Dans un monde saturé d’informations, la capacité à raconter des histoires puissantes tout en restant concis est devenue une compétence clé dans le développement personnel et professionnel. Que ce soit pour convaincre, motiver, enseigner ou inspirer, le storytelling permet de créer des connexions profondes, tandis que la concision garantit que le message est entendu, compris et retenu.

Mais comment ces deux compétences peuvent-elles transformer le coaching individuel et aider les gens à progresser ?

Sommaire

A Retenir

Le storytelling, une arme secrète du développement personnel

Définition et origine

Le storytelling, ou l’art de raconter des histoires, puise dans les traditions orales millénaires. Utilisé dans toutes les cultures pour transmettre des connaissances, des valeurs et des leçons, il permet de rendre l’abstrait tangible, le compliqué simple, et le banal captivant.

Pourquoi ça fonctionne

Exemple en coaching

Lors d’un accompagnement individuel, un coach partage l’histoire de « Julie », cadre en reconversion, perdue entre ses envies profondes et ses obligations financières. En racontant son parcours de manière narrative (conflits, obstacles, prises de conscience), le coach permet au client de se projeter, de prendre du recul sur sa propre situation, et souvent… de débloquer des leviers de changement.

L’art d’être concis – dire beaucoup avec peu

Qu’est-ce que la concision ?

Être concis, ce n’est pas être sec ou abrupt. C’est maîtriser l’économie des mots pour maximiser la clarté et l’impact. C’est savoir ce qu’il faut retirer pour révéler l’essentiel.

« La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. » – Antoine de Saint-Exupéry

Pourquoi c’est essentiel dans le coaching

Exemple en séance

Un coach demande à son client : « Qu’est-ce qui compte vraiment pour toi ? » Au lieu d’une réponse longue et floue, le client est amené à répondre en une phrase : « Être libre de choisir mon chemin. » Ce genre de formulation concise devient un fil rouge tout au long du coaching.

L’alchimie entre storytelling et synthèse

Pourquoi le mélange est puissant

Combiner ces deux approches permet de :

La clé ? Un récit bien structuré, avec un début, un nœud et une résolution… le tout en quelques phrases percutantes.

Exemple : La méthode du « micro-récit »

Technique : Commencer un coaching en proposant au client de résumer son parcours en 3 étapes :

  1. Le point de départ (souvent une douleur ou une frustration)
  2. Le pivot (déclic, prise de conscience, rencontre marquante)
  3. Le cap actuel (objectif ou aspiration)

Ce storytelling réduit permet au coach de cerner rapidement les leviers du changement et au client de se reconnecter à son histoire personnelle.

Outils pratiques pour un coach

Outil 1 : La « phrase-pivot »

Demander au client d’écrire une seule phrase qui résume l’objectif du coaching. Exemple : “Je veux retrouver confiance pour relancer mon entreprise.”

Cette phrase devient un repère dans toutes les séances.

Outil 2 : Le « jeu des personnages »

Utiliser le storytelling pour faire incarner au client différents rôles :

Ce jeu permet une prise de recul ludique et transformative.

Outil 3 : Le minute-challenge

Demander au client de raconter un épisode décisif de sa vie… en 1 minute. Puis de le répéter en 30 secondes. Et enfin en une phrase.

Ce travail de synthèse aiguise l’essentiel et rend le récit plus impactant.

Applications concrètes dans différents domaines

Coaching de dirigeants

Objectif : affirmer son leadership. Approche : raconter ses valeurs en moins de 2 minutes, avec une anecdote personnelle. Effet : incarnation du message + inspiration pour les équipes.

Coaching de créatifs

Objectif : reconnecter à sa vision. Approche : storytelling sur la première œuvre marquante + synthèse des valeurs artistiques en 3 mots. Effet : regain de clarté et de motivation.

Coaching de vie

Objectif : retrouver du sens. Approche : raconter son “histoire de vie” en 5 étapes + phrase de mission. Effet : alignement entre vécu et aspirations.

Cas réel – l’histoire de Marc

Marc, trentenaire en quête de reconversion, ne sait pas comment formuler son désir de changement. En séance, le coach lui propose le jeu des personnages. Marc réalise que ses croyances (“je ne suis pas assez compétent”) jouent le rôle d’antagonistes dans son histoire.

En reformulant son récit avec un nouveau cap – “Je choisis d’écrire une nouvelle page professionnelle où je me sens utile” – Marc se reconnecte à son pouvoir d’agir. Ce storytelling transformé, résumé en une phrase, devient son mantra… et le point de départ concret de son projet.

