A Retenir
- Les croyances limitantes sont des convictions personnelles qui freinent l’action et l’épanouissement.
- Elles se construisent à partir d’expériences, d’interprétations biaisées et de messages de l’entourage.
- Leur impact s’observe dans l’inaction, la peur de l’échec, l’auto-sabotage et le perfectionnisme.
- Des méthodes de coaching telles que identification, recadrage, visualisation ou expérimentation permettent de les transformer.
- Le protocole DÉCODE aide managers et coachs à détecter, questionner et remplacer efficacement ces croyances.
- Une démarche progressive, bienveillante et concrète favorise le changement durable des croyances limitantes.
Que sont les croyances limitantes ?
- Quand vous fixez un objectif ou un rêve qui vous tient à cœur, quelle est la première pensée ou petite voix qui surgit souvent pour vous dire que ce n’est pas possible, ou que vous n’y arriverez pas ?
- Repensez à une situation où vous avez renoncé à quelque chose d’important pour vous, non pas par manque de temps ou de ressources réelles, mais à cause d’une hésitation interne. Quel était le message que vous vous êtes donné à ce moment-là ?
- Si vous deviez identifier une idée que vous tenez pour « vraie » à votre sujet – sur vos capacités, votre valeur ou votre place dans le monde – et qui vous a toujours freiné(e), quelle serait cette idée ?
- Imaginez que vous puissiez faire absolument tout ce que vous voulez sans aucune restriction. Si quelque chose vous retient, quel est le scénario catastrophe (souvent irréaliste) que votre esprit est en train de créer ?
- Quelle est la « preuve » la plus solide que vous pensez avoir pour maintenir cette croyance limitante, et inversement, y a-t-il une situation, même minime, qui contredit cette « preuve » ?
Les croyances limitantes sont des idées que nous tenons pour vraies à notre sujet, concernant les autres ou le monde, qui nous empêchent d’atteindre nos objectifs ou de nous épanouir. Elles sont souvent basées sur des expériences passées, des interprétations erronées, ou des messages reçus de notre entourage.
Caractéristiques des croyances limitantes
Voici quelques caractéristiques des croyances limitantes :
- Elles sont perçues comme des vérités absolues : Même si elles sont infondées, la personne les considère comme un fait avéré.
- Elles génèrent des émotions négatives : Elles peuvent provoquer de la peur, de l’anxiété, de la frustration, de la tristesse, etc.
- Elles entravent l’action : Elles nous poussent à l’inaction, à la procrastination ou à l’abandon face aux défis.
- Elles se renforcent mutuellement : Elles créent un cercle vicieux où nos expériences semblent confirmer la croyance, la rendant encore plus difficile à déloger.
Exemples courants de croyances limitantes :
- « Je ne suis pas assez bon(ne). »
- « Je ne mérite pas le succès. »
- « C’est trop difficile pour moi. »
- « Les autres vont me juger. »
- « Je n’y arriverai jamais. »
Le Processus de Création des Croyances Limitantes : Des Biais Cognitifs qui Surodéterminent nos Comportements
Les croyances limitantes ne naissent pas de nulle part. Elles sont le fruit d’un processus complexe, souvent inconscient, qui implique nos expériences, nos interprétations et des mécanismes psychologiques, notamment des biais cognitifs. Elles agissent comme des filtres qui déforment notre perception de la réalité et, en conséquence, surdéterminent nos pensées, nos émotions et nos comportements.
Voici les étapes clés de leur création :
- L’Expérience Initiale ou le Message Reçu : Tout commence souvent par un événement ou une information.
- Expérience négative ponctuelle : Un échec, une critique, un rejet, une situation où l’on s’est senti impuissant.
- Messages répétitifs de l’environnement : Des remarques de parents, d’enseignants, d’amis, des normes sociales, des comparaisons (« Tu es trop lent », « Ce n’est pas fait pour toi », « Les artistes meurent de faim »).
- Observations et modélisation : Observer les échecs des autres, ou des comportements qui semblent confirmer une idée.
- L’Interprétation (Souvent Distordue par les Biais Cognitifs) : C’est l’étape la plus critique. Notre cerveau cherche à donner du sens à ce qui arrive, mais il le fait souvent à travers des raccourcis mentaux, des biais cognitifs. C’est ici que la graine de la croyance limitante est plantée.
- Généralisation hâtive : Tirer une conclusion générale à partir d’un seul événement ou d’un petit nombre d’observations. Ex: « J’ai raté mon examen de maths, donc je suis nul en chiffres. »
- Personnalisation : Interpréter des événements externes comme étant directement liés à soi-même ou à sa valeur personnelle, même si ce n’est pas le cas. Ex: « Mon ami ne m’a pas rappelé, il ne m’aime plus » (alors qu’il était juste occupé).
- Catastrophisation : Amplifier les conséquences négatives d’un événement au-delà du raisonnable. Ex: « Si je n’obtiens pas ce poste, ma vie est finie. »
- Pensée dichotomique (tout ou rien) : Voir les choses en noir ou blanc, sans nuances. Ex: « Soit je réussis parfaitement, soit je suis un échec total. »
- Filtre mental (ou abstraction sélective) : Ne se concentrer que sur les aspects négatifs d’une situation, en ignorant le positif. Ex: « J’ai eu 9 réussites et 1 échec, mais je ne vois que l’échec. »
- Inférence arbitraire (ou lecture de pensées) : Tirer des conclusions sans preuves, souvent en pensant savoir ce que les autres pensent. Ex: « Ils pensent tous que je suis stupide. »
- Raisonnement émotionnel : Confondre ses sentiments avec la réalité. Ex: « Je me sens incompétent, donc je suis incompétent. »
- La Conclusion et la Formalisation de la Croyance : Suite à cette interprétation biaisée, une « règle » ou une « vérité » est formulée dans l’esprit. Cette conclusion devient la croyance limitante. Ex: « Je ne suis pas assez intelligent. »
- Le Renforcement par la Confirmation (Biais de Confirmation) : Une fois la croyance établie, notre cerveau (toujours en quête de cohérence) a tendance à chercher et à interpréter les informations de manière à confirmer cette croyance.
- Nous remarquons davantage les situations qui prouvent la croyance.
- Nous filtrons ou minimisons les informations qui la contredisent.
- Nous agissons d’une manière qui, inconsciemment, valide la croyance (prophétie auto-réalisatrice). Ex: Si je crois que je suis nul en public, je vais être nerveux, bafouiller, et cela « confirmera » ma croyance.
- L’Influence sur les Comportements : La croyance limitante agit comme un « logiciel » interne qui dicte nos actions.
- Elle génère des émotions négatives (peur, anxiété).
- Elle pousse à l’inaction, à l’évitement, à la procrastination.
- Elle peut nous faire saboter nos propres efforts.
- Elle nous enferme dans un cercle vicieux, où nos comportements renforcent la croyance, qui à son tour renforce les comportements limitants.
