Chercher à comprendre est souvent une fausse bonne intention. Le verbe « comprendre » signifie littéralement « prendre en soi ». Ramener quelque chose de nouveau dans un tout cohérent (que l’on connaît déjà) ! A priori, il n’y a pas de mal à cela, et il est même naturel de chercher à agrandir notre cadre de référence en y incluant ce qui lui manque, et ainsi nous organiser une vision du monde plus large. Dans ce sens d’ouverture sur l’extérieur et d’élargissement de son cadre de référence, chercher à comprendre est pertinent, c’est une étape de croissance. En revanche, le côté négatif de cette bonne intention est qu’elle masque parfois la peur de se sentir impuissant et débordé face à la nouveauté.
En ce sens, le besoin compulsif de chercher à comprendre, peut traduire une recherche de contrôle ou maîtrise, la vaine tentative de contenir ce qui nous contient, de comprendre ce qui nous dépasse (ce qui est à proprement parler : impossible). Ainsi, certaines expériences ne peuvent être appréciées de manière rationnelle, parce qu’elles débordent du cadre de notre raison.
Tout est opportunité…
Par exemple, quel sens peut-on donner au sein d’une équipe à un changement imposé, dont on ne comprend pas l’intérêt ou les enjeux véritables ? Celui d’être une Opportunité :
- opportunité d’apprendre, donc de grandir, mais aussi de se transformer, donc de ne plus être ce à quoi nous étions pourtant « attachés »…
- opportunité donc de nous « détacher », de nous libérer d’un passé dont les attaches nous retiennent en arrière, afin de mieux nous ouvrir à la suite qui nous appelle…
Aussi surprenant que cela puisse paraître pour notre culture rationaliste, il n’est donc pas forcément besoin de chercher à Comprendre pour donner du sens à l’action et s’y engager… Pour autant : faut-il ne jamais chercher à comprendre, ou bien peut-on rester crédible si on ne comprend jamais rien ?
Renonçant aux positions extrêmes, qui par nature confinent toujours à l’absurde, reconnaissons qu’il est utile de percevoir le sens et les liens logiques entre les choses, pour en suivre le fil directeur et en prolonger l’intention.
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En savoir plusSurtout ne pas chercher à comprendre !
Aussi étrange que cela puisse paraître, un Coach n’a pas tellement besoin de comprendre : ni le contenu, ni le contexte d’un problème posé par son client. Après avoir entendu le cadre de référence qui limitait ses options (sans connaître tous les détails du contenu), il l’invite plutôt, dès que possible, à ouvrir sa vision et à se projeter sur de nouvelles options à partir d’un cadre de référence élargi.
Pas besoin de chercher à comprendre pourquoi ça bloque pour trouver comment débloquer une situation. En fait même : chercher à comprendre pourquoi va souvent exactement dans le sens opposé que trouver comment, parce que les solutions ne sont jamais dans le problème.
Ce n’est donc pas en comprenant un problème qu’on trouve une solution ! Si en coaching, on cherche à comprendre le contexte et le problème, on risque fort de se laisser entraîner et enfermer dans l’espace problème. Le résultat c’est qu’au lieu que le client soit tout seul à y être, le coach l’aura rejoint dans le problème et tous deux y seront enfermés…
Dans d’autres articles, consacrés aux techniques d’élargissement du cadre de référence, nous indiquerons comment proposer un miroir qui fait trouver de nouvelles options, précisément là où l’autre ne pensait pas à les chercher. (Beebook gratuit à télécharger sur la posture de Coach : Coacher en entretien individuel) Nous irons même plus loin en envisageant ensemble comment une personne pourrait résoudre un problème sans l’analyser, sortir d’une impasse et relever un défi sans même chercher à comprendre. (Voir l’article sur la séance exploratoire)
Mais d’ici-là, nous souhaitons que ces questions vous accompagnent et vous travaillent… tant il est vrai que « ce sont souvent les questions plus que les réponses qui nous font grandir ! »