La théorie des jeux pervers en Analyse Transactionnelle (AT) permet de comprendre les dynamiques interpersonnelles et de sortir des comportements destructeurs ou répétitifs pour favoriser des relations plus harmonieuses. Elle met en lumière les schémas relationnels négatifs qui nous piègent, offrant des clés pour retrouver un équilibre.

A Retenir

• Les jeux pervers en Analyse Transactionnelle révèlent des dynamiques relationnelles toxiques et manipulatoires.
• Ces jeux reposent sur des objectifs cachés, la manipulation émotionnelle et la communication indirecte.
• La prise de conscience et l’affirmation de ses limites sont essentielles pour sortir du schéma de manipulation.
• Ne pas se justifier face aux reproches coupe court aux stratégies du manipulateur et préserve votre énergie.
• Adopter une communication assertive et factuelle aide à désamorcer les conflits et à clarifier les besoins.
• L’Analyse Transactionnelle propose des outils pour identifier et dépasser les jeux psychologiques répétitifs.

Que sont les jeux pervers en communication ?

Les jeux pervers en communication sont des stratégies de manipulation subtiles mais puissantes, qui déstabilisent et contrôlent les individus dans une relation. Face à un pervers narcissique, il est crucial de développer des compétences en communication et de poser des limites claires.

Ces Ces interactions dysfonctionnelles sont des comportements ou des interactions manipulatoires et destructeurs qui surviennent dans les relations humaines, souvent de manière inconsciente ou subtile. Ces jeux sont appelés « pervers » parce qu’ils sont fondés sur des objectifs cachés ou dissimulés, où les parties impliquées ne communiquent pas directement leurs intentions véritables. Un manipulateur narcissique peut être vu comme utilisant des formes de manipulation émotionnelle, où l’objectif est souvent de dérégler, perturber ou dominer l’autre tout en maintenant une façade de normalité ou de bienveillance.sont des comportements ou des interactions manipulatoires et destructeurs qui surviennent dans les relations humaines, souvent de manière inconsciente ou subtile.

Ces jeux sont appelés « pervers » parce qu’ils sont fondés sur des objectifs cachés ou dissimulés, où les parties impliquées ne communiquent pas directement leurs intentions véritables. Un manipulateur narcissique peut être vu comme utilisant des formes de manipulation émotionnelle, où l’objectif est souvent de dérégler, perturber ou dominer l’autre tout en maintenant une façade de normalité ou de bienveillance.

Les jeux pervers en communication sont souvent associés à des stratégies de manipulation émotionnelle, où une personne, en jouant sur les faiblesses ou les émotions de l’autre, tente d’obtenir des avantages, de l’attention, de la culpabilité ou de la soumission.

Comment reconnaître un manipulateur : Les caractéristiques des jeux psychologiques

• Manipulation émotionnelle : L’une des principales caractéristiques utilisées par un pervers narcissique est la manipulation des émotions de l’autre personne. Cela peut inclure des tactiques comme la culpabilisation, l’intimidation émotionnelle, ou encore des attaques indirectes. L’objectif d’un manipulateur est souvent de semer le doute, de rendre l’autre responsable de sentiments négatifs ou d’inciter l’autre à agir d’une manière qui favorise ses intérêts.
• Ambiguïté et non-dits : Les pervers narcissiques se caractérisent par un manque de clarté et une communication indirecte. Par exemple, un pervers qui manipule peut faire des remarques ambiguës, utiliser des silences lourds ou lancer des insinuations sans jamais exprimer directement ses attentes. L’autre personne peut se retrouver dans un état de confusion ou d’incertitude.
• Façade de normalité ou de bienveillance : Les jeux pervers sont souvent masqués sous des façades de bienveillance ou de gentillesse. Le manipulateur pervers peut se présenter comme une personne généreuse, compatissante ou bienveillante, mais ses actions cachent une intention de contrôler, d’influencer ou d’utiliser l’autre pour ses propres fins.
• Répétition et contrôle : Comme dans les jeux psychologiques en Analyse Transactionnelle, les jeux pervers sont souvent des scénarios répétitifs qui deviennent des stratégies de communication et de gestion des relations. Un manipulateur narcissique contrôle souvent la situation en maintenant l’autre dans un état de vulnérabilité, d’angoisse ou de culpabilité.