Faire simple sans être simpliste

Le storytelling nous rend humains. La concision nous rend clairs. Ensemble, ils créent des récits qui transforment, motivent et clarifient. En coaching individuel, leur union permet de catalyser le changement, d’identifier l’essence de chaque parcours, et d’accompagner vers une version plus consciente, assumée et inspirée de soi.

Nouveaux récits et formulations clés

Si le storytelling et la concision forment un duo puissant, leur mise en œuvre peut varier selon les profils, les situations et les objectifs. Dans cet article, découvrons de nouveaux exemples concrets, issus d’univers variés, pour illustrer comment utiliser ces leviers pour provoquer des prises de conscience et ouvrir des possibles.

Exemple 1 : Coaching de réorientation pour un professionnel du marketing

Contexte : Claire, 40 ans, sent qu’elle s’essouffle dans son métier. Elle évoque un besoin de “contribuer autrement”.

Approche : Le coach lui propose d’écrire un “pitch de reconversion” sous forme de storytelling.

Micro-récit : “Après 15 ans à construire des marques, je veux aujourd’hui aider des personnes à construire leur propre voie.”

Impact : Claire identifie un désir de devenir mentor ou coach elle-même. Son histoire devient source d’élan et de légitimité.

Exemple 2 : Coaching d’un jeune sportif en reconversion

Contexte : Mehdi, 23 ans, quitte le foot pro suite à une blessure. Il doute de sa valeur hors du sport.

Approche : Utiliser le jeu des rôles et la formulation pivot.

Phrase-pivot : “Je suis plus qu’un corps performant : je suis une volonté qui inspire.”

Storytelling utilisé : Il raconte son rééducation comme un “voyage du héros”. Résultat : il découvre une vocation dans le coaching mental.

Exemple 3 : Coaching parental

Contexte : Sophie, mère de trois enfants, veut retrouver un équilibre mais culpabilise de “penser à elle”.

Approche : Le coach propose un exercice de narration inversée : faire parler son “moi de dans 10 ans”.

Micro-récit rétrospectif : “C’est le jour où j’ai osé dire ‘j’ai besoin de temps pour moi’ que j’ai commencé à mieux aimer mes enfants.”

Effet : Le récit libère la parole, redonne du pouvoir d’agir, sans culpabilité.

Exemple 4 : Coaching post-burn-out

Contexte : Julien sort d’un burn-out. Il veut “repartir sans retomber”.

Approche : Synthétiser son ancienne histoire en une phrase, puis réécrire une nouvelle version.

Ancienne phrase : “Je dois être utile pour mériter ma place.”

Nouvelle phrase : “Je suis précieux, même sans être productif.”

Impact : Le changement de formulation ouvre à une réorganisation du travail, plus respectueuse de soi.

Exemple 5 : Coaching artistique

Contexte : Manuela, photographe, se sent dispersée dans son travail.

Approche : Trouver un fil rouge à travers une anecdote de création forte.

Storytelling déclencheur : “Le jour où j’ai photographié ce vieil homme dans sa barque, j’ai compris que je cherchais la dignité invisible.”

Synthèse : Elle définit son style comme “poétique – brut – essentiel”. Ces trois mots deviennent sa boussole.

Chaque exemple montre que derrière chaque parcours, il existe un récit à écouter, reformuler, amplifier. Le rôle du coach n’est pas seulement d’accompagner vers l’action, mais aussi de permettre au client de se dire autrement. Car parfois, le changement commence par une seule phrase… bien choisie.

Trop bavard, pas assez direct : comment aider à gagner en impact

Cette personne :

Elle n’est pas désorganisée mentalement, mais elle a du mal à trier et hiérarchiser ses idées en temps réel.

Freins internes : pourquoi ça coince

Plusieurs mécanismes psychologiques expliquent ce besoin de tout dire :

Conséquences dans la relation

Quelques techniques pour synthétiser mieux

Travailler l’intention avant la formulation

Exercice : Avant de parler, se demander “Qu’est-ce que je veux que l’autre retienne ?”

Cela oblige à poser une intention claire en une phrase.

Exemple : Plutôt que de raconter un projet dans les moindres détails, résumer en : “Je veux que mon interlocuteur comprenne que je suis capable de gérer un projet complexe.”

Utiliser la méthode du message en 3 temps

  1. Contexte (1 phrase max)
  2. Message principal (idée clé, directe)
  3. Appel à l’action / émotion / conclusion

Cela aide à structurer même les prises de parole spontanées.

Se chronométrer ou limiter le nombre de phrases

Technique : “1 minute – 3 phrases – 1 idée” Cela crée un cadre mental qui facilite la synthèse.