Exemples de 5 Croyances Limitantes et Leur Effet sur les Comportements
Voici 5 exemples courants de croyances limitantes et la manière dont elles peuvent surdéterminer les comportements, avec des exemples concrets :
1. Croyance : « Je ne suis pas assez bon(ne) / Je ne mérite pas le succès. »
- Processus de création possible : Enfance avec des comparaisons constantes, échecs perçus comme personnels plutôt que situationnels, messages parentaux ou scolaires dévalorisants. Biais cognitif : Personnalisation, filtre mental.
- Effet sur le comportement :
- Procrastination : La personne retarde des projets importants car elle anticipe l’échec ou de ne pas être à la hauteur.
- Auto-sabotage : Obtenir une promotion et, inconsciemment, ne pas faire les efforts nécessaires pour la conserver, ou refuser des opportunités par peur de ne pas être légitime.
- Manque de négociation : Accepter un salaire plus bas ou des conditions défavorables car on estime ne pas « mériter » mieux.
- Exemple concret : Une personne rêve de lancer sa propre entreprise mais passe des mois à « perfectionner » son plan d’affaires sans jamais le concrétiser, par peur de ne pas être à la hauteur de la tâche ou de l’échec qui confirmerait son manque de valeur.
2. Croyance : « Je suis trop vieux / trop jeune / pas assez ceci ou cela pour faire X. »
- Processus de création possible : Remarques de l’entourage sur l’âge, manque de modèles, comparaison avec des « idéaux », généralisation à partir d’expériences limitées. Biais cognitif : Généralisation hâtive, pensée dichotomique.
- Effet sur le comportement :
- Renoncement aux opportunités : Ne pas postuler à un emploi ou ne pas se lancer dans une formation par peur d’être jugé sur son âge ou son profil.
- Stagnation : Rester dans une situation insatisfaisante car on pense qu’il est « trop tard » pour changer.
- Exemple concret : Une femme de 55 ans rêve d’apprendre à coder et changer de carrière, mais se dit : « À mon âge, c’est ridicule, les entreprises ne veulent que des jeunes diplômés. » Elle ne s’inscrit jamais à la formation, se condamnant à rester malheureuse dans son emploi actuel.
3. Croyance : « Les autres vont me juger / Qu’est-ce que les gens vont penser ? »
- Processus de création possible : Expériences de rejet ou de critique dans le passé, éducation stricte axée sur l’apparence sociale, peur de ne pas correspondre aux normes. Biais cognitif : Inférence arbitraire (lecture de pensée), personnalisation.
- Effet sur le comportement :
- Inhibition : Ne pas oser s’exprimer en public, proposer des idées novatrices ou défendre son point de vue.
- Conformisme excessif : S’adapter aux attentes des autres au détriment de ses propres désirs ou valeurs.
- Perfectionnisme paralysant : Ne jamais rien montrer tant que ce n’est pas « parfait » de peur de la critique.
- Exemple concret : Un artiste talentueux crée des œuvres magnifiques chez lui, mais refuse catégoriquement d’exposer ou de partager son travail en ligne, par peur des critiques négatives qui pourraient détruire son estime de lui-même.
4. Croyance : « C’est trop difficile / Je n’y arriverai jamais. »
- Processus de création possible : Échecs répétés sans soutien adéquat, manque de persévérance enseigné, expériences d’impuissance apprise. Biais cognitif : Catastrophisation, généralisation hâtive.
- Effet sur le comportement :
- Abandon rapide : La personne abandonne au premier obstacle, confirmant ainsi sa croyance.
- Manque d’initiative : Ne pas tenter de nouvelles choses par anticipation de la difficulté et de l’échec.
- Demande d’aide excessive : Ne pas chercher de solutions par soi-même, s’en remettant systématiquement aux autres.
- Exemple concret : Quelqu’un essaie d’apprendre une nouvelle langue. Au bout de quelques semaines, face aux premières difficultés grammaticales, il pense : « C’est trop difficile pour moi, je n’ai pas le cerveau pour les langues. » Il abandonne et ne parle jamais cette langue, alors qu’avec de la persévérance, il aurait pu réussir.
5. Croyance : « Je dois être parfait(e) pour être aimé(e) / pour réussir. »
- Processus de création possible : Attentes élevées de l’entourage, sentiment de ne pas être « assez » tel qu’on est, culture de la performance. Biais cognitif : Pensée dichotomique, filtre mental (ne voir que ses imperfections).
- Effet sur le comportement :
- Procrastination : Retarder le début des tâches par peur de ne pas pouvoir atteindre la perfection.
- Charge mentale excessive : Se surmener pour éviter toute erreur, ce qui mène à l’épuisement.
- Difficulté à déléguer : Penser que personne d’autre ne peut faire le travail aussi bien, et s’épuiser à tout faire soi-même.
- Manque d’estime de soi : Ne jamais être satisfait de ses réalisations, même excellentes, car elles ne sont jamais « parfaites ».
- Exemple concret : Un étudiant passe des heures supplémentaires sur une présentation, vérifiant chaque virgule, chaque image, et finit par être épuisé et ne pas la rendre à temps. Ou bien, il la rend, mais se juge sévèrement pour la moindre petite imperfection, malgré les éloges de ses professeurs.
Comprendre ce processus de création et reconnaître l’impact des biais cognitifs est la première étape cruciale pour déconstruire ces croyances limitantes et reprendre le contrôle de nos comportements.
Méthodes de coaching pour recadrer les croyances limitantes
Le recadrage (ou reframing) des croyances limitantes est un processus qui vise à changer notre perception de ces idées, afin de les transformer en croyances plus aidantes. Le recadrage des croyances limitantes est un processus dynamique qui demande du temps et de la persévérance. Le rôle du coach est d’accompagner la personne avec bienveillance, de lui poser les bonnes questions et de lui fournir des outils pour qu’elle puisse elle-même transformer ses perceptions et développer son plein potentiel.
Voici 5 exemples de méthodes couramment utilisées en coaching :
1. L’identification et la remise en question
Cette première étape est fondamentale.
- Mise en lumière de la croyance : Aider la personne à identifier précisément la croyance limitante. Souvent, elles sont inconscientes.
- Recherche des preuves : Demander à la personne quelles sont les preuves qui soutiennent cette croyance. Y a-t-il des faits objectifs ou s’agit-il d’interprétations ?
- Recherche des contre-preuves : Encourager la personne à trouver des moments où cette croyance n’était pas vraie, ou des situations qui la contredisent, même minimes.
- Analyse des origines : Explorer d’où vient cette croyance (éducation, expériences passées, messages reçus). Comprendre son origine peut aider à la relativiser.
- Questionnement de l’utilité : Demander : « En quoi cette croyance vous est-elle utile ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte (même si c’est de la sécurité dans l’inaction) ? Qu’est-ce qu’elle vous coûte ? »
2. Le recadrage cognitif (Changer la pensée)
Il s’agit de modifier la formulation de la croyance ou l’interprétation des faits.