Exemples de jeux toxiques : Comment démasquer les techniques de manipulation ?

Quand un pervers narcissique fait tourner les rôles

• Le « jeu de la victime » (ou « syndrome de la victime ») : Dans ce jeu, un pervers narcissique joue constamment le rôle de la victime. Il se plaint de son sort, se victimise et fait appel à la pitié des autres. Le but est de susciter de la compassion ou de la culpabilité chez les autres et de les inciter à agir pour lui, souvent à leur détriment. Ce petit jeu peut être très subtil et difficile à repérer.
• Le « jeu du persécuteur » : Ce jeu implique un manipulateur qui adopte un rôle d’agresseur, de critique, ou de juge. Il utilise des remarques acerbes ou des attaques subtiles pour déstabiliser l’autre, souvent sous couvert de vouloir l’aider ou le corriger. Le but est de maintenir un sentiment de domination, de montrer sa supériorité et de rendre l’autre personne inférieure ou coupable.
• Le « jeu du sauveur«  : Ici, le pervers manipulateur cherche à « sauver » l’autre, souvent de manière intrusive, en offrant des solutions ou des conseils non sollicités. Ce jeu peut être pervers car il crée une relation déséquilibrée, où la personne « sauvée » se sent redevable.
• Le « jeu du doute » ou « jeux de l’incertitude » : Ce jeu repose sur l’utilisation d’ambiguïtés et de non-dits pour créer une atmosphère de confusion. Par exemple, une personne pourrait dire une chose et en faire une autre, ou poser des questions qui mettent en doute la compétence ou la crédibilité de l’autre. Le but est de semer le doute et de maintenir l’autre dans un état de vulnérabilité ou d’incertitude, ce qui lui permet de prendre le contrôle de la situation.

Les conséquences de l’emprise : Quand les relations toxiques détruisent…

Les manipulateurs peuvent avoir des effets négatifs profonds sur les relations personnelles et professionnelles. Parmi les conséquences, on peut citer :

• Déstabilisation émotionnelle : Les victimes des jeux pervers peuvent se sentir confuses, coupables, honteuses ou même paranoïaques.
• Dépendance : En jouant des rôles de sauveur ou de victime, les pervers narcissiques peuvent créer une dynamique de dépendance et de contrôle.
• Stress et anxiété : Les manipulations subtiles ou les critiques constantes peuvent entraîner des niveaux élevés de stress et d’anxiété chez les personnes impliquées.
• Conflits prolongés : Ces jeux peuvent créer des conflits non résolus qui se répètent, engendrant des tensions de longue durée dans les relations. Un conflit latent ou récurrent est souvent le signe de jeux pervers sous-jacents.

Comment sortir des jeux de manipulation : Déstabiliser un pervers narcissique

Prendre conscience du jeu pervers

Prendre conscience du jeu est la première étape pour déjouer un manipulateur. Cela nécessite souvent de développer une communication plus claire et plus directe. Comment s’y prendre pour voir clair dans son jeu ? En observant ces patterns répétitifs, ces moments où vous sortez d’une interaction en vous sentant diminué sans comprendre pourquoi.

Se fixer des limites saines : L’art de résister aux manipulateurs

Apprendre à dire non et à établir des limites pour ne pas être manipulé ou culpabilisé. Face à un pervers narcissique, cette capacité de prendre du recul devient essentielle. Car qu’un manipulateur cherche à faire, c’est justement à tester et repousser vos limites.

Adopter une communication assertive

L’assertivité permet de s’exprimer de manière honnête et respectueuse sans se soumettre aux manipulations. Comment gérer ces situations ? En restant dans les faits, sans se laisser entraîner dans l’émotionnel que le manipulateur cherche à provoquer.

Piéger un manipulateur narcissique

Les plaintes et les reproches coûtent très cher ! Face à une critique constructive ou une demande fondée, il n’y a pas de problème : il suffit d’y répondre après l’avoir accueillie et reformulée pour s’assurer de la bonne compréhension de la demande.

La plainte et le reproche, eux, n’expriment pas une demande, ce n’est qu’une plainte gratuite, ou un reproche gratuit.Quand vous y aurez répondu, ce sera comme si cela n’avait servi à rien. En fait même, cela aura envenimé la situation,et l’autre vous adressera une autre plainte ou un autre reproche, pour vous prendre encore un peu d’énergie. C’est un jeu sans fin…

D’un autre côté, plainte, reproche, et justifications ne sont que des accroches de schémas relationnels qui visent à capter l’attention pour prendre de l’énergie aux autres. Si vous voulez être « propres » sur vous, ne provoquez pas ces jeux pervers et sachez ne pas y entrer quand on vous les propose.

