Parfois, quand je vois mes collègues coachs (et moi-même parfois, dans une moindre mesure) en pleine galère sur le plan financier, je m’interroge…
Ce sont des personnes formidables, courageuses, inventives, pétries de la meilleure intention vis-à-vis des clients qu’ils aimeraient tant accompagner :
- super talentueux, bien formés et entraînés, supervisés,
- « psychothérapeutés » même, et ayant des années de travail sur soi derrière eux, et se remettant en question presque à chaque instant, s’appuyant sur une solide expérience de la Présence dans le corps à l’instant présent
- organisant des webinaires, faisant des vidéos, écrivant des articles, ayant un beau site internet, très présent sur les réseaux sociaux, envoyant des mailings bien pensés, etc…
- Et peinant tout de même à trouver des clients…
Je m’interroge !
Plusieurs cas de figure existent :
- Bien sûr, il y a ceux qui viennent de commencer. Pas étonnant que cela ne marche pas encore. Un peu de patience, ça va venir les mais 🙂
- Bien sûr, il y a ceux qui ne font pas encore tout ce qu’on vient d’énoncer. Leur marketing est à peaufiner (ou à concevoir carrément). Bin là, il y a du boulot, il faut se retrousser ses manches !
- Bien sûr, il y a ceux qui ne sont pas formés à la vente du coaching… c’est ballot ! Parce que pour vire du coaching, il faut en vendre. avec la meilleure visibilité du monde, il faut encore la bonne attitude, la bonne posture et les bonnes techniques (de vente) lors des entretiens exploratoires. Comme dans une conversation de coaching, le talent et la vocation ne suffisent pas : il faut du cadre, de la méthode, des techniques et des outils. Sinon, c’est comme si vous étiez doué pour la cuisine, le jardinage, ou le bricolage mais que vous improvisiez un plat en le cuisant avec la chaleur de vos mains, ou creusiez la terre avec vos pieds pour planter vos fleurs, ou enfonciez vos vis et clous avec les doigts… ça marche, mais c’est laborieux !
- Mais il y a ceux qui ont déjà fait de la vente, qui ont les bases du marketing (digital) et qui galèrent quand même. Alors je m’interroge :
Pourquoi avons-nous tant de peine à exercer simplement notre métier ? Un boulanger, normalement s’il ouvre une boutique et qu’il fabrique du pain, il se trouve toujours des gens pour en acheter ! Apparemment les kinés, et les ostého (par exemple) n’ont pas de mal à avoir des clients, puisqu’on attend parfois des semaines avant d’avoir un rendez-vous…
Transfert énergétique ?
Alors, pour tout vous dire, je me demande s’il n’y aurait pas en quelque sorte des « épreuves » qui attendent sur leur chemin, ceux qui aspirent à aider les autres à traverser les leurs. Ce serait une loi d’échos systémiques. Une sorte de transfert énergétique global :
« Tu veux aider ? Commence par expérimenter l’âpreté du business que tu souhaites accompagner chez tes clients en entreprise. Il t’a fallu du courage pour sortir du système. Il va maintenant t’en falloir encore pour y trouver ta place à l’extérieur… »
A cela, on ne forme et on ne prépare pas les coachs, psychologiquement. Si on veut travailler avec la matière première que sont les « douleurs » et les épreuves de la vie, il faut savoir qu’on va devoir prendre à pleine mains des peines et des tourments. Ceux des autres ne nous font pas peur ? Surtout parce qu’on reste à l’extérieur, dans l’impuissance à les aider vraiment ! Parce que :
- pour bien aider, il faut comprendre,
- pour bien comprendre, il faut ressentir,
- et pour bien ressentir, il faut vivre un peu de la même chose. Sinon on manque de compassion et d’accueil.
- Sans cela, on manque de respect finalement pour la douleur d’autrui ! Et donc de légitimité, de compétence et d’alignement. Bref, ça ne marche pas, et les portes du coaching nous restent fermées tant qu’on n’est pas prêt.
Accompagner, ce n’est pas pour les amateurs !
Vous ne voudriez certainement pas jouer aux apprentis sorciers avec vos clients ? Rendons-nous compte de ce à quoi « on prétend » quand on ose s’offrir comme miroir, pour qu’une personne traverse son épreuve ainsi sécurisée et accompagnée… Alors, il faut bien aller un peu en profondeur, soi-même d’abord !
Bien sûr, la plupart du temps, les souffrances viennent des histoires qu’on se raconte, et ce sont des choses sans consistance, malgré ce que croit celui qui en souffre. Mais encore faut-il pouvoir s’en rendre compte ! Et c’est un « sacré » chemin, ça. C’est même le Chemin de retour vers le Sacré.
Soit on reste à faire joujou à l’extérieur, soit on plonge à l’intérieur de soi et on y découvre les abysses. C’est vertigineux.
Le métier de coach, ne consiste pas à faire joujou avec des clients, à travers des conversations oiseuses. Si on souhaite laisser le courant passer à travers soi, pour toucher celui qui est enfermé dans l’espace problème, il faut de la puissance, du calme, de la confiance, de la patience, de l’ingéniosité, de l’impertinence, du courage, de la persévérance…
En coaching de l’énergie, on pourrait dire qu’il faut :
- du Feu pour faire fondre les résistances et allumer le désir de réussite au plus profond de l’être
- de l’Air pour balayer les croyances limitantes, et inspirer la créativité
- de l’Eau pour engager une relation authentique, qui fait sentir au client la solidarité fraternelle sans faille et sans jugement
- de la Terre, pour renforcer les points d’appui et faire percevoir au client la Présence au fond de soi
Un peu d’alchimie ?
A ce propos, je me demande si nous n’aborderons pas (certes sur la pointe des pieds je vous rassure :-), quelques principes de l’alchimie traditionnelle.
Vous savez peut-être déjà pour pour certains : ces histoires d’ « oeuvre au noir », avec un « caput mortuum » à retirer après avoir baigné « le roi et la reine », pour permettre le pourrissement de « l’Eau Ardente »…
On pressent à ces expressions très anciennes et poétiques, qu’il y a là une connaissance intéressante… Les principes du « Solve » et du « Coagula » sont à l’oeuvre de façon sous-jacente dans toute transformation. Je me dis que ce ne serait pas idiot tout de même de regarder un peu de ce côté là (déjà pour ne pas mourir idiot), surtout quand on se veut devenir des experts de la transformation. Au pire, ce sera un clin d’oeil culturel, au mieux un pas de côté, pour réenchanter notre pratique. Et qui sait, les enchantements peuvent parfois changer les choses…
Découvrez si vous êtes fait pour le coaching, la certification RNCP, et les programmes de formation. Choisissez la bonne école. Discutons-en par téléphone !
En savoir plus