- Reformulation positive : Transformer la croyance négative en une affirmation positive et motivante.
- Exemple : « Je ne suis pas capable » devient « J’apprends et je progresse à chaque étape. »
- Changer le « tout ou rien » : Souvent, les croyances limitantes sont absolues. Encourager à voir les nuances.
- Exemple : Au lieu de « Je n’y arrive jamais », dire « Je rencontre des difficultés parfois, mais je trouve aussi des solutions. »
- Focus sur l’apprentissage : Recadrer les échecs comme des opportunités d’apprentissage.
- Exemple : « J’ai échoué » devient « J’ai appris une nouvelle façon de ne pas faire les choses. »
3. La visualisation et l’ancrage
Ces méthodes utilisent l’imagination pour renforcer de nouvelles croyances.
- Visualisation du succès : Demander à la personne de se visualiser agissant avec la nouvelle croyance aidante et atteignant ses objectifs. Ressentir les émotions positives associées.
- Technique de l’ancrage : Associer un geste, un mot ou une image à un état de confiance et de capacité. Lorsque la personne se sentira confrontée à sa croyance limitante, elle pourra activer cet ancrage pour retrouver un état ressource.
4. L’expérimentation comportementale
Le passage à l’action est crucial pour démanteler les croyances limitantes.
- Petits pas et défis progressifs : Encourager la personne à poser de petites actions qui vont à l’encontre de sa croyance limitante. Chaque succès, même minime, renforce la nouvelle croyance.
- Collecte de preuves positives : Inciter la personne à être attentive aux moments où elle agit en contradiction avec sa croyance limitante et à noter ces « preuves ».
5. La dissociation
Il s’agit de prendre du recul par rapport à la croyance.
- La croyance sur un écran : Demander à la personne d’imaginer sa croyance limitante projetée sur un écran de cinéma. Puis, de la voir s’éloigner, diminuer en taille, changer de couleur, ou même de la voir brûler ou disparaître.
- La voix de la croyance : Demander à la personne d’imaginer la croyance comme une voix extérieure. Puis, de changer le ton de cette voix (la rendre ridicule, enfantine, etc.) pour enlever son pouvoir.
Développement des différents points :
1. L’identification et la remise en question
Cette première étape est cruciale car on ne peut changer ce qu’on n’a pas identifié. Les croyances limitantes sont souvent profondément ancrées et agissent de manière subconsciente, ce qui les rend difficiles à percevoir sans un travail spécifique.
- Mise en lumière de la croyance : Le rôle du coach ici est d’aider la personne à formuler clairement la croyance. Cela commence souvent par l’observation des blocages, des résistances ou des émotions négatives récurrentes. Par exemple, si quelqu’un procrastine systématiquement sur un projet, on peut explorer les pensées qui précèdent cette inaction. Des questions comme « Que pensez-vous de vous-même quand vous ne parvenez pas à faire cela ? » ou « Quelle est l’idée qui vous vient à l’esprit quand vous y pensez ? » peuvent aider à la faire émerger. La croyance doit être exprimée clairement, par exemple : « Je ne suis pas assez créatif » ou « Je dois être parfait pour être apprécié. »
- Recherche des preuves : Une fois la croyance identifiée, il s’agit de la confronter à la réalité. Le coach va demander à la personne : « Quelles sont les preuves concrètes qui vous font croire cela ? Sur quoi vous basez-vous pour affirmer cela ? » Souvent, les « preuves » sont des interprétations subjectives d’événements passés, des généralisations hâtives, ou des souvenirs sélectifs. Par exemple, la personne pourrait dire : « Quand j’étais petit, mon dessin n’a pas été choisi pour l’exposition de l’école, donc je ne suis pas créatif. »
- Recherche des contre-preuves : C’est l’étape où l’on cherche à fissurer la certitude de la croyance. Le coach invite la personne à se souvenir ou à identifier des situations, même minimes, où la croyance n’était pas vraie. « Y a-t-il eu un moment où vous avez été créatif, même d’une autre manière ? Avez-vous déjà reçu un compliment sur votre créativité ? Y a-t-il quelqu’un qui pense que vous êtes créatif ? » Le but n’est pas de nier l’existence de la croyance, mais de montrer qu’elle n’est pas une vérité universelle et absolue. Chaque contre-preuve affaiblit son emprise.
- Analyse des origines : Comprendre d’où vient la croyance peut désamorcer une grande partie de son pouvoir. « D’où vous vient cette idée ? Qui vous l’a transmise ? Est-ce quelque chose que vous avez appris ou une conclusion que vous avez tirée d’une expérience passée ? » Il est fréquent que ces croyances prennent racine dans l’enfance, suite à des remarques d’adultes, des échecs interprétés négativement, ou des comparaisons avec les autres. Mettre au jour cette origine permet de réaliser que la croyance n’est pas une partie intrinsèque de soi, mais plutôt un conditionnement ou une conclusion dépassée.
- Questionnement de l’utilité : Cette étape confronte la personne aux conséquences de sa croyance. « En quoi cette croyance vous sert-elle ? Quel bénéfice (même inconscient) en retirez-vous en la maintenant ? Et qu’est-ce qu’elle vous coûte ? Qu’est-ce qu’elle vous empêche de faire ou d’être ? » Parfois, une croyance limitante peut offrir une forme de « sécurité » (par exemple, éviter l’échec en n’essayant pas) ou conforter une identité, même si elle est limitante. Mettre en balance les avantages et les inconvénients permet de prendre conscience du prix à payer et de la motivation à la changer.
Illustration par l’exemple d’une séance de coaching
Scénario : Léa, 32 ans, entrepreneure, se sent bloquée dans le développement de son entreprise. Elle procrastine sur la prospection de nouveaux clients.