Retourner la manipulation contre le manipulateur

La justification face au reproche est un recours voué à « toujours davantage d’échec »… Elle consiste à entrer dans le jeu du reproche, en rejoignant l’autre dans l’espace problème, sans aucune avancée possible par rapport à la situation, ni pour l’un ni pour l’autre. Au contraire, elle relance la dynamique de reproche : en cherchant à la contrer, elle la nourrit, tout en lui conférant davantage d’énergie.

En se justifiant, on tente d’expliquer à l’autre que son reproche n’est pas fondé (lui faisant implicitement là un reproche en retour !). Mais ce faisant, on se débat dans le « contenu », qui n’est en fait qu’un prétexte pour rejouer un processus sans fin, sans autre bénéfice que de se voler mutuellement de l’énergie. Manipuler ces contenus polémiques sans objet véritable, est en fait une manière inconsciente et involontaire de nourrir le processus de dispute. 

Un peu comme une pièce de théâtre qui mettrait en scène les mêmes émotions, et les mêmes relations quels que soient les situations et les dialogues, lesquels ne serviraient que de support pour jouer le véritable thème (la scène archaïque de la dispute), qui se déroulerait de façon sous-jacente en toile de fond…

Si le reproche est un piège, dont le contenu n’est qu’un leurre pour mieux attirer sa proie, la justification en est le pendant du côté de la victime complice. En se justifiant, elle prend la place dans le scénario suggéré, dans lequel elle joue tour à tour et en boucle les rôles de victime et de bourreau.

Dans le fond : qui cela intéresse-t-il vraiment ?

Exemples de réponses pour faire face à des reproches

• Demande d’élucidation : « Est-ce que c’est bien un reproche que tu es en train de me faire ? Si tu me disais plutôt ce que tu voudrais ?… Je comprendrais peut-être mieux ce que tu souhaiterais, si je n’avais pas d’abord à me défendre d’un reproche. »
• Contre-proposition constructive : « Comment pourrais-tu me dire la même chose, sans me faire mal et sans t’énerver à ce point…? »
• Exagération volontaire pour tourner en dérision et couper court au processus : « Mince, j’ai encore fait une ÉNORME erreur, et tu vas sûrement m’allumer sévèrement… Vas-y, je l’ai bien mérité, Tu as raison, je suis COUPABLE, C’EST MA TRÈS GRANDE FAUTE ! »
• Approfondissement : « C’est exact, et quelque chose me dit que tu souhaites me parler d’un problème de fond, encore beaucoup plus important. De quoi s’agit-il ? »
• Démasquer l’imposture : « Très bien, nous connaissons bien la musique tous les deux, vous allez tenter de m’accuser de tous les maux, je vais me défendre en faisant la même chose avec vous, et pendant ce temps, aucun d’entre nous ne dialoguera réellement et nous ne chercherons pas non plus de solution. Tant et si bien, que nous pourrons recommencer la semaine prochaine de la même manière. D’ailleurs, je me demande si nous ne devrions pas tout de suite prendre rendez-vous… »

Ces techniques permettent de déstabiliser un pervers narcissique car elles sortent du schéma habituel qu’un manipulateur narcissique attend de ses victimes.

Dans certains cas, quand une relation finit par coûter plus qu’elle n’apporte, ou quand elle met trop en danger son propre équilibre, il peut arriver de devoir accepter l’échec (car c’en est un), pour passer à autre chose qui sera toujours plus profitable que de poursuivre sans fin dans des complications s’envenimant toujours davantage. Et n’a-t-on pas le droit de faire des choix selon ses priorités dans la vie ? Trop souvent on a tendance à répondre, à se justifier.

Contrer un manipulateur : Qui se justifie s’accuse… Ne vous justifiez pas !

Bien souvent, nous nous sentons obligé de justifier un refus afin de ne pas blesser l’autre, pour atténuer le choc, ou parfois aussi pour nous donner bonne conscience. Il vaut mieux arrêter de vous justifier… Vous avez le droit de refuser et pas de compte à rendre sur les raisons de vos décisions et choix !

