :
- Client : » Je n’arrive pas vraiment à dire dans ce mail à mon interlocuteur qu’il me met mal à l’aise avec sa manière de m’interrompre pour me suggérer toujours une « meilleure » idée … quand je le relis, je constate que je tourne en rond au lieu d’aller à l’essentiel, c’est affreux ! »
- Coach : « Ok, comment me le dirais-tu, le plus simplement du monde, si j’étais cette personne et que j’étais devant toi comme maintenant ?
On voit par ces exemples, que le client aura finalement résolu plusieurs points critiques de son actualité…
- Il aura traité plusieurs cas de façon satisfaisante pour lui, ce qui n’aurait pas été le cas sans cette séance de coaching
- Au travers de ces exemples, il aura vu très concrètement comment traiter tous les autres cas de même nature qu’il rencontre au quotidien.
- Il se sera mis tout de suite en mouvement dans la direction qu’il souhaite
- Et cela modélise pour lui comment accompagner, dans le cadre de son management, d’autres personnes aux prises avec les mêmes difficultés.