Déroulé de la séance :
Coach : « Léa, vous mentionnez une difficulté à aborder de nouveaux clients. Qu’est-ce qui se passe dans votre esprit juste avant que vous ne fassiez ce pas ? »
Léa : « Eh bien… J’ai l’impression que personne ne voudra de mes services. Je me dis ‘Pourquoi moi ?’ Il y a tellement de concurrence. »
Coach : (Identifie la croyance : « Je ne suis pas assez bien/compétente pour attirer des clients. ») « D’accord. Quand vous dites ‘Pourquoi moi ?’, quelles sont les preuves concrètes qui vous amènent à penser que personne ne voudra de vos services ? »
Léa : « J’ai eu un client qui a finalement refusé ma proposition le mois dernier. Et puis, je vois ce que font mes concurrents, ils sont tellement plus avancés. »
Coach : (Recherche de contre-preuves) « Je comprends. Et y a-t-il eu des moments où des clients ont été ravis de vos services ? Ou où vous avez réussi à signer un contrat, même petit ? »
Léa : (Hésitante) « Oui… bien sûr. Mes clients actuels sont satisfaits. J’ai même eu un témoignage élogieux la semaine dernière pour un projet que j’ai mené à bien. »
Coach : (Analyse des origines) « Quand avez-vous commencé à ressentir cette idée que vous n’étiez pas ‘assez’ ou que les autres étaient ‘plus’ ? Y a-t-il un souvenir précis, une expérience passée qui a pu créer cette pensée ? »
Léa : « Quand j’étais à l’école, ma sœur a toujours eu de meilleures notes que moi, et mes parents la mettaient souvent en avant. J’ai grandi avec cette idée qu’il fallait que je me batte pour être reconnue. »
Coach : (Questionnement de l’utilité) « Intéressant. Et aujourd’hui, à quoi vous sert cette pensée ‘Je ne suis pas assez bien’ ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte, même si c’est de l’inconfort ? Et qu’est-ce qu’elle vous coûte ? »
Léa : « Elle… m’empêche d’échouer peut-être ? Si je n’essaie pas, je ne peux pas être rejetée. Mais ce qu’elle me coûte,c’est ma croissance, mon entreprise stagne, et je me sens frustrée. »
Résultat : Léa a pris conscience que sa croyance n’était pas une vérité absolue, mais une interprétation passée qui la freinait. Elle a commencé à voir les nuances et les conséquences de son blocage.
2. Le recadrage cognitif (Changer la pensée)
- Une fois la croyance identifiée et remise en question, le recadrage cognitif vise à la remplacer par une pensée plus aidante et constructive. Il s’agit de modifier la manière dont nous interprétons les événements et nous-mêmes.
- Reformulation positive : C’est le cœur du recadrage. Il s’agit de transformer la croyance limitante en une affirmation positive qui ouvre de nouvelles possibilités.
- Exemple : Si la croyance est « Je ne suis pas assez bon(ne) pour réussir », une reformulation positive pourrait être « J’ai la capacité d’apprendre et de m’améliorer constamment » ou « Je suis capable de réussir si je me donne les moyens. » L’important est que la nouvelle croyance soit crédible pour la personne, même si elle n’y croit pas encore totalement. Elle doit être orientée vers l’action et le développement personnel.
- Changer le « tout ou rien » : Les croyances limitantes sont souvent absolutistes et dichotomiques (noir ou blanc, succès ou échec, tout ou rien). Le recadrage cognitif encourage la personne à voir les nuances et les zones grises.
- Exemple : Au lieu de « Si je ne suis pas parfait, c’est un échec total », on pourrait recadrer par « L’imperfection fait partie du processus d’apprentissage et de croissance. » Ou pour « Personne ne me fait confiance », on pourrait dire « Il y a des personnes en qui j’ai confiance et qui me font confiance, même si d’autres non. » Ce type de recadrage réduit la pression et permet une vision plus réaliste de la réalité.
- Focus sur l’apprentissage (vs. l’échec) : Cette technique consiste à redéfinir les expériences perçues comme des « échecs » en opportunités d’apprentissage.
- Exemple : Si une personne dit « J’ai raté cet entretien, je suis nul(le) », le recadrage consisterait à dire « Cet entretien m’a donné l’opportunité d’apprendre ce que je peux améliorer pour le prochain » ou « Je n’ai pas obtenu ce poste, mais j’ai acquis de l’expérience et mieux compris ce que je recherche. » Ce changement de perspective transforme la déception en une source de progrès et de résilience, plutôt qu’une confirmation de la croyance limitante.
- Ces deux premières étapes sont fondamentales et complémentaires. La première permet de déconstruire l’ancienne croyance, tandis que la seconde permet de construire une nouvelle base plus solide et plus aidante pour la personne.
Illustration par l’exemple d’une séance de coaching
Scénario : Marc, 45 ans, est convaincu qu’il est « trop vieux pour changer de carrière », ce qui le rend malheureux dans son travail actuel.
Déroulé de la séance :
Coach : « Marc, votre croyance est ‘Je suis trop vieux pour changer de carrière’. Si vous deviez la reformuler, comment pourriez-vous la transformer en une pensée qui vous donne de l’énergie, même si vous n’y croyez pas encore à 100 % ? »
Marc : (Réfléchit) « Hmm… Au lieu de ‘trop vieux’, je pourrais dire… ‘Mon expérience me donne une perspective unique pour un nouveau départ’ ? »
Coach : « Excellente reformulation ! ‘Mon expérience me donne une perspective unique pour un nouveau départ.’ Comment cette nouvelle pensée sonne-t-elle pour vous, même un peu ? »
Marc : « Ça ouvre des portes, c’est moins figé. C’est vrai que j’ai des compétences que des jeunes n’ont pas encore. »
Coach : (Changer le « tout ou rien ») « Parfait. Maintenant, cette idée de ‘trop vieux’, est-ce une vérité absolue, ou y a-t-il des nuances ? Y a-t-il des personnes qui ont changé de carrière à votre âge ou plus tard ? »
Marc : « Oui, en fait, mon cousin a commencé une nouvelle entreprise à 50 ans… Et ma voisine est retournée à l’université à 60. C’est vrai que ‘trop vieux’ est un peu excessif. »
Coach : (Focus sur l’apprentissage) « Précisément. Et si nous regardions les ‘défis’ de ce changement non pas comme des obstacles, mais comme des opportunités d’apprentissage ? Que pourriez-vous apprendre de cette transition, peu importe l’issue ? »
Marc : « J’apprendrais la résilience, la planification… Et même si ça ne marche pas comme je veux, j’aurai appris de nouvelles choses, j’aurai enrichi mon parcours. »
Résultat : Marc a transformé sa pensée limitante en une affirmation plus nuancée et positive, ce qui a commencé à modifier sa perception du changement de carrière.
3. La visualisation et l’ancrage
Ces méthodes exploitent le pouvoir de l’esprit et de l’imagination pour renforcer de nouvelles croyances aidantes et créer des connexions neuronales positives. Elles permettent de « pré-expérimenter » le succès et d’associer des états de confiance à des déclencheurs spécifiques.
- Visualisation du succès : Cette technique consiste à guider la personne dans une expérience mentale détaillée où elle agit et réussit avec sa nouvelle croyance.
- Comment ça marche ? Le coach invite la personne à fermer les yeux et à s’imaginer dans une situation future où elle a surmonté sa croyance limitante. Par exemple, si la croyance était « Je ne suis pas capable de parler en public », la visualisation pourrait être de s’imaginer devant une audience, se sentant calme et confiant, parlant avec aisance et recevant des applaudissements.
- L’accent est mis sur les détails sensoriels : « Que voyez-vous ? Qu’entendez-vous ? Que ressentez-vous dans votre corps ? Quelles émotions vous traversent ? » Plus la visualisation est riche et vivante, plus elle est efficace. En se visualisant réussissant, le cerveau ne fait pas la différence entre une expérience réelle et une expérience imaginée de manière intense. Cela construit de nouvelles voies neuronales qui renforcent la capacité de la personne à agir de manière différente dans la réalité. La répétition de cette visualisation renforce la nouvelle croyance.
- Technique de l’ancrage : L’ancrage est une méthode issue de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) qui consiste à associer un état émotionnel intense et positif (par exemple, la confiance, la motivation, la sérénité) à un déclencheur spécifique (un geste, un mot, une image, un son). Par la suite, ce déclencheur pourra être activé pour retrouver cet état ressource rapidement.
- Comment ça marche ?
- Identifier un état ressource : Le coach aide la personne à se souvenir d’un moment précis où elle a ressenti pleinement l’émotion souhaitée (par exemple, un moment de grande confiance en soi).
- Revivre l’expérience : La personne est invitée à se replonger intensément dans ce souvenir, à ressentir toutes les sensations et émotions associées.
- Créer l’ancre : Au pic de l’émotion, le coach demande à la personne de poser un geste distinctif et discret (par exemple, presser le pouce et l’index ensemble, serrer le poing, toucher un point précis sur son bras) ou de prononcer un mot. L’ancre doit être unique et facilement reproductible.
- Tester l’ancre : Quelques instants plus tard, la personne active l’ancre pour vérifier si elle retrouve bien l’état souhaité.
- Utiliser l’ancre : Lorsque la personne se retrouve face à une situation qui pourrait déclencher son ancienne croyance limitante, elle peut activer son ancre pour accéder instantanément à son état ressource (confiance, motivation, etc.) et ainsi agir d’une nouvelle manière, renforçant la nouvelle croyance.
- Comment ça marche ?
Ces deux méthodes, la visualisation et l’ancrage, sont très puissantes car elles travaillent au niveau subconscient et permettent de créer de nouvelles connexions neuronales qui soutiennent les croyances aidantes, facilitant ainsi le passage à l’action.
Illustration par l’exemple d’une séance de coaching
Scénario : Sophie, 28 ans, manque de confiance avant les entretiens d’embauche, sa gorge se noue et elle perd ses moyens.
Déroulé de la séance :
Coach : « Sophie, nous allons créer un ‘ancrage’ pour la confiance. Pensez à un moment précis de votre vie où vous vous êtes sentie absolument confiante et sereine. Cela peut être n’importe quelle situation. »
Sophie : « Oui, je me souviens d’une présentation que j’ai faite devant ma classe à l’université. J’étais super préparée, et je me suis sentie vraiment à l’aise et fière de moi. »
Coach : « Excellent ! Maintenant, fermez les yeux si vous le souhaitez. Revivez ce moment intensément. Qu’est-ce que vous voyez autour de vous ? Qu’est-ce que vous entendez ? Et surtout, qu’est-ce que vous ressentez dans votre corps à cet instant précis ? Laissez cette sensation de confiance vous envahir. »
(Sophie se concentre, le coach la laisse s’immerger dans le souvenir.)
Coach : « Quand cette sensation de confiance est à son apogée, pressez votre pouce et votre index de la main droite fermement l’un contre l’autre, et gardez cette pression pendant quelques secondes. Relâchez ensuite. »
(Ils répètent l’opération deux ou trois fois pour renforcer l’ancrage.)
Coach : « Bien. Maintenant, imaginez votre prochain entretien d’embauche. Visualisez-vous entrant dans la pièce, vous asseyant. Et juste avant de commencer à parler, pressez votre ancre. Que se passe-t-il ? Que ressentez-vous ? »
Sophie : « Oh ! C’est comme une bouffée de cette confiance ! Je me sens plus droite, ma respiration est plus calme. C’est surprenant ! »
Résultat : Sophie dispose désormais d’un « bouton » pour activer un état de confiance en elle avant les situations stressantes, remplaçant l’ancienne réponse de nervosité.
4. L’expérimentation comportementale
Cette méthode est essentielle car elle permet de transformer les nouvelles pensées et visualisations en actions concrètes. C’est en agissant différemment que l’on prouve à son cerveau que la nouvelle croyance est valide, et que l’ancienne croyance limitante ne tient plus la route. Il s’agit de tester la réalité.
- Petits pas et défis progressifs : L’idée n’est pas de sauter dans le grand bain tout de suite, mais de commencer par des actions si petites qu’elles semblent presque insignifiantes. Le but est de créer un effet boule de neige de succès.
- Comment ça marche ? Si la croyance limitante est « Je ne suis pas capable de prendre la parole en public », un premier petit pas pourrait être de poser une question dans une réunion où il y a peu de monde, puis de partager une idée avec un petit groupe, puis de présenter un point court, et ainsi de suite. Chaque petite réussite, même minime, construit la confiance en soi et fournit des preuves tangibles que la personne est capable d’agir différemment. Le coach aide à définir ces « petits pas » qui sont juste assez stimulants pour être un défi, mais pas trop pour être décourageants.
- Collecte de preuves positives : Ce processus est une boucle de rétroaction positive. Il s’agit d’encourager activement la personne à reconnaître et à noter ses réussites, grandes et petites, qui contredisent sa croyance limitante.
- Comment ça marche ? Après chaque action, le coach invite la personne à faire un débriefing : « Qu’avez-vous fait ? Qu’est-ce que cela prouve par rapport à votre ancienne croyance ? Comment vous sentez-vous après avoir agi de cette manière ? » Tenir un journal de bord des succès ou simplement prendre un moment pour se féliciter de chaque pas en avant est crucial. Cela aide à renforcer la nouvelle croyance en accumulant des évidences concrètes de sa validité. Chaque preuve positive affaiblit un peu plus l’emprise de l’ancienne croyance et ancre la nouvelle dans la réalité vécue.
L’expérimentation comportementale est le pont entre la pensée et la réalité. Elle permet de « vérifier » les nouvelles croyances par l’expérience et de prouver au cerveau qu’il est possible d’agir au-delà des anciennes limitations. C’est souvent l’étape qui consolide le plus durablement le changement.