Contentez-vous de dire :

• « Non, je ne peux pas »
• ou « Non, je ne veux pas », 
• ou encore « Non, cela ne me tente pas, 
• ou bien « Non je n’en ai pas envie ! ». 

Se justifier, c’est faire la démonstration de vos doutes et hésitations, c’est vous exposer à la manipulation. Voyez clairement qu’il n’y a rien à excuser, mais simplement à assumer votre refus. Face à un pervers, cette fermeté devient votre bouclier principal.

Chacun devrait exprimer ses besoins, ses souhaits, ses différences et ses propositions, tout en se sentant écouté et respecté.

« Comment exprimer ce qui me dérange sans détériorer la relation ? »

Autrement dit, beaucoup cherchent à comprendre comment faire entendre mon besoin sans être rejeté ou comment poser une limite sans culpabiliser. Comment partager une insatisfaction ou un mécontentement de façon constructive,sans blesser l’autre, sans générer de conflit, ni être perçu comme agressif ou accusateur.

Cela sous-tend d’autres préoccupations proches :

• Comment transformer une plainte en une demande claire et acceptable ?
• Stratégies de communication précises pour exprimer une plainte ou un reproche de manière constructive, sans détériorer la relation :

1. Clarifier le besoin derrière la plainte : Avant de parler, identifier ce qui est vraiment en jeu pour soi : quel besoin n’a pas été respecté ? Qu’est-ce qui me manque ?
   • Exemple en management : plutôt que dire « Vous ne respectez jamais les délais », formuler : « J’ai besoin de pouvoir compter sur des livrables à l’heure pour tenir nos engagements auprès du client ».
2. Parler de soi plutôt que de l’autre : Utiliser le « je » plutôt que le « tu » accusateur. Cela réduit la défensive et recentre sur l’expérience personnelle.
   • Exemple : « Je me sens déstabilisé quand je n’ai pas l’information à temps » au lieu de « Tu oublies toujours de me prévenir ».
3. Décrire les faits de façon neutre : S’appuyer sur des faits concrets, observables, sans jugement ni interprétation.
   • Exemple : « Lors de la réunion de mardi, le compte rendu est arrivé avec deux jours de retard » (et non : « Vous êtes désorganisé »).
4. Exprimer l’impact émotionnel et fonctionnel : Expliquer calmement les conséquences pour soi ou l’équipe,pour que l’autre comprenne l’enjeu.
   • Exemple : « Quand l’information arrive tard, cela me met en difficulté vis-à-vis du client et j’éprouve du stress ».
5. Formuler une demande claire et positive : Proposer une solution ou un changement souhaité, sans exiger ni menacer.
   • Exemple : « Pour avancer sereinement, ce serait aidant pour moi de recevoir les comptes rendus sous 48 heures. Serait-ce possible ? »
6. Être prêt à écouter la réponse de l’autre : Laisser de l’espace pour que l’autre exprime son point de vue ou ses contraintes, pour co-construire une solution acceptable.
   • Exemple : « Comment voyez-vous cela de votre côté ? »
7. Adopter une posture bienveillante : Rester dans une intention de coopération et non de règlement de comptes.Se rappeler que l’objectif est d’améliorer la relation ou l’efficacité, pas de « gagner » un conflit.

Exemple d’application complète en entreprise (cas d’un manager) :

• Contexte : Un collaborateur envoie systématiquement ses rapports de vente avec retard.
• Mauvaise formulation (reproche destructeur) : « Tu es vraiment négligent, tu ne respectes jamais les échéances. »
• Formulation constructive : « J’ai remarqué que sur les trois derniers mois, tes rapports sont arrivés avec environ une semaine de décalage. Cela m’a mis en difficulté car je dois transmettre ces chiffres à la direction. Je ressens de la pression dans ces situations. Pour avancer plus sereinement, pourrais-tu m’indiquer si un envoi en fin de semaine est plus réaliste pour toi ? »

Bénéfices de cette approche

• La relation est préservée.
• La personne est responsabilisée sans être culpabilisée.
• On augmente les chances de résolution durable du problème.
• On développe une culture de feedback mature et respectueuse.

Comment gérer les tactiques de réponses face aux plaintes de la part de votre entourage ?

