Qu’est-ce que le sentiment de culpabilité ? Comment entendre et accueillir le message qu’il porte et se débarrasser de ses effets indésirables ? Nous verrons comment « dépasser », « digérer » ou « résorber » un sentiment de culpabilité.

Dans cet article, nous partirons de l’exemple de deux séances de coaching pour illustrer cette réflexion pratique sur le sentiment de culpabilité. Ce partage devrait aider ceux, qui ressentent un sentiment de culpabilité chronique, à se sentir mieux dans leur peau, acceptant qui ils sont, ce qu’ils ont fait ou pas fait, pour aller de l’avant en pleine responsabilité, de façon beaucoup plus paisible…

Qu’est-ce que le sentiment de culpabilité ?

 

Se regarder de l’extérieur, se juger, et s’en vouloir à soi-même… : est-ce bien raisonnable ?

Se sentir coupable part d’un jugement, qui vient lui-même d’un refus et se traduit souvent par une auto-sanction :

Et hop, le tour est joué

Avec ce redoutable enchaînement, la messe est dite, au revoir messieurs dames ! …Il s’en suivra possiblement diverses auto-punitions telles que :

Voila pourquoi le sentiment de culpabilité est un redoutable adversaire, dont on peut être tenté de vouloir se débarrasser. Pourtant il a tout de même un mot à dire, mot qu’il est utile d’entendre et de prendre en compte (sinon : à quoi bon tout ça ?)…

A quoi sert le sentiment de culpabilité ?

L’éventuel bon côté du sentiment de culpabilité, c’est qu’il attire votre attention vers un malaise (dont vous ne seriez peut-être pas autant conscient sans lui). Ecouter ce sentiment de culpabilité, vous laisse une chance d’entendre un désaccord intérieur, qui peut vous mettre sur la voie d’une rectification utile. Découvrir ce que vous n’aimez pas, vous donne une indication précieuse sur ce que vous aimeriez à la place… » Et on sait que ce processus de pivot est déjà la moitié de la solution à un problème… quand vous vous défocalisez de ce que vous ne voulez pas, pour vous concentrer sur ce que vous aimeriez, vous êtes déjà en chemin vers la réalisation d’un meilleur alignement personnel ! Par ailleurs, le sentiment de culpabilité vous inhibe à reproduire ce que votre « morale » interne semble réprouver. Ce qu’on appelle « la mauvaise conscience » aiguise votre exigence de droiture, c’est-à-dire votre envie de vous conformer à une expérience plus gratifiante et plus alignée avec vos aspirations profondes. En ce sens, le sentiment de culpabilité dans son élan premier, permet la remise en question salutaire. Le problème vient quand ce sentiment s’installe durablement, et qu’une forme de schizophrénie bénigne semble atteindre la personne. Examinons de plus près son mécanisme.

Le mécanisme du sentiment de culpabilité

sentiment de culpabilité

Connaissez-vous cet horrible petit bonhomme ? A la fois terrifiant et fascinant, totalement possédé par ses démons intérieurs…

Dans la saga du Seigneur des anneaux, il y a un personnage étrange et fascinant : le Gollum. Il s’agit d’un « hobbit », jadis normal, qui trouva un anneau maléfique et tomba sous son emprise au point d’en perdre la raison. Rongé de désir et de frustration, il soliloque en permanence, tiraillé entre plusieurs voix intérieures. L’une d’entre elles lui fait ressentir de la reconnaissance envers le héros du film, tandis qu’une autre voix intérieure (emprunte de méfiance, de jalousie et de haine) le fait le détester et ourdir de sombres projets pour le perdre (et ainsi retrouver son précieux anneau !)… Ce personnage, évoque pour moi ce qu’est le sentiment de culpabilité : une forme de démence, qui fait qu’on se sépare de soi-même pour se juger et se maltraiter. Parfois à la suite d’un choc émotionnel.

Etre serein, trouver la paix intérieure ?

C'est beaucoup plus simple que vous ne l'imaginez. Quelques séances de coaching peuvent vous aider à vous recentrer, à y voir clair et à prendre quelques décisions salutaires. Ne restez pas seul(e) avec votre difficulté. Voyez courageusement comment la résoudre, ou comment vivre avec !