Travailler avec des formules-clés

Exemples :

Ces amorces permettent de se reprendre en douceur tout en renforçant la clarté.

Se faire coacher… par son propre auditeur

Demander à l’interlocuteur :

Cela renforce l’écoute active et oblige à reformuler si nécessaire.

Reformuler en écrivant

Inviter la personne à rédiger ce qu’elle veut dire… en moins de 5 lignes.

L’écriture force la structuration des idées.

Changer d’état d’esprit : parler, ce n’est pas tout dire

Voici quelques déclics, que nous allons développer ensemble :

Le silence peut avoir plus d’impact que le mot en trop.

Dans nos interactions, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, nous avons souvent le réflexe de vouloir combler chaque blanc, de justifier, d’expliquer, ou même de sur-expliquer. Pourtant, le silence stratégiquement placé peut se révéler être un outil d’une puissance insoupçonnée. Un mot de trop peut diluer votre message, brouiller la perception, voire même annuler l’effet désiré. Imaginez une négociation : après avoir présenté une offre, un silence peut inciter l’autre partie à réfléchir, à s’interroger, et même à révéler ses propres cartes, là où une nouvelle phrase de votre part aurait pu rompre cette dynamique. Le silence crée un espace de réflexion, un vide que l’interlocuteur est naturellement enclin à remplir. Il peut amplifier la portée d’une affirmation clé, souligner une émotion, ou tout simplement laisser le temps à l’autre d’intégrer ce qui vient d’être dit, rendant ainsi le message initial plus percutant et mémorable.

Être concis, ce n’est pas être pauvre. C’est être percutant.

La concision est souvent mal interprétée comme un manque d’information ou de substance. C’est tout le contraire. Être concis, c’est avoir la capacité de distiller l’essence d’une idée, de ne garder que ce qui est essentiel et de le présenter de manière claire et directe. Ce n’est pas appauvrir le message, mais le densifier. Un message concis est un message qui va droit au but, qui évite les détours inutiles et les fioritures. Il est plus facile à comprendre, à retenir et à diffuser. Pensez aux slogans publicitaires marquants ou aux titres de journaux efficaces : leur force réside dans leur capacité à transmettre une idée complexe en quelques mots seulement. En étant percutant, vous maximisez l’impact de vos propos et respectez le temps de votre interlocuteur.

Tout dire, c’est parfois empêcher l’autre de réfléchir ou de poser des questions.

Nous sommes parfois tentés de fournir un maximum d’informations, croyant bien faire en étant exhaustifs. Cependant, cette approche peut paradoxalement nuire à la compréhension et à l’engagement de l’autre. En déroulant un flot ininterrompu de détails, nous privons notre interlocuteur de l’opportunité de s’approprier le sujet. Si vous donnez toutes les réponses, vous ne laissez aucune place à la réflexion personnelle, à la curiosité, ou à la formulation de questions pertinentes. Or, c’est souvent en cherchant leurs propres réponses que les individus comprennent et intègrent le mieux une information. Laisser des blancs, des points de suspension, ou simplement un certain mystère peut inciter l’autre à s’investir davantage, à poser des questions, et ainsi à entrer dans un véritable échange plutôt que de rester un simple récepteur passif.

La clarté est un cadeau qu’on offre à l’autre.

La clarté dans la communication n’est pas seulement une compétence ; c’est une marque de respect et une preuve de considération. Offrir un message clair, c’est faire l’effort de se mettre à la place de l’autre, d’anticiper ses questions, de simplifier les concepts complexes et d’organiser ses pensées de manière logique. C’est lui éviter la confusion, la perte de temps à déchiffrer vos intentions ou à interpréter des propos ambigus. Un message clair est un cadeau qui facilite la compréhension mutuelle, évite les malentendus et renforce la confiance. Que ce soit une directive, une explication ou une expression de sentiments, la clarté permet à votre message d’atteindre sa cible sans distorsion, créant ainsi une communication fluide et efficace.

Et si vos idées prenaient moins de temps… pour plus d’impact ?

Dans un monde où l’attention se mesure en secondes et où chaque mot compte, savoir aller à l’essentiel n’est plus une compétence « bonus » — c’est une exigence stratégique.

Ce coaching s’adresse aux managers qui veulent :

Soyez le manager qu’on écoute jusqu’au bout – pas celui qu’on subit.

Contactez-moi pour un échange exploratoire – 30 minutes pour identifier vos leviers de progression. Vous n’aurez besoin que d’une seule phrase pour vous convaincre : la vôtre.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).