• Rester en silence, et reformuler, sans apporter de commentaire, pour laisser à l’autre endosser la part de responsabilité qu’il tente de vous faire porter à sa place :
  • Recadrer la plainte :
    • Plainte : « Je n’en peux plus de toutes ces choses à faire qui me prennent tout mon temps, alors que j’ai besoin de me reposer… »
    • Réponse : « En effet, cela n’a pas l’air de te plaire. Es-tu en train de me demander de t’aider à quelque chose ? »
    • « Non, mais je suis fatigué. »
    • « OK »
• Proposer une note d’humour (toujours délicat) :
  • Plainte : « Oh ! Et en plus maintenant je viens de marcher dans cette flaque d’eau et j’ai le pied trempé, ce n’est vraiment pas ma journée ! »
  • Réponse humoristique : « Oui c’est terrible, et quant à la pauvre flaque, elle n’aura plus rien à boire maintenant que tu l’as vidée de toute son eau ! »
  • Ou bien, en mode provoc : « Tes plaintes me donnent envie de me plaindre moi aussi. Je crois que je vais aller faire un tour, cela me fera du bien. Qui sait, avec un peu de chance, je trouverai peut-être moi aussi une flaque d’eau pour marcher dedans et ainsi pouvoir justifier de ma mauvaise humeur … »
• Méta-communiquer (à manier avec précaution) :
  • « Tiens, c’est le quart d’heure où tu choisis de te plaindre de quelque chose auprès de moi ? De quoi s’agit-il cette fois ? »
  • Ou bien : « Comment pourrais-tu me dire la même chose, sans cet air vraiment pitoyable que tu prends pour la circonstance ? »
• Traitement de choc :
  • Rester là, sans répondre (et veiller à ne pas « fermenter » intérieurement).
  • Ou bien : S’en aller, sans répondre (et passer à autre chose, délibérément).
  • Ou encore : Ignorer la plainte, et enchaîner en parlant d’autre chose.
• Pour un public averti : se centrer et respirer, remercier intérieurement pour cette opportunité d’explorer attentivement ce qui se passe à l’intérieur de soi-même…

Bien entendu, si la souffrance de l’autre vous touche : autorisez-vous à ressentir la compassion, et accompagner avec délicatesse. Si vous étiez dans la même situation que cette personne, vous aussi vous seriez peut-être plaintif, et vous apprécieriez que les autres vous comprennent et soient patients avec vous. Mais souvenez-vous aussi, que vous apprécieriez peut-être aussi que quelqu’un vous remette à votre place, si vous en profitiez pour exagérer…

Exemple de réponse face à une plainte, sans tomber dans la justification

Imaginons que quelqu’un se plaint d’un retard dans un projet que vous avez géré. Voici un exemple de manière de réagir :

• Écoute : « Je vois que le retard a été un problème pour toi. Dis-moi exactement ce qui t’a le plus dérangé dans cette situation. »
• Clarification : « Tu sembles préoccupé(e) par le fait que ça ait affecté ta propre planification. Peux-tu me dire plus précisément comment cela t’a impacté(e) ? »
• Réponse assertive : « Je comprends que cela ait eu un impact sur ton travail, et je m’excuse pour ce retard. Je vais m’assurer que nous respectons mieux les délais à l’avenir. »
• Proposition de solution : « Pour éviter que cela ne se reproduise, voici ce que je vais mettre en place : je vais t’envoyer des mises à jour régulières sur l’avancement. »

En adoptant cette approche, vous montrez que vous êtes ouvert à la discussion et que vous prenez la plainte au sérieux tout en cherchant des solutions concrètes. Réagir de manière appropriée face à une plainte est essentiel pour maintenir une communication saine et résoudre les problèmes de manière constructive. Voici quelques stratégies qui peuvent être utiles, en fonction de la situation et du contexte de la plainte :