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Division intérieure

A l’instar de la schizophrénie du Gollum, une dirigeante (pourtant parfaitement équilibrée) me confiait :

Voilà : une partie de la personne s’est élevée pour en critiquer une autre. Il y a division de soi en deux :

Le jeu de division intérieure peut se poursuivre, si une autre partie s’interpose, ou prend part au jeu.

Exemple d’une autre cliente  :

« Vaincre » son sentiment de culpabilité ?

Dans le cas de cette cliente, il y a en elle une voix qui fait sincèrement tout ce qu’elle peut pour réussir et être bien vue de sa hiérarchie. Cette voix voudrait bien faire de son mieux et être enfin appréciée. Elle est prête à donner beaucoup. Par générosité ? Non, plutôt par soumission, et par espoir d’obtenir ainsi des autres l’amour qu’elle ne s’accorde pas à elle-même. Cette voix est la voix d’une enfant assez jeune, à qui on a appris à se conformer à la volonté de l’adulte, qui lui a proposé un amour conditionnel : Pour me plaire (et me remercier de tous les sacrifices que je fais pour toi), tu dois être à la hauteur. Tu dois réussir pour moi. Ainsi je vivrai par procuration la réussite que ma vie ne m’a pas permis de réaliser…  Cette forme de chantage, inconscient de la part du parent, a des effets dévastateurs sur l’enfant (voir les travaux d’Alexander Lowen en bioénergie sur la structure masochiste). En poste depuis quatre mois seulement, cette chef de projet senior, n’a pas été confirmée par son manager, au terme de sa période d’essai. Depuis, elle est tendue, et lorsqu’une situation de tension est récemment survenue, devant une injustice, elle s’est surprise à prendre la fuite pour aller pleurer à gros sanglots pendant un long moment. Qu’y avait-il dans ces pleurs sincères ?

Racket émotionnel

Il y a là un racket émotionnel, dont voici le mécanisme classique :

Dans le cas de cette chef de projet, à la base elle n’a pas tellement besoin d’être confirmée dans ce poste, car elle pourrait facilement trouver plein d’autres opportunités d’emploi si celui-ci ne convient pas. Mais il se joue là pour elle quelque chose d’inconscient, dont on a déjà dit quelques mots, et qui fait qu’elle surinvestit affectivement l’enjeu : elle a peur de ne pas être confirmée, parce que ce serait le signe qu’elle n’est pas appréciée, aimée… Donc elle ne serait pas aimable, donc elle pourrait être abandonnée, et de cela, au fond d’elle même, une toute petite fille a encore très peur ! ET pourtant vous verriez une femme épanouie, très adulte, très compétente et responsable, comme vous et moi (si je puis dire :-). Mais nous aussi d’ailleurs sommes plus ou moins dans son cas, dans la crainte de ne pas être aimé et inclus dans le clan (du moins tant qu’un certain travail sur soi n’est pas suffisamment accompli pour réconcilier les parties de soi-même restées coincées dans leur développement).

Cette petite fille : de quoi a-telle besoin ?

Elle a probablement besoin de se sentir en sécurité, défendue par une autre voix, qui ne se laisserait pas faire. Le déferlement émotionnel dont a souffert ma cliente face à son manager, vient en fait de son sentiment de culpabilité. Au lieu de se défendre et de lui expliquer qu’il avait tort de ne pas la confirmer, elle a pris peur, elle a ravalé sa colère et elle s’est soumise, espérant obtenir son approbation dans trois nouveaux mois de prolongement de sa période d’essai, après avoir fourni de meilleures preuves de sa valeur. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que la petite fille en elle ait confiance ? Elle va entrer dans un engrenage d’efforts, pour obtenir une récompense conditionnelle, dont elle aura de plus en plus peur d’être privée… Ce dont elle aurait eu besoin, c’est qu’une autre voix en elle, prenne sa défense et réponde au manager :

Vous trouvez que c’est gonflé ? Oui, mais cela vaut le coup ! Dans le contexte ce n’est pas de l’arrogance ni même de la négociation, c’est du respect de sa propre dignité :

Ecoutez vos voix intérieures…

J'adore cette Sainte, dont on se moque bêtement parce qu'elle entendait des voix... mais quel exemple de courage !