Illustration par l’exemple d’une séance de coaching
Scénario : David, 50 ans, architecte, a la croyance limitante « Je suis incapable de me former aux nouvelles technologies, je suis dépassé. »
Déroulé de la séance :
Coach : « David, votre objectif est d’intégrer les nouvelles technologies. Au lieu de penser au logiciel complexe complet, quel serait le plus petit pas que vous pourriez faire cette semaine, qui irait à l’encontre de votre croyance ‘je suis dépassé’ ? »
David : « Le plus petit pas… Hmm. Lire un article sur l’intelligence artificielle appliquée à l’architecture ? Ou regarder une vidéo YouTube d’introduction sur un nouveau logiciel de rendu ? »
Coach : « Fantastique ! Choisissons la vidéo YouTube. Quel jour et à quelle heure allez-vous regarder cette vidéo de 5 minutes ? Soyez précis. »
David : « Je le ferai ce jeudi, pendant ma pause déjeuner, sur mon ordinateur au bureau. »
(La semaine suivante, lors de la séance suivante)
Coach : « Alors David, comment s’est passé votre petit pas avec la vidéo YouTube sur le nouveau logiciel ? »
David : « Je l’ai fait ! J’ai regardé la vidéo. Et franchement, ce n’était pas si compliqué que ça en l’air. J’ai même compris quelques termes techniques ! »
Coach : (Collecte de preuves positives) « C’est une excellente nouvelle ! Qu’est-ce que cette expérience vous prouve par rapport à votre ancienne croyance ‘je suis incapable de me former aux nouvelles technologies’ ? »
David : « Ça prouve que je ne suis pas complètement dépassé ! Que je peux comprendre des choses nouvelles si j’y mets un peu de temps. Ce n’est pas insurmontable. »
Coach : « Exactement. Et quel serait le prochain petit pas, tout aussi accessible, qui continuerait à infirmer cette ancienne croyance ? »
David : « Peut-être télécharger la version d’essai gratuite du logiciel et essayer un tutoriel de base. Juste un petit truc. »
Résultat : David a commencé à démanteler sa croyance par des actions concrètes et mesurables. Chaque petit succès a renforcé une nouvelle croyance plus aidante : « Je suis capable d’apprendre et de m’adapter aux nouvelles technologies progressivement. »
5. La dissociation
La dissociation est une technique puissante issue notamment de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) qui vise à créer une distance psychologique entre la personne et sa croyance limitante. L’objectif est de ne plus se sentir « fusionné » avec la croyance, de la voir comme quelque chose d’extérieur, ce qui en diminue considérablement le pouvoir et l’impact émotionnel.
- La croyance sur un écran : Cette technique utilise l’imagination pour transformer la croyance en un objet ou une image que l’on peut manipuler mentalement.
- Comment ça marche ? Le coach invite la personne à imaginer sa croyance limitante (par exemple, la phrase « Je ne suis pas assez bien ») projetée sur un grand écran de cinéma ou un tableau. L’idée est de la voir comme une simple image, pas comme une vérité intrinsèque. Ensuite, le coach guide la personne pour modifier cette image :
- L’éloigner : « Voyez-la s’éloigner, de plus en plus petite, jusqu’à disparaître à l’horizon. »
- Changer ses caractéristiques : « Changez la couleur du texte, rendez-le flou, mettez-y une musique drôle ou désagréable. »
- La transformer ou la détruire : « Imaginez que le vent souffle et emporte les lettres, ou qu’elle s’évapore, ou que vous avez une télécommande pour l’éteindre. »
- En manipulant mentalement la représentation de la croyance, la personne apprend que celle-ci n’est pas fixe ou réelle, mais une construction mentale qu’elle a le pouvoir de modifier ou de dissoudre. Cela réduit son emprise émotionnelle et cognitive.
- Comment ça marche ? Le coach invite la personne à imaginer sa croyance limitante (par exemple, la phrase « Je ne suis pas assez bien ») projetée sur un grand écran de cinéma ou un tableau. L’idée est de la voir comme une simple image, pas comme une vérité intrinsèque. Ensuite, le coach guide la personne pour modifier cette image :
- La voix de la croyance : Cette technique consiste à attribuer une voix à la croyance limitante et à la modifier pour en réduire la crédibilité et le pouvoir.
- Comment ça marche ? Le coach demande à la personne : « Si cette croyance avait une voix, à quoi ressemblerait-elle ? Est-ce une voix grave, autoritaire, une petite voix plaintive, ou une voix agressive ? » Une fois la voix identifiée, l’exercice consiste à la modifier de manière à la rendre absurde ou moins menaçante :
- Changer le ton : « Imaginez cette voix qui dit ‘Tu n’y arriveras jamais’ avec la voix de Mickey Mouse, ou la voix d’un bébé, ou une voix chantante et ridicule. »
- Changer le volume ou la vitesse : « Rendez la voix de plus en plus faible, ou faites-la parler à une vitesse folle jusqu’à ce qu’elle devienne inaudible. »
- En rendant la voix de la croyance risible ou insignifiante, la personne ne la prend plus au sérieux. Elle réalise que ce n’est qu’une « voix dans sa tête » et non une vérité objective, ce qui permet de la décrédibiliser et de s’en détacher.
- Comment ça marche ? Le coach demande à la personne : « Si cette croyance avait une voix, à quoi ressemblerait-elle ? Est-ce une voix grave, autoritaire, une petite voix plaintive, ou une voix agressive ? » Une fois la voix identifiée, l’exercice consiste à la modifier de manière à la rendre absurde ou moins menaçante :
La dissociation est particulièrement utile pour les croyances qui semblent très « collées » à la personne ou qui génèrent une forte charge émotionnelle. En créant cette distance, elle permet de prendre du recul et de voir la croyance sous un angle nouveau, moins menaçant, et ainsi de l’affaiblir.
Illustration par l’exemple d’une séance de coaching
Scénario : Chloé, 25 ans, souffre d’une forte « voix intérieure » qui lui répète constamment « Tu es une impostrice, tu ne mérites pas ta réussite. »
Déroulé de la séance :
Coach : « Chloé, cette pensée ‘Tu es une impostrice’, si elle était une image sur un écran de cinéma, comment la verriez-vous ? »
Chloé : « Elle serait écrite en lettres rouges vives, très grandes, et ça clignoterait, comme un avertissement. »
Coach : « D’accord. Maintenant, imaginez cette image sur un écran devant vous. Et je vais vous demander de faire quelque chose de surprenant. Prenez une télécommande imaginaire. Et avec cette télécommande, changez la couleur des lettres. Passez-les au rose fluo. Que se passe-t-il ? »
Chloé : (Sourit un peu) « C’est… moins menaçant. Presque ridicule en rose. »
Coach : « Parfait. Maintenant, réduisez la taille des lettres jusqu’à ce qu’elles deviennent minuscules. Puis, éloignez l’écran, faites-le s’éloigner de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ne soit qu’un petit point à l’horizon et qu’il disparaisse. Que ressentez-vous en le voyant disparaître ? »
Chloé : « Un soulagement. C’est comme si un poids s’en allait. »
Coach : « Maintenant, revenons à la ‘voix’. Si cette pensée ‘Tu es une impostrice’ avait une voix, à quoi ressemblerait-elle ? Quel genre de ton, de volume ? »
Chloé : « C’est une voix dure, très critique, assez grave. »
Coach : « Très bien. Et si nous rendions cette voix… totalement inoffensive ? Imaginez cette voix chantant cette même phrase, mais avec la voix d’un petit enfant de 3 ans qui chante faux. Ou avec la voix d’un personnage de dessin animé loufoque. »
Chloé : (Éclate de rire) « Oh ! Si elle disait ça avec la voix de Donald Duck, ça serait impossible de la prendre au sérieux ! »
Coach : « Exactement. Et si vous entendez cette voix maintenant, comment sonne-t-elle si elle a cette voix de Donald Duck ? »
Chloé : « C’est juste du bruit, c’est drôle, ça n’a plus de sens. »
Résultat : Chloé a réussi à se dissocier émotionnellement de sa croyance limitante en la transformant en une image et une voix ridicules, ce qui a réduit son pouvoir d’influence sur elle.
Ces exemples illustrent comment, en tant que coach, on guide une personne à travers des étapes concrètes pour démanteler ses croyances limitantes et ouvrir la voie à de nouvelles possibilités.
Ces cinq méthodes de coaching offrent une palette d’outils complémentaires pour aider une personne à identifier, remettre en question et recadrer ses croyances limitantes. En combinant le travail cognitif, émotionnel et comportemental, le coach accompagne le client vers une plus grande liberté d’action et un épanouissement personnel.
Protocole « DÉCODE » pour recadrer les croyances limitantes
Un outil stratégique pour les managers en quête de lucidité et d’efficacité relationnelle
Ce protocole est un processus de questionnement structuré, inspiré des approches du coaching systémique, de la PNL et de la thérapie cognitive. Il permet à un manager d’identifier une croyance qui limite ses actions ou relations, de la déconstruire avec discernement, puis de la transformer en un levier de leadership.
Objectif
Permettre à un manager de prendre conscience d’une croyance limitante, d’en mesurer les impacts concrets, de la questionner en profondeur, et de la transformer en une croyance aidante, fondée sur la réalité et les ressources internes.
Étapes du protocole DÉCODE
D – Détecter la croyance
Qu’est-ce que vous vous dites à vous-même dans cette situation ?
Questions à poser :
- Quelle est la pensée automatique qui revient dans ce contexte ?
- Que redoutez-vous vraiment ?
- Quelle vérité semble évidente pour vous ici ?
- Que croyez-vous à propos de vous, des autres ou de la situation ?
Exemples fréquents :
- « Je dois tout gérer sinon ça va déraper »
- « Mon équipe ne sera jamais soudée »
- « Si je ne décide pas, on va perdre du temps »
- « Il faut prouver sa légitimité à chaque instant »
É – Évaluer l’impact
Comment cette croyance agit-elle sur vous, vos décisions, vos comportements ?
Questions à poser :
- Quelle est la conséquence directe de cette croyance dans vos actes ?
- Qu’est-ce que cela génère autour de vous ?
- Est-ce que cela vous aide ou vous freine ?
- Quel est le coût, personnel et collectif, de cette croyance ?
L’objectif est de rendre visible le prix à payer du statu quo.
C – Challenger la validité
Est-ce une vérité objective ou une interprétation subjective ?
Questions à poser :
- Est-ce que cette croyance est toujours vraie, sans exception ?
- Quand avez-vous vécu une situation contraire à cette croyance ?
- Qu’est-ce qu’un observateur neutre dirait ?
- Est-ce que cette pensée vous rend plus intelligent, plus ouvert, plus juste ?
C’est là que le décadrage commence à opérer. Le doute s’installe, sainement.
O – Ouvrir d’autres perspectives
Si une autre croyance était aussi valable – ou plus utile – que choisiriez-vous de croire à la place ?
Questions à poser :
- Quelle alternative serait plus constructive pour vous ?
- Que dirait un mentor, ou un modèle inspirant, à votre place ?
- Quelle croyance élargirait votre champ d’action, tout en restant cohérente avec vos valeurs ?
- Si vous croyiez ça à la place, qu’est-ce que cela rendrait possible pour vous ?
Exemples de recadrage :
- « Je peux déléguer sans perdre ma valeur »
- « L’équipe peut s’unifier autour d’un but, même avec des différences »
- « Faire confiance ne veut pas dire se désengager »
- « Le conflit n’est pas une menace, c’est un signal d’ajustement »
D – Décider d’un ancrage
Comment allez-vous expérimenter cette nouvelle croyance concrètement ?
Questions à poser :
- Quelle est la prochaine situation où vous allez tester cette nouvelle posture ?
- Que ferez-vous différemment ?
- Quelles ressources internes ou externes pouvez-vous mobiliser ?
- Quel serait un petit pas observable à poser dans les 72 heures ?
Ici, l’intention se transforme en action. L’ancrage se fait dans la réalité du terrain.
E – Évaluer dans le temps
Revenir sur l’expérience pour capitaliser, ajuster, renforcer.
Questions à poser :
- Qu’avez-vous appris ?
- Qu’est-ce qui a changé concrètement dans vos comportements et vos interactions ?
- En quoi cette nouvelle croyance vous est-elle plus utile ?
- Que décidez-vous de renforcer ou d’ajuster ?
Ce dernier temps permet de pérenniser le changement et de nourrir la conscience du chemin parcouru.
Métaphores utiles pour illustrer
- Les lunettes mentales : « Et si cette croyance était une paire de lunettes teintées ? Que verriez-vous avec d’autres verres ? »
- Le GPS interne : « Votre GPS vous mène toujours dans la même impasse. Et si vous changiez les réglages ? »
- Le scénario d’un film : « Qui écrit votre script intérieur ? Est-ce qu’il y aurait une autre fin possible ? »
Conseils d’usage pour le coach ou le manager-coach
- Travailler dans un climat de sécurité psychologique : l’exploration des croyances est un terrain sensible.
- Ne jamais forcer le recadrage : le doute est plus fertile que l’imposition.
- Reformuler avec finesse, sans invalider la croyance initiale.
- Rester attentif au langage non verbal : certaines croyances sont défendues comme une armure.
- Favoriser l’expérimentation concrète plutôt que l’intellectualisation.
Quelques références inspirantes en Anglais
- Byron Katie – The Work https://thework.com
- Robert Dilts – Beliefs: Pathways to Health and Well-Being
- Albert Ellis – A Guide to Rational Living
- Brené Brown – Dare to Lead
- Daniel Kahneman – Thinking, Fast and Slow
Et si vous commenciez maintenant ?
Prêt à déverrouiller votre potentiel ? Ces clés sont dans votre main. Si une de ces croyances a résonné en vous, c’est le signe qu’une porte n’attend que d’être ouverte.
Appelez-moi au 06 71 84 97 06 ou écrivez-moi. Sans engagement. Juste pour sentir si un accompagnement a du sens pour vous, pour transformer vos freins en accélérateurs.
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Car dans le coaching comme dans la vie, ce sont les relations qui changent tout.
FAQ sur les croyances limitantes et leur recadrage
Comprendre, dépasser et transformer vos croyances limitantes grâce au coaching
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Qu’est-ce qu’une croyance limitante ?
Une croyance limitante est une idée ou conviction, souvent inconsciente, que nous tenons pour vraie à propos de nous-même, des autres ou du monde. Elle agit comme un filtre mental qui restreint notre potentiel, nos choix et notre capacité à atteindre nos objectifs. Ces croyances s’appuient généralement sur des expériences passées, des interprétations erronées ou des messages reçus de l’environnement. Exemples courants : « Je ne suis pas assez bon », « Je ne mérite pas le succès », « Je n’y arriverai jamais ».
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Quelles sont les caractéristiques d’une croyance limitante ?
- Elles sont perçues comme des vérités absolues : la personne y croit fermement, même en l’absence de preuve objective.
- Elles génèrent des émotions négatives : peur, frustration, anxiété, sentiment d’échec.
- Elles entravent l’action : inaction, procrastination, auto-sabotage.
- Elles se renforcent mutuellement : un cercle vicieux s’installe où chaque expérience semble confirmer la croyance.
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Comment se créent les croyances limitantes ?
Elles naissent d’un processus psychologique complexe :
- Expérience initiale ou messages reçus : échec, critique, remarque négative, observation de modèles.
- Interprétation biaisée : les biais cognitifs (généralisation hâtive, personnalisation, catastrophisation, pensée dichotomique, etc.) faussent la perception de l’évènement.
- Formulation d’une règle : la croyance prend forme (« Je ne suis pas fait pour ça »).
- Biais de confirmation : le cerveau cherche à valider la croyance, filtrant ou minimisant les contre-exemples.
- Influence sur le comportement : la croyance détermine nos décisions, nos émotions et nos actions, renforçant le schéma initial.
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Quels sont les biais cognitifs les plus fréquents dans la création des croyances limitantes ?
- Généralisation hâtive : tirer des conclusions définitives d’un seul événement.
- Personnalisation : ramener systématiquement les faits négatifs à soi.
- Catastrophisation : amplifier exagérément les conséquences d’un événement.
- Pensée dichotomique : voir tout en noir ou blanc, sans nuance.
- Filtre mental : ne retenir que les aspects négatifs d’une situation.
- Inférence arbitraire : deviner sans preuve ce que pensent les autres à son sujet.
- Raisonnement émotionnel : confondre sentiment et réalité objective.
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Quels sont des exemples concrets de croyances limitantes et leurs impacts ?
- « Je ne suis pas assez bon » : procrastination, auto-sabotage, manque de négociation, stagnation professionnelle.
- « Je suis trop vieux/jeune pour… » : renoncement à des opportunités, immobilisme, perte de confiance.
- « Les autres vont me juger » : inhibition sociale, perfectionnisme paralysant, conformisme.
- « C’est trop difficile » : abandon précoce, manque d’initiative, non-réalisation du potentiel.
- « Je dois être parfait pour être aimé/réussir » : charge mentale, procrastination, épuisement, faible estime de soi.
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Comment le coaching aide-t-il à recadrer les croyances limitantes ?
Le coaching propose plusieurs méthodes pour identifier, questionner puis transformer les croyances limitantes :
- L’identification et la remise en question : nommer la croyance, en chercher les preuves et contre-preuves, comprendre ses origines et son utilité.
- Le recadrage cognitif : reformuler la croyance sous forme positive, introduire de la nuance, valoriser l’apprentissage plutôt que l’échec.
- La visualisation et l’ancrage : s’imaginer en situation de réussite, associer des états internes positifs à des gestes ou mots-clés.
- L’expérimentation comportementale : agir par petits pas, relever de nouveaux défis pour collecter des preuves positives contradictoires.
- La dissociation : mettre la croyance à distance par des techniques d’imagerie mentale, modifier sa « voix intérieure » pour réduire son impact.
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Quels exemples concrets illustrent le changement de croyance au cours d’un coaching ?
- Léa surmonte la croyance « Je ne suis pas assez bien » en identifiant les preuves de sa réussite auprès de ses clients et en explorant l’origine familiale de ce ressenti.
- Marc transforme « Je suis trop vieux pour changer de carrière » en « Mon expérience est une ressource unique » en reformulant sa pensée et en observant des exemples inspirants autour de lui.
- Sophie utilise la visualisation et l’ancrage pour gagner en confiance avant un entretien, en revivant un souvenir de succès et en l’associant à un geste clé.
- David procède à de petits pas (visionnage de tutoriels, téléchargement de logiciels, etc.) pour déconstruire la croyance « Je suis incapable d’apprendre les nouvelles technologies ».
- Chloé dissocie la croyance « Tu es une impostrice » en la visualisant sur un écran et en attribuant à sa « voix intérieure » un ton ridicule pour en diminuer le pouvoir.
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En quoi consiste le protocole « DÉCODE » pour recadrer les croyances limitantes en management ?
Le protocole DÉCODE propose un questionnement structuré en 6 étapes, très utile pour les managers souhaitant agir sur leurs propres croyances ou accompagner leurs équipes :
- D – Détecter la croyance : identifier la pensée automatique limitante.
- É – Évaluer l’impact : mesurer ses effets sur les comportements, les décisions et l’environnement.
- C – Challenger la validité : interroger objectivement la croyance, rechercher des exceptions.
- O – Ouvrir d’autres perspectives : explorer des croyances alternatives, plus utiles.
- D – Décider d’un ancrage : planifier une action concrète pour tester la nouvelle croyance.
- E – Évaluer dans le temps : faire un retour d’expérience, ajuster et renforcer l’apprentissage.
Ce protocole s’inscrit dans une démarche de leadership lucide et d’évolution collective.
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Quelles métaphores utiliser pour expliquer les croyances limitantes ?
- Les « lunettes mentales » : voir la vie à travers des verres teintés par notre croyance. Changer de paire, c’est changer de perception.
- Le GPS interne : une même croyance nous fait tourner en rond, mais il est possible de reprogrammer son GPS pour explorer de nouvelles routes.
- Le scénario d’un film : qui écrit votre histoire intérieure, et comment pourriez-vous changer la « fin » ou le script ?
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Quels conseils suivre pour coacher sur les croyances limitantes ?
- Créer un climat de sécurité psychologique lors de l’exploration des croyances.
- Ne pas imposer le changement, mais cultiver le doute et la réflexion.
- Reformuler avec délicatesse, sans dénigrer la croyance initiale.
- Observer attentivement le langage non verbal du coaché.
- Privilégier l’expérimentation concrète plutôt que les théories abstraites.
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Quelles sont les références majeures pour approfondir ce sujet ?
- Byron Katie – The Work (site officiel)
- Robert Dilts – Beliefs: Pathways to Health and Well-Being
- Albert Ellis – A Guide to Rational Living
- Brené Brown – Dare to Lead
- Daniel Kahneman – Thinking, Fast and Slow
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Comment passer à l’action pour dépasser une croyance limitante ?
La prise de conscience est la première étape ! Pour transformer vos freins en opportunités, n’hésitez pas à tester les outils décrits (identification, recadrage, visualisation, petits pas, dissociation). Un accompagnement par un coach professionnel peut accélérer et sécuriser le processus.
Des questions ou envie d’explorer votre potentiel ? Contactez l’auteur pour une première séance, sans engagement.