1. Écouter attentivement :
   • Ne pas interrompre : Laissez la personne exprimer sa plainte sans la couper. Cela montre que vous respectez son point de vue et que vous êtes disposé à l’écouter.
   • Être pleinement présent : Écoutez avec attention et sans distraction. Montrez par votre langage corporel (comme le contact visuel, un léger hochement de tête) que vous êtes engagé dans la conversation.
   • Faire preuve d’empathie : Reconnaître les émotions derrière la plainte peut aider à désamorcer la situation. Par exemple, vous pouvez dire : « Je vois que cela t’a vraiment dérangé, je comprends que tu sois frustré(e). »
2. Clarifier la plainte : Parfois, une plainte peut être vague ou mal formulée. Dans ce cas, il est important de poser des questions pour clarifier les détails et bien comprendre le problème.
   • Demandez des précisions : « Peux-tu m’expliquer un peu plus ce qui t’a dérangé exactement ? » ou « Qu’est-ce que tu aurais souhaité de différent ? » Cela montre que vous prenez la plainte au sérieux et que vous êtes prêt à chercher une solution.
3. Rester calme et non défensif :
   • Ne pas se mettre sur la défensive : Il peut être tentant de répondre immédiatement en justifiant votre comportement ou en rejetant la responsabilité. Cependant, cela peut aggraver la situation.
   • Contrôler vos émotions : Prenez un moment pour respirer si nécessaire et répondez de manière calme,même si vous vous sentez attaqué(e) ou mal compris(e). Par exemple, vous pourriez dire : « Je comprends que tu sois contrarié(e), et je veux m’assurer que nous trouvions une solution. »
4. Exprimer votre point de vue de manière assertive : Une fois que la personne a exprimé sa plainte et que vous avez bien compris ce qui la dérange, il est important d’exprimer votre point de vue, mais de manière respectueuse et assertive.
   • Utilisez des affirmations en « je » pour exprimer vos sentiments sans accuser l’autre. Par exemple : « Je me sens mal à l’aise quand j’entends cela, parce que mon intention n’était pas de te blesser. » L’assertivité permet de faire entendre votre point de vue tout en respectant celui de l’autre.
5. Reformuler la plainte : Reformuler ce que l’autre a dit peut être un bon moyen de montrer que vous avez bien compris la plainte et que vous êtes attentif. Cela permet également de vérifier que vous avez bien saisi le problème.
   • Par exemple : « Si je comprends bien, ce qui te dérange c’est que… ? » ou « Tu sembles être contrarié(e) parce que… est-ce que c’est bien cela ? »
6. Proposer des solutions ou des actions concrètes : Une fois que vous avez bien compris la plainte et que vous avez exprimé votre point de vue, il est important de discuter de solutions possibles. Si la plainte est justifiée,proposez une action pour rectifier la situation.
   • Vous pouvez dire : « Que puis-je faire pour que cela soit mieux ? » ou « Je vais m’assurer que cela ne se reproduise pas, voilà ce que je propose pour résoudre ce problème. »
   • Si la plainte n’est pas justifiée ou que vous ne pouvez pas satisfaire la demande, expliquez clairement pourquoi, tout en restant ouvert à la discussion.
7. Valider les sentiments de l’autre : Même si vous ne pouvez pas toujours satisfaire la demande de la personne qui se plaint, il est essentiel de valider ses sentiments.
   • Par exemple : « Je comprends que tu sois frustré(e), c’est une situation qui peut être vraiment ennuyeuse. » La validation des émotions montre que vous ne minimisez pas l’expérience de l’autre, même si vous ne partagez pas forcément son point de vue.
8. Proposer un suivi : Si la plainte concerne quelque chose qui ne peut pas être résolu immédiatement, proposez un suivi.
   • Par exemple, si vous avez besoin de plus de temps pour trouver une solution, vous pouvez dire : « Je vais réfléchir à cela et je reviendrai vers toi d’ici [délai]. »
9. Gérer les plaintes répétées : Si la plainte est récurrente ou si vous vous trouvez dans une situation où les plaintes sont fréquentes, il peut être utile de discuter des attentes à long terme. Explorez les causes sous-jacentes des plaintes répétées et cherchez à établir une communication plus claire pour éviter de futures frustrations.
10. Prendre du recul si nécessaire : Si la plainte est trop émotionnelle ou si vous êtes trop bouleversé(e), il peut être utile de prendre un peu de distance avant de réagir. Dites quelque chose comme : « Je préfère en parler quand nous serons plus calmes, pour que nous puissions avoir une conversation productive.

La théorie des jeux psychologiques en Analyse Transactionnelle

La théorie des jeux en Analyse Transactionnelle (AT) est un concept développé par le psychiatre Eric Berne, fondateur de l’Analyse Transactionnelle. Dans ce cadre, la théorie des jeux ne fait pas référence aux jeux dans le sens ludique, mais plutôt à des scénarios comportementaux dans les interactions humaines, où les individus jouent des rôles ou des « jeux psychologiques » qui peuvent être consciemment ou inconsciemment manipulés.

Dans le contexte de l’AT, les « jeux » sont des modèles de communication destructeurs où les participants se retrouvent dans des rôles de victimes, persécuteurs ou sauveurs. Ces jeux sont souvent des manières dysfonctionnelles d’interagir, conduisant à des conflits ou des frustrations émotionnelles. L’objectif de l’AT est de comprendre ces jeux manipulatrices afin de pouvoir s’en libérer et adopter des comportements plus sains et adaptés.

Les éléments clés de la théorie des jeux relationnels en Analyse Transactionnelle

• Les Transactions : En AT, les interactions entre les individus sont appelées « transactions ». Une transaction est une unité d’échange, qu’elle soit verbale ou non verbale, entre deux personnes. Les transactions peuvent être simples (directes) ou complexes (avec un échange plus complexe et souvent une implication émotionnelle).
• Les États du Moi : Chaque individu peut réagir depuis trois états du moi différents : Parent, Adulte, et Enfant. Ces états influencent les comportements et les choix dans les transactions.
  • Le Parent représente les règles et les attitudes apprises de l’autorité.
  • L’Adulte est l’état rationnel et objectif, qui analyse les faits sans jugement émotionnel.
  • L’Enfant est l’état émotionnel, réactif et basé sur les expériences passées.
• Les Jeux Psychologiques : Les jeux se manifestent par des transactions cachées, où il y a une différence entre ce qui est dit (ou fait) et ce qui est réellement pensé ou ressenti. Ils sont généralement motivés par des besoins émotionnels inconscients ou des croyances limitantes.
• Exemples de Jeux Psychologiques :
  • Le jeu du « Sauveur » : Une personne adopte le rôle de celui qui « sauve » ou « répare » les autres, souvent en négligeant ses propres besoins. Cela peut mener à un sentiment de frustration ou de non-reconnaissance.
  • Le jeu de « La Victime » : Une personne adopte le rôle de la victime, se sentant opprimée ou incomprise. Elle peut chercher à manipuler les autres en utilisant la culpabilité.
  • Le jeu du « Persécuteur » : Une personne joue le rôle du persécuteur, en étant sévère ou en exerçant un contrôle excessif sur les autres, souvent dans un but de domination ou de défense de sa propre position.
• Le Cycle des Jeux : Dans un jeu psychologique, il y a souvent un cycle : une personne commence par jouer un rôle (par exemple, la victime), et les autres réagissent en adoptant des rôles de sauveurs ou de persécuteurs. Ce cycle peut se répéter et devenir toxique si les individus ne sont pas conscients de ces dynamiques. Le but de l’AT est d’identifier ces jeux et de sortir de ces rôles pour engager des transactions plus saines.

L’Objectif de l’Analyse Transactionnelle dans la Théorie des Jeux pervers

L’objectif principal de l’AT est d’aider les individus à prendre conscience des jeux qu’ils jouent et à les abandonner au profit de comportements plus adaptés et conscients. Cela permet de développer des relations plus authentiques et équilibrées.

• Identification des jeux : Prendre conscience des jeux psychologiques dans lesquels une personne est impliquée.
• Sortir des jeux : Changer le comportement en adoptant des transactions basées sur l’état du moi Adulte, plus rationnel et libre de manipulation.
• Croissance personnelle : Grâce à l’AT, les individus peuvent se libérer de leurs scénarios répétitifs, de leurs croyances limitantes, et de leurs rôles dysfonctionnels, favorisant ainsi une plus grande autonomie et une meilleure communication.

En résumé, la théorie des jeux en Analyse Transactionnelle permet de comprendre les dynamiques relationnelles dysfonctionnelles et de sortir des comportements auto-saboteurs pour favoriser des relations plus harmonieuses.

Comprendre ces jeux vous aide-t-il à identifier des situations que vous avez déjà vécues ?

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Jeux pervers et Analyse Transactionnelle : Comprendre et sortir des dynamiques toxiques

Questions fréquentes sur les jeux psychologiques, la manipulation relationnelle et les solutions pour des relations plus saines

• Qu’est-ce qu’un jeu pervers et comment un pervers narcissique l’utilise-t-il ?

  Un jeu pervers désigne ces interactions subtiles où un pervers narcissique manipule l’autre à travers des stratégies émotionnelles comme la culpabilisation, le doute, ou l’ambiguïté.

  Un manipulateur cache ses véritables intentions derrière une façade de normalité, utilisant ces techniques de manipulation pour maintenir son emprise sur ses victimes.

• Comment reconnaître un manipulateur narcissique dans la vie quotidienne ?

  Les pervers narcissiques présentent des signaux récurrents :

  • Manipulation émotionnelle systématique pour contrôler
  • Communication ambiguë pleine de sous-entendus déstabilisants
  • Façade de bienveillance masquant des intentions de contrôle
  • Répétition cyclique des mêmes schémas pour maintenir l’emprise

• Quelles sont les techniques pour déstabiliser un pervers narcissique ?

  Pour piéger un manipulateur narcissique à son propre jeu :

  • Ne jamais se justifier face à ses reproches
  • Utiliser l’exagération volontaire pour tourner en dérision
  • Poser des questions de clarification qui démasquent l’imposture
  • Maintenir l’indifférence active pour couper son alimentation émotionnelle
  • Appliquer la technique du miroir pour lui renvoyer ses comportements

• Comment retourner la manipulation contre le manipulateur ?

  Un pervers narcissique compte sur vos justifications pour nourrir son petit jeu. La stratégie consiste à :

  • Refuser d’entrer dans la boucle plainte-reproche-justification
  • Demander des clarifications factuelles : « Qu’attends-tu exactement de moi ? »
  • Démasquer ouvertement le jeu : « Nous connaissons bien la musique tous les deux… »
  • Garder l’état Adulte sans tomber dans l’émotionnel

• Pourquoi dit-on "Qui se justifie s'accuse" face à un manipulateur ?

  Se justifier face à un manipulateur narcissique, c’est démontrer vos doutes et hésitations, vous exposant davantage à la manipulation.

  Un pervers narcissique se nourrit de ces justifications pour relancer le cycle de reproches.

  Il vaut mieux dire simplement « Non, je ne peux pas » ou « Non, je ne veux pas » sans explication.

• Comment exprimer ses limites sans donner prise à un pervers narcissique ?

  Pour contrer un manipulateur efficacement :

  • Clarifier votre besoin sans vous justifier
  • Utiliser le « je » plutôt que des accusations
  • Décrire les faits de façon neutre
  • Formuler une demande claire et positive
  • Maintenir une posture ferme mais bienveillante

  Exemple : « Je ressens de la pression dans cette situation. Voici ce dont j’ai besoin… » plutôt que « Tu me stresses avec tes demandes… ».

• Quand faut-il couper les ponts avec les pervers narcissiques ?

  Partir le plus tôt possible devient nécessaire quand :

  • La relation coûte plus qu’elle n’apporte
  • Votre équilibre personnel est menacé
  • Les victimes doivent accepter que certaines relations sont trop infectées par les jeux pervers
  • Les tentatives de communication saine échouent systématiquement

  Accepter l’échec d’une relation toxique n’est pas un échec personnel, c’est un acte de préservation de soi.

• Qu’est-ce que le Triangle Dramatique et comment un manipulateur l’utilise-t-il ?

  Le Triangle Dramatique décrit comment un pervers narcissique fait tourner les rôles entre Victime, Persécuteur et Sauveur.

  Un manipulateur excelle dans l’art de vous placer en position de victime puis de vous pousser vers le rôle de persécuteur, maintenant ainsi son contrôle sur la relation.

• Comment l’Analyse Transactionnelle aide-t-elle à déjouer un manipulateur ?

  L’AT nous enseigne à identifier les états du Moi (Parent, Adulte, Enfant) et à maintenir l’état Adulte face aux manipulations.

  Un pervers narcissique utilise particulièrement ces connaissances pour maintenir ses victimes dans l’état Enfant (soumis ou rebelle), évitant l’état Adulte qui permettrait une analyse claire.

• Comment reprendre le pouvoir face à un manipulateur narcissique ?

  Face à un pervers narcissique, la vraie victoire n’est pas de « gagner » ses jeux, mais de retrouver votre capacité à choisir.

  Comme le soleil qui rayonne sans avoir besoin de convaincre, votre authenticité devient votre plus grande protection contre tous les pervers manipulateurs.