J’adore cette Sainte courageuse, dont on se moque bêtement parce qu’elle « entendait des voix »… Mais chacun d’entre nous entend des voix ! Malheureusement nous commettons la folie de ne pas les écouter…

Faîtes parler vos voix intérieures, et écoutez ce qu’elles ont à se dire entre elles. Rappelez-vous que vous n’êtes aucune d’entre elles, mais toutes ont quelque chose de respectable à vous dire. Ecoutez-les, comme vous constateriez que des nuages passent dans le ciel, suivez-les du regard. ne commencez pas à croire à ce que les voix racontent, mais ne les disqualifiez pas. Ecoutez comment vous vous sentez dans votre corps, tandis qu’elles s’expriment et vous serez surpris de constater comment les sensations se diffusent, se digèrent, et résorbent les émotions. Ensuite vous trouverez l’élan de passer à l’acte réparateur : demander pardon, rectifier une erreur, exiger une réparation, accorder votre pardon, etc… Vous verrez bien. Et si cela vous paraît difficile d’entreprendre ce travail tout seul, n’hésitez pas à nous joindre, justement pour rencontrer un des coachs de notre réseau. Dans cet article, je n’ai pas voulu raconter la séance, comme je le fais parfois, pour montrer ce que le coaching peut vous apporter et comment ça se passe, concrètement. Cette fois-ci j’ai juste cherché à décomposer un mécanisme et partager des pistes pour s’en émanciper. Evidemment, dans une séance de coaching, on n’explique pas tout ça, et on ne se livre pas à des interprétations, que je n’ai esquissées ici que pour illustrer ce qui se joue dans le fond de notre nature humaine. Et puis, pour travailler à cette profondeur d’émotions, il faut du tact, de la prudence, et une grande confiance, qui se tisse entre le client et le coach au fur et à mesure que la relation se construit. Tous les clients ne sont pas demandeurs de ce genre de travail sur eux-mêmes, et tous n’en sont pas capables non plus. Et puis, avec une même personne, toutes les séances ne portent pas sur un thème comme celui-ci. Généralement d’ailleurs, des séances plus intimes s’alternent assez naturellement avec des séances qui portent sur des objectifs plus extérieurs et plus opérationnels…

Définitions de wikipedia :

sentiment de culpabilité

Quand on en a assez de se sentir coupable, c’est le signe qu’il est temps de se soigner de ce vilain bobo, qui nous pourrit la vie !

Avertissement à propos du sentiment de culpabilité

Les coachs ne sont pas formés pour traiter les maladies, comme la dépression ni les comportements dangereux, comme les tentatives de suicide. Pour cela il existe les psychiatres, qui sont des médecins, qui peuvent prescrire un traitement médicamenteux adapté à chaque cas. Et puis il y a surtout les bons psychothérapeutes. Comme chez les coachs, il y en a de meilleurs que d’autres, mais un vrai professionnel de la psychothérapie a vécu une psychothérapie pendant plusieurs années, il a suivi un cycle d’études expérimentales, étalé sur plusieurs années (et a souvent expérimenté de nombreuses méthodes avant de se spécialiser dans quelques unes seulement, avec lesquelles il ou elle se sent en affinité particulière. Autant psys ne devraient pas se piquer de faire du coaching sauvage, s’ils ne sont pas spécifiquement formés et supervisés dans cette discipline, autant l’inverse est également vrai : les coachs ne devraient jamais s’immiscer dans le domaine d’expertise des psychothérapeutes, formés pour accompagner les sujets lourds et les traumatismes sévères. On n’a pas le droit de jouer à l’apprenti sorcier, quand on s’adresse à des personnes dont la souffrance dépasse le cadre de sa formation ET DE SA VOCATION. Chers amis lecteurs, adressez-vous aux psys, ils ne vous mangeront pas. Ce sont souvent de grands professionnels, et réservez le coaching pour des travaux plus en surface, comme des ajustements comportementaux.